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lundi 12 mars 2018
Vous avez peut-être regardé sur France 2, l'ascension de l'Everest qui ne va pas se passer comme prévu pour Jack Gyllenhaal, Jason Clarke et Josh Brolin. Sorti en 2015, le film de Baltasar Kormákur est inspiré d'une histoire vraie, mais saviez-vous que L’Everest n’est pas le plus haut sommet du monde...
ACTUALITÉ
L’Everest n’est pas la plus haute montagne du monde… Tout dépend à partir d’où son altitude est mesurée… Et aussi par qui elle est mesurée. Mine de rien, la hauteur des montagnes, c’est tout un enjeu diplomatique.
Vous pensiez que l’Everest était la montagne la plus haute du monde ? Vous avez tout faux : le Mont Chimborazo, en Équateur, le dépasse très largement. En fait, tout dépend du point de vue où l’on se place...
Si on part du niveau de la mer, l’Everest devance largement le Chimborazo : 8 848 mètres pour le premier, 6 263 mètres pour le deuxième. Mais si on se réfère au centre de la Terre, le Chimborazo dépasse l’Everest de… 1 811 mètres !
Mais d’où vient cette différence ? « La Terre n’est pas parfaitement sphérique, explique Christophe Basile, chercheur à l’Institut des Sciences de la Terre à Grenoble. En raison de la force centrifuge, elle est un peu aplatie aux pôles et potelée à l’équateur. »
En conséquence, à l’endroit où est situé le Chimborazo, la distance entre la surface et le centre de la planète est environ 21 km plus long qu’aux pôles. Son sommet est à 6 384,416 kilomètres du centre de la planète, quand celui de l’Everest, beaucoup plus au nord, n’est distant que de 6 382,605 kilomètres, soit 1 811 mètres de différence environ.
« On peut aussi s’amuser à considérer la hauteur depuis le plancher océanique, s’amuse Christophe Basile. Dans ce cas c’est le Mauna Kea, un volcan de Hawaï, qui remporte la palme à 10 210 mètres de hauteur. »
La bataille diplomatique de l’Everest
Si le Chimborazo est la montagne la plus « haute », l’Everest est toujours champion lorsqu’on parle d’altitude, mesurée, elle, depuis le niveau de la mer. Sauf que même ici, la taille de l’Everest est sujette à polémique.
L’altitude officielle, de 8 848 mètres, provient d’une étude indienne datant de 1954. Une mesure remise en cause à maintes reprises depuis par différentes équipes de recherche. Les Italiens ont par exemple révisé son altitude à 8 845,9 mètres en 1992 et des Américains l’ont « grandi » à 8 849,9 mètres.
À la suite du puissant séisme de 2015, certains géologues ont également affirmé que le sommet avait perdu trois centimètres. De quoi énerver passablement le Népal, où est situé le sommet, bien décidé à défendre « sa » montagne. Les Népalais sont persuadés que la Chine, en particulier, cherche à imposer un nouveau standard.
« Que diriez-vous si un pays étranger décidait de rapetisser vos montagnes sans vous demander votre avis ? », s’agace Buddhi Narayan Shrestha, l’ex-directeur du département d’études géologiques du pays, dans le New York Times. Le gouvernement prépare donc sa propre mission officielle avec une armée de sherpas équipés de GPS.
Une altitude très variable
Une guéguerre diplomatique qui n’a guère de sens, pour Christophe Basile. « Toutes les altitudes qui servent de référence sont des conventions, explique-t-il. La hauteur du Mont Blanc, par exemple, change de plusieurs mètres en fonction de la saison à cause de l’enneigement. »
Le niveau de la mer servant de repère est lui-même très variable selon les vagues et les marées. En France, par exemple, c’est le marégraphe du Port de Marseille qui sert de point de repère. Le « point zéro » est défini par la moyenne du niveau de la mer à cet endroit entre 1885 et 1897. Chaque pays définit ainsi son « point zéro », généralement accepté par la communauté internationale.
En attendant, vous pourrez toujours vous vanter d’avoir gravi la montagne la plus haute du monde en escaladant le Chimborazo. Bonne nouvelle : l’ascension est beaucoup moins difficile que celle de l’Everest.
Mais revenons au film
Du haut de ses 8 848 mètres, l'Everest, montagne située dans la chaîne de l'Himalaya, à la frontière entre le Népal et la Chine, est un vrai challenge pour les alpinistes avides de sensations fortes. En 1996, Jon Krakauer en a fait les frais. A cette époque, le texan travaille comme journaliste pour le magazine d'aventure Outside. Au mois de mai, il est envoyé en reportage au coeur d'une expédition "commerciale" sur les pentes de l'Everest, menée par les guides Rob Hall, expert de la montagne (qui avait déjà gravi trois sommets de l'Himalaya en deux mois en 1994 : l'Everest, le K2 et le Lhots) et Andy Harris. Le tourisme des hauts sommets bat alors son plein et un autre guide, Scott Fischer, motivé par l'appât du gain, emmène lui aussi une cordée de clients.
Sauf que l'ascension de ce 10 mai 1996 va tourner à la catastrophe. Comment ? A cause d'une forte tempête qui va coûter la vie à huit grimpeurs, parmi lesquels Rob Hall, Andy Harris et Scott Fischer. Jon Krakauer, lui, a survécu. En 1997, il a publié le livre Tragédie de l'Everest, dans lequel il revient sur son expérience. C'est ce livre qui a servi de matière première à Everest de Baltasar Kormákur, sorti dans les salles en 2015, avec Jake Gyllenhaal, Jason Clarke et Josh Brolin. A noter que pour plus de réalisme, l'alpiniste Guy Cotter (joué par Sam Worthington), coordinateur des secours au moment de la tragédie, a officié en tant que consultant sur le long-métrage.
Une douzaine de cités mayas ont été mises au jour il y a quelques semaines dans la jungle guatémaltèque. Une découverte exceptionnelle… et de plus en plus rare ? À l’heure où l’homme connaît de mieux en mieux la planète, reste-t-il encore vraiment des territoires inexplorés ?
La découverte a fait grand bruit. Les ruines de 60 000 maisons, palaces, chaussées, et même pyramides, ont été identifiées dans la jungle guatémaltèque. Et ce, grâce au LiDAR, une technologie de détection par ondes lumineuses, qui, via des drones, a pénétré l’épais feuillage.
C’est une découverte rare, mais pas unique. Dans le domaine, les archéologues communiquent régulièrement autour de ruines exhumées pour la première fois au grand jour, ou redécouvertes (on connaissait déjà leur existence, mais elles font l’objet de nouvelles fouilles).
L’an dernier, Qalatga Darband, une cité possiblement fondée par Alexandre Le Grand au Kurdistan, a eu les honneurs de la presse. Au Cambodge, en 2013, c’est Mahendraparvata qui est réapparue sur le devant de la scène. Néanmoins, reste-t-il vraiment de possibilités de découvertes sur la planète ?
Entre sites et cités
Il faut déjà savoir de quoi on parle, répond Éric Taladoire, spécialiste des Amériques et notamment des Mayas à l’Université de Paris I. « Pour les archéologues, un site peut être un atelier de taille, un fond de cabane, un hameau, de l’art rupestre, etc. jusqu’à une cité. Pour ce qui est des sites de petite à moyenne taille, il s’en découvre tous les jours ou presque, qu’il s’agisse de l’Amérique, de la France ou d’ailleurs. Pour vous donner une idée, lors de notre arrivée dans la vallée d’Ocosingo au Chiapas, on y connaissait environ 40 sites. Au terme de deux ans de recherches, on en avait enregistré 140 ! »
Concernant les sites plus imposants, l’archéologue estime qu’il reste des cités perdues à explorer, donnant l’exemple du Slovène Ivan Sprajc qui en a découvert une de taille moyenne à Chactun, au Mexique récemment.
Des nouvelles technologies qui aident
On peut être optimiste pour de futures découvertes car les avancées de la technologie aident à exhumer de nouveaux sites. « Le LiDAR et les prises de vue satellites sont de très bons outils pour identifier des sites et surtout comprendre leur emprise, indique Denis Genequand, au Laboratoire Archéologie et Peuplement de l’Afrique (APA) de l’Université de Genève. Ils permettent de voir ce que l’on ne peut pas observer en étant au sol, ou quand les sites sont enfouis dans la forêt. »
L’Afrique, nouveau réservoir ?
L’Afrique dispose selon lui d’un formidable potentiel de découvertes : « L’Afrique subsaharienne reste finalement assez peu explorée car assez difficile d’approche. Il n’y a pas eu de tradition écrite, donc de nombreux sites ne sont pas connus. On en découvre régulièrement, on va continuer à en exhumer dans les vingt à trente prochaines années. » Mais attention : il ne faut pas s’attendre à de nouvelles pyramides ou un Machu Picchu africain : sur la majeure partie du continent, on ne construisait pas en pierre, mais en matières périssables, c’est-à-dire des végétaux. « Les découvertes seront forcément moins spectaculaires pour le grand public, mais toutes aussi intéressantes. »
N’oublions pas la mer
Un vaste espace reste aussi largement inexploré et pourrait receler quelques trésors : les fonds marins. « Avec la montée des eaux de 100 à 130 mètres, de nombreux lieux où vivaient les hommes ont été engloutis, rappelle le géohistorien Christian Grataloup, professeur émérite à l’université Paris Diderot. L’Angleterre était liée à l’Europe, le Japon à la Chine. Il y a des vestiges de l’activité des hommes, mais on n’y trouvera certainement pas une ville comme on l’entend : à l’époque, nos ancêtres n’étaient pas sédentarisés. »
Les villes sous l’eau, ça arrive tout de même : en 2001, une ancienne cité égyptienne, Héracléion, avait été retrouvée à sept kilomètres des côtes. Moralité : si voir surgir des Machu Picchu à tous les coins de rues est peu probable, les explorateurs de notre passé ne manquent a priori pas d’occupations pour l’avenir.
Pourquoi les Américains raffolent du fruit du baobab
Aux États-Unis, la quête permanente de nouveaux produits censés aider à prendre soin de son corps et de sa santé, place depuis quelques mois le fruit du baobab sous les feux des projecteurs. Une tendance lancée par un naturopathe belge.
Magazines de santé, émissions de télévision dédiées au bien-être, sites internet spécialisés sur les vertus des produits naturels sains… La plupart de ces médias américains ne se lassent pas de vanter les mérites d'un aliment : le « superfruit ».
Derrière cette appellation se cache le « pain de singe » ou fruit du baobab. Un produit connu de longue date en Europe, mais que les États-Unis ont adopté avec enthousiasme ces dernières années.
Un « superfruit »
Le « superfruit » en question possède, il est vrai, toutes les qualités pour séduire les consommateurs soucieux de leur corps. Chargé d'antioxydants, de nutriments et micronutriments, de protéines, de magnésium, six fois plus riche en vitamine C qu'une orange, contenant trois fois plus de calcium que le lait et six fois plus de potassium que la banane, il régénère et stimule les défenses immunitaires, aide à lutter contre la fièvre et possède en outre des propriétés anti-inflammatoires.
Transformé en poudre, le fruit du baobab peut être consommé en accompagnement de boissons ou desserts. (Photo : Stéphane Cugnier)
Ses avantages ne s'arrêtent pas là. Les fibres solubles qu'il contient soulagent le système digestif, tandis que la pulpe du baobab est bénéfique à la flore intestinale. Autant de bénéfices qui en font un aliment tout particulièrement recommandé aux sportifs ou aux personnes convalescentes, afin de favoriser la récupération.
Considéré comme un aliment prébiotique, il s'est vite invité dans le programme diététique des sportifs américains, notamment les coureurs de longues distances, comme le médaillé de bronze des jeux Olympiques de Rio sur marathon, Galen Rupp, ou les joueurs NBA, soumis à des cadences d'enfer tout au long de la saison (82 matches de saison régulière et des voyages à travers tout le pays).
L'arbre de vie
Encore récent, cet engouement des consommateurs américains autour du fruit de « l'arbre de vie », tel qu'est surnommé le baobab, est à mettre au crédit d'un naturopathe belge, originaire d'Ostende. Installé à Santa Barbara (Californie) depuis 22 ans.
Le naturopathe Luc Maes, avec son épouse Barbara, fut le premier à commercialiser la poudre de baobab aux USA. (Photo : Stéphane Cugnier)
« J'ai toujours été passionné par les plantes médicinales, les ingrédients qui les composent et j'ai toujours cherché à en savoir davantage,explique Luc Maes, fondateur de la marque Kaibae, commercialisant depuis 2014 de la pulpe de baobab déshydratée.En ce qui concerne le fruit du baobab, j'ai tout de suite été intéressé par sa composition, sa chimie. Et je me suis aperçu de sa richesse, mais aussi de l'importance du baobab en Afrique, qui est un arbre respecté, un arbre de légende. J'étais fasciné. »
Le naturopathe entrevoit immédiatement les possibilités du superfruit et décide de se pencher sur son utilisation.« Plus je m'y intéressais, plus je découvrais ses bénéfices pour la santé. Mais je voyais aussi avec surprise que les baobabs étaient de moins en moins nombreux en Afrique, car ils poussaient dans des régions de grande pauvreté, où ils étaient abattus pour être commercialisés sous forme de charbon. Je me suis alors dit que nous avions la possibilité d'inverser ce cycle, tout en aidant les populations locales. »
Avec l'aide d'une connaissance travaillant dans l'humanitaire et le développement agricole en Afrique, Luc Maes, et son épouse Barbara, partent à la rencontre des « anciens » et « sages » des différentes communautés, afin de mettre en place une chaîne d'approvisionnement et de production, notamment dans le Nord du Ghana.« Les gens là-bas n'avaient pas l'habitude qu'on les respecte et leur donne un salaire pour leur travail. Nous avons mis en place un partenariat efficace, qui vise à la replantation des arbres, au respect de l'environnement et des habitants. »
Les fondateurs de Kaibae en ont même tiré un film documentaire, intituléThe Lost Crop, primé dans de nombreux festivals, afin de montrer la réalité de leur action sur le terrain.
Success-story
Parallèlement, le naturopathe enchaîne les contacts auprès de l'industrie alimentaire et de l'industrie cosmétique, afin d'obtenir les certifications pour la commercialisation de sa poudre de baobab (laquelle se consomme en complément, diluée dans un verre d'eau ou saupoudrée sur un dessert), mais aussi d'huile destinée à régénérer la peau. Et en 2014, les premiers produits apparaissent sur les étagères des magasins.« Depuis, notre courbe de progression est confidentielle, mais constante. Nous travaillons cependant sur d'autres produits, à savoir la noix de cacay en Colombie ou le varech à Zanzibar ».
Les produits tirés du baobab intéressent autant l'industrie alimentaire que cosmétique. (Photo : Stéphane Cugnier)
Rançon du succès, l'idée de Luc et Barbara Maes a, depuis, été imitée par de nombreuses sociétés, ayant mis en place le même système de partenariat avec des communautés au Bénin, en Côte d'Ivoire ou au Togo.
Une concurrence autour logique, puisque le fruit du baobab s'est désormais fait une place chez les célébrités d'Hollywood, à commencer par l'actrice Charlize Theron, originaire d'Afrique du Sud, ou encore Vivienne Westwood, Jude Law, et Kirsten Dunst qui ne jurent plus que par les bénéfices du superfruit.