lundi 25 janvier 2021

QUAND LA RÉALITÉ PEUT DEPASSER LA FICTION...


Apocalypse now : le cinéma et les séries, nouveaux prophètes de notre monde dystopique

L’affiche de Contagion, de Steven Soderbergh, récit prémonitoire d’une pandémie meurtrière et grand carton du premier confinement.

L’affiche de Contagion, de Steven Soderbergh, récit prémonitoire d’une pandémie meurtrière et grand carton du premier confinement.

Prod DB © Warner Bros.

LE CINÉMA DU XXIe SIÈCLE, VINGT ANS DÉJÀ 

Pour célébrer ensemble le septième art en attendant de retrouver le chemin des salles, travelling arrière en une série d’articles sur les vingt premières années de cinéma de ce siècle. Aujourd’hui, flash-back sur vingt ans de fictions d’anticipation pas toujours si SF. Rues vides, dirigeants qui paniquent, planète au bord de l’effondrement : films et séries ont tout prévu…

Contagion sous toutes ses formes, pandémie dans les rues envahies de passants masqués, virus du mensonge dans nos vies connectées et de la rage antidémocratique : notre actualité ressemble chaque jour un peu plus à un cauchemar d’anticipation. Depuis le début de ce XXIe siècle fébrile, les futurs sombres de la dystopie — ou anti-utopie, parfaite dérive vers le mal — ont envahi les films mais aussi les séries, qui dialoguent désormais avec le grand écran dans nos imaginaires… Qui s’attendait à ce que certaines de leurs prédictions s’installent à ce point dans nos vies ? Notre présent est-il devenu de la science-fiction ?

Urgence sanitaire et écologique

En mars 2020, le monde entier se claquemurait pour échapper au virus. Premier confinement, et deuxième vie pour un film soudain propulsé en tête des téléchargements : Contagion, de Steven Soderbergh, récit prémonitoire d’une pandémie meurtrière. Ou comment confronter son propre quotidien à une catastrophe sanitaire filmée… en 2011. Fascination en miroir et incrédulité de vivre le même chaos en direct : hôpitaux débordés, course aux traitements, « clusters », désastres économiques… Si Contagion raconte avec réalisme une pandémie encore pire que celle qui nous frappe, il « anticipe » de manière saisissante ce que le Covid impose aujourd’hui à nos sociétés arrogantes et « vaccinées » par le progrès scientifique : la fin d’une illusion d’immortalité.

On n’est plus à l’abri de la réalité nulle part. L’actualité s’infiltre partout, même au cœur des cataclysmes de cinéma les plus improbables, y compris les apocalypses zombies, genre qui prolifère depuis le début de ce siècle inquiet, avec la ténacité d’un virus mutant. Derrière les hordes d’épouvantails en putréfaction, de la série The Walking Dead (depuis 2010) à World War Z (2013), de Marc Foster, ou encore Dernier Train pour Busan (2016), de Yeon Sang-ho, toutes ces fictions ont désormais quelque chose de vaguement familier : la peur de la contamination, les scènes de razzia au supermarché, le désarroi des autorités, la désagrégation du quotidien… Et même des rues vides où s’aventurent des animaux sauvages, comme dans Je suis une légende (Francis Lawrence, 2007)…

Dernier Train pour Busan, de Yeon Sang-ho. Notre monde n’est certes pas envahi par les zombies. Mais la peur de la contamination et le désarroi des autorités ne nous sont que trop familiers.

Dernier Train pour Busan, de Yeon Sang-ho. Notre monde n’est certes pas envahi par les zombies. Mais la peur de la contamination et le désarroi des autorités ne nous sont que trop familiers. 

Prod DB © Red Peter Films

Wall-E, film d’animation d’Andrew Stanton (2008).

Wall-E, film d’animation d’Andrew Stanton (2008).

Pixar Animation Studios - Walt Disney Pictures

Mackenzie Foy et Matthew McConaughey dans Interstellar, de Christopher Nolan (2014).

Mackenzie Foy et Matthew McConaughey dans Interstellar, de Christopher Nolan (2014).

©2013 Warner Bros. Entertainment, Inc. and Paramount Pictures Corporation. All Rights Reserved.

Après le Blade Runner de Ridley Scott, inspiré du roman de Philip K. Dick, le Blade Runner 2049, de Denis Villeneuve.

Après le Blade Runner de Ridley Scott, inspiré du roman de Philip K. Dick, le Blade Runner 2049, de Denis Villeneuve. 

© Sony/Warner Bros./16:14 Entertainment

Le mal commun qui ronge toutes ces œuvres du nouveau millénaire, c’est la peur de l’effondrement. Ce fantasme noir, au centre de nos consciences surchauffées par une planète en train de fondre. Le changement climatique et la pollution ont peu à peu obscurci notre vision de l’avenir. Depuis les années 2000, la science-fiction a souvent tiré la sonnette d’alarme, jusque dans l’animation pour enfants : dans Wall-E (Andrew Stanton, 2008), un petit robot solitaire habite une terre-poubelle, pendant que les humains paressent, suralimentés, réfugiés dans un satellite. Un peu comme la majorité des consommateurs d’aujourd’hui, indifférents aux déforestations massives, aux océans saturés de déchets plastiques ?

Le monde étouffe, à cause d’une crise alimentaire globale dans Interstellar (2014), de Christopher Nolan, d’un smog épais et crépusculaire dans Blade Runner 2049 (2017), de Denis Villeneuve. Pas si loin de cette « airpocalypse » qui touche de nombreuses mégapoles, notamment en Chine, où la pollution de l’air dépasse certains jours de trente à quarante fois le plafond recommandé par l’OMS… Mais avant de sombrer dans la psychose, comme le héros de Take Shelter (Jeff Nichols, 2012), torturé par la hantise d’une catastrophe naturelle imminente, il est bon de rappeler que l’humanité ne renonce jamais. En tout cas, pas au cinéma : le héros d’Interstellar va chercher le salut dans les étoiles, ceux de Mad Max Fury Road (George Miller, 2015) finissent par trouver de l’eau, et la vie repousse, presque partout, fragile et têtue.

► Retrouvez ici tous les articles de notre dossier qui célèbre les 20 premières années cinéma du XXIe siècle.

La démocratie en danger

« Salut Donald Trump. Arrêtez de me donner de la matière pour The Boys, je ne pourrai pas tout intégrer », tweetait, le 8 janvier, Eric Kripke, le showrunner de la série de superhéros trash où les « défenseurs » de la démocratie sont, en fait, un ramassis de psychotiques à la solde d’une multinationale de divertissement toute-puissante. Avec l’invasion du Capitole par une bande de confédérés d’extrême droite tendance Vikings à cornes, la dystopie politique n’est plus à nos portes : elle les a franchies, tranquillement, puisque ce temple de la démocratie américaine était peu gardé. Détail ironique car, en parallèle, violence et répression policières s’expriment en masse dans les rues des capitales mondiales.

En 2006, quand sortait Les Fils de l’homme, adaptation remarquable du roman de P.D. James par Alfonso Cuarón, cette société futuriste encadrée par des forces de l’ordre anti-émeutes paraissait exagérée. Or ses images de migrants parqués dans des cages anticipent, ni plus ni moins, la politique migratoire de certains pays — familles séparées de force aux États-Unis, jungle de Calais, barbelés aux frontières en Europe de l’Est ou démantèlement brutal de camps de fortune… L’Autre est bien devenu un alien dont il faut se protéger, comme dans District 9 ( 2009), de Neill Blomkamp, où des extraterrestres ayant atterri en Afrique du Sud sont confinés et « ghettoïsés ». Comment s’opposer à la répression ? Par la violence, à l’instar du révolutionnaire masqué de V pour Vendettascénarisé, il y a quatorze ans, par les sœurs Wachowski d’après le roman graphique d’Alan Moore et David Lloyd. Un film que l’on peut revoir depuis quelques jours comme l’inverse des événements du Capitole : le peuple massé devant le Parlement britannique mais, cette fois, pour faire tomber une dictature…

Dans la série The Boys, les superhéros chargés de défendre la démocratie se révèlent d’horribles psychopathes. Comme un certain président sortant ?

Dans la série The Boys, les superhéros chargés de défendre la démocratie se révèlent d’horribles psychopathes. Comme un certain président sortant ?

Jan Thijs/Amazon Studios/Original Film/Point Grey Pictures/Sony Pictures Television

Les Fils de l’homme, d’Alfonso Cuarón (2006), d’après le roman de P.D. James (2006).

Les Fils de l’homme, d’Alfonso Cuarón (2006), d’après le roman de P.D. James (2006).

Universal Pictures

V pour Vendetta, de James McTeigue (2006), d’après le roman graphique d’Alan Moore et David Lloyd.

V pour Vendetta, de James McTeigue (2006), d’après le roman graphique d’Alan Moore et David Lloyd.

Warner Bros.

The Handmaid’s Tale, série américaine créée par Bruce Miller (2017), d’après le roman de Margaret Atwood.

The Handmaid’s Tale, série américaine créée par Bruce Miller (2017), d’après le roman de Margaret Atwood.

George Kraychyk/Hulu

« Sous son œil » : la salutation imposée dans le régime autoritaire de La Servante écarlate (The Handmaid’s Talepourrait servir de formule globale à nos vies sous surveillance. Dans cette série féministe adaptée de Margaret Atwood, où, comme dans Les Fils de l’homme, la stérilité des femmes est prétexte à l’oppression, l’Amérique a basculé dans une théocratie qui fait de la majorité des femmes des esclaves de la conception, constamment épiées. Ce n’est pas possible, se disait-on jusqu’à ce que Donald Trump nomme à la Cour suprême Amy Coney Barrett : à l’automne dernier, cette juge obsédée par les valeurs religieuses traditionalistes, et qui se fait appeler « Handmaid » dans son groupe de prière, a succédé à Ruth Bader Ginsburg, une icône féministe.

Minority Report (2002), de Steven Spielberg, nous avait pourtant prévenus de la techno-surveillance, il y a presque vingt ans, avec ses petites araignées espionnes, qui se faufilent sous la porte, ou encore cet objet intelligent, bien avant le petit galet répondant à « OK Google » : le paquet de céréales qui épie son consommateur. Souriez, vous êtes fiché ! C’était irréel, à l’époque, quand Tom Cruise était identifié par reconnaissance rétinienne à l’entrée d’un magasin de prêt-à-porter. Aujourd’hui, les passeports biométriques sont devenus obligatoires et, à cause de la pandémie, des portillons de lieux publics prennent votre température. C’est tout juste s’ils ne vous appellent pas par votre prénom. Depuis, l’œil de la caméra s’est ouvert partout, y compris dans notre salon : nous voilà surveillés à l’intérieur par la descendance de Big Brother. Dans la récente série Years and Years, une intelligence artificielle fait littéralement partie de la famille, au cœur d’ une Grande-Bretagne « dirigée » par une populiste (Emma Thompson), croisement à peine anticipé de Marine Le Pen, Donald Trump et Boris Johnson.

Oppression 2.0

Certains, bien sûr, confrontés à toutes les évolutions, sont « plus égaux que d’autres ». La confiscation des riches-ses par une minorité est l’un des thèmes majeurs du -cinéma du xxie siècle. Par exemple, le train de Snowpiercer (Bong Joon-ho, 2013), dernier refuge de l’humanité, se divise en « classes », à la fois ferroviaires et sociales. Quel rapport avec le monde contemporain ? Nous ne vivons pas confinés dans un TGV. Et pourtant… Même la série dystopique brésilienne 3 % (2016-2020) — qui évoque un monde où seule une infime partie des citoyens est, après un test, autorisée à -rejoindre l’élite — ne fait pas le poids, face aux chiffres du déséquilibre mondial : 1% de la population possède plus que les 99 % restants. Dans la science-fiction comme dans notre monde contemporain, tout s’achète, y compris la survie et les prouesses de la médecine.

Souvent venus des États-Unis, où l’accès aux soins est majoritairement privé, et dépend donc de la « santé » financière du cotisant, les films d’anticipation passent cette fracture socio-économique aux rayons X. Voir Repo Men (Miguel Sapochnik, 2010), où ceux qui ont besoin d’une greffe achètent l’organe salvateur à crédit. Gare à eux s’ils ne peuvent plus payer… Est-ce si différent du documentaire Sicko (2007), dans lequel Michael Moore interrogeait (entre autres) la victime d’un accident ? Deux doigts broyés, mais juste assez d’argent pour en recoudre un seul. Perdre son intégrité physique, ou perdre sa maison comme lors de la crise des subprimes, en 2008 : une même « mort à crédit ».

Tilda Swinton dans Snowpiercer, de Bong Joon-ho (2013).

Tilda Swinton dans Snowpiercer, de Bong Joon-ho (2013).

© SnowPiercer - Moho Films - Opus Pictures

Jude Law dans Repo Men, de Miguel Sapochnik (2010).

Jude Law dans Repo Men, de Miguel Sapochnik (2010).

Universal - Relativity Media - Stuber Pictures

Barbára Colen et Sonia Braga dans Bacurau, de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles (2019).

Barbára Colen et Sonia Braga dans Bacurau, de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles (2019).

CINEMASCîPIO

La victime du CAC 40 est une proie, au sens propre. Bacurau (2019), des Brésiliens Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles, western métaphorique sur les rapports Nord-Sud, met en scène un village sud-américain transformé en terrain de chasse à l’homme pour riches touristes occidentaux. Ont-ils commandé leur sinistre safari sur Internet ? Les nouveaux vecteurs de la violence sociale sont aussi humains que technologiques puisque, de l’œuf ou de la poule, on ne sait plus très bien… En 2016, dans l’épisode final de la saison 3 de la série prophétique Black Mirror, de petits robots-abeilles -détournés de leur mission écologique tuent des individus harcelés et condamnés à mort par les réseaux sociaux : un « vrai bad buzz ». Haine décomplexée, fake news et crédulité, la fiction explore ces réalités, devenues notre quotidien régi par ce monstre aux millions de tentacules qui se cache sous diverses identités — arobases et autres hashtags —, avec la participation active de certains « grands » de ce monde.

« Je n’avais pas prévu qu’Idiocracy deviendrait un documentaire », assurait, l’année dernière, Etan Cohen, coscénariste de la pochade futuriste réalisée en 2006 par Mike Judge, où un président à l’ego surdimensionné s’adresse aux Américains en des termes dignes d’un mauvais tweet, et pense que des boissons énergisantes peuvent aider à faire pousser des récoltes… Comme cet autre président, bien réel, qui s’interrogeait très sérieusement sur des injections d’eau de Javel pour combattre le Covid-19. Dans Idiocracy, la vulgarité des émissions télévisées est (définitivement) devenue la clé du succès et le QI de l’humanité projetée dans le XXVIe siècle approche zéro. De fait, de nombreuses publications scientifiques nous alertent : nous assisterions au déclin des capacités intellectuelles humaines.

Emma Watson dans The Circle, de James Ponsoldt (2017).

Emma Watson dans The Circle, de James Ponsoldt (2017).

© Universum Film

Dylan O’Brien et Ki Hong Lee dans Le Labyrinthe, de Wes Ball (2014).

Dylan O’Brien et Ki Hong Lee dans Le Labyrinthe, de Wes Ball (2014).

20th Century Fox - Gotham Group

Jennifer Lawrence et Liam Hemsworth dans The Hunger Games, de Gary Ross (2012), d’après le roman de Suzanne Collins.

Jennifer Lawrence et Liam Hemsworth dans The Hunger Games, de Gary Ross (2012), d’après le roman de Suzanne Collins.

Lionsgate - Larger Than Life Productions

Ultra connectée, la jeunesse, elle, n’en est pas pour autant moins lucide et rebelle. Emma Watson, l’héroïne de The Circle (James Ponsoldt, 2017), travaille pour une version à peine fictive et insidieusement totalitaire de Google ou Facebook. D’abord fascinée et soumise, elle finit par s’y opposer et par établir les bases d’un nouveau « Cercle » démocratique. Les blockbusters, ouvertement destinés au public adolescent — ces citoyens de demain qui manifestent, entre autres, pour le climat —, montrent des opprimés entre 15 et 25 ans, qui se muent en résistants. Dans Le Labyrinthe, de jeunes « rats de laboratoire » s’échappent pour comprendre, d’abord, et se battre, ensuite, contre leur avenir apocalyptique programmé. Et, succès mondial entre tous, la trilogie Hunger Games présente une jeune héroïne qui choisit la solidarité contre la violence-spectacle. Quel est le signe de ralliement de cette insurgée qui fait trembler une dictature ? Un chant d’oiseau. En anglais, un « tweet ».

LE CINÉMA DU XXIe SIÈCLE, LE SOMMAIRE  ♦ Lundi 25 janvier : 2000-2020 : les 20 meilleurs films selon “Télérama” et Apocalypse now : le cinéma et les séries, nouveaux prophètes de notre monde dystopique ♦ Mardi 26 janvier : De “Farenheit 9/11” à “Utoya, 22 juillet”, le terrorisme frappe à l’écran comme à la ville et 2000-2020 : les 20 scènes les plus marquantes selon “Télérama” ♦ Mercredi 27 janvier : D’“In the Cut” à “Portrait de la jeune fille en feu”, le féminisme au premier plan et 2000-2020 : les 20 cinéastes qui ont marqué le XXIe siècle (pour l’instant) ♦ Jeudi 28 janvier : De “Boys Don’t Cry” à “Petite fille”, le cinéma a changé de genre et 2000-2020 : les 20 actrices et acteurs qui ont marqué le XXIe siècle (pour l’instant) ♦ Vendredi 29 janvier : De “Funny Games” à “Parasite”, comment la famille s’est décomposée et Les 20 cinéastes émergents au XXIe selon la communauté ♦ Samedi 30 janvier :  De “Matrix” à “Ready Player One”, le cinéma ne cesse d’augmenter la réalité


dimanche 24 janvier 2021

Une vision étonnante du futur



Bonsoir,

L'occasion de ''voir'' peut-être le futur de nos petits enfants, cette vidéo donne à réfléchir... et intéressante

Voilà de quoi s'occuper pour les longues soirées d'hiver en confinement... si le programme TV ne vous convient pas...😂
 
Au 20ème siècle, 66 ans seulement séparent le saut de puce de 250 mètres du premier vol des frères Wright en 1903 et le premier pas sur la Lune de Niels Amstrong en 1969.
 
En ce début de 21ème siècle, le rythme de l'évolution des sciences et des techniques s'accélère encore davantage, dans un contexte de changement climatique.
 
Les bouleversements qui nous attendent dans les décennies à venir seront tels qu'ils conduiront à une refondation de la civilisation humaine.

La dernière vidéo de la chaîne YouTube "Penser le Futur" présente la synthèse des milliers de signaux faibles qui annoncent déjà ce que sera demain.
 
 
 
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LE DENDROBATE DOCTOR

Aujourd'hui, c'est dimanche. Vous êtes donc bien sur Radio Grenelle, je suis le Dendrobate Doctor et nous sommes ensemble pour faire l'état de la recherche sur l'épidémie de Covid-19. Retrouvez la version audio dès mardi sur SoundCloud 
https://soundcloud.com/user-394807568

et sur Youtube CLIC

https://www.youtube.com/channel/UCEz2bxvWCWpudAH-wpJuKOw

et si vous aimez la chronique, pensez à notre Tipeee 



Bienvenue à tous sur l'Echo des Labos.

 *** FAKE DE LA SEMAINE
 Alexandrie, Alexandra… 
C’est encore parti pour un tour avec l’ancienne généticienne de l’Inserm (et j’insiste sur le « ancienne », car si elle se plait à s’en réclamer sur tous les plateaux, comme argument d’autorité, elle n’y travaille plus et l’institut de recherche s’est désolidarisé de l’intégralité de ses propos concernant l’épidémie) qui nous explique l’apparition des nouveaux variants, c’est la faute au vaccin. Bon. Outre le fait qu’il faut pas avoir fait bac+8 pour se rendre compte que, quand tes campagnes de vaccination commencent fin décembre et que tes variants sont détectés deux semaines avant (comme c’est le cas pour le Brésil ou l’Afrique du Sud), le lien de cause à effet ne tient pas, la vidéo qui tourne en ce moment est un superbe concentré de n’importe quoi. Déjà, parce que tout du long, un magnifique méli-mélo entretient, sciemment, la confusion entre ADN et ARN pour faire passer les théories comme crédibles. Et je dis sciemment car on parle quand même d’une généticienne là, si elle ne sait pas faire la différence entre les deux, c’est très grave. Cela lui permet notamment d’évoquer le problème rarissime des cas de facilitation de l’infection par anticorps comme étant un problème commun qui va nous tomber dessus inévitablement. Alors c’est un mécanisme complexe, que je ne vais pas vous expliquer ici mais je vous laisse un lien juste pour expliquer pourquoi ce phénomène est très rare dans le cas d’une infection à Sars-Cov2 et comment il est prévenu 


https://www.nature.com/articles/s41564-020-00789-5?fbclid=IwAR2yv8xGUN6CiMotPJU12uo0Dvi3cvcl-SXSEmkrYO0XBNWnCbH52kn1tk4#Sec4


 On y retrouve aussi le traditionnel « les effets secondaires du vaccin sont plus graves que ceux du Covid (qu’on a déjà débunké plusieurs fois avec le collectif, je vous mets juste un lien sinon ça fait trop 

https://www.facebook.com/groups/697055387583783/permalink/745774586045196/

mais le cœur de l’intervention, c’est surtout son interprétation fallacieuse d’un communiqué de l’Académie de Médecine. Celui-ci dit dans le texte :
 « au plan collectif, l'obtention d'une couverture vaccinale élargie [...] constituera un terrain favorable pour sélectionner l'émergence d'un ou de plusieurs variants échappant à l'immunité induite par la vaccination ». 

Cela veut dire que, le vaccin va bloquer la propagation du virus, mais que SI (et c’est déjà un gros si) il existe une souche qui est déjà résistante au vaccin, c’est elle qui va devenir dominante, puisque les autres vont s’éteindre (je l’avais déjà expliqué il y a quelques semaines sur « pourquoi il est important de vacciner vite pour ne pas laisser au virus le temps de muter »). Ce phénomène, appelé « pression de sélection » est connu, il fait que SI une souche est plus adaptée qu’une autre, c’est elle seule qui va survivre, mais il n’a pas le pouvoir de « créer de nouvelles souches » (on se demande bien comment d’ailleurs). 
Tout ça, ça s’appelle « l’évolution des espèces » et normalement quand on se prétend scientifique, ça doit faire partie des bases… 

 *** DECOUVERTE DE LA SEMAINE 

 Il n’y a pas que les morts dans la vie (d’une épidémie), il y a les séquelles aussi. Les travaux d’une équipe britannique disponibles ici 

https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.01.15.21249885v1.full.pdf

et il s’agit techniquement plus d’une enquête que d’une étude mais la méthode est robuste et le résultat majeur, montre que, parmi les patients anglais hospitalisés puis sortis guéris du Covid, le taux de réadmission à l’hôpital était 3,5 fois celui des patients hospitalisés pour d’autres causes, et les décès dans les 5 mois suivants étaient eux 7 fois plus fréquents. L’étude a été réalisée entre le 1 janvier et le 31 août 2020 sur 47.780 patients hospitalisés pour Covid, comparés à des patients témoins hospitalisés pour d’autres causes. Près de 30% ont été réadmis à l’hôpital dans les 140 jours suivants leur première admission, pour un tiers des cas pour problèmes respiratoires, alors que plus de 40% d’entre eux n’avaient aucun antécédent à ce sujet. Plus grave, 12,3% de ces survivants sont morts dans les 5 mois suivants leurs premières admissions. Alors comme j’en vois venir certains à des kilomètres, on va couper court : cet effet est tout particulièrement marqué chez les moins de 70 ans. Là. Et l’étude montre que le risque pour ces patients de développer des maladies respiratoires, des troubles cardiaques, hépatiques, rénaux ou encore du diabète est plus élevé que dans le groupe contrôle. Entre ça et les Covid longs, il semblerait que chaque semaine nous apporte son lot d’éléments montrant que la maladie ne fait pas que tuer ceux qui font des formes graves : les décès immédiats sont probablement la partie émergée de l’iceberg… 

 *** PISTES DE LA SEMAINE 

 *Colchicine : les résultats de l’étude canadienne Colcorona viennent de tomber, et sont donc à prendre avec des pincettes car en attente de relecture par les paires (et on a déjà eu assez de faux espoirs comme ça), mais la taille et la méthode de l’étude lui confèrent déjà une vraie robustesse et deux autres études pointaient déjà dans cette direction, mais elles étaient de trop petite taille pour pouvoir conclure. Menée sur près de 4200 patients positifs encore non-hospitalisés, en double-aveugle randomisé contre placebo, l’étude a montré, chez les patients recevant le principe actif, une réduction de 25% des hospitalisations, de 50% pour les besoins de ventilation mécanique et de 44% pour les décès. Les patients testés étaient considérés comme « à risque » de par leur âge, leur fragilité ou une comorbidité existante, l’impact en population générale sera donc mécaniquement plus faible, mais si ses résultats se confirment, on aura, enfin, le premier traitement offrant une protection avérée au patient avant hospitalisation. On attend la relecture avec impatience. En attendant, n’essayez surtout pas de vous en procurer en pharmacie de votre propre chef ! C’est en effet une molécule dite « à marge étroite » : la différence entre dose efficace et dose toxique est très petite et un surdosage peut entraîner des diarrhées majeures, de graves atteintes rénales, des chocs sceptiques ou encore une détresse respiratoire. Donc pas touche. 
*Masques : que faire des masques en tissu ? S’ils sont moins efficaces, ils accordaient toutefois jusqu’ici une protection suffisante et bienvenue, mais l’arrivée des variants changent la donne. Et tout le monde n’est pas d’accord à ce sujet. Le gouvernement veut privilégier les masques chirurgicaux et FFP2, ainsi que ceux en tissu dits de catégorie 1. Pour connaître la catégorie de votre masque, si vous l’avez acheté dans le commerce, il sera écrit UNS1 ou UNS2 sur l’emballage. Si vous l’avez réalisé vous-même selon les normes AFNOR, ou acheté auprès d’un artisan, c’est la densité du tissu qui va faire la différence (400g/m2 pour la catégorie 1 contre seulement 200g/m2 pour la catégorie 2). Pour autant la catégorie 2 n’est pas interdite, elle est juste déconseillée pour le grand public. À noter que l’Académie de Médecine n’est pas de cet avis, pour elle « le renforcement proposé par le HCSP relève d’un principe de précaution que justifie le risque d’une reprise épidémique, mais il manque de preuve scientifique », en effet « l’efficacité des masques "grand public" n’a jamais été prise en défaut dès lors qu’ils sont correctement portés », c’est donc le port correct et fréquent qui importe plus que la qualité car « l’essentiel des contaminations a lieu dans les conditions qui permettent de retirer le masque ». 


 *** IMPASSE DE LA SEMAINE 

 *Communication sur les effets secondaires :
 il semble très compliqué d’expliquer le principe de la surveillance des effets secondaires au grand public, surtout si la communication est faite avec les pieds. Beaucoup de journaux français on ainsi relayé (et parfois quasiment copié-collé le même texte) un article parlant de la mise en cause du vaccin dans 13 décès survenus en Norvège. Sauf que non et la source est  

https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-01-18/norway-finds-no-direct-link-between-elderly-deaths-and-vaccine?utm_content=business&utm_source=facebook&utm_campaign=socialflow-organic&cmpid=socialflow-facebook-business&utm_medium=social&fbclid=IwAR09etBZVX4pT2YUQVszNmUV1m0seaqApTb6tysBXAKH5uZslhGuJtEfauU

 Rebelote en France, ce coup-ci avec 5 décès, dont l’ANSM a fait état, sans qu’aucun lien avec le vaccin puisse être avancé à ce stade, puisqu’il était question de personnes très âgées, avec des comorbidités et dont « le décès était attendu » pour l’une d’entre elles. Et il est temps qu’on fasse un point sur le fonctionnement de la pharmacovigilance (voir section « Point méthode de la semaine »). 

 *** MAUVAISE NOUVELLE DE LA SEMAINE 

*Variant : on a l’habitude en France d’être envahis par les Anglais, mais ça met un coup à chaque fois. Le variant anglais se répand, et il pourrait devenir dominant en France en à peine quelques mois. Plus contagieux, sa présence sur le sol français risque fort d’impacter les décisions des mesures sanitaires à venir, en particulier sur un (jamais deux sans trois) nouveau reconfinement. 

 *** BONNES NOUVELLES DE LA SEMAINE 

*Vaccination : la barre symbolique du 1% de Français vaccinés a été franchi cette semaine, et l’objectif de la France du million de personnes vaccinées, initialement prévu au 31 janvier, a été atteint samedi soir. Il va maintenant falloir jongler avec les stocks pour gérer simultanément les nouvelles injections et les deuxièmes doses pour les primovaccinés. Une tâche rendue complexe par les dernières décisions de Pfizer (voir section « Qu’est-ce que putain de quoi ? » ) 

 *Université : un retour partiel des étudiants est envisagé, à hauteur d’un jour par semaine en présentiel. Une mesure qui vise à casser l’isolement des étudiants et la détresse psychologique dont une part de plus en plus nombreuse d’entre eux fait état ces dernières semaines. 

 *** « QU’EST-CE QUE PUTAIN DE QUOI ? »

 Il se passe des choses autour des flacons de Pfizer et personne ne comprend rien, donc on va faire un point. Pfizer va livrer moins de flacons que prévu à la France. Pfizer va toujours livrer tous les vaccins prévus. La confusion vient du fait que nous sommes habitués, en médecine générale, à voir des vaccins monodose (1 flacon = 1 vaccin). Sauf qu’ici, ce n’est pas le cas. Le vaccin de Pfizer est conditionné en flacon qui comprennent chacun 5 doses et un peu de marge de sécurité. En théorie. Parce qu’en pratique, on s’est aperçu, à l’usage, que en étant très bon pour la prélever, cette petite marge faisait une dose complète supplémentaire. Il a donc été acté par les autorités que le flacon contenait en réalité 6 doses. Et Pfizer a donc dit que, puisqu’il s’est engagé à livrer un nombre de doses, et non pas un nombre de flacons, il allait livrer moins de flacons puisque ceux-ci contiennent plus de doses. C’est bon, vous suivez toujours ? Mais du coup, me direz-vous, qu’est-ce qu’on s’en fout, puisqu’au final c’est pareil ? C’est là que le bât blesse : ce n’est pas pareil. Comme dit plus haut cette dose était à l’origine une marge de sécurité, et il faut vraiment bien faire son boulot pour pouvoir la récupérer : il n’est absolument pas garanti qu’on arrive à tirer 6 doses de chaque flacon. Plus gênant encore, le vaccin ne se conserve pas plus de quelques heures une fois ouvert, ce qui veut dire que, si on l’ouvre pour deux patients, il faut être certain d’en avoir 4 autres sous la main pour ne pas gâcher de doses. Du coup, ceci répond un peu à la question de ceux qui trouvaient hallucinant qu’on ait commandé 200 millions de doses pour 68 millions d'habitants . (je ne compte pas le cas des enfants, s’il n’est pour l’instant pas prévu de les vacciner, l’arrivée des variants pourraient changer la donne) : outre le fait qu’il faut deux doses par personne, ce qui fait 136 millions de doses utiles, oui, avoir une marge de sécurité de 45%, ça peut sembler beaucoup, mais c’est pas absurde non plus vu l’enfer logistique que c’est. 

 *** POINT MÉTHODE DE LA SEMAINE : 
zoom sur la pharmacovigilance 
 Du coup, comme annoncé la semaine dernière, cette semaine est consacrée à une urgence du calendrier. Il faut vraiment, que vous et moi, on parle de la pharmacovigilance. Quand on sort un médicament, un vaccin, un traitement préventif, ce que vous voulez, on fait des études avant pour savoir si 

1- ça marche 
2- ça n’est pas dangereux pour le patient. 

Des études qui sont faites à chaque fois pour une maladie ou un groupe de maladies précis, du coup, il faut en refaire à chaque fois qu’on change d’indication, parce que la même molécule sur un corps pas dans le même état peut produire des résultats différents. Malgré ça, des choses bizarres, inattendues, intrigantes peuvent se produire, parce que la vraie vie (on ne prévoit pas toujours toutes les interactions médicamenteuses, on ne peut pas étudier des conditions génétiques ou médicales rares etc.). Surveiller ces choses-là, les analyser et, parfois, changer les consignes d’un médicament voire le faire retirer du marché, c’est le travail de la pharmacovigilance : la recherche après la recherche. Prenons le cas qui nous intéresse en ce moment : celui des vaccins. Un vaccin, on sait contre quoi il est, il n’a qu’une seule indication donc déjà ça aide. Mais il a aussi des effets secondaires. Parfois bénins, parfois pas. Je vais prendre un exemple et, pour ne froisser personne, je vais prendre le mien, comme ça on est tranquille. Il y a quelques temps, l’asthmatique en temps de Covid que je suis s’est dit avec son médecin que ce serait bien de refaire un schéma contre le pneumocoque, une partie de mon carnet de vaccination adulte ayant été perdu. Suite à l’injection, je constate une induration (la zone piquée est dure localement) avec une légère douleur et un tout petit peu de gonflement. Ces effets secondaires sont normaux, bénins et attendus, donc on s’en fout. Le lendemain j’essaye de me lever, la douleur dans mon bras m’arrache un hoquet, il est rouge, brûlant et la zone allant de l’épaule au coude a doublé de volume. Quelques recherches sur Internet (sur Pubmed, je vous rassure, pas sur les forums Doctissimo) afin de ne pas encombrer inutilement les urgences m’apprennent qu’il s’agit d’un ELS pour Extensive Limb Swelling (Œdème étendu du membre), un effet secondaire rare mais déjà documenté dans le cas du vaccin contre le pneumocoque (par exemple ici : https://www.nature.com/articles/s41541-018-0059-3) et qui est censé évoluer favorablement en 2 à 3 jours. Je prends donc mon mal en patience (et des compresses froides) et, quand effectivement, 3 jours plus tard, il n’y a plus rien, je contacte la pharmacovigilance. Je leur donne la date du vaccin, son nom, l’effet apparu, son évolution (il est possible de documenter des effets secondaires en cours, mais c’est mieux pour eux d’avoir tout du début à la fin). Quelques jours plus tard, ils me recontactent pour plus de détails, notamment savoir si j’ai reçu une autre injection ce jour-là. Effectivement, j’avais reçu (un dans chaque bras, ma toubib est pas un monstre) deux vaccins qui peuvent être injectés de manière concomitante. La personne m’informe alors que cet effet secondaire est rare, mais semble lié à un terrain immunitaire particulier (que j’ai, croyez-moi) et plus particulièrement déclenché par les doubles injections. À l’avenir, je dois éviter ce genre de protocole. Voilà pour moi, mais à côté de ça, il est possible que, suite à mon signalement et d’autres similaires, la pharmacovigilance fasse évoluer la notice pour éviter les doubles injections chez certains types de patients. Un truc assez rare, qui ne pouvait pas être vu dans les études, mais que la surveillance de la population réelle rend possible à voir. Et maintenant, je sais ce qui vous intéresse. « Oui, mais, quand il y a des morts qui apparaissent dans le rapport suite à la vaccination, c’est bien qu’il y a un lien, comme entre ton vaccin et ton bras de Popeye, non ?! » Et bien, non, pas forcément. Dans le rapport de pharmacovigilance, il y a tout. Genre tout. 
« Genre si on vaccine ma tata et qu’elle meurt d’un accident de la route, on va le noter ? ». Oui, tata qui s’est pris un platane sera dans le rapport de pharmacovigilance. 
« Mais c’est débile, là on le sait que ça n’a rien à voir ! ». 
Non, on ne le sait pas. 
Imagiez que, au bout de quelques mois, on s’aperçoive qu’il y a 4 fois plus d’accidents de la route chez les vaccinés que chez les autres : on en déduira qu’un effet secondaire du vaccin (somnolence, vertige, malaise) peut être dangereux si on conduit, et on interdira aux gens de prendre le volant dans les 48h suivant l’injection, par exemple. 
« …ah ouais, donc on note vraiment tout quoi… ». Oui, l’idée c’est de comparer à la population générale et de voir s’il y a un changement. Par exemple, on estime en France que 1644 personnes meurent chaque jour, toutes causes confondues (hors période d’épidémie mondiale…), et ce chiffre est encore plus important chez les plus de 75 ans, la classe d’âge qu’on est en train de vacciner. Il va OBLIGATOIREMENT y avoir des morts après la vaccination, peut-être même 2h après. Mais il en faut plus pour faire le lien. « Et du coup, chez nous, les 5, ils sont morts du vaccin ou pas ? ». Peut-être. Il semblerait qu’il s’agisse de personnes tellement fragiles que la moindre petite fièvre ou un peu de nausées ait pu les emporter. Les deux étant des effets secondaires connus, ça peut tout à fait. Ça peut aussi être autre chose. Si c’est le cas, il faut voir que c’était, donc, des personnes qui auraient de toute façon été condamnées si elles choppaient le Covid. « Mais du coup, pour des gens comme ça, c’est quoi le plus risqué ? Vacciner et risquer de la fièvre ou pas vacciner et risquer le Covid ? ».
 Ça, c’est à voir au cas par cas. C’est à ça aussi qu’elle sert, la pharmacovigilance : permettre de jauger plus efficacement la balance bénéfice/risque. Et en ce moment, elle tourne à plein régime. 

 *** En espérant avoir pu apporter un peu de lumière dans le chaos ambiant, je rends l'antenne, et on y retourne la semaine prochaine, car l'épidémie ne se termine pas avec le suspens du re-re-confinement. En attendant, prenez soin de vous et des chercheurs qui bossent dur, et, autant que possible, restez chez vous. Bisous.

 





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