lundi 11 janvier 2021

LES ÎLES CHATHAM ET PITT

 MA POSITION CE 11 JANVIER 2021






Les îles Chatham (en anglais : Chatham Islands, en moriori : Rekohu) sont un archipel néo-zélandais situé à environ 800 kilomètres à l'est de l'île du Sud et baigné par l'océan Pacifique Sud. L'archipel compte une dizaine d'îles dans un rayon d'une quarantaine de kilomètres mais seules deux sont habitées : l'île Chatham, la plus grande, et l'île Pitt.




Vraisemblablement découverte pour la première fois par les migrations maories, elle est habitée à partir du xve siècle et redécouverte par les navigateurs européens le  lorsque le britannique William Robert Broughton s'en approche à bord du HMS Chatham, donnant alors le nom occidental à l'archipel et en prenant possession au profit du Royaume-Uni.

L'archipel est peuplé d'un peu plus de 700 personnes d'origine européenne, maorie et moriorie installées sur les îles Pitt et Chatham et en majorité à Waitangi, le principal village situé sur l'île Chatham.


Carte des îles Chatham.

L'archipel océanien des îles Chatham, baigné par les eaux de l'océan Pacifique Sud, est situé à environ 800 kilomètres à l'est de Christchurch, la principale ville de l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande.

Couvrant une superficie de 966 km2, elles comptent deux îles principales, les îles Pitt et Chatham, et quelques petits îlots et récifs inhabités et dont certains constituent des réserves naturelles.

Seules l'île Pitt et l'île Chatham comportent des terres cultivées et des infrastructures (routes, aéroport, etc).

Les îles de l'archipel sont :

  • l'île Chatham / Rekohu ou Wharekauri ;
  • l'île Pitt / Rangiauria ;
  • l'île Petite Mangere ;
  • Star Keys / Motuhope, un groupe de cinq îlots situé à douze kilomètres à l'est de l'île Pitt, l'îlot rondRound Islet, étant le plus grand ;
  • Forty-Fours / Motuhara, situé à environ cinquante kilomètres à l'est de l'île Chatham ;
  • île Mangere, longeant l'île Pitt et d'une superficie de 1,13 km2 ;
  • île du Sud-Est / Rangatira, située à deux kilomètres au sud-est de l'île Pitt et d'une superficie de 2,18 km2 ;
  • Les Sœurs / Rangitatahi, situées à environ onze kilomètres au nord du cap Patison (en), le cap au nord-ouest de l'île Chatham.

L'intérieur des îles est vallonné, le plus haut sommet de l'archipel culminant à 299 mètres d'altitude sur l'île Chatham[1] qui, bien qu'étant la plus grande des îles de l'archipel, est relativement plate et comporte quelques cours d'eau (Te AwainangaTuku, etc) et de nombreux lacs comme Huro et Rangitahi ainsi que la lagune Te Whanga dans sa partie centrale, le plus grand plan d'eau de l'archipel.

La plupart des terres sont couvertes de fougères ou de pâturages ainsi que quelques forêts composées notamment de cyprès de Lambert dont la forme tourmentée est causée par le vent.

Bien que l'archipel soit situé plus à l'est que la longitude 180°, la ligne de changement de date passe à l'est des îles Chatham, ce qui le contraint à observer son propre fuseau horaire à UTC+12h45 soit 45 minutes de plus que les deux îles principales de la Nouvelle-Zélande.

Les îles Chatham se situent aux antipodes des Cévennes en France (voir Alzon[3]) et sont la seule partie terrestre des antipodes de la France métropolitaine (le reste étant dans l'océan Pacifique).

ClimatModifier

Bien que situées à une latitude similaire à la France dans l'hémisphère nord, les îles Chatham sont soumises à un climat de type DM (subpolaire océanique) sur la classification de Köppen. Le climat subpolaire océanique se caractérise comme un climat froid et très venteux. Le climat est froid à cause des vents dominants, car une latitude de 44ºS est similaire à celle de Nice en France à 44ºN et Nice bénéficie du doux Climat méditerranéen.


HISTOIRE


Premier peuplementModifier

Le premier peuplement des îles Chatham est le fait des migrateurs maoris qui ont colonisé ces îles au xve siècle[4]. L'origine exacte de ce peuplement reste un sujet de débats. Certains pensent que ces Maoris sont arrivés directement de Polynésie, mais selon la thèse la plus courante il s'agirait d'un peuplement maori depuis les îles principales de la Nouvelle-Zélande. Ce débat a des répercussions politiques actuelles car les habitants maoris dit « modernes », descendants des Maoris qui envahirent et conquirent l'archipel une seconde fois en 1832, réclament de pouvoir bénéficier des droits de pêche maoris ancestraux dont un rapport détaillé, Rekohu, a été publié par le tribunal de Waitangi.

La population originelle des îles a compté jusqu'à environ 2 000 Morioris, vivant de chasse, de cueillette et des produits de la mer. La société moriori y vécut paisiblement, résolvant les conflits par la recherche du consensus plutôt que des luttes armées et gardant un niveau de population stable par castration d'un certain pourcentage d'enfants mâles.

RedécouverteModifier

Le , le navigateur britannique William Robert Broughton approche l'archipel à bord du HMS Chatham, donnant alors son nom occidental aux îles, et en prend possession au profit du Royaume-Uni. L'archipel sert alors de base aux chasseurs européens de baleines et de phoques ; ces activités cessant en 1861 la pêche reste alors la seule activité économique de la population.

En 1832, une seconde vague d'immigration maorie (principalement de l’iwi Ngati Mutunga) venant de l'île du Nord et de l'île du Sud arrive dans l'archipel, entraînant la quasi-disparition des Morioris, les premiers habitants indigènes, dont la culture tend à renaître de nos jours avec la construction d'un marae : Te Kopinga, et le renouveau de leur langue.

L'archipel devient néo-zélandais en 1842 et, un an après, un groupe de missionnaires luthériens allemands s'y installe, les femmes rejoignant les hommes trois ans plus tard, permettant aux habitants actuels de l'archipel d'avoir un ou plusieurs ancêtres allemands.


PopulationModifier

Drapeau des îles Chatham.

L'intégralité de la population de l'archipel, soit 609 personnes[2], vit sur l'île Pitt et l'île Chatham, cette dernière possédant le principal village nommé Waitangi et comptant 200 habitants, un hôpital, une banque, des commerces, des ateliers de réparations marines et mécaniques et le plus grand port de l'archipel. Les autres villages sont Owenga et Port Hutt, deux villages de pêcheurs, et Te One où se trouvent les deux écoles primaires. La majorité de la population (70 %) est d'origine européenne, le reste étant Maori et Moriori.



Voir aussi :

Les îles Auckland, un archipel inhabité au fin fond du Pacifique


Dans notre périple autour du monde nous croisons de nouvelles îles. Après être passé ce matin au nord de l’île maquarie, présentée par Le Clos Margaux (?), nous passons au sud des îles d’Auckland.





Une petite présentation s’impose!


Les îles Auckland, en anglais Auckland Islands, en māori Motu Maha, forment un archipel néo-zélandais inhabité situé à environ 458 kilomètres au sud de Bluff, sur l'île du Sud.

Baigné par l'océan Pacifique Sud, cet archipel est constitué de sept îles : l'île Auckland, la plus grande, l'île Adams, l'île Enderby, l'île Disappointment, l'île Ewing, l'île Dundaset et l'île Green.





L'île Auckland mesure environ 50 kilomètres de longueur pour une superficie de 510 km2. Très montagneuse, les principaux sommets sont le Cavern Peak (650 mètres), le mont Raynal (635 mètres), le mont D'Urville (630 mètres), le mont Easton (610 mètres) et la Tour de Babel (550 mètres).



L'Île Adams a une superficie de 61,3 km2. Son point culminant est le mont Dick avec 659 m.


L’histoire

Il existe des preuves de la découverte de l'archipel par les Polynésiens, des restes de campement datant du xiiie siècle ont été retrouvés au nord sur l'île Enderby[1].

Abraham Bristow, un chasseur de baleines, les redécouvre en 1806 et les nomme Lord Auckland's le 18 août 1806, en l'honneur du père de son ami, William Eden, 1er baron Auckland. Les Britanniques en prennent possession l'année suivante. Les explorateurs Jules Dumont d'Urville et James Clark Ross y accostent respectivement en 1839 et en 1840.

Durant le XIX ème siècle, des bases temporaires de baleiniers et de pêcheurs s'y installent. 

Carnley Harbour a été le lieu de naufrage du Grafton (en). Dans Les naufragés ou Vingt mois sur un récif des Îles Auckland, François Édouard Raynal relate comment, parti à la recherche d'une mine d'étain aurifère avec ses quatre compagnons, le capitaine Thomas Musgrave (américain), Alexandre dit Alick Mac-Larren (norvégien), George Harris (anglais) et Henri dit Harry Forgès (portugais), ils apprennent à y survivre pendant une vingtaine de mois, de janvier 1864 à 1865.





Elles sont incorporées au territoire néo-zélandais en 1863.


En ce qui nous concerne, leur situation géographique les rend propices aux escales techniques des navigateurs du Vendée Globe


On y note la présence de nombreux mammifères marin notamment une forte population de lions de mer de Nouvelle-Zélande.




Un peu plus sur notre route que les îles d’Auckland, nous passerons dans la soirée à proximité des îles Campbell, autres terres néo-zélandaises.

Le groupe d'îles est essentiellement constitué de :
* l'île Campbell elle-même (112,68 km²)
et des quelques îlots qui l'entourent, dont les principaux sont :
* l'île Dent (0,23km²), à l'ouest
* l'île Jacquemart (0,19 km²), au sud
* l'île de Jeannette Marie (0,11 km²), au nord
* l'île Monowai, dite aussi Rocher du Lion (0,08km²), au sud-ouest
* l'île Folly (0,07 km²) proche de la côte ouest

Il s'agit d'îles volcaniques émergeant du plateau de Campbell, reste du continent Zealandia.
Le dôme volcanique d'origine a subi une forte érosion et l'île principale présente un relief plutôt doux avec des vallées envahies par la mer, notamment Perseverance harbour et Northwest harbour. L'île Campbell culmine à 569 m au mont Honey.

L’histoire
Le groupe d'îles a été découvert en 1810 par Frederick Hasselburg, capitaine d'un navire phoquier[4] qui leur donna le nom de son employeur, la compagnie Campbell à Sydney. Frederick Hasselburg devait trouver la mort sur l'île Campbell lors d'une expédition ultérieure.
Le petit archipel resta rattaché à la Nouvelle-Zélande lors de sa séparation de la Nouvelle-Galles du Sud, de son érection en dominion, puis de son indépendance ; il fait désormais partie des îles sub-antarctiques de Nouvelle-Zélande.

Comme nombre d'îles australes et sub-antarctiques, à commencer par le vaste archipel des Kerguelen, les îles Campbell ne sont pas inhabitables mais sont inhabitées. Leur climat, infiniment moins rude que celui de la Sibérie, se rapproche de celui des îles de l'Atlantique nord (Shetland, Féroé) et permettrait comme sur celles-ci des activités telles que l'élevage, la pêche et le tourisme. Mais dans une région peu peuplée du globe, la modeste taille de l'archipel et surtout son isolement dans les cinquantièmes hurlants n'a guère suscité l'installation d'une population permanente.
La seule installation permanente fut celle d'une ferme, occupée successivement par plusieurs familles, de 1895 à 1931. Comme à l'île Amsterdam, l'expérience se solda par un échec économique et un désastre écologique, ce dernier aussi bien pendant l'exploitation, sans clôtures, qu'à l'arrêt de celle-ci : des milliers de moutons et une vingtaine de bovins furent alors abandonnés sur l'île et causèrent des dommages croissants à son fragile milieu naturel. Les descendants, redevenus sauvages, de ce bétail furent finalement, sous la pression des scientifiques, abattus dans les années 1970 et 1980.

Les îles sont une réserve naturelle depuis 1954 et, comme toutes les possessions néo-zélandaises de la région, ont été classées par l'Unesco au patrimoine de l'humanité en 1998.

Faune.
Les îles Campbell sont un refuge et un conservatoire pour la faune aviaire, elles abritent plus d'une soixantaine d'espèces d'oiseaux, dont la plus grande colonie au monde d'albatros royaux. Certaines espèces sont endémiques, telle la sarcelle de Campbell qui n'avait survécu que sur l'île de Dent, épargnée des rongeurs, et a pu être réintroduite sur l'île principale après la dératisation.
Les mammifères, depuis l'élimination de la faune importée, sont essentiellement marins : éléphants de mer et lions de mer de Nouvelle-Zélande notamment.


samedi 9 janvier 2021

AU CAPITOLE À WASHINGTON 😡😠🤬

 


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Pourquoi l'invasion du Capitole a remis en avant le concept de "white privilege"

Et si, en lieu et place de supporters pro-Trump, c’est à des militants de Black Lives Matter que les forces de l’ordre avaient dû faire face? Aux États-Unis, la question est sur toutes les lèvres alors que le Capitole a été envahi par des manifestants partisans de Donald Trump mercredi 6 janvier.

Des images ahurissantes ont été rendu possibles par un service d’ordre dépassé et elles ont souffert d’une cruelle comparaison avec de précédentes manifestations, comme celles de Black Lives Matter, où les forces de l’ordre avaient été autrement plus mobilisées.

La situation a vite dégénéré lorsque ces partisans ont réussi à pénétrer dans l’enceinte du célèbre bâtiment de la capitale fédérale. Certains ont pu poser poing levé dans l’hémicycle quand un autre s’est fait photographier les pieds sur le bureau de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre. L’un des partisans a même été aperçu le sourire aux lèvres en emportant un pupitre officiel.

Des images ahurissantes rendues possibles par un service d’ordre dépassé et qui ont souffert d’une cruelle comparaison avec de précédentes manifestations, comme celles de Black Lives Matter, où les forces de l’ordre avaient été autrement plus mobilisées, comme nous l’expliquons dans la vidéo ci-dessous.

“Quintessence du privilège blanc...”

Pourquoi l'invasion au Capitole a remis en avant le concept de "white privilege"

Les images ahurissantes de partisans de Trump à Washington ont à nouveau questionné le traitement d'autres manifestations, dont celles de Black Lives Matter.

Pourquoi l'invasion au Capitole remet en avant le concept de "white privilege"
Pourquoi l'invasion au Capitole remet en avant le concept de "white privilege"

CAPITOLE - Et si, en lieu et place de supporters pro-Trump, c’est à des militants de Black Lives Matter que les forces de l’ordre avaient dû faire face? Aux États-Unis, la question est sur toutes les lèvres alors que le Capitole a été envahi par des manifestants partisans de Donald Trump mercredi 6 janvier.

La situation a vite dégénéré lorsque ces partisans ont réussi à pénétrer dans l’enceinte du célèbre bâtiment de la capitale fédérale. Certains ont pu poser poing levé dans l’hémicycle quand un autre s’est fait photographier les pieds sur le bureau de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre. L’un des partisans a même été aperçu le sourire aux lèvres en emportant un pupitre officiel.

Des images ahurissantes rendues possibles par un service d’ordre dépassé et qui ont souffert d’une cruelle comparaison avec de précédentes manifestations, comme celles de Black Lives Matter, où les forces de l’ordre avaient été autrement plus mobilisées, comme nous l’expliquons dans la vidéo ci-dessous.

“Quintessence du privilège blanc...”

Très vite, deux mots ont ainsi pris le pas des discussions outre-Atlantique: “white privilege” ou, en français, “privilège blanc”. “La quintessence du privilège blanc! Comme c’est perturbant. J’en suis malade”, a par exemple tweeté Khloe Kardashian.

Joe Biden, lors d’une allocution ce jeudi 7 janvier, a également abordé ce sujet, soulignant que si les manifestants avaient été antiracistes, des militants Black Lives Matter, ils auraient été traités “très différemment” par la police, “et c’est inacceptable”.

“Si ça avait été une manifestation du mouvement Black Lives Matter (Les vies noires comptent), ils auraient été traités très différemment de la foule hargneuse qui a attaqué le Capitole, nous savons tous que c’est vrai et c’est inacceptable”, a-t-il déclaré depuis son fief de Wilmington.

“Imaginez le carnage s’ils n’avait pas été blancs”, a écrit de son côté l’acteur Chris Evans.

“Si ces gens étaient noirs, ils auraient tous été abattus”, a aussi souligné l’acteur Kevin Hart sur Instagram. “Pourquoi ne pouvons-nous pas envisager de gérer cette situation de la même manière que les nôtres ont été traités à plusieurs reprises?”, s’interroge-t-il. “Quand les policiers armés sont censés utiliser la force, ils ne le font pas. Merde, c’est triste.”

Comme le rapportent nos confrères du HuffPost Québec, nombreux sont ceux qui, au-delà des célébrités, ont comparé les événements de la journée aux manifestations de Black Lives Matter, soulignant le fait que les autorités semblaient peu préparées, contrairement à ce qui aurait pu être mis en place face à une foule de manifestants noirs.

Le privilège blanc, c’est prendre violemment d’assaut et piller le Capitole, détruire le drapeau des États-Unis et le remplacer par un drapeau de Trump, puis être simplement renvoyé à la maison tout en ayant une équipe SWAT qui vous tient la main pendant que vous descendez lentement les escaliers.

Le privilège blanc en une photo.

Aux États-Unis, la notion de “white privilege” - le “privilège blanc”- est beaucoup plus répandue qu’en France. Comme l’expliquait déjà Slate en 2016, outre-Atlantique, ces privilèges sont largement débattus dans les médias et font l’objet de tribunes grand public.

Une notion qui s’est imposée aux États-Unis

L’une des premières apparitions de ce terme vient des années 30 mais le concept de “white privilege” a surtout commencé à gagner en notoriété à la fin des années 80 aux États-Unis. Peggy McIntosh, une chercheuse spécialisée dans les études autour du genre, publie en 1988 un article intitulé “Le privilège blanc et le privilège masculin: un point de vue personnel sur le fait de voir des correspondances dans les études sur les femmes”. Elle y donnait alors 46 exemples de “white privilege”, raconte le New Yorker qui a retracé l’histoire de ce concept. Un article qui a fait date et beaucoup réagir, car c’était l’une des premières fois que les différences de traitement entre les personnes noires et blanches étaient décrites aussi directement par une femme blanche.

Si le terme s’est imposé outre-Atlantique, le mot “privilège” demande parfois à être explicité pour être mieux compris. Ainsi, la philosophe Naomi Zack, interrogée dans le New York Times, précise en 2014: “Le terme ‘white privilege’ est trompeur. Un privilège est un traitement spécial qui va au-delà d’un droit. Ce n’est pas tant qu’être blanc confère un privilège mais que ne pas être blanc signifie être privé de ses droits dans de nombreuses situations. Ne pas avoir peur que la police tue votre enfant sans raison n’est pas un privilège. C’est un droit. Mais je pense que c’est ce que le ‘white privilege’ est amené à illustrer, que les Blancs n’éprouvent pas bien des inquiétudes que les non-Blancs, en particulier les Noirs, ont.”

Black Lives Matter

Sur le compte Instagram officiel du mouvement Black Lives Matter, on va encore plus loin que le concept de “white privilege” pour parler de “white supremacy”. “Ce que nous avons vu aujourd’hui est le résultat d’années de fabrication. De siècles, même. La présence et l’action décevantes des forces de l’ordre aujourd’hui étaient une représentation de la suprématie blanche qui ne permettra jamais à nos communautés noires d’être libres. N’échappons pas à la réalité à laquelle nous aurions dû faire face, nous le savons tous, s’il s’agissait de Noirs.”

Dans un autre post, ils expliquent: “quand nous, personnes noires manifestons pour nos vies, nous sommes trop souvent accueillies par des troupes de la garde nationale ou des policiers équipés de fusils d’assaut, de boucliers, de gaz lacrymogènes et de casques de combat. Ne vous méprenez pas. Si ces manifestants avaient été noirs, nous aurions été gazés, battus, et peut-être tués.”

Quatre personnes ont perdu la vie au cours de cette manifestation. L’une, Ashli Babbitt, a été grièvement blessée par balle dans des circonstances peu claires. Elle est décédée de ses blessures peu après. Trois autres sont décédées dans le secteur de la colline du Capitole, sans que les forces de l’ordre aient fait le lien entre ces décès et les violences pour le moment. Pour la première fois, Donald Trump a admis la fin de son mandat.

À voir également sur Le HuffPost: Les images du chaos dans le Capitole à Washington


Qui aurait jamais imaginé de telles scènes aux Etats-Unis ? En prenant d’assaut le Capitole, les partisans de Donald Trump croyaient sans doute venir en aide à leur idole ; ils ont en réalité dégradé encore son image. Cet événement aux conséquences incalculables constitue un véritable défi adressé à la démocratie américaine, au point que certains s’interrogent sur la possibilité de démettre Trump de son mandat avant le 20 janvier, date officielle de la transmission du pouvoir à Joe Biden. D’ores et déjà, il déchire le Parti républicain, dont nombre de responsables se repentent aujourd’hui d’avoir vendu leur âme à un homme décidément incontrôlable. 

Ce coup de force des pro-Trump n’est pas si étonnant "quand on sait ce qu'est le populisme ", estime pourtant le politologue germano-américain Yascha Mounk. Tout en condamnant l’assaut, l’entrepreneur Denis Payre, lui, insiste sur la nécessité de comprendre la colère d'une classe moyenne qui voit ses emplois et son mode de vie menacés. Aussi appelle-t-il à corriger les errances d’une "mondialisation malheureuse".



Le discours de Trump cet après-midi était juste surréaliste !

Ce qui se passe aux US, c'est les prémices du portage du conspirationnisme réactionnaire débile des réseaux sociaux dans la rue.  A force de croire n'importe quoi venant de n'importe qui, on finit par perdre tout contact avec la réalité. La chute sera extrêmement dure .... pour tout le monde.

C'est juste l'extrême droite, chauffée à blanc par Trump depuis un moment,  et qui passe à l'acte, réseaux sociaux ou pas...
Sauf que là c'est pas des skinheads ni les fachos habituels ! C'est des monsieur-tout-le-monde qui ont fait leur coming out après des mois de montée en pression sur leurs groupes privés et de haine attisée par Trump. Il suffit de lire un peu les commentaires sur les posts de Trump sur Twitter pour voir le niveau de haine et de perte de réalité qui s'en dégage. Les soins on savait qui ils étaient  et on connaissait leur agenda. Là ce sont des inconnus  qui n'étaient  jamais descendus  dans la rue et qui sont certains  d'être  victimes  d'un  complot  mondial. Ou juste aussi des citoyens américains qui se sentent floués par un système électoral douteux et qui ont des convictions : comment, avec au total  plus de voix qu'il y a 4 ans,  Trump est battu ??
Attention 
En regardant bien , le Brésil,  les États-unis  et d'autres,  un autre virus gagne du terrain,  et celui-là est encore plus dangereux...
La chute est collective,  le complotisme et le négationnisme sont juste des maladies mentales,  et de plus en plus contagieuses . Même l'éducation ne semble pas être un vaccin efficace , on voit trop de soi-disant élites se complaire dans ces régressions intellectuelles. Et ce n'est pas vrai seulement pour les réactionnaires américains,  ça se répand partout, on en a un autre bel exemple en France avec le vaccin. Si l'information argumentée n'a plus aucune valeur ça va rapidement être catastrophique dans de nombreux domaines. 



D'après plusieurs médias américains, des ministres envisagent d'écarter Trump du pouvoir

Des membres du gouvernement américain ont discuté de la possibilité d'écarter Donald Trump du pouvoir après le coup de force de ses partisans au Congrès, ont rapporté mercredi soir plusieurs médias.

Leurs échanges ont porté sur le 25ème amendement de la Constitution américaine, qui autorise le vice-président et une majorité du cabinet à déclarer le président "inapte" à exercer ses fonctions, selon les chaînes CNNCBS et ABC, qui s'appuient sur des sources anonymes. Mais aucune proposition formelle n'a encore été présentée au vice-président Mike Pence, a précisé CBS.


 

"Nous ne cèderons rien à la violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause" la démocratie, a déclaré le président français Emmanuel Macron dans une vidéo publiée ce jeudi matin, après l'intrusion de manifestants pro-Trump dans le Capitole mercredi soir à Washington.

"Quand, dans une des plus vieilles démocraties du monde, des partisans d'un président sortant remettent en cause, par les armes, les résultats légitimes d'une élection, c'est une idée universelle - celle d'un homme, une voix - qui est battue en brèche", a ajouté Emmanuel Macron, pour qui "ce qui est arrivé aujourd'hui à Washington n'est pas américain".




"La guerre civile a peut-être commencé" : dans le chaos de Washington avec les pro-Trump 

Des centaines de manifestants pro-Trump ont envahi mercredi le Capitole pendant la certification de l'élection présidentielle. Notre correspondant se trouvait au plus près des événements qui ont secoué la capitale américaine.

Des centaines de supporters de Donald Trump ont envahi le Capitole, mercredi 6 janvier

Des centaines de supporters de Donald Trump ont envahi le Capitole, mercredi 6 janvier



e fut la pire journée de l'histoire du Parti républicain. En l'espace de quelques heures, mercredi, le Grand Old Party a perdu deux élections sénatoriales imperdables dans son fief de Géorgie. Ce faisant, il a abandonné sa majorité au Sénat et, du même coup le contrôle du Congrès (Sénat, plus Chambre des représentants). Enfin, par le spectacle affligeant - et inquiétant - de ses supporters prenants d'assaut et envahissant le Capitole de Washington, où siège le Congrès, le parti d'Eisenhower et Ronald Reagan a montré un visage déplorable. 

"En voulant faire obstruction à l'officialisation de l'élection de Joe Biden et en approuvant le discours incendiaire de Donald Trump, certains sénateurs républicains ont sur la conscience d'avoir incité leurs militants à se transformer en insurgés contre les institutions démocratiques", souligne à L'Express le politologue Andrew J. Polsky, du Hunter College à New York. Pour la première fois depuis la guerre de Sécession, le Parti républicain a semblé vouloir empêcher l'alternance, une tradition pacifique pourtant solidement ancrée. Inouï. 

"La violation du Congrès équivaut à une attaque terroriste"

Les conséquences sont incalculables. "Donald Trump ne sera plus jamais vu comme auparavant, affirme d'ores et déjà le commentateur républicain Matt Mackowiak. Cela va entacher son bilan politique. Car, par sa rhétorique et ses sous-entendus, il est indéniable qu'il est l'instigateur des événements qui ont suivi son discours prononcé devant ses supporters", affirme ce conservateur. 

Et cet analyste basé à Austin, au Texas, d'ajouter : "La violation du Congrès par des hordes insurrectionnelles équivaut à une attaque terroriste sur le sol américain. Jamais je n'aurais imaginé voir un tel spectacle. Il est important que les gens qui ont profané nos institutions soient identifiés et jugés. Et il faudra comprendre pourquoi la police du Capitole [dont la fonction consiste habituellement à contrôler les touristes en visite dans ce "lieu saint" de la démocratie américaine] a été prise au dépourvu, débordée et incapable de protéger sérieusement nos élus."  

"Le débat sur l'archaïsme de la procédure électorale se trouve relancé"

Au-delà des dégâts matériels et humains - une jeune femme tuée par balle par un tir de la police - le traumatisme politique est là. "Ce à quoi nous avons assisté est une sorte de tentative de coup d'État", analyse pour sa part Françoise Coste, spécialiste du Parti républicain et auteur de Reagan (Perrin) une biographie de l'ancien président parue en 2015. "Et même si c'était une brève et petite tentative de coup d'État, vouée à l'échec, les émeutiers ont bel et bien réussi à interrompre et empêcher la validation de l'élection de Joe Biden. Même si elle n'aura été que temporaire, nous avons donc assisté à une crise institutionnelle, avec des insurgés contraignant les élus suspendre leur travail." Les élus de la chambre haute ont finalement pu reprendre leurs discussions visant à valider l'élection de Joe Biden. "Quoi qu'il en soit, complète Françoise Coste, le débat sur l'archaïsme de la procédure électorale se trouve relancé. Car cette année, la période de transition de trois mois, avec ses procédures complexes de validation de la présidentielle par les grands électeurs, a tourné au cirque." 

Comment assurer la sécurité de Biden le 20 janvier ?

La question de la sécurité autour des institutions se pose également : si les forces de police se sont montrées incapables de protéger les institutions comme le Sénat et la Chambre des représentants - toutes deux envahies avec une facilité déconcertante - qu'en sera-t-il le 20 janvier lors du jour d'inauguration officielle de Joe Biden? Sachant que Donald Trump ne reconnaîtra jamais sa défaite électorale, le danger d'une déstabilisation par la base de l'électorat trumpiste doit être pris au sérieux. 

De fait, le président sortant s'est joué des institutions et moqué de l'esprit des lois. "La logique de son discours reflète la folie de l'époque, reprend le New-Yorkais Andrew J. Polsky. D'abord, le président a créé l'idée que l'élection présidentielle avait été entachée de fraudes. Ensuite, beaucoup de ses supporters l'ont cru. Enfin, puisque ces derniers en sont maintenant convaincus, il convient de les conforter dans leur croyance. Et peu importe si Joe Biden a recueilli 7 millions de voix d'avance, si les suffrages ont été recomptés plusieurs fois dans les États contestés par Trump (trois fois, par exemple, dans l'État de Géorgie) et si aucun des soixante recours entrepris par les trumpistes n'a abouti à quoi que ce soit." 

Le résultat, c'est qu'une foule sincère mais fanatisée s'est présentée devant le Capitole pour réclamer l'annulation de l'élection de Biden, selon eux "volée" à Trump, lequel a jeté de l'huile sur le feu en expliquant à son auditoire : "Nous ne récupérerons jamais notre pays par la faiblesse. Il faut faire preuve de force." Une incitation à peine voilée à marcher sur le Capitole. 

"Trump ne vit que dans l'instant. Qu'importent les conséquences..."

"Il est toujours difficile de prévoir comment Trump va agir, admet le psychologue Dan P. McAdams, de l'Université Northwestern (Illinois), qui a consacré un ouvrage de référence à la psychologie du président sortant : The Strange Case for Donald J. Trump, a Psychological Reckoning (Oxford University Press). Cependant, après coup, il est généralement facile de voir en quoi ses agissements correspondent à son mode opératoire habituel. Comme je l'explique dans mon livre, Trump a besoin de gagner chaque jour la bataille médiatique. Et, comme il ne vit que dans l'instant, les conséquences pour son image, son bilan ou sa place dans l'histoire lui importent peu. Ce que les journalistes diront de lui, encore moins... L'essentiel, pour lui, c'est que, chaque jour, il se sente victorieux, qu'il soit sous le feu des projecteurs et qu'il ravisse la vedette à tout le monde. Une fois encore, c'est réussi : on ne parle que de lui alors que nous devrions être en train de parler de la future présidence de Joe Biden." McAdams ajoute : "Dans son monde fantasmé, Trump croit vraiment qu'il a remporté la présidentielle et que celle-ci lui a été volée. Le problème, c'est qu'une bonne partie des 70 millions d'Américains qui ont voté pour lui le pensent également..."