Découvrez douze journées de la vie de l'Empereur: de son enfance corse jusqu'à son exil au milieu de l'océan Atlantique, Napoléon fut animé par l'envie irrésistible de «remplir ses destinées».
Bicentenaire de Napoléon : 9 novembre 1799, le coup d'État du 18 brumaire
Discrédité, le régime du Directoire est renversé par le coup d'État conçu par Sieyès et exécuté par Bonaparte.
Lorsque, après une courte escale en Corse, Bonaparte arrive en vue des côtes françaises, le 9 octobre 1799, il ignore l'accueil qui lui sera réservé. Nul en France n'a été prévenu de son départ. À peine débarqué et négligeant la quarantaine, il avertit le Directoire de son arrivée. Elle est vite connue. La curiosité se transforme en enthousiasme.
Bicentenaire de Napoléon : 9 novembre 1799, le coup d'État du 18 brumaire
WEBSÉRIE 4/12 - Le Figaro Hors-Série consacre un numéro exceptionnel à Napoléon Bonaparte. Discrédité, le régime du Directoire est renversé par le coup d'État conçu par Sieyès et exécuté par Bonaparte.
Lorsque, après une courte escale en Corse, Bonaparte arrive en vue des côtes françaises, le 9 octobre 1799, il ignore l'accueil qui lui sera réservé. Nul en France n'a été prévenu de son départ. À peine débarqué et négligeant la quarantaine, il avertit le Directoire de son arrivée. Elle est vite connue. La curiosité se transforme en enthousiasme.
Ce qu'il ignore, c'est que la campagne d'Égypte, malgré la rareté des nouvelles, n'a cessé de faire rêver. L'imagerie populaire, diffusée par les colporteurs, si l'on en croit les Mémoires de Lamartine, a fait connaître la bataille des Pyramides dans les villages les plus reculés. Les frères de Napoléon qui siègent au Conseil des Cinq-Cents, Joseph et Lucien, ont mené une active propagande en sa faveur.
En Europe, la situation militaire est mauvaise pour la France. Les conquêtes italiennes ont été compromises. La coalition des Autrichiens et des Russes a repris Milan et mis fin à la République cisalpine, fondée par Bonaparte. Les Anglais et les Autrichiens attaquent la Belgique. On attend le général qui redressera la situation militaire et chassera un gouvernement impopulaire. Faute de Bonaparte retenu en Égypte, Talleyrand et Fouché avaient poussé le jeune Joubert, mais il a été tué en Italie, à la bataille de Novi.
Napoléon revient au bon moment. À Avignon, le 11 octobre, c'est l'enthousiasme à son passage. Lyon, le 13, illumine en son honneur et fait jouer une pièce : Le Héros de retour. Mêmes manifestations à Nevers. Le 16 octobre au matin, Bonaparte est à Paris. Après s'être reposé, il rend visite à Gohier, président du Directoire. Le lendemain, c'est l'ensemble du Directoire (Barras, Sieyès, Roger Ducos, Moulin et Gohier) qui le reçoit. Sa maison rue de la Victoire (anciennement rue Chantereine) ne désemplit pas de visiteurs. Que va-t-il faire ?
Il songe à entrer au Directoire pour prendre le pouvoir par la voie légale. Mais il n'a pas les quarante ans nécessaires. Se rapprocher des jacobins, vainqueurs des dernières élections, est impossible. Ils ont leur général, Bernadotte, qui a épousé Désirée Clary, son ancienne fiancée, et qui n'aime guère son rival. Barras ? On lui prête l'intention d'un coup d'État en faveur des royalistes avec l'appui du général Hédouville. Reste Sieyès, l'ancien abbé, qui depuis le début de la Révolution attend son heure. L'alliance entre Sieyès et Bonaparte est conclue grâce à l'entremise de Talleyrand et de Fouché, ministre de la Police.
Un plan est établi. Première étape : faire le vide à la tête de l'exécutif pour entraîner la chute de la Constitution. Sieyès et Roger Ducos peuvent remettre leur démission. Mais il faut un troisième directeur démissionnaire : on achètera Barras.
Deuxième étape : transférer les deux Conseils, Anciens et Cinq-Cents, en dehors de Paris, à Saint-Cloud. Ils seront à la merci des troupes chargées de les protéger et que commandera Bonaparte. Ils désigneront, sous la pression, un nouveau gouvernement et une commission chargée de donner à la France une nouvelle constitution, celle que médite Sieyès depuis 1789.
Le 18 brumaire (9 novembre 1799), Talleyrand obtient par la persuasion la démission de Barras et garde les deux millions qu'il devait lui verser pour lui. Il les place à la Bourse, alors à la baisse.
Le 19, la suite du coup d'État se joue à Saint-Cloud. Bonaparte peine à expliquer devant le Conseil des Anciens qu'on les fait siéger à Saint-Cloud pour échapper à un complot parisien. Il pénètre ensuite sans autorisation du président devant le Conseil des Cinq-Cents. Des cris – « Hors-la-loi ! Dictateur ! » – fusent de la part des députés hostiles. Bonaparte perd son sang-froid. Appelées au secours, les troupes sous le commandement de Murat et Leclerc chassent alors les opposants.
Le coup d'État change de sens. Il devait être parlementaire, l'armée se limitant à un rôle d'intimidation : les députés votaient la formation d'un nouveau gouvernement et approuvaient la nécessité d'une nouvelle constitution. Sieyès restait le maître du jeu. L'intervention de la troupe en fait un coup d'État militaire. La confusion de Bonaparte a cependant tourné à son avantage : le coup d'État a perdu toute forme légale, mais c'est lui qui tient désormais les rênes du pouvoir en s'appuyant sur l'armée.
À la Bourse, le 20 brumaire, c'est la hausse : les deux millions placés par Talleyrand ont doublé.
Rolars
le 15/04/2021 à 12:33
Vous pouvez dire et écrire ce que vous voulez, le monde entier nous l'envie meme....... les rosbiffs.
Nonor
le 15/04/2021 à 11:53
J’adore l’à-propos de Seyies, qui garde l’argent pour lui et le place en Bourse...
montreal5
le 15/04/2021 à 11:49
Un grand démocrate comme vous pouvez le constater !!!!!!! Ils pullulent en France !!!!!!!!