Miles et Juliette
Fin des années 40, au lendemain de la guerre, Miles Davis rumine dans des groupes de jazz New Yorkais. Il rêve de bousculer l'histoire de la musique. Il est obsédé par la recherche d'un son qui bouillonne dans sa tête. "Well this is here and now, this is new york, this is jazz motherfuckers".
Négligeant sa petite famille pour passer son temps en concert ou en studio, il se paie le luxe de refuser une proposition de Duke Ellington alors qu'il a beaucoup moins de dates maintenant qu'il ne joue plus avec Charlie Parker, mais il s'endette et se retrouve obligé d'accepter une serie de concert à Paris.
Et c'est là que tout bascule.
Dès l'aterrissage, Boris Vian lui saute dessus et l'embarque dans le tourbillonnement de la vie parisienne. Concert à Pleyel où la bande des "existencialistes" le prend tout de suite pour un dieu, "un Giacometti"... Boris le fait trainer à Saint Germain des Pré avec Sartre, Camus, Simone de Beauvoir, Tzara et tant d'autres... et puis surtout au milieu de cette foule de personnalités hautes en couleur il y a Juliette. Juliette Greco. Pendant un tour de chant de Juliette qui subjugue Miles, Boris Vian glisse à l'oreille de Miles "pour plus d'effet, regardez-la de profil, les mains sur les hanches et le visage tourné vers le spectateur".
Miles devient completement fou de sa "Lady bird" libre et insaisissable. Juliette lui glisse à l'oreille "les hommes ne me plaisent pas, mais toi tu me plais".
C'est une magnifique histoire d'amour et de poesie qui nait en même temps que la célébrité fulgurante du trompettiste qui tarde à retourner chez lui...
Pour augmenter la lecture de ce roman graphique tonitruant (comme une trompette), les auteurs proposent une liste de 64 titres de jazz à ecouter au fil de la lecture.
Un veritable bijou pour une histoire d'amour dont j'ignorais totalement l'existence... Mais je crois bien que Juliette Greco s'en va avec beaucoup d'autres secrets...
Ladybird, la femme oiseau,
la coccinelle de Miles