Le cas de la succession de Johnny. En tant que fan affirmée de « l’idole des jeunes », tout ce déballage m'attriste...
Je suis très triste mais, comme tous ceux qui ont aimé Johnny Hallyday, je ne suis guère surprise. Mon tempérament profond étant « légitimiste », je prendrais plus facilement le parti des enfants du sang de Johnny et surtout du fils de Sylvie Vartan, une artiste et une femme pour laquelle j’ai aussi la plus grande admiration... Sur les détails de l’affaire, on nous dit tout et le contraire de tout. Je retiens que le patrimoine laissé pourrait atteindre les 100 millions d’euros, que la dette notamment au fisc pourrait atteindre 10 millions d’euros, que les aînés auraient reçu du vivant de leur père, environ 1 million chacun. Mais ces chiffres sont impossibles à vérifier et font manifestement l’objet de révélations intéressées. Toujours est-il que, compte tenu de la loi française, qui veut que l’on ne puisse pas déshériter ses propres enfants sauf de la quotité disponible, je trouve cela d’une injustice énorme... Trop c’est trop !
Mais là c’est mon côté républicain, égalitariste qui parle. Du temps du droit d’aînesse, les cadets étaient bien déshérités...
Ce n’était pas si simple, le droit d’aînesse créait tout de même des obligations pour l’aîné et puis là il s’agit plutôt de l’accaparement de la fortune du défunt par sa dernière femme et plus encore par un clan où on voit la belle-mère, le beau-père qui s’arrogent des droits disproportionnés...
J’en connais pas mal des hommes très doués qui ne savent faire que ce qu’ils savent faire, très bien, et qui sont incapables de mener leur vie pratique sans s’en remettre complètement à une femme ou plusieurs... C’est vraiment très banal... et ça cause beaucoup de dégâts dans les familles, pour les enfants surtout...
C’est pourquoi il faut des lois et de la prudence et, comme Française, je suis assez étonnée de ces pratiques du droit californien et anglo-saxon en général, où le patrimoine est manifestement considéré comme quelque chose qui est entièrement à la disposition de celui qui l’a constitué et qui peut donc en disposer à sa guise...
L’énormité des sommes en jeu !
La question est beaucoup plus profonde que cela. On ne peut pas parler de Johnny sans évoquer la question de la paternité. Il a lui-même souffert d’avoir été rejeté par son père. Et voici qu’avec ce testament, ses deux enfants par le sang semblent ne plus compter pour rien, être éjectés de leur filiation. C’est pourquoi l’affaire nous touche tous, pauvres ou riches, nous nous reconnaissons dans la souffrance de David et de Laura.
Reconnaissez là la militante anti-GPA : « Un père une mère c’est élémentaire »...
Avoir un père, savoir qui il est, être reconnu par lui, c’est ce qui permet de se construire soi-même. Je ne peux pas soupçonner Johnny de ne pas avoir aimé tous ses enfants, les aînés et les adoptées, de ne pas être foncièrement généreux... mais là il faut bien dire qu’il a signé une grosse bêtise. Il en a fait de nombreuses dans sa vie... Tout au plus peut-on lui donner des circonstances atténuantes à cause de la pression excessive du fisc français, de la crainte de la mort, de la volonté de protéger Laeticia...
Et Laeticia ?
J’avais lu des interviews d’elle que j’avais trouvées très édifiantes. J’espère qu’elle saura lâcher du lest, du côté de l’argent, mais aussi du côté des droits sur l’œuvre de Johnny. C’est d’ailleurs dans son intérêt aussi. Si l’affaire ne s’arrange pas, je ne donne pas cher du prochain album qui doit sortir ces prochaines semaines. Elle se sent agressée, mais c’est pourtant elle et elle seule qui pourrait remettre un peu de paix dans ce deuil douloureux. Enfin je l’imagine parce que, malheureusement, on sait ce qu’il en est de batailles juridiques de ce genre. Ce sont surtout les avocats américains qui en profitent.
Il y a un lieu à Paris où les gens prient pour Johnny et sa famille. C’est la Madeleine...
La mort de Johnny a eu ce grand mérite de rappeler l’existence d’un catholicisme populaire en France. C’est le moment d’aller faire un tour à la Madeleine, ou dans une autre église, et d’y allumer, sinon le feu, du moins un cierge !