dimanche 24 septembre 2023

LA VISITE PAPALE

 

A Marseille, sur le passage de la papamobile : «Il nous a regardées, c’est bon, il nous a bénies !»

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Pape Françoisdossier

Croyants et autres curieux se sont massés aux abords du stade Vélodrome de Marseille sur l’avenue du Prado pour réserver le meilleur accueil à François à bord de son véhicule, ce samedi 23 septembre.
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 23 septembre 2023 à 18h12

Une bonne sœur sirote un café à l’ombre d’un drapeau de l’OM, tendu sur le toit d’un snack mitoyen du Vélodrome. A la sortie du métro voisin, les vendeurs à la criée du journal la Croix, en nombre ce samedi 23 septembre à Marseille, haranguent le passant. Un homme en costume blanc, grosse croix argent autour du cou, chante du Mike Brant à l’une des vendeuses. «Je suis chrétien à fond la caisse !» lui vend-il, un brin lourdingue. Il est 9 h 30, ce n’est pas encore la foule autour du stade. Le pape François, présent depuis la veille à Marseille, n’est pas attendu sur place avant le milieu de l’après-midi, pour une déambulation en papamobile avant sa messe géante au dans l’enceinte olympienne. La préfecture avait pourtant prévenu les fidèles : venez tôt, ça va être la cohue. Pour l’heure, le seigneur compte ses brebis sur les doigts d’une main.

Les policiers ont finalisé le dispositif filtrant de barrières le long du Prado, l’artère qui relie la place au rond-point voisin du stade, pavoisée aux couleurs du Vatican, de la France et de Marseille. Michèle, 75 ans, qui a passé la fouille à l’entrée, est l’une des premières arrivées avec ses copines. Elles ont prévu les chaises pliantes pour patienter. La Marseillaise a-t-elle apprécié le discours de la veille, où François a rappelé le devoir d’assistance aux migrants ? Elle rame : «On ne peut qu’approuver, mais avec ce que l’on voit à Marseille…» Sa copine Angeline intervient : «Marseille est une terre qui accueille, de tout temps, ceux qui sont rejetés ! Cette visite redore le blason de la ville, qui mérite d’être vue avec les yeux de l’amour, pas de la haine !»

Ecrans géants et drapeaux

Midi, le Prado se garnit lentement, il faut encore attendre quelques heures sous le cagnard à peine rafraîchi par le vent qui, la veille déjà, avait fait voler la calotte du Pape. Ce samedi, le même vent a eu raison des ballons que devaient lever les bénévoles en bleu, répartis par les organisateurs tout le long du parcours papamobilesque. «Tant mieux ! se marre Virginie, l’une d’eux. J’ai travaillé au Mexique, là-bas ce sont les prostituées qui portent des ballons !» Pour l’heure, la jeune femme n’a pas grand-chose à gérer. La foule se densifie certes, mais lentement, et surtout d’un côté du Prado. «Question de flux, analyse Virginie. Les métros sortent tous du même côté, c’est par là que viennent les gens du centre-ville, et la police bloque les accès pour l’autre côté. S’il y a tout un côté vide, ça craint quand même…»

Il faut attendre 14 heures pour que ses craintes se dissipent. Les aficionados, majoritairement Marseillais ou du département, arrivent enfin alors que les écrans géants installés le long du parcours s’animent. Vue sur les gradins du stade, où les 57 000 fidèles avec billets s’installent et se chauffent la voix. «Est-ce que le Vélodrome va bien ? Faites un maximum de bruit pour qu’il nous ressente jusqu’au Prado !» leur suggère l’animateur au micro. Cantonnés au Prado, Mark et ses trois potes agitent gentiment les petits drapeaux distribués par les bénévoles. Les quatre vingtenaires sont irlandais et étudiants à l’école de commerce de Marseille. Sauf Connor, venu pour le week-end : «Dans l’ordre, pour voir mes copains, le match de rugby… Et le pape, c’était l’occasion.» Comme eux, Marieme, qui arrive avec ses deux filles, s’est installée à Marseille il y a un an. «Je suis musulmane, explique la Sénégalaise, mais on vient s’imprégner de cette ferveur chrétienne et universelle. C’est un honneur de voir le pape !» «Comment ne pas te loueeeeeeerrr !» répond en écho dans l’écran géant le chanteur de Glorious, qui a enfilé pour l’occasion un maillot de l’OM.

«Il va pas revenir ?»

Enfin, la foule s’agite. Les motos ouvrant le cortège papal pointent leur nez. Les fidèles dégainent leur portable, alors qu’apparaît derrière les véhicules aux vitres fumées la papamobile ouverte aux quatre vents. François, assis devant le cardinal Aveline et un caméraman, salue d’un côté, de l’autre, et puis s’en va. «Il va pas revenir ?» s’inquiète une petite fille alors que son père, imitant la foule, tente de rattraper la voiture en courant. Mais même en roulant au pas, la papamobile est déjà loin. «C’était rapide… De toute façon c’était surtout pour envoyer la vidéo aux grands-parents, souffle Eloïse, 21 ans, en tapotant sur son clavier. Mais je ne regrette pas, ça n’arrive qu’une fois dans une vie.»

Rosa et sa fille Sarah sont aux anges. «Regardez, j’ai encore les frissons !, s’enthousiasme la quinquagénaire venue de Nîmes, grosses croix dorées pendues aux oreilles. Je suis heureuse ! Il nous a regardées, c’est bon, il nous a bénies !» Le pape, lui, arrive déjà sur la pelouse du Vélodrome. Sur le Prado, on repositionne les barrières pour laisser les fidèles suivre la messe à venir sur les écrans géants. Un groupe de jeunes préfère rejoindre une terrasse voisine. L’un d’eux se marre : «Non mais quand même, on a vu la papamobile, steuplé !»

samedi 23 septembre 2023

 le monde du sport bouillonne dans les stades, et le monde mondain à Versailles 

Le discours du pape


Le dessin de Chaunu : la visite du pape à Marseille

Le dessinateur et caricaturiste Chaunu croque au quotidien l’actualité française et internationale pour Ouest-France. Aujourd’hui, le pape François en visite à Marseille, à l’occasion des Rencontres méditerranéennes.

La visite du saint-père à Marseille inspire Chaunu.
CHAUNU
Imag
Macron, justifie sa présence à la messe du pape
Charles III au château de Versailles

KING CHARLES

 le dîner d’État était aussi un défilé de savoirs faires nationaux. Arts de la table, ballet des serveurs, intermède musical, rien n’était laissé au hasard. « Il y avait quelque chose de très théâtral, tout était délicieux, reprend Yann Arthus-Bertrand. Le vin était un bordeaux de 2004, un Mouton Rothschild dont le roi avait lui-même fait le dessin il y a très longtemps. On ne peut pas faire plus ! »


Le prix du dîner 

vendredi 22 septembre 2023

C DANS L'AIR

"C dans l'air" vendredi 22 septembre 2023 : les invités reçus par Axel de Tarlé sur France 5


"C dans l'air" vendredi 22 septembre 2023 : les invités reçus par Axel de Tarlé sur France 5

Axel de Tarlé vous donne rendez-vous ce vendredi 22 septembre 2023 à 17:30 sur France 5 pour un nouveau numéro de “C dans l'air”. Voici le thème de l'émission et les invités qui seront reçus.

17:30 L'invité de "C dans l'air"

Axel de Tarlé reçoit chaque vendredi et samedi en direct une personnalité qui fait l'actualité. Hommes et femmes politiques, écrivains, philosophes, scientifiques ou l'économistes : 10 minutes de dialogue pour donner un éclairage en prise directe avec l'information du jour.

Ce vendredi 22 septembre 2023, Axel de Tarlé recevra : Alain Pirot, journaliste, réalisateur du ducmentaire "Demain la guerre" diffusé sur France 5 ce dimanche.

La Red team est chargée d’inventer les pires scénarios pour anticiper les coups de l’adversaire, pour ne pas rater une rupture stratégique. Ces scénarios auraient pu rester des fictions, mais certains sont plausibles.

“Demain la guerre” revient sur l’invasion russe sur le sol ukrainien qui a été considérable du point de vue militaire et de la façon dont on fait la guerre aujourd’hui. Cette guerre de haute intensité sur sol européen a rebattu toutes les cartes.

La course à la technologie a bel et bien commencé avec l’essor des drones, et deux nouvelles guerres sont alors plausibles. D’abord, un retour à la guerre navale qui, selon l’Amiral Bernard Rogel, n’est plus de la science-fiction. Pour lui, on est passé “d’une hypothèse lointaine à une hypothèse plus courte”. Enfin, la guerre de l’Espace qui est devenue le nouveau champ de bataille du 21ème siècle.

Alain Pirot est journaliste et réalisateur. Son documentaire “Demain la guerre” sera diffusé sur France 5 dimanche pour une soirée spéciale, suivie d’un débat.

17:45 "C dans l'air"

Axel de Tarlé décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.

Les experts invités :

Éric Albert, journaliste, correspondant du à Londres au Monde.

Florentin Collomp, journaliste spécialiste de l'Europe au Figaro.

Catherine Norris Trent, correspondante à Paris pour France 24.

Cahterine Marshall, professeure d’histoire et de civilisation britannique à l'Université Cergy Paris.

Le thème de l'émission : Charles III, les dessous d'une visite

C'est un accueil qui marque le réchauffement des relations diplomatiques entre la France et le Royaume-Uni. Alors qu'il entamait cette semaine sa première visite à Paris depuis son couronnement, le roi d'Angleterre Charles III, a été reçu mercredi soir au château de Versailles pour un fastueux dîner avec Emmanuel Macron. Un accueil chaleureux « comme hommage à notre passé, et comme gage d’avenir », a déclaré le président français. Après des années de brouille diplomatique liée au Brexit en 2020, il semblerait que la relation franco-britannique soit de nouveau au beau fixe. « Comme toujours, ce sont nos peuples qui sont le véritable moteur de notre relation. (…) Notre amitié et nos liens chaleureux se renforcent à chaque nouveau contact entre nous. », a de nouveau clamé le potentat britannique dans un discours au Sénat, devant 300 parlementaires français. Charles III en a profité pour proposer une nouvelle Entente cordiale sur le climat, un thème qui lui est cher et un acte forcément symbolique : la veille, le Premier ministre britannique, le conservateur Rishi Sunak, avait annoncé le report de plusieurs mesures phares en matière de politique climatique.

Il faut dire que le Royaume-Uni fait face à de multiples obstacles en cette rentrée. En pleine crise économique, voilà que plusieurs centaines d'écoles et hôpitaux publics menacent de s'effondrer ! La faute à un béton aéré utilisé durant toute la seconde moitié du XXe siècle dans le pays. Léger et doté de bonnes capacités isolantes, ce dernier peut en revanche s'effondrer sans avertissement. Fin août, le gouvernement avait envoyé un message à 156 écoles à travers le pays pour leur recommander de ne pas ouvrir leurs portes à la rentrée, et de privilégier l'enseignement à distance pour les élèves. Trois ans après le début de l'épidémie de Covid-19, voilà les jeunes britanniques de nouveaux cantonnés à leur domicile. L'état de délabrement de ces bâtiments a aussitôt relancé le débat sur le financement des services publics, le résultat "des années de coupes budgétaires", selon Jon Richards, le secrétaire général adjoint du syndicat britannique Unison. Le gouvernement est évidemment pointé du doigt.

En visite à Paris avec le roi, la très discrète reine Camilla, 75 ans, suit de loin les affaires du royaume. Celle qui n'a donné qu'une interview à la presse britannique au magazine Vogue en 2022 a notamment affiché une certaine complicité avec Brigitte Macron durant les trois jours de visite à Paris. Les deux femmes ont notamment lancé un prix littéraire franco-britannique à la Bibliothèque nationale, et visité jeudi un atelier Chanel, où la reine s’est essayée à un métier à tisser. Longtemps haïe par une partie du peuple britannique, à cause de sa relation secrète avec Charles aux dépens de Lady Diana, la reine Camilla semble avoir enfin trouvé sa place dans la vie politique anglaise.

La hache de guerre est-elle définitivement enterrée entre la France et le Royaume-Uni, trois ans après le Brexit ? Que peut espérer tirer Emmanuel Macron du réchauffement de cette relation diplomatique ? Le scandale des bâtiments publics britanniques peut-il relancer le débat sur les services publics ? Longtemps haïe par la population britannique, la reine Camilla est-elle en passe de reconquérir le cœur des anglais ?

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"C dans l'air" mardi 19 septembre 2023 : les invités reçus sur France 5 par Caroline Roux






"C dans l'air" mardi 19 septembre 2023 : les invités reçus sur France 5 par Caroline Roux

Caroline Roux vous donne rendez-vous sur France 5 ce mardi 19 septembre 2023 à 17:30 pour un nouveau numéro de “C dans l'air”. Voici le thème de l'émission et les invités qui seront reçus.


17:45 "C dans l'air"

Caroline Roux décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.

Les experts invités :

Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman.

Rachel Binhas, journaliste au service société de Marianne, spécialiste des questions d’immigration

Carl Meeus, rédacteur en chef du Figaro Magazine.

Brice Teinturier, directeur général délégué de l’institut de sondages Ipsos et enseignant à Sciences Po.

Le thème de l'émission : Lampedusa : Meloni appelle à l'aide, l'Europe se divise

Près de 11 000 hommes, femmes et enfants en provenance d’Afrique du Nord ont débarqué la semaine dernière sur la petite île italienne de Lampedusa au milieu de la mer Méditerranée, soit plus que l’ensemble de la population locale. Complètement dépassées, les autorités de l’île ont décrété l’état d’urgence locale mercredi dernier avant de constater depuis vendredi une baisse du nombre d’arrivées. Mais cet afflux soudain met les pouvoirs locaux ainsi que les ONG en grande difficulté. La présidente du Conseil des ministres italiens, la leader d’extrême droite Giorgia Meloni qui promettait un blocus maritime se retrouve démunie et la crise prend une dimension européenne.

Face à la situation, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen s’est rendue sur place dimanche pour appeler à la solidarité européenne et à l’accueil d’une partie des migrants. L’Allemagne qui dans un premier temps avait déclaré fermer ses portes a finalement décidé de continuer à accueillir les migrants et les réfugiés arrivant en Italie. La France, en revanche, a dit vouloir aider l’Italie sans accueillir personne. C’est la ligne qu’a défendu hier le ministre de l’Intérieur lors de sa rencontre avec son homologue à Rome. La France veut bien prêter main-forte à l’Italie pour lui permettre de tenir sa frontière maritime mais pas question de laisser les arrivants gagner l’Hexagone. Ils seront systématiquement remis aux autorités italiennes le temps d’examiner leur situation. Et pour faire face à un éventuel afflux, la préfecture des Alpes-Maritimes prévoit d'augmenter temporairement les capacités du local de police pour les étrangers en situation irrégulière interpellés, mais "dément catégoriquement tout projet de création d'un camp de migrants à Menton" alors que depuis plusieurs jours, droite et extrême droite multiplient les déclarations.

En première ligne sur le sujet, le Rassemblement national et Marine Le Pen, "candidate naturelle" de son camp pour 2027, elle l’a dit hier soir au journal de 20 heures de TF1 avant de réclamer "un moratoire total sur l'immigration" et surtout pas de solidarité européenne. "La solution, c'est de monter un mur juridique, pas physique", a estimé la présidente du groupe RN à l’Assemblée, inscrivant clairement la crise migratoire actuelle à l'agenda de la campagne pour les Européennes. C'est précisément ce qu'avait fait déjà la semaine dernière le président du RN, Jordan Bardella, tête de liste pour le scrutin européen de juin 2024. Mais également Marion Maréchal, tête de liste du parti d'Eric Zemmour Reconquête aux Européennes, soutien de la formation post-fasciste Fratelli d'Italia dont est issue Giorgia Meloni, qui s'est rendue dès jeudi dernier sur l'île.

De son côté, la Macronie raille les critiques émises par le RN et Reconquête !. "Sur l’immigration comme sur le reste, l’extrême droite est une supercherie. Vos amis Meloni et Salvini sont débordés à Lampedusa, incapables de gérer quoi que ce soit", a réagi sur X (ex-Twitter) Charles Sitzenstuhl, député Renaissance du Bas-Rhin. "Lampedusa n’est que le reflet de ce qui se passe quand l’extrême droite arrive au pouvoir. C’est ça la vérité. Pensée à tous ces migrants qui ont fui la misère parfois au péril de leur vie. La réponse à cela est européenne tant sur le régalien que sur l’humanisme dont nous devons tous faire preuve", a renchéri sa collègue des Yvelines, Nadia Hai. Interrogé sur ce dossier en marge de son déplacement à Semur-en-Auxois (Côte-d’Or), Emmanuel Macron a défendu un "devoir de solidarité européenne" avec l’Italie. Pour autant, le chef de l’État a estimé que la situation démontre l’inefficacité des solutions proposées par l’extrême droite : "les approches strictement nationalistes ont leurs limites". Une façon de critiquer à la fois les positons de Giorgia Meloni, comme celles du RN, de LR et de Reconquête ! dans l’hexagone.

Quelle est la situation à Lampedusa ? Pourquoi cet afflux de migrants, partis essentiellement dans des embarcations depuis les côtes tunisiennes ? Quel est le plan d’urgence européen pour aider l’Italie ? Cet été, l’Union européenne a signé un partenariat qui visait à soutenir financièrement la Tunisie en échange d’une meilleure régulation des flux migratoires. Alors que se passe-t-il en Tunisie ? Enfin quelle est la politique menée en Italie par Giorgia Meloni sur les questions d’immigration et de famille ?





"C dans l'air" lundi 18 septembre 2023 : les invités reçus sur France 5 par Caroline Roux

"C dans l'air" lundi 18 septembre 2023 : les invités reçus sur France 5 par Caroline Roux

Caroline Roux vous donne rendez-vous ce lundi 18 septembre 2023 à 17:30 sur France 5 pour un nouveau numéro de “C dans l'air”. Voici le thème de l'émission et les invités qui seront reçus.


17:45 "C dans l'air"

Caroline Roux décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.

Les experts invités :

Emmanuel Duteil, directeur de la rédaction de L’Usine Nouvelle.

Olivier Dauvers, journaliste, spécialiste de la grande distribution.

Nathalie Mauret, journaliste politique - Groupe de presse régionale Ebra.

Sophie Fay, journaliste au Monde, spécialiste des questions de transports.

Le thème de l'émission : Inflation : Borne dégaine la vente à perte

Alors que l’inflation continue d’impacter lourdement le budget des ménages et que les prix des carburants sont repartis à la hausse ces dernières semaines, le gouvernement cherche la parade. Après le plafonnement des prix de l’essence et le prix coûtant à la pompe, l’exécutif a décidé de sortir la carte de la vente à perte des carburants. Si le projet de loi examiné en octobre à l'Assemblée nationale est adopté, la mesure entrera en vigueur début décembre pour six mois a affirmé ce lundi le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire sur France 2, deux jours après l’annonce de la Première ministre. Mais que signifie vendre à perte ? Les effets d'une telle mesure auront-ils réellement un impact sur le prix des carburants ?

La revente à perte est interdite en France depuis 1963 pour protéger les professionnels les plus fragiles de toute menace de "dumping. Si cette autorisation est votée par les parlementaires, les distributeurs pourront vendre leur carburant à un prix inférieur à celui auquel ils l'ont acheté. Mais le feront-ils ? Est-ce réalisable ? Le gouvernement prédit une baisse de 47 centimes par litre. Mais c’est peu probable répondent les spécialistes qui estiment qu’une telle réduction coûterait trop aux enseignes. En revanche des remises de quelques centimes seraient, d’après eux, possibles pour accroître la concurrence entre les distributeurs. Mardi ces derniers ont rendez-vous à Bercy pour évoquer les détails de son application.

Autre mesure annoncée par la Première ministre : l’interdiction à partir du 1er novembre de la "shrinkflation", ce procédé qui consiste pour les industriels à réduire la quantité vendue dans un emballage sans pour autant réduire le prix, voire en l’augmentant. Enfin plus exactement "dès novembre, tous les produits concernés par des changements de quantité devront le signaler sur les étiquettes pour ne plus tromper le consommateur", a expliqué samedi Élisabeth Borne. Cette décision fait à la suite de nombreuses plaintes de consommateurs, de vives critiques de la part des distributeurs et une inquiétude croissante concernant le pouvoir d’achat des ménages, en baisse constante. Depuis quelques jours, les enseignes Carrefour et Intermarché se charge d’ailleurs déjà d'indiquer par des affichettes que certaines marques ont pratiqué la shrinkflation. Résultat : sur 20.000 références chez Carrefour, la semaine dernière, 26 produits concernés par la shrinkflation ont été recencés. Soit 0,1% de l'offre. Pas de quoi faire baisser massivement les prix, en somme.

Or la question des prix et du pouvoir d’achat est bien en cette rentrée la priorité des Français, obligés de revoir leurs budgets et de se serrer la ceinture. Selon une étude de l'Insee, la classe moyenne subit de plein fouet la hausse des prix. Notamment les salariés qui touchent moins de 2.000 euros, et qui sont désormais étranglés par les dépenses contraintes et l'inflation qui continue de grimper. "Un sentiment de déclassement se crée. La baisse de la consommation de 11 % depuis la fin 2021 est un retournement inédit depuis l'après-guerre. Nous sommes à un tournant", a indiqué au Parisien Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). 34 % des Français assurent que "leurs revenus leur permettent juste de boucler leur budget", selon une étude Ipsos pour le Secours populaire. Par ailleurs, les Français qui basculent dans la pauvreté et ont recours à l'aide des associations sont de plus en plus nombreux.

Une situation qui pèse sur la popularité d’Emmanuel Macron et d’Élisabeth Borne, selon les dernières enquêtes. Les cadres de la Nupes, comme Jean-Luc Mélenchon, n’en tirent pas profit. Marine Le Pen et le RN, en revanche, progressent et visent désormais particulièrement les classes moyennes, clés de la conquête du pouvoir.

"C dans l'air" samedi 16 septembre 2023 : les invités reçus par Axel de Tarlé sur France 5

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"C dans l'air" samedi 16 septembre 2023 : les invités reçus par Axel de Tarlé sur France 5

Ce samedi 16 septembre 2023 à partir de 17:45 sur France 5, Axel de Tarlé présentera un nouveau numéro de "C dans l'air". Voici les invités qui seront reçus aujourd'hui dans l'émission.

Axel de Tarlé décryptera l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.






Les invités / experts :

Florentin Collomp, journaliste au Figaro, spécialiste des questions européennes.

Hélène Miard-Delacroix, historienne, spécialiste de l’Allemagne contemporaine.

Jade Drandin de L’eprevier, correspondante à Bruxelles pour l’Opinion.

Marion Van Renterghem, grand reporter et chroniqueuse à L’Express, auteure du livre « Le piège de Nord stream ».

Le thème de l'émission : Inflation, croissance, énergie... La France plus forte que l'Allemagne ?

C'est devenu la nouvelle rengaine du gouvernement français. Souligner les difficultés de ses voisins européens pour mieux valoriser ses réussites.

Les Allemands appellent ça "Schadenfreude". En déplacement outre-Rhin à l'occasion des Rencontres franco-allemandes d’Evian le 7 septembre, le ministre de l'Économie français Bruno Le Maire s'est félicité de la santé de l'économie française, ce qui n'a pas manqué d'agacer quelques patrons allemands, qui s'inquiètent du déclin de la leur. Même Emmanuel Macron s'est fendu d'une petite pique devant ses ministres le 6 septembre dernier : "Vous êtes des ministres chanceux, dans un pays qui n’est ni en récession ni en cure d’austérité."

Il faut dire que l'économie allemande inquiète, fragilisée par sa dépendance au gaz russe et au marché chinois. Son PIB a diminué de 0,3 % entre janvier et mars, après une première baisse 0,5 % au dernier semestre 2022. En récession depuis le début de l'année, l'Allemagne peine aussi à endiguer l'inflation qui atteint 6%. "L'industrie allemande était très dépendante des importations d'énergie russe, en particulier de gaz. […] Il fallait le remplacer à des prix plus élevés. C'est pourquoi les prix de l'énergie sont plus élevés", s'est justifié le ministre allemand de l'économie, Robert Habeck. À ces difficultés s'ajoutent des tensions de plus en plus récurrentes dans la coalition d'Olaf Scholz, entre les Libéraux du FDP, tenants de la rigueur budgétaire, les écologistes et les sociaux-démocrates du chancelier. L'un des responsables du FDP accuse les deux autres partis "une addiction à la dépense publique".

Pourtant, le délabrement des services publics allemands n'est plus un secret, à commencer par les écoles. Au printemps dernier, le grand hebdomadaire allemand Der Spiegel faisait sa une sur le délabrement des établissements scolaires : "L’état des écoles est révélateur du désintérêt de la classe politique pour l’éducation : bâtiments vétustes, classes surchargées, enseignants non remplacés. Et le suivi des professeurs est quasi inexistant : tandis que certains se la coulent douce, d’autres croulent sous le travail". Sans parler du système ferroviaire : en 2022, seuls 65,2 % des trains de la Deutsche Bahn (DB), la principale compagnie ferroviaire, sont arrivés à l’heure. Le résultat de deux décennies de désinvestissement dans les infrastructures ferroviaires du pays. Pour le gouvernement, qui souhaite remédier au problème, le défi réside en sa capacité à rénover le réseau tout en maintenant le trafic à son niveau actuel.

Du côté du Royaume-Uni, le gouvernement évite la récession mais fait face à une économie au ralenti, avec une quatorzième hausse des taux d’intérêt d’affilée décidée par la banque d'Angleterre en août. Une stratégie qui peine à endiguer la hausse des prix de 6,8% enregistrée en juillet. Le gouvernement vise une diminution de cette inflation à 3% d'ici l'année prochaine. Comme ses voisins européens, le Royaume-Uni est durement impacté par la flambée des coûts de l'énergie, notamment le gaz qui produit 40% de l'électricité britannique. Si le pays connaît un faible taux de chômage (4%), les employeurs peinent à recruter et ont dû affronter de nombreuses grèves de salariés ces derniers mois. Conjuguée à l'effritement des échanges commerciaux depuis le Brexit, l'inflation continue de plomber l'économie britannique. De quoi mettre en péril le gouvernement du conservateur Rishi Sunak à quelques mois des prochaines élections générales ?

Pourquoi l'économie française se porte-elle mieux que sa voisine allemande ? L'Allemagne doit-elle rouvrir le débat sur la rigueur budgétaire pour relancer son économie ? Comment les services publics allemands sont-ils devenus aussi fragiles ? Au Royaume-Uni le gouvernement va-t-il faire les frais de la stagnation économique ?




P.S.

Victime d'une chute en faisant son  jogging  le 4 septembre le chancelier allemand est apparu avec un cache-oeil. ..

Le chancelier a donc été parodié par les internautes qui l'ont comparé à un pirate, Buck du dessin animé L'âge de glace 3 ou encore, Nick Furry un des super-héros des films Avengers.





jeudi 21 septembre 2023

"C dans l'air"

 

"C dans l'air" jeudi 21 septembre 2023 : les invités reçus par Caroline Roux sur France 5



17:45 "C dans l'air"

Caroline Roux décryptera en direct l'actualité en compagnie de quatre experts. En fin d'émission, ils répondent aux questions des téléspectateurs.

Les experts invités : Essence : le coup de pompe de Borne !

Thomas Porcher, économiste, membre des "économistes atterés".

Gaëlle Macke, directrice déléguée de la rédaction de Challenges.

Soazig Quéméner, rédactrice en chef de La Tribune dimanche.

Sharon Wajsbrot, jurnaliste spécialiste des énergies Les Echos.

Le thème de l'émission : Vente à perte : Total dit non !

C’est un refus très clair de la proposition gouvernementale. Tout comme les dirigeants de Carrefour, Leclerc et Intermarché, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné refuse de vendre à perte ses carburants et "ne descendra pas plus bas" que le prix actuel de 1,99 euro par litre fixé actuellement dans les stations-service de son groupe en France. "Vous vendez souvent à perte, vous, des produits ?", a-t-il demandé au journaliste qui l’interrogeait. "Un peu de bon sens, voilà, merci", a-t-il conclu mardi, mettant à terre la dernière idée de l’exécutif pour lutter contre l’inflation.

Samedi, la Première ministre Elisabeth Borne avait levé un vieux tabou en annonçant que les carburants pourraient être vendus à perte. Cette mesure, interdite depuis 1963 en France, doit faire l’objet d’un projet de loi, pour une entrée en vigueur prévue début décembre pour une durée de six mois. Mais la plupart des acteurs de la grande distribution ont déjà fait part de leur opposition unanime. Confronté à une impasse, que va faire l’exécutif ?

Le gouvernement entend maintenir le projet d'autoriser les distributeurs de carburant à vendre à perte. "Ce que l'on veut c'est permettre à ceux qui peuvent le faire de le faire, opérations coup de poing, plafonnement, et pour ceux qui veulent, vente à perte" a expliqué mercredi le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave. Un fonds, d'un montant encore à l'étude, serait par ailleurs déboursé par l'Etat pour venir en aide aux petits distributeurs qui seraient très affectés par une concurrence qui vendrait à perte. Interrogé sur une reconduction en 2024 de la taxe sur les superprofits des pétroliers, le ministre a répondu que "tout est sur la table.
De son côté, le groupe pétrolier Total, qui gère le tiers des stations-service en France, avait annoncé la semaine dernière qu’il prolongerait l’an prochain le plafonnement à 1,99 euro par litre du prix de l’essence et du gazole dans ses 3 400 stations, "tant que les prix resteront élevés". Et n’entend pas faire plus. Le patron du groupe, qui n’aime pas qu’on lui dicte ce qu’il doit faire, d'autant plus quand cela vient des politiques, a une fois encore été très clair. Patrick Pouyanné a toujours tenu à garder une forme de distance avec l’Etat. Pendant la crise du Covid-19, TotalEnergies n’a pas touché d’aide publique. Toujours lors de la pandémie, le groupe a continué à distribuer des dividendes, alors que Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, appelait à la modération. Ainsi l’année dernière, alors que son groupe a fait des bénéfices records, le dirigeant ne s’est pas privé de verser 2,6 milliards d’euros à ses actionnaires en septembre dernier ou même à d’augmenter son salaire de 50 %. Et c’est seulement après 20 jours de grève dans les raffineries et la pression de l’exécutif, qu’il a commencé à négocier avec ses salariés. Par ailleurs si au début de la guerre en Ukraine, le patron de Bercy a jugé qu’il y avait un problème de principe à ce qu’un groupe français reste en Russie. Plus de dix-huit après, TotalEnergies y est toujours présent, contrairement à ses concurrents comme Shell ou BP, qui ont quitté le pays.

Alors le groupe Total, un Etat dans l’Etat ? Quelles cartes l’exécutif peut-il jouer pour éviter que les prix à la pompe ne s’envolent ? Face à la hausse des marges du secteur pétrolier, le gouvernement va-t-il piocher à nouveau dans les "superprofits" pétroliers en 2024 ?