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dimanche 28 janvier 2018
DE L'EAU...
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jeudi 25 janvier 2018
TRUMPAPOCALYPSE SNOW
Trumpocalypse Now
Illustration réalisée par Sarah UlriciSarah raconte des histoires, depuis toujours et d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. Son trait à la fois souple et solide, sa manière de capter l'instant, son regard mi-amusé, mi-inquiet sur ses contemporains, rappelle tantôt Christophe Blain, tantôt Philippe Dupuy ou Charles Berberian. Quand elle ne dessine pas, elle court, très vite, derrière un ballon ovale et sur un terrain de rugby. Voir d'autres œuvres de cet auteur sur son blog.
Jeudi 25 janvier, à l'occasion de l'ouverture du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême, toute la une du HuffPost est illustrée par des élèves du CESAN, première école de bande dessinée à Paris.
Scène culte : Le bal infernal des hélicos d'"Apocalypse Now"
l'attaque des hélicoptères sur fond de "Chevauchée des Walkyries" dans le film de Francis Ford Coppola.
LA SCÈNE
mardi 23 janvier 2018
INDÉCENCE GIRATOIRE
Le rond point le plus laid de France est à Pontarlier
Le rond point le plus laid de France est à Pontarlier
HOMARD M'A TUER...!
Les homards devront désormais être étourdis avant d'être mis à mort.
lundi 15 janvier 2018
Au revoir Christophe Colomb
Il y a presque exactement un quart de siècle, James A. Clifton, anthropologue à l'université du Wisconsin, après avoir lu dans Premières Choses, un article intitulé « 1492 et tout cela », (plus tard c'est devenu un livre entier). Nous étions dans un tourbillon d'émotion publique anti occident et anti chrétien à l'occasion du 500° anniversaire (1492-1992) des voyages de Christophe Colomb vers le nouveau monde, et du rôle qu'il avait soi-disant joué plus tard dans les mauvais traitements envers les indigènes américains, l'esclavage et l'impérialisme chrétien.
Il avait écrit un livre toujours aussi fascinant," l'Indien inventé ", qui cherchait à distinguer les vraies réalisations des indigènes américains des idéalisations suscitées par la culpabilité. En remerciement de la peine qu'il avait prise au service de la vérité, il moissonna le ressentiment et les menaces. En fait, un jour, quelqu'un déguisé en indien – c'est-à-dire vêtu d'un ramassis ridicule d'articles de vêtements en provenance de tribus très différentes les unes des autres, - est venu sur le seuil de sa porte avec un fusil. Le professeur Clifton a ri et s'en est allé en disant : revenez quand vous en saurez un minimum sur les indiens.
Il y a des choses qui ne changent jamais. En particulier la rage profondément ignorante et suicidaire qui réapparaît régulièrement dans la culture américaine, et qui s'étend dans les autres pays occidentaux. Sans parler de l'ignoble affrontement de l'autre jour à Charlottesville entre les suprématistes blancs et leurs opposants (comme d'habitude, ce sont les innocents qui ont souffert) il semble que nous ayons perdu la vérité chrétienne – et humaine – qui dit que personne n'est parfait. Et que sans une capacité de tolérer les faiblesses les uns des autres, et en fin de compte une chance de pardon, il est tout simplement impossible de vivre ensemble.
L'absolutisme puritain était la marque de fabrique des groupes extrémistes religieux et politiques ; maintenant, il a infesté les lieux mêmes qui devraient être les plus conscients des différences et des contextes, c'est à dire nos universités et les medias.
A ce propos, Il y avait, et il y a, de bons historiens, amateurs et universitaires, sur ces sujets. Toutefois l'air du temps est contaminé par des condamnations schématiques, qui obscurcissent les distinctions morales essentielles.
Le grand dominicain « défenseur des indiens », Bartolomé de las Casas – par exemple – a décrit « la douceur et la bienveillance de Christophe Colomb » – en contraste avec d'autres explorateurs espagnols. Cortez pouvait être brutal, bien qu'il ait fini sa vie dans un monastère, faisant pénitence pour ses péchés. Pizarro était un psychopathe. Epoque. Christophe Colomb était autre chose ; en dépit des difficultés sans précédent auxquelles il a fait face dans les nouvelles cultures qu'il a rencontrées, il y a peu d'exemples où il ait maltraité quelqu'un. Il était plus typiquement hésitant sur la conduite à tenir, comme nous le sommes nous-mêmes souvent. Las Casas a dit de lui, « En vérité, je n'oserais pas blâmer les intentions de l'amiral car je le connaissais bien et je savais que ses intentions étaient bonnes. » Et pourtant, il est devenu un bouc émissaire culturel.
Mis à part quelques monstres presque purs dans l'histoire, les grandes figures culturelles sont comme nous tous, un mélange de genres.
Notre culture a été créée par des gens imparfaits, même s'ils étaient grands. Et les critères que nous utilisons pour les juger – et nous juger – n'étaient pas parfaitement au point lors de notre entrée en scène. Quand nous avions une image plus vraie de la nature humaine, personne n'était surpris que les grandes figures publiques aient de grandes vertus et – assez souvent – de grands vices.
Abraham Lincoln a parfois estimé, tout à fait à tort, que les esclaves africains ne pouvaient pas être assimilés dans une société de blancs, et qu'il serait préférable de les renvoyer en Afrique. Voulons nous jeter par-dessus bord la grande voix de Lincoln parce qu'il a fait une erreur de jugement ?
De même, Martin Luther King Junior a pas mal couru après les femmes. Un jour, alors qu'un prêtre catholique qui avait travaillé avec King pendant le mouvement des droits civiques lui demandait son avis à ce sujet, il a admis que c'était un problème, mais qu'étant donné le nombre de femmes qui ne cessaient pas de se jeter à sa tête, cela aurait pu être bien pire. Devrions-nous laisser cette faiblesse engloutir de grandes réalisations ?
Nous avions l'habitude de protester contre le fait que les étudiants qui passaient le bac ou même étaient à l'université ignoraient en quel siècle avait eu lieu la guerre civile, ou les dates de la deuxième guerre mondiale. Maintenant, nous autorisons un petit nombre de radicaux, munis d'un grand média phone, à faire des affirmations et des dénégations morales cosmiques, alors qu'ils ignorent tout des chemins sinueux de l'histoire.
Las Casas, critique parfois féroce de ses concitoyens espagnols, était aussi capable de dire d'eux « qu'ils ont accompli des actions stupéfiantes qu'on n'avait encore jamais imaginées ni rêvées ». Nous tous, catholiques et protestants, religieux ou non, avons maintenant besoin de faire un pas en avant. Des gens qui souffrent d'amnésie culturelle et qui se trompent à propos de leur propre pureté morale ne peuvent pas être autorisés à décider des termes du débat.
Source : https://www.thecatholicthing.org/2017/08/28/goodbye-columbus/
Tableau : Christophe Colomb par Sebastiano del Piombo, 1519 [The Met, New York]
Fwd: L’insignifiant et l’inutile
L'insignifiant et l'inutile
« Enfants ! Faites attention aux baobabs ! » On se souvient de ce délicieux épisode du Petit Prince de Saint-Exupéry. « Animé par le sentiment de l'urgence », l'aviateur-
Peut-on poser quelques questions naïves avant de laisser les baobabs étouffer toutes les autres graines de vie ? Par exemple : sommes-nous sûrs d'avoir envie d'être suivis, voire manœuvrés en permanence par des ordinateurs reliés entre eux, au risque de ne plus avoir d'espace personnel hors la présence envahissante des objets ? Nous qui sommes des êtres de chair et d'esprit, dont les gestes les plus simples peuvent être porteurs de sens (« Ramasser une épingle avec amour, disait sainte Thérèse de Lisieux, convertit des âmes »), sommes-nous sûrs d'avoir envie de renoncer à agir pour nous faire assister en permanence ? Quel intérêt revêt la « voiture sans chauffeur » pour le passionné de conduite automobile ? Quant à l'argument récurrent selon lequel nous gagnerons du temps par ces prouesses techniques, on s'interroge : pour quoi faire ? Consommer des séries sur écrans, se promener dans les supermarchés, faire des « selfies », se ruer sur les « news » ? Expulsé d'URSS à la fin des années 1970, Alexandre Soljenitsyne disait déjà sa déception d'avoir découvert que l'Occident, dont la liberté d'informer avait soutenu son espérance, n'usait de cette liberté que pour propager des nouvelles insignifiantes. Le temps n'est gagné que s'il nourrit l'âme.
Une de nos amies, souhaitant remplacer à l'identique les volets usés de sa maison de campagne, prit langue avec une entreprise de menuiserie du coin. Elle souhaitait des persiennes à ouverture à projection, très agréables aux jours chauds. « Pourquoi ne choisissez-vous pas des volets déroulants ? », s'entendit-elle répondre. « C'est tellement plus pratique : on appuie sur un bouton. Les gens préfèrent ça, maintenant. On gagne du temps et de la peine. » Notre amie répliqua qu'elle comprenait bien les impératifs et les choix des autres, mais que la cérémonie des volets, matin et soir, face aux tilleuls de son jardin et aux arbres élancés de la forêt d'en face lui était une joie, cent fois renouvelée au rythme des saisons. Elle n'ajouta pas ce qu'elle nous confia ensuite : l'ouverture des volets nourrissait sa contemplation. Jamais un simple appui sur un bouton n'aurait pu, comme ce geste qui prenait du temps, accompagner sa prière.
Une question grave se pose : quelle liberté de vivre autrement la société des objets connectés laissera-t-elle à ceux qui n'ont pas besoin d'elle, voire qui la jugent destructrice de la dignité des personnes ? Nous sommes déjà dans la société du jetable et du superflu quasi obligatoires. Ce sont maintenant nos activités mêmes qu'on nous invite à jeter aux orties, au profit de robots à visage humain. Qu'est-ce qui nous force à accepter cet esclavage ? Dans la logique même de la consommation, l'acheteur final n'est-il pas le maître ? Il est urgent de questionner l'orientation de cette évolution technologique, et de distinguer l'utile de l'inutile avant que les baobabs n'aient tout envahi.