mardi 21 janvier 2020

DAVOS 2020





Après un demi-siècle, le Forum économique de Davos n’a rien perdu de sa capacité à traiter les grands problèmes du monde. Plus de 3000 dirigeants d’entreprises, des chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres, des dirigeants d’organisations internationales - BCE, FMI, Commission européenne, se retrouvent cette semaine dans cette petite station de ski des Alpes suisses qui fut chère à Thomas Mann. Tous les participants savent que « la montagne magique » surplombe la station de ski, mais la plupart ignore que cette œuvre de l’écrivain allemand lui valu d’obtenir le prix Nobel en 1929. 1929, l’année catastrophe pour le système mondial. 
Au départ, il y a 50 ans, l’élite mondiale pensait pouvoir trouver des solutions pour prévenir les catastrophes et régler les disfonctionnements du système économique à l’abri des caméras et des micros. Aujourd’hui, l’ élite mondiale utilise la résonnance médiatique pour convaincre les opinions des changements nécessaires.
Pourquoi ?  Parce qu’avec le succès et la notoriété, Davos est devenu la cible de critiques parfois violentes, parce que Davos était vécu comme l’incarnation d’un club réservé à l’élite du capitalisme mondialisé. Il est toujours consideré comme le centre du pouvoir mondial où tous les dirigeants se côtoient et peuvent se parler. C’est à Davos que les Israéliens et les Palestiniens avaient commencé à écrire les premiers accords de paix. C’est à Davos où Bill Gates a présenté son premier micro-ordinateur et plus tard, les premières liaisons internet qui allaient accoucher d’une révolution digitale aussi importante que la découverte de l’électricité au début du 19e siècle. C’est à Davos que les dirigeants occidentaux ont convaincu les Chinois de rentrer dans l’économie mondiale puis dans l’OMC au début du 21e siècle. 
Davos a été imité dans beaucoup de régions du monde, mais Davos a surtout suscité des contre-pouvoirs organisés par les ONG et dont le principal aura été le Forum social Mondial qui se tient le plus souvent à Porto Allègre au Brésil. 
Ces contre pouvoirs se sont essoufflés en participants directement aux travaux de Davos. Cette année, les représentants du capitalisme vont recevoir un nombre hallucinant d’ONG pour débattre et qui sait trouver des solutions de compromis. 
 A partir de demain, les organisateurs du Forum de Davos vont célébrer la cinquantième édition en présence d’Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne mais accueillera aussi Donald Trump et Greta Thunberg. 
Les participants à Davos ne sont pas tombés sur la tête. Ils savent bien que Donald Trump n’aime pas les valeurs portées par la mondialisation, telle qu‘elle est façonnée par Davos. Donald Trump a été élu avec un discours anti-libéral, anti-libre échange et protectionniste. Donald Trump va donc aujourd’hui faire un grand discours pour rappeler que son job est de protéger l’Amérique. Mais ils savent bien aussi que le président américain est en campagne électorale. Il va donc parler haut et fort à ses électeurs. Et en coulisses, il va rencontrer les dirigeants chinois, russes et européens. Du networking pendant lequel se forgent les compromis et les politiques. 
Si l’objectif de Donald Trump est de parler à ses électeurs, il sait aussi qu’il faut que sa machine économique fonctionne à plein régime. Et pour qu’elle fonctionne à plein régime, il a besoin d’un système mondial en bonne santé. Il sait donc parfaitement bien jusqu’où ne pas aller. Pour Trump, Davos représente le mur des réalités qu’il n’a pas le droit de franchir. C’est cette évidence qu’il est venu rappeler. 
L’invitation de Greta Thunberg est beaucoup plus importante, plus perverse et plus cynique encore, parce que beaucoup disent qu’elle est récupérée par des mouvements d’extrême gauche. Greta Thunberg est devenue une vedette mondiale auprès de sa génération en dénonçant les risques du réchauffement climatique. Par son audace, par son allure et par un marketing très sophistiqué, Greta Thunberg a pris la tête du mouvement mondial de la lutte pour le climat. Elle a fustigé tous les acteurs et tous les consommateurs en demandant à chacun de faire des efforts au niveau de son propre comportement. 
Mais jamais Greta Thunberg n’a accusé le système libéral, capitaliste d’être à l’origine du réchauffement climatique. Greta n’est pas antisystème, Greta demande à ce que le système trouve des solutions. Greta met en cause les responsabilités individuelles. 
C’est exactement le discours dont a besoin Davos. Un discours qui ne condamne pas la croissance économique, un discours qui ne refuse pas l’innovation. Mais un discours qui revendique une prise de responsabilités des différents acteurs. Les consommateurs d’abord, les producteurs ensuite. 
Tous les chefs d’entreprise aujourd’hui sont sur la même longueur d’onde. Ils savent qu’ils doivent trouver des solutions pour mettre en place des fonctions de production propres et pérennes. Pour tenir compte de la raréfaction des matières premières et des énergies. 
Ce qui est important dans la présence de Greta Thunberg à Davos, c’est qu’elle vient couper l’herbe sous le pied des écologiques politiques. De tous les militants qui préconisent un changement de modèle économique ou un abandon de cette course à la croissance, un abandon du système capitaliste libérale au profit d’une économie solidaire et de partage.
Pour Greta Thunberg, la lutte contre le réchauffement climatique est totalement compatible avec la poursuite d’un modèle de croissance et de progrès, à condition que les logiciels de production n’émettent plus de gaz carbonique. 
Dans un pays comme la France par exemple, les mouvements écologiques sot devenus nombreux mais ils se partagent en deux parties difficilement conciliables. Incapables de former des majorités pour gouverner. On va le mesurer lors des prochaines élections municipales.D’un coté, les écologistes radicaux antisystème qui promettent une lutte (parfois violente) contre le système capitaliste. De l’autre coté, des écologistes réformateurs, qui promettent des changements de mode de consommation mais qui ne réclament pas un abandon du système. La plupart des associations de consommateurs, d’actionnaires ou de salariés demandent à ce que les entreprises travaillent autrement mais continuent de travailler et de produire.
Le succès de Greta Thunberg tient au fait qu’elle bouscule les habitudes, mais rarement le système sur lequel fonctionne la mondialisation. 

vendredi 17 janvier 2020





1 306 400 euros ; soit le montant global des sommes perçues indûment par le couple Fillon depuis 1981, selon les enquêteurs.
Cet argent a le goût de la défaite en 2017, pour la droite française.
De la débâcle, plutôt.
Après La Haine. Les années Sarko, voici donc le second tome de notre fresque politique, relatant cette fois la période 2014-2019.
L’affaire Fillon sera jugée à partir de février 2020, les dossiers Bygmalion, Azibert et d’autres encore suivront bientôt. La droite ne s’en remettra pas, déballage de linge sale garanti. Car tous ces scandales politico-judiciaires sont nés de guerres fratricides, notre enquête l’atteste. Elle est nourrie de témoignages sans filtre, de documents exclusifs et, aussi, de spectaculaires révélations.
C’est la fin d’une époque, de fureur et de sang, laissant la droite française vitrifiée.
Apocalypse Now.

NOUVEAU SÉISME EN MARTINIQUE...

jeudi 16 janvier 2020

Lu dans l’édition du soir

L'étoile géante Bételgeuse pâlit, elle pourrait exploser sous nos yeux L'étoile géante Bételgeuse, l'une des plus brillantes de notre ciel, a un coup de mou. Sa luminosité a chuté depuis quelques semaines. L'événement met les astronomes en effervescence : il pourrait annoncer son explosion en supernova, phénomène rarissime dans notre galaxie. Si c'est le cas, le spectacle sera extraordinaire. https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/77637/reader/reader.html#!preferred/1/package/77637/pub/110055/page/18  
Royal renvoyée (par le gouvernement), Royal inquiétée (par la justice), mais Royal libérée (pour la présidentielle de 2022)? Au moins, l’ancienne finaliste de 2007 ne feint pas d’être surprise par son remplacement imminent dans la fonction d’ambassadeur de France «chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique».

dimanche 12 janvier 2020

VIDEO - phares dans la tempête, au Raz de Sein

LA PEUR



On dit qu’avant d’entrer dans la mer,
une rivière tremble de peur.
Elle regarde en arrière le chemin qu’elle a parcouru, depuis les sommets, les montagnes, la longue route sinueuse qui traverse des forêts et des villages, et voit devant elle un océan si vaste qu’y pénétrer ne parait rien d’autre que devoir disparaître à jamais.
Mais il n’y a pas d’autre moyen.
La rivière ne peut pas revenir en arrière.
Personne ne peut revenir en arrière.
Revenir en arrière est impossible dans l’existence.
La rivière a besoin de prendre le risque et d’entrer dans l’océan.
Ce n’est qu’en entrant dans l’océan que la peur disparaîtra, parce que c’est alors seulement que la rivière saura qu’il ne s’agit pas de disparaître dans l’océan, mais de DEVENIR OCÉAN.

-  Khalil Gibran

mardi 7 janvier 2020

Sir Ernest Shackleton  était un  navigateur anglais qui organisa de grandes expéditions dans les régions polaires et parvint à sauver tout son équipage lors d'un naufrage qui fit date dans l'histoire de la marine. Il était certainement aussi un peu philosophe car il dit un jour :
"Pour moi la vie est le plus grand de tous les jeux. Le danger consiste à le traiter comme un jeu banal, à le prendre à la légère et ne pas considérer les règles. Pourtant les règles comptent beaucoup, le jeu doit être joué loyalement sinon il n'en vaut pas la peine. Gagner le jeu n’est pas la finalité. La finalité est de gagner honorablement et magnifiquement".

C'est aujourd'hui l'anniversaire de son décès survenu en 1922.


lundi 6 janvier 2020

LES ROIS MAUDITS

« Je vois le nouveau Pilate, si cruel que, non assouvi encore, il porte, sans rescrit, ses voiles avides dans le temple. »
- Extrait de la Divine Comédie de Dante
6 janvier 1286: sacre de Philippe IV le Bel, roi de France, comparé par Dante à Pilate dans sa Divine Comédie.
Rapace pour renflouer les caisses du royaume, le dernier des Capétiens directs taxa le clergé, fit expulser les juifs, brûler les Templiers. Ces 15.000 religieux militaires appartenaient à un ordre fondé en 1129 pour défendre les pèlerins se rendant à Jérusalem sur le tombeau du Christ. En 1291, la défaite d’Acre signe la fin de la présence franque en Terre sainte.
À partir de là, les Templiers ont tout le mal du monde à justifier leur raison d’être. Par ailleurs, ils sont riches (de terres et de châteaux)… Et soumis au pape avec lequel le monarque entretient une relation chaleureuse comme un matin de février - Philippe le Bel essaie d’étendre les pouvoirs royaux, le souverain pontife lui résiste.
Le roi flaire la double opportunité, financière et politique. Le 14 septembre 1307, il ordonne à ses baillis et sénéchaux d’entamer des préparatifs secrets en vue d’une arrestation de tous les templiers. Le 13 octobre, la surprise est complète. Les biens sont confisqués. Les aveux sodomie, hérésie… - arrachés sous la torture. On met feu aux hommes qui refusent de renier leurs vœux. Le pape, dont l’autorité est gravement atteinte, finit par se ranger dans le camp des accusateurs. Et Philippe le Bel gagne son surnom de Roi de fer.