dimanche 4 juillet 2021

 

Le joli coup de Ben O’Connor, la puissance de Tadej Pogacar... Revivez la 9e étape

Quel numéro de Ben O’Connor ! L’Australien de la formation AG2R-Citroën a remporté en solitaire la 9e étape du Tour de France, dans des conditions météo terribles. Le Colombien Nairo Quintana, longtemps aux avant-postes, a craqué à 20 kilomètres de l’arrivée. Tadej Pogacar, maillot jaune sur les épaules, a attaqué dans le final et accentué son avance au classement général. Plusieurs coureurs ont franchi la ligne d’arrivée après le délai imparti.



Ben O’Connor célèbre sa victoire d’étape.
BENOIT TESSIER / REUTERS



Quelle démonstration de Ben O’Connor ! Aux avant-postes de la 9e étape, alpestre, du Tour de France entre Cluses et Tignes, et parti en solitaire dans les 17 derniers kilomètres, l’Australien de la formation AG2R-Citroën a remporté un succès de prestige, résistant à des conditions météo terribles et devançant de plus de cinq minutes les autres coureurs sur la ligne.


Longtemps accompagné par Nairo Quintana et Sergio Higuita, Ben O’Connor a vu les deux Colombiens perdre le rythme. Nairo Quintana, pourtant en démonstration dans les cols des Saisies et du Pré a complètement lâché, à 21 kilomètres de l’arrivée.

Le maillot jaune conforté

Maillot jaune virtuel à plusieurs reprises pendant la course, l’Australien n’est pas parvenu à s’en emparer à l’issue de la course. Le Slovène Tadej Pogacar, en démonstration samedi, a contrôlé la course, jusqu’à s’envoler dans les derniers instants pour reprendre 30 secondes sur ses adversaires. Il a fini 6e de la course. Le deuxième du général Wout Van Aert a lui aussi craqué.



LIRE AUSSI. BILLET. Tour de France : Tadej Pogacar éclabousse le Tour de France de son talent… ou pas

Belle opération de Martin

Guillaume Martin, 12e du général avant la course, a remonté trois places grâce à sa quatrième position ce dimanche, quand David Gaudu a concédé une minute sur la ligne et a reculé d’une place au général. Julian Alaphilippe a lui aussi souffert des conditions météo et a lâché à la mi-course.

 

Suivez le direct de l'événement

DIMANCHE 4 JUILLET 2021

Le classement général à l'issue de la 9e étape
🇸🇮 1. Tadej Pogacar (UAE Emirates) en 34h11'10''
🇦🇺 2. Ben O'Connor (AG2R-Citroën) à 2'01''
🇨🇴 3. Rigoberto Uran (EF Education - Nippo) à 5'18''
🇩🇰 4. Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) à 5'32''
🇪🇨 5. Richard Carapaz (Ineos Grenadiers) à 5'33''
🇪🇸 6. Enric Mas (Movistar) à 5'47''
🇳🇱 7. Wilco Kelderman (Bora-Hansgrohe) à 5'58''
🇰🇿 8. Alexey Lutsenko (Astana - Premier Tech) à 6'12''
🇫🇷 9. Guillaume Martin (Cofidis, Solutions Crédits) à 7'02''
🇫🇷 10. David Gaudu (Groupama-FDJ) à 7'22''
Le classement de l'étape
🇦🇺 1. Ben O'Connor (AG2R-Citroën), les 144,9 km en 4h26'43
🇮🇹 2. Mattia Cattanéo (Deceuninck Quick-Step) à 5'07''
🇮🇹 3. Sonny Colbrelli (Bahrain-Victorious) à 5'34''
🇫🇷 4. Guillaume Martin (Cofidis, Solutions Crédits) à 5'36''
🇫🇷 5. Franck Bonnamour (B&B Hôtels - Vital Concept) à 6'02''
🇸🇮 6. Tadej Pogacar (UAE Emirates) m.t.
🇪🇨 7. Richard Carapaz (Ineos Grenadiers) à 6'34''
🇩🇰 8. Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) m.t.
🇪🇸 9. Enric Mas (Movistar) m.t.
🇨🇴 10. Rigoberto Uran (EF Education - Nippo) m.t.
(...)
🇫🇷 14. David Gaudu (Groupama-FDJ) à 7'32''

DIMANCHE 4 JUILLET 2021

Merci à toutes et à tous d'avoir suivi avec nous la 9e étape du Tour de France, remportée par l'Australien Ben O'Connor ! Demain, les coureurs ont bien mérité leur première journée de repos. Ils reprendront la route mardi entre Albertville et Valence. Bonne fin de journée !


LES POTINS 

Faut-il avoir confiance en Tadej Pogacar ? Le Slovène, déjà vainqueur du Tour de France 2020, a assommé le Tour de France, samedi, dans la première étape de montagne, attaquant seul à 30 km de l’arrivée, reléguant ses rivaux à 3’20 au final. Comme ce dimanche, à Tignes, où il a encore fait grossir l’écart par rapport à ses principaux concurrents. Grand plateau, facile toute la journée, il a encore impressionné après son récital sur le contre-la-montre de mercredi à Laval. Est-ce le descendant de Fausto Coppi, comme certains le suggèrent, ou un coureur suspect de plus ? Ouest-France vous donne des éléments objectifs en répondant à cette question : faut-il douter de lui ?


NON

- Il n’a jamais été contrôlé positif. C’est la raison pour laquelle David Lappartient, notamment, ne doute pas de lui.

- Il ne débarque pas de nulle part : il a ainsi gagné le Tour de l’Avenir en 2018, course réservée aux meilleurs espoirs. Depuis trois ans, sa progression s’est confirmée.

- Il a un tempérament offensif, son attaque de samedi ne dénote pas avec son style habituel.

LIRE AUSSI. 9e étape, Cluses – Tignes : vers une nouvelle démonstration de Pogacar en montagne ?

OUI

- Son staff dans l’équipe UAE est en grande partie composé d’anciens de la formation Saunier-Duval, celle qui a fait scandale il y a quinze ans avec des coureurs convaincus de dopage (Ricco, Piepoli, Cobo).

- Ses performances sont hors-normes. La puissance qu’il développe sur la durée, en montagne et en contre-la-montre, interpelle.

- Il n’a jamais eu de « vrai » jour sans depuis deux ans.

- La Slovénie compte depuis plusieurs années beaucoup d’affaires de dopage. Près de 40 % de ses coureurs pros ont déjà été cités dans des affaires. Sans parler des staffs.


      
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Tour de France 2021 : Ben O’Connor s’impose à Tignes au terme d’une neuvième étape dantesque

L’étape du jour entre Cluses et Tignes a été marquée par le froid et la pluie, poussant trois coureurs à abandonner. Tadej Pogacar, lui, conserve son maillot jaune.

Par  et ...

Publié hier à 18h12, mis à jour à 09h38 

Temps deLecture 4 min.

Lors du passage du col du Pré (hors catégorie), pour la neuvième étape du Tour de France entre Cluses (Haute-Savoie) et Tignes (Savoie), le 4 juillet 2021.

Le peloton du Tour de France n’aura eu aucun répit, dimanche 4 juillet, au lendemain d’une première journée alpestre dantesque, lors de laquelle le Slovène Tadej Pogacar (UAE Emirates) a écœuré la concurrence. Sur le papier, le parcours de cette neuvième étape entre Cluses (Haute-Savoie) et Tignes (Savoie) donnait déjà le vertige avec cinq difficultés répertoriées, dont le col du Pré (hors catégorie, 12,6 km à 7,7 %). Il a fallu y ajouter le froid et la pluie – comme d’ailleurs presque tous les jours depuis le grand départ de Brest.

L’Australien Ben O’Connor (AG2R-Citroën) signe en solitaire sa première victoire sur le Tour de France. Les Italiens Mattia Cattaneo (Deceuninck-Quick Step) et Sonny Colbrelli (Bahrain Victorious), complètent le podium du jour – respectivement deuxième à 5 min 7 s et troisième à 5 min 34 s. Le Slovène Tadej Pogacar (UAE Emirates) conserve la tête d’un classement général, après avoir encore un peu plus fait le ménage avec la concurrence.

Lire aussi  Tour de France en direct : une victoire de prestige pour O’Connor, Pogacar conserve le jaune

O’Connor aura longtemps été maillot jaune virtuel ce dimanche. Pogacar, après son ahurissante performance de la veille, semblait temporiser. Son équipe a travaillé fort en tête du peloton pour contrôler l’écart, et l’on s’est même un temps demandé si leur objectif n’était pas de céder la première place au général tout en restant au contact. Mais le Slovène, qui fut un temps à 9 minutes d’écart des échappées, termine sixième de l’étape à 6 min 2 s de l’Autralien.

Le duo colombien Nairo Quintana (Arkea-Samsic) et Sergio Higuita (EF Education-Nippo) aura fait la course en tête toute la journée, suivi de près par Ben O’Connor… A l’entame de la montée de Tignes, c’est la panne sèche pour le premier, lâché. Puis c’est au tour de Sergio Huiguita de perdre le fil à 17,5 kilomètres de l’arrivée. Nairo Quintana terminera onzième à 6 min 38 s, mais portera mardi le maillot à pois de meilleur grimpeur.

Un Tour désormais sans Roglic et Van der Poel

Visages grimaçants, doigts gelés, vêtements trempés… Les coureurs se sont battus pour venir à bout de cette deuxième journée alpestre – à l’instar du champion du monde, Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step), grelottant, qui s’est arrêté quelques minutes pour enfiler des vêtements secs et a dû compter sur son staff pour l’aider à mettre ses gants.

Ils ne seront d’ailleurs que 172 à franchir la ligne d’arrivée : le Belge Tim Merlier (Alpecin-Fenix), vainqueur de la troisième étape entre Lorient et Pontivy (Morbihan), le Français Nans Peters (AG2R-Citroën), le Belge Jasper De Buyst (Lotto-Soudal) ont abandonné en cours d’étape.

Sept coureurs sont en outre arrivés hors délais. Aucune clémence du jury des commissaires de l’Union cycliste internationale qui a décidé de ne pas repêcher les sprinteurs français Arnaud Démare (Groupama-FDJ) et Bryan Coquard (B & B Hôtels-KTM), ainsi que Loic Vliegen (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux), Stefan de Bod (Astana), Jacopo Guarnieri (Groupama FDJ), le « poisson-pilote » de Démare, Nicholas Dlamini (Qhubeka Assoc) et Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic).

Lors de la neuvième étape du Tour de France entre Cluses (Haute-Savoie) et Tignes (Savoie), le 4 juillet 2021.

C’était déjà un peloton privé de deux de ses figures de proue – Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix) et Primoz Roglic (Jumbo-Visma) – qui s’est élancé dimanche de Cluses. « VDP » a passé « une semaine incroyable » sur la Grande Boucle, mais il avait prévenu : son objectif de l’année, c’est la médaille d’or en VTT aux Jeux olympiques de Tokyo. Le petit-fils de Raymond Poulidor, qui a cédé son maillot jaune la veille, à l’issue de l’étape arrivant au Grand-Bornand, a donc décidé de jeter l’éponge : « On a pris la décision ce matin avec l’équipe », a-t-il expliqué.

Le Néerlandais a largement rempli son « contrat » pour sa première participation, dominant le classement général pendant six jours – depuis la deuxième étape, dimanche 27 juin, entre Perros-Guirec et Mûr-de-Bretagne (Côtes-d’Armor) – et réussissant ainsi là où son aïeul avait échoué.

« Ça ne sert à rien de continuer ainsi »

Le Slovène Primoz Roglic, lui, a passé une semaine infernale : « Ça ne sert à rien de continuer ainsi », a résumé le leader de la Jumbo-Visma, deuxième du Tour en 2020. Victime d’une chute, lundi 28 juin, à une dizaine de kilomètres de l’arrivée de la troisième étape entre Lorient et Pontivy (Morbihan), il était depuis à la peine, pointant samedi soir à la 51e place du classement général provisoire à 39 min 45 s du maillot jaune Tadej Pogacar. « Il est maintenant temps de récupérer et de me concentrer sur mes nouveaux objectifs », a fait valoir l’ancien champion de saut à ski qui sera, lui aussi aligné aux JO, sur la course sur route et le contre-la-montre.

Roglic, qui avait passé plusieurs semaines à Tignes dans le cadre de sa préparation pour le Tour, était pourtant attendu par une foule de spectateurs massés, à grand renfort de drapeaux slovènes et de bannières « Rogla », dans la montée de Tignes, la dernière difficulté du jour (catégorie 1) .

Demain, lundi : jour de repos – amplement mérité – pour le peloton et les suiveurs. Avant la reprise de la Grande Boucle, mardi 6 juillet, avec quelque 190 kilomètres de plat entre Albertville (Savoie) et Valence (Drôme). La veille de la double ascension du Ventoux.

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samedi 3 juillet 2021

FAN DES SIXTIES...🎼🎼🎶🎵🎵🎧🎤🎚🎛🎹🎻🪕

 Musiques

Cinquante ans après la mort de Jim Morrison, l’immortelle aura des Doors 


François Gorin,

 

Hugo Cassavetti,

 

Laurent Rigoulet,

 

Odile de Plas,

 

Anne Berthod,

 

Louis-Julien Nicolaou

Publié le 03/07/21

The Doors en 1967, de gauche à droite et de haut en bas : Ray Manzarek, Jim Morrison, John Densmore et Robby Krieger.

The Doors en 1967, de gauche à droite et de haut en bas : Ray Manzarek, Jim Morrison, John Densmore et Robby Krieger. 

Michael Ochs Archives/Getty Images

Le 3 juillet 1971 mourait Jim Morrison, à 27 ans. Un demi-siècle plus tard, le legs musical du quartet de Los Angeles reste intact. Le service musique de Telerama.fr s’est mis en six, mêlant le souvenir à l’analyse, pour une opération Doors ouvertes qui tiendra lieu de pense-bête… ou d’initiation.

Break on Through (to the Other Side) (The Doors, 1967)

Ça se secoue d'abord comme une bossa prise de spasmes. Il y a toujours eu l'élément latin chez les Doors — et le succès dans les pays du même nom. Mais là il s'agit de basculer vers ailleurs. L'autre côté. À San Francisco, il y a l'invitation du Lapin blanc du Jefferson Airplane. Ici, à L.A., Morrison en mode hurleur menace et déchire. Surfant à la crête il explose et c'est moins une chanson qu'un appel, un cri de ralliement. Comme C'mon Everybody, d’Eddie Cochran, ou plus tard London Calling. Comme Gloria, des Them, que les Doors jouaient en concert. Une déflagration. — F.G.

Light my Fire (Live at Hollywood Bowl, 1968)

Un aveu encore gênant : j’ai véritablement découvert les Doors avec le biopic d’Oliver Stone (1991). À 15 ans, le premier qui m’embrasa fut donc Jim-Val Kilmer… Pour expier ce retard à l’allumage, retour aux fondamentaux et à Light my Fire. Pas le radio edit de janvier 1967, amputé des longs solos de Manzarek et Krieger et vidé de sa substance psychédélique, mais le morceau original et notamment ce live de 1968 : une version tenue par un Manzarek en transe impeccable, un Krieger sage et un Morrison plus sobre que nature qui n’avait pas encore débordé de lui-même. Exit Val, place à Jim, autrement magnétique, avec son visage impassible et son regard absent, mais sans cesse comme sur le point de vriller, qui fait jaillir le feu par une voix de mage noir goudronnée dans les entrailles : le shoot ! — A.B.

End of the Night (The Doors, 1967)




Au pays des surfeurs, des starlettes tout sourire et des enfants de l’amour, les Doors incarnent, dès leur premier album, la nuit. Une nuit épaisse, lasse, où passent fous et meurtriers, les fantômes de Sunset Boulevard et les esprits implorants du désert. End of the Night condense cet imaginaire avec la plus grande économie de moyens. Les sombres lamentations de Morrison s’y perdent entre les défigurations de Manzarek et Krieger, distorsions du son, plaintes, amollissements de la tonalité qui ne cesse de fondre en figures tournoyantes pour désenchanter la nuit hantée. En 1967, bien avant David Lynch ou Nick Cave, les Doors seuls savaient faire cela. — L.J.N.

The End (The Doors, 1967)

Dernier morceau d’un premier album hors norme, The End est peut-être, au fond, celui par lequel tout a commencé, celui qui annonce tous les délires à venir. De ce big bang introspectif nourri de poésie mystique et d’explosions telluriques, l’improvisation est la clé. Ce qui devait être un chant de rupture amoureuse se transforme ainsi, au fil des live, en règlement de comptes œdipien (« Father ? — Yes, son. — I want to kill you ! »), en récit chamanique d’un Jim Morrison jamais totalement revenu de son trip sous mezcaline dans la vallée de la Mort, voire en dénonciation de la guerre de Vietnam. Entre les sifflements de serpent à sonnettes, les rifs orientalisants et la batterie au napalm, ce chaos intime fait ainsi échos au fracas du monde, à jamais immortalisé par la scène d’ouverture du film Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola. — A.B.

You’re Lost Little Girl (Strange Days, 1967)
La guitare claire de Robby Krieger pourrait accompagner une berceuse et Jim Morrison prend sa voix de chat pour s’adresser à une enfant. « You’re lost little girl, tell me who are you ? » La chanson, qui succède à Strange Days dans l’album du même nom, rassure et inquiète à la fois. La guitare reste douce, enchaîne sur un break enjôleur et soudain les claviers deviennent insistants. « I think that you know what to do. » La batterie s’affole tandis que l’orgue s’assombrit encore et encore « Sure that you know what to do… » prévient le chat, devenu gros matou. Qu’est devenue l’enfant, se demande-t-on à chaque écoute. — O.d.P.


Five to One (Absolutely Live, 1970)

Lourd, primitif et dévastateur. Un beat et une basse monumentaux, presque pachydermiques, pour une tension dingue, qui plane, à deux doigts d’exploser à tout moment. Pas de joliesse ici, juste une boule de rage et d’énergie, un cri de révolte, un manifeste. Morrison, de son baryton imbibé, inquiète, excite, provoque. Que raconte le poète habité ? « No one gets out of here alive », affirme-t-il, avant de psalmodier « get together, one more time ». Guère étonnant que ce soit le titre qui mit le feu aux poudres en déclenchant une émeute à Miami, en 1969. Invectivant un public qu’il traite d’idiots et d’esclaves, le chanteur finira les menottes au poignet, inculpé pour exhibitionisme et incitation à l’insurrection. Un titre à écouter très fort… mais avec modération tout de même. — H.C.

When the Music’s Over (Absolutely Live, 1970)

C’est clairement le début de la fin. Jim Morrison s’est déjà fait arrêter sur scène, la démesure de son personnage le pousse à bout. En 1969, la génération hippie est au bord du gouffre et les Doors enregistrent leur album live idéal entre poussés de fièvre blues et délires psychédéliques. Sur When The Music’s Over, le groupe l’accompagne loin, se pliant à son goût du théâtre, aux cassures de sa scansion, aux fluctuations de son tempérament, jusqu’à la montée ultime et à la grande scène de catharsis partagée avec le public: « We want the world and we want it now ! » Prière non exaucée. — L.R.

Celebration of the Lizard (Absolutely Live, 1970)

La découverte du grand cirque du rock’n’roll emprunte souvent des chemins familiers. À 9 ou 10 ans, ce fut celle de la chambre d’un grand frère, toujours prêt à terroriser sa cadette admirative. À son invitation sournoise, me voilà seule, enfermée à clé, lumière éteinte, un disque sur la platine, le son au maximum, cobaye innocent d’une expérience musicale mémorable. « Is everybody in ? The ceremony is about to begin »… Autour de moi, des tambourins-serpents à sonnette rôdent, et soudain, le cri rauque d’un chanteur comme un éclair dans les ténèbres : Wake up ! Je découvre la folie morrisonienne par sa face la plus perchée, ce long poème déclamé façon chamane du psychédélisme. Rétrospectivement, ce fut la meilleure des initiations. — O.d.P.

The Changeling (L.A. Woman, 1971)




Le rythme est frénétique, d’un funk quasi jamesbrownien. L’orgue de Ray Manzarek, en roue libre dès les premières mesures, ne fera que dévaler la pente toujours plus raide de ce blues affolant. La voix de Morrison entre alors en scène et tout devient tragique. Elle est incroyablement grasse, aussi familière que méconnaissable, épaissie par des années d’excès d’alcool et de drogues. The Changeling ressemble à un aller simple et direct dans les bas-fond de Los Angeles, ses dérives et sa chaleur suffocante. Ce titre a illustré Sans toit ni loi, le film d’Agnès Varda avec Sandrine Bonnaire en pauvresse errante. Il collerait aussi bien à un Tarantino. — O.d.P.

Love her Madly (L.A. Woman, 1971)

Le tour de force des Doors est d’avoir fait de leur ultime album leur meilleur — avec un Jim Morrison pourtant déjà moribond, ailleurs. Le plus brut, varié, constant et consistant. Après une ouverture fracassante (The Changeling), Love her Madly est leur plus belle réussite pop. Un titre composé par Robbie Krieger pour sa fiancée, de l’easy listening aux oreilles dégoûtées du producteur Paul Rothschild, mais Jim Morrison l’adorait. Et ça s’entend. Sur un lit de guitare acoustique et de piano sautillant, un tempo léger et entraînant, Morrison habite cet amant éperdu, fasciné par l’objet de son désir, qui ne cesse de lui échapper. Chanson d’amour toute simple, avec un passage énigmatique (« seven horses seem to be the mark ») qui interpelle toujours, cinquante ans après. — H.C.

L.A. Woman (L.A. Woman, 1971)




La nuit encore, pour la dernière échappée. Une moto démarre, des lueurs scintillent, premier virage en douceur, puis le rythme s’accélère. Vitesse, lyrisme, voici Robbie Krieger et ses solos qui passent comme les lumières de la ville, en longues traînées orange. Los Angeles. Cité tapineuse lançant des œillades au Pacifique, immensité folle où rien ne subsiste de l’America perdue. Il semble que Morrison, par-delà ses péchés de vieil adolescent ayant pris son Rimbaud trop au sérieux, n’ait chanté qu’elle. D’autres préféreront le voir partir sous la pluie de Riders on the Storm. Pour moi, c’est le biker barbu et chevelu, le pirate cinglé à la Kem Nunn que je vois ici s’enfoncer dans sa dernière nuit en poussant un cri, comme pour affirmer que, malgré l’impasse, la fuite à Paris et la baignoire où, bientôt, tout va finir, l’aventure fut exaltante et valait la peine d’être vécue. — L.J.N.

Riders on the Storm (L.A. Woman, 1971)

L'épilogue de ces chansons-slogans bâties sur trois notes. La mélodie de voix désormais guide un train fantôme, une procession d'ombres, la vague fuligineuse de « cavaliers de la tempête » dont on ne distingue plus les montures. Les images s'estompent, un acteur esseulé, un tueur sur la route, ce n'est plus la matière d'un fait divers mais une invocation spirite, à peine accrochée aux perles du piano électrique joué par Ray Manzarek. Sept minutes déferlantes et la voix spectrale s'éloigne, avant le corps sans vie du chanteur elle est déjà passée de l'autre côté. — F.G.

Ghost Song (An American Prayer, 1978)

Après la disparition de Jim Morrison, les Doors se sont trouvés désemparés et l’une de leurs premières réactions a été de se raccrocher à la voix de leur compagnon et de mettre en musique les fragments de poèmes qu’il avait laissés derrière lui. À sa sortie, en 1978, l’album An American Prayer a été plutôt froidement accueilli, absurde tentative de communiquer avec les morts. On ne peut pourtant s’empêcher de trouver émouvante cette mise en scène qui donne du relief à la sensibilité du poète, met à nu ses passions, ses accès de colère et de grandiloquence. Musique de nuit. — L.R.





FIN DE PARTIE

 Et voilà, la tempête tropicale ELSA est passée, plus de peur que de mal, mais beaucoup de stress, d'émotions et le palpitant qui s'emballe...


Heureusement c'était de jour

Le bateau, la skipette, Dolly et Rouquin se portent bien et récupèrent 

Merci de tous vos messages de soutien les amis... 😊⛵🤘🏼  que ce soit par mail, Sms Messenger ou Whatsapp 


Après une bonne nuit de récupération des émotions d'hier,  petit traintrain tranquille ce matin

Dormi avec le capot ouvert au-dessus de moi dans la cabine, pas une goutte pas de brise, juste un petit air agréable 

Les chats ont retrouvé leur entière mobilité,  désentravés de leur harnais

Maintenant je vais me lever mollo, petit-déjeuner, ranger partout, remettre coussins et toiles,  sans doute me baigner aussi

Il n'y a pas eu les pluies diluviennes annoncées,  pourvu que ca5dure  que tout sèche bien , c'est de l'eau douce, le réservoir bâbord est presque plein

Merci de toutes tes bonnes pensées et encouragements 

Bisous tout plein

Barbara/Afrodite 





On se sent vraiment tout petit au milieu de tout ça...


eolis3.blogspot.com 

levoyagedafrodite.blogspot.com

8e étape (3 juillet) : Oyonnax-Le Grand Bornand

 https://www.letour.fr/fr/parcours-general



151 km. Le premier contact avec les reliefs montagneux, ponctué de plusieurs ascensions sérieuses. D'abord la côte de Mont-Saxonnex (5,7 km à 8,3 %) à 47 km de l'arrivée, mais surtout l'enchaînement des cols de Romme et de la Colombière (tous deux entre 8 et 9 % de moyenne) avant de filer dans la descente menant au Grand-Bornand.

Un air d'étrange familiarité puisque cette fin d'étape rappelle furieusement celle du Tour 2018, où Julian Alaphilippe avait survolé les deux derniers cols pour venir s'imposer en solitaire. Il avait remporté ce jour-là sa première étape sur le Tour de France et glané le maillot à pois.