Le joli coup de Ben O’Connor, la puissance de Tadej Pogacar... Revivez la 9e étape
Quel numéro de Ben O’Connor ! L’Australien de la formation AG2R-Citroën a remporté en solitaire la 9e étape du Tour de France, dans des conditions météo terribles. Le Colombien Nairo Quintana, longtemps aux avant-postes, a craqué à 20 kilomètres de l’arrivée. Tadej Pogacar, maillot jaune sur les épaules, a attaqué dans le final et accentué son avance au classement général. Plusieurs coureurs ont franchi la ligne d’arrivée après le délai imparti.
Quelle démonstration de Ben O’Connor ! Aux avant-postes de la 9e étape, alpestre, du Tour de France entre Cluses et Tignes, et parti en solitaire dans les 17 derniers kilomètres, l’Australien de la formation AG2R-Citroën a remporté un succès de prestige, résistant à des conditions météo terribles et devançant de plus de cinq minutes les autres coureurs sur la ligne.
Longtemps accompagné par Nairo Quintana et Sergio Higuita, Ben O’Connor a vu les deux Colombiens perdre le rythme. Nairo Quintana, pourtant en démonstration dans les cols des Saisies et du Pré a complètement lâché, à 21 kilomètres de l’arrivée.
Le maillot jaune conforté
Maillot jaune virtuel à plusieurs reprises pendant la course, l’Australien n’est pas parvenu à s’en emparer à l’issue de la course. Le Slovène Tadej Pogacar, en démonstration samedi, a contrôlé la course, jusqu’à s’envoler dans les derniers instants pour reprendre 30 secondes sur ses adversaires. Il a fini 6e de la course. Le deuxième du général Wout Van Aert a lui aussi craqué.
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Belle opération de Martin
Guillaume Martin, 12e du général avant la course, a remonté trois places grâce à sa quatrième position ce dimanche, quand David Gaudu a concédé une minute sur la ligne et a reculé d’une place au général. Julian Alaphilippe a lui aussi souffert des conditions météo et a lâché à la mi-course.
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DIMANCHE 4 JUILLET 2021
DIMANCHE 4 JUILLET 2021
LES POTINS
Faut-il avoir confiance en Tadej Pogacar ? Le Slovène, déjà vainqueur du Tour de France 2020, a assommé le Tour de France, samedi, dans la première étape de montagne, attaquant seul à 30 km de l’arrivée, reléguant ses rivaux à 3’20 au final. Comme ce dimanche, à Tignes, où il a encore fait grossir l’écart par rapport à ses principaux concurrents. Grand plateau, facile toute la journée, il a encore impressionné après son récital sur le contre-la-montre de mercredi à Laval. Est-ce le descendant de Fausto Coppi, comme certains le suggèrent, ou un coureur suspect de plus ? Ouest-France vous donne des éléments objectifs en répondant à cette question : faut-il douter de lui ?
NON
- Il n’a jamais été contrôlé positif. C’est la raison pour laquelle David Lappartient, notamment, ne doute pas de lui.
- Il ne débarque pas de nulle part : il a ainsi gagné le Tour de l’Avenir en 2018, course réservée aux meilleurs espoirs. Depuis trois ans, sa progression s’est confirmée.
- Il a un tempérament offensif, son attaque de samedi ne dénote pas avec son style habituel.
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OUI
- Son staff dans l’équipe UAE est en grande partie composé d’anciens de la formation Saunier-Duval, celle qui a fait scandale il y a quinze ans avec des coureurs convaincus de dopage (Ricco, Piepoli, Cobo).
- Ses performances sont hors-normes. La puissance qu’il développe sur la durée, en montagne et en contre-la-montre, interpelle.
- Il n’a jamais eu de « vrai » jour sans depuis deux ans.
- La Slovénie compte depuis plusieurs années beaucoup d’affaires de dopage. Près de 40 % de ses coureurs pros ont déjà été cités dans des affaires. Sans parler des staffs.
Tour de France 2021 : Ben O’Connor s’impose à Tignes au terme d’une neuvième étape dantesque
L’étape du jour entre Cluses et Tignes a été marquée par le froid et la pluie, poussant trois coureurs à abandonner. Tadej Pogacar, lui, conserve son maillot jaune.
Le peloton du Tour de France n’aura eu aucun répit, dimanche 4 juillet, au lendemain d’une première journée alpestre dantesque, lors de laquelle le Slovène Tadej Pogacar (UAE Emirates) a écœuré la concurrence. Sur le papier, le parcours de cette neuvième étape entre Cluses (Haute-Savoie) et Tignes (Savoie) donnait déjà le vertige avec cinq difficultés répertoriées, dont le col du Pré (hors catégorie, 12,6 km à 7,7 %). Il a fallu y ajouter le froid et la pluie – comme d’ailleurs presque tous les jours depuis le grand départ de Brest.
L’Australien Ben O’Connor (AG2R-Citroën) signe en solitaire sa première victoire sur le Tour de France. Les Italiens Mattia Cattaneo (Deceuninck-Quick Step) et Sonny Colbrelli (Bahrain Victorious), complètent le podium du jour – respectivement deuxième à 5 min 7 s et troisième à 5 min 34 s. Le Slovène Tadej Pogacar (UAE Emirates) conserve la tête d’un classement général, après avoir encore un peu plus fait le ménage avec la concurrence.
O’Connor aura longtemps été maillot jaune virtuel ce dimanche. Pogacar, après son ahurissante performance de la veille, semblait temporiser. Son équipe a travaillé fort en tête du peloton pour contrôler l’écart, et l’on s’est même un temps demandé si leur objectif n’était pas de céder la première place au général tout en restant au contact. Mais le Slovène, qui fut un temps à 9 minutes d’écart des échappées, termine sixième de l’étape à 6 min 2 s de l’Autralien.
Le duo colombien Nairo Quintana (Arkea-Samsic) et Sergio Higuita (EF Education-Nippo) aura fait la course en tête toute la journée, suivi de près par Ben O’Connor… A l’entame de la montée de Tignes, c’est la panne sèche pour le premier, lâché. Puis c’est au tour de Sergio Huiguita de perdre le fil à 17,5 kilomètres de l’arrivée. Nairo Quintana terminera onzième à 6 min 38 s, mais portera mardi le maillot à pois de meilleur grimpeur.
Un Tour désormais sans Roglic et Van der Poel
Visages grimaçants, doigts gelés, vêtements trempés… Les coureurs se sont battus pour venir à bout de cette deuxième journée alpestre – à l’instar du champion du monde, Julian Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step), grelottant, qui s’est arrêté quelques minutes pour enfiler des vêtements secs et a dû compter sur son staff pour l’aider à mettre ses gants.
Ils ne seront d’ailleurs que 172 à franchir la ligne d’arrivée : le Belge Tim Merlier (Alpecin-Fenix), vainqueur de la troisième étape entre Lorient et Pontivy (Morbihan), le Français Nans Peters (AG2R-Citroën), le Belge Jasper De Buyst (Lotto-Soudal) ont abandonné en cours d’étape.
Sept coureurs sont en outre arrivés hors délais. Aucune clémence du jury des commissaires de l’Union cycliste internationale qui a décidé de ne pas repêcher les sprinteurs français Arnaud Démare (Groupama-FDJ) et Bryan Coquard (B & B Hôtels-KTM), ainsi que Loic Vliegen (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux), Stefan de Bod (Astana), Jacopo Guarnieri (Groupama FDJ), le « poisson-pilote » de Démare, Nicholas Dlamini (Qhubeka Assoc) et Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic).
C’était déjà un peloton privé de deux de ses figures de proue – Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix) et Primoz Roglic (Jumbo-Visma) – qui s’est élancé dimanche de Cluses. « VDP » a passé « une semaine incroyable » sur la Grande Boucle, mais il avait prévenu : son objectif de l’année, c’est la médaille d’or en VTT aux Jeux olympiques de Tokyo. Le petit-fils de Raymond Poulidor, qui a cédé son maillot jaune la veille, à l’issue de l’étape arrivant au Grand-Bornand, a donc décidé de jeter l’éponge : « On a pris la décision ce matin avec l’équipe », a-t-il expliqué.
Le Néerlandais a largement rempli son « contrat » pour sa première participation, dominant le classement général pendant six jours – depuis la deuxième étape, dimanche 27 juin, entre Perros-Guirec et Mûr-de-Bretagne (Côtes-d’Armor) – et réussissant ainsi là où son aïeul avait échoué.
« Ça ne sert à rien de continuer ainsi »
Le Slovène Primoz Roglic, lui, a passé une semaine infernale : « Ça ne sert à rien de continuer ainsi », a résumé le leader de la Jumbo-Visma, deuxième du Tour en 2020. Victime d’une chute, lundi 28 juin, à une dizaine de kilomètres de l’arrivée de la troisième étape entre Lorient et Pontivy (Morbihan), il était depuis à la peine, pointant samedi soir à la 51e place du classement général provisoire à 39 min 45 s du maillot jaune Tadej Pogacar. « Il est maintenant temps de récupérer et de me concentrer sur mes nouveaux objectifs », a fait valoir l’ancien champion de saut à ski qui sera, lui aussi aligné aux JO, sur la course sur route et le contre-la-montre.
Roglic, qui avait passé plusieurs semaines à Tignes dans le cadre de sa préparation pour le Tour, était pourtant attendu par une foule de spectateurs massés, à grand renfort de drapeaux slovènes et de bannières « Rogla », dans la montée de Tignes, la dernière difficulté du jour (catégorie 1) .
Demain, lundi : jour de repos – amplement mérité – pour le peloton et les suiveurs. Avant la reprise de la Grande Boucle, mardi 6 juillet, avec quelque 190 kilomètres de plat entre Albertville (Savoie) et Valence (Drôme). La veille de la double ascension du Ventoux.
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