mercredi 14 mars 2018

LE SAVANT QUI DÉFIAIT LES ETOILES...

Alors que disparaît 

- et pour où ? - 

Stephen Hawking

le savant qui défiait les étoiles

 une tempête solaire invisible frappe la Terre... Stupéfiant !


ACTUALITÉ
Ce mercredi et ce jeudi, un orage magnétique touche notre planète. Ce cataclysme naturel, inconnu du grand public, peut parfois avoir des conséquences désastreuses.
Une tempête solaire est une sorte de « vent » provoqué par une activité solaire intense qui, en atteignant la Terre, peut modifier son magnétisme. Conséquence, le phénomène peut perturber les sources d’alimentation électriques et nos satellites, jusqu’à les éteindre complètement !
La tempête qui frappe notre planète ce mercredi 14 et jeudi 15 mars n’ira pas jusqu’à là. Formée par une éruption solaire (explosion dans l’atmosphère de l’étoile) la semaine dernière, elle a été classée tempête géomagnétique de magnitude G1, c’est-à-dire à impact mineur.
Aurores boréales
« Le soleil est en vérité très peu actif en ce moment, explique Pierdavide Coïsson, physicien adjoint à l’observatoire magnétique national de France. La petite tempête qui arrive va provoquer des perturbations du champ magnétique vraiment mineures, peut-être de faibles fluctuations pour les réseaux électriques ou pour les activités des satellites. »
En somme, aucune coupure de courant de grande envergure n’est à prévoir. Pour cette fois-ci. La conséquence la plus notable du phénomène de cette semaine est qu’il générera des aurores boréales. Ces rideaux de lumière dans le ciel sont en effet créés lorsque les particules chargées de vent solaire entrent en contact avec la haute atmosphère terrestre.
Cette semaine, les aurores polaires pourraient ainsi être visibles à partir de l’Écosse, du Canada jusqu’au nord des États-Unis et même en Australie.
(Photo : Pixinos)
Les plus violentes tempêtes magnétiques
En France, il faudra attendre une tempête de type G5 (la plus extrême de toutes) pour que les aurores soient visibles dans notre ciel. Mais un orage géomagnétique de ce genre pourrait avoir des conséquences graves pour les technologies d’aujourd’hui, qui, selon les estimations, peuvent s’élever à plusieurs milliards de dollars…
Le seul phénomène d’une telle intensité jamais enregistré date de 1859, et est nommé « l’Événement de Carrington ». À l’époque, l’ensemble des services télégraphiques du monde ont cessé de fonctionner. De nombreux cas de télégraphistes victimes de violentes décharges électriques sont rapportés et certaines stations prennent même feu à cause des courants électriques très intenses dans le sol. Les aurores boréales étaient visibles jusqu’à l’équateur !
Plus récemment, en mars 1989, une importante éruption solaire a provoqué l’écroulement total du réseau électrique du Québec pendant 9 heures. « Si une gigantesque tempête magnétique arrivait aujourd’hui, on ne sait pas encore tout ce qui pourrait dysfonctionner » reconnaît le physicien.
Elles arrivent sans crier garde…
Il est difficile de prévoir l’activité du soleil sur le long terme, comme l’explique Coïsson. « Nous n’avons que quelques sondes entre le Soleil et notre planète. On ne peut observer l’arrivée de tempêtes solaires vers la Terre que quelques heures avant que celles-ci ne nous frappent. » Mieux vaut donc prévoir le pire, avant qu’il ne soit trop tard.

lundi 12 mars 2018



Vous avez peut-être regardé sur France 2, l'ascension de l'Everest qui ne va pas se passer comme prévu pour Jack Gyllenhaal, Jason Clarke et Josh Brolin. Sorti en 2015, le film de Baltasar Kormákur est inspiré d'une histoire vraie, mais saviez-vous que                     L’Everest n’est pas le plus haut sommet du monde...



ACTUALITÉ
L’Everest n’est pas la plus haute montagne du monde… Tout dépend à partir d’où son altitude est mesurée… Et aussi par qui elle est mesurée. Mine de rien, la hauteur des montagnes, c’est tout un enjeu diplomatique.

Vous pensiez que l’Everest était la montagne la plus haute du monde ? Vous avez tout faux : le Mont Chimborazo, en Équateur, le dépasse très largement. En fait, tout dépend du point de vue où l’on se place...
Si on part du niveau de la mer, l’Everest devance largement le Chimborazo : 8 848 mètres pour le premier, 6 263 mètres pour le deuxième. Mais si on se réfère au centre de la Terre, le Chimborazo dépasse l’Everest de… 1 811 mètres !
Le Chimborazo, en Équateur. (Photo : David Torres Costales/Wikipédia)
Mais d’où vient cette différence ? « La Terre n’est pas parfaitement sphérique, explique Christophe Basile, chercheur à l’Institut des Sciences de la Terre à Grenoble. En raison de la force centrifuge, elle est un peu aplatie aux pôles et potelée à l’équateur. »
En conséquence, à l’endroit où est situé le Chimborazo, la distance entre la surface et le centre de la planète est environ 21 km plus long qu’aux pôles. Son sommet est à 6 384,416 kilomètres du centre de la planète, quand celui de l’Everest, beaucoup plus au nord, n’est distant que de 6 382,605 kilomètres, soit 1 811 mètres de différence environ.
« On peut aussi s’amuser à considérer la hauteur depuis le plancher océanique, s’amuse Christophe Basile. Dans ce cas c’est le Mauna Kea, un volcan de Hawaï, qui remporte la palme à 10 210 mètres de hauteur. »
La bataille diplomatique de l’Everest
Si le Chimborazo est la montagne la plus « haute », l’Everest est toujours champion lorsqu’on parle d’altitude, mesurée, elle, depuis le niveau de la mer. Sauf que même ici, la taille de l’Everest est sujette à polémique.
L’altitude officielle, de 8 848 mètres, provient d’une étude indienne datant de 1954. Une mesure remise en cause à maintes reprises depuis par différentes équipes de recherche. Les Italiens ont par exemple révisé son altitude à 8 845,9 mètres en 1992 et des Américains l’ont « grandi » à 8 849,9 mètres.
Le Mauna Kea. (Photo : Pixabay)
À la suite du puissant séisme de 2015, certains géologues ont également affirmé que le sommet avait perdu trois centimètres. De quoi énerver passablement le Népal, où est situé le sommet, bien décidé à défendre « sa » montagne. Les Népalais sont persuadés que la Chine, en particulier, cherche à imposer un nouveau standard.
« Que diriez-vous si un pays étranger décidait de rapetisser vos montagnes sans vous demander votre avis ? », s’agace Buddhi Narayan Shrestha, l’ex-directeur du département d’études géologiques du pays, dans le New York Times. Le gouvernement prépare donc sa propre mission officielle avec une armée de sherpas équipés de GPS.
Une altitude très variable
Une guéguerre diplomatique qui n’a guère de sens, pour Christophe Basile. « Toutes les altitudes qui servent de référence sont des conventions, explique-t-il. La hauteur du Mont Blanc, par exemple, change de plusieurs mètres en fonction de la saison à cause de l’enneigement. »
Le niveau de la mer servant de repère est lui-même très variable selon les vagues et les marées. En France, par exemple, c’est le marégraphe du Port de Marseille qui sert de point de repère. Le « point zéro » est défini par la moyenne du niveau de la mer à cet endroit entre 1885 et 1897. Chaque pays définit ainsi son « point zéro », généralement accepté par la communauté internationale.
En attendant, vous pourrez toujours vous vanter d’avoir gravi la montagne la plus haute du monde en escaladant le Chimborazo. Bonne nouvelle : l’ascension est beaucoup moins difficile que celle de l’Everest.



Mais revenons au film 
Du haut de ses 8 848 mètres, l'Everest, montagne située dans la chaîne de l'Himalaya, à la frontière entre le Népal et la Chine, est un vrai challenge pour les alpinistes avides de sensations fortes. En 1996, Jon Krakauer en a fait les frais. A cette époque, le texan travaille comme journaliste pour le magazine d'aventure Outside. Au mois de mai, il est envoyé en reportage au coeur d'une expédition "commerciale" sur les pentes de l'Everest, menée par les guides Rob Hall, expert de la montagne (qui avait déjà gravi trois sommets de l'Himalaya en deux mois en 1994 : l'Everest, le K2 et le Lhots) et Andy Harris. Le tourisme des hauts sommets bat alors son plein et un autre guide, Scott Fischer, motivé par l'appât du gain, emmène lui aussi une cordée de clients.

Sauf que l'ascension de ce 10 mai 1996 va tourner à la catastrophe. Comment ? A cause d'une forte tempête qui va coûter la vie à huit grimpeurs, parmi lesquels Rob Hall, Andy Harris et Scott Fischer. Jon Krakauer, lui, a survécu. En 1997, il a publié le livre Tragédie de l'Everest, dans lequel il revient sur son expérience. C'est ce livre qui a servi de matière première à Everest de Baltasar Kormákur, sorti dans les salles en 2015, avec Jake GyllenhaalJason Clarke et Josh Brolin. A noter que pour plus de réalisme, l'alpiniste Guy Cotter (joué par Sam Worthington), coordinateur des secours au moment de la tragédie, a officié en tant que consultant sur le long-métrage.

samedi 10 mars 2018

AU PAYS MAYA


Reste-t-il des cités disparues à découvrir ?


ACTUALITÉ
Une douzaine de cités mayas ont été mises au jour il y a quelques semaines dans la jungle guatémaltèque. Une découverte exceptionnelle… et de plus en plus rare ? À l’heure où l’homme connaît de mieux en mieux la planète, reste-t-il encore vraiment des territoires inexplorés ?

La découverte a fait grand bruit. Les ruines de 60 000 maisons, palaces, chaussées, et même pyramides, ont été identifiées dans la jungle guatémaltèque. Et ce, grâce au LiDAR, une technologie de détection par ondes lumineuses, qui, via des drones, a pénétré l’épais feuillage.
C’est une découverte rare, mais pas unique. Dans le domaine, les archéologues communiquent régulièrement autour de ruines exhumées pour la première fois au grand jour, ou redécouvertes (on connaissait déjà leur existence, mais elles font l’objet de nouvelles fouilles).

Les images produites par la technologie LiDAR. (Photo : capture d’écran YouTube / National Geographic)

L’an dernier, Qalatga Darband, une cité possiblement fondée par Alexandre Le Grand au Kurdistan, a eu les honneurs de la presse. Au Cambodge, en 2013, c’est Mahendraparvata qui est réapparue sur le devant de la scène. Néanmoins, reste-t-il vraiment de possibilités de découvertes sur la planète ?
Entre sites et cités
Il faut déjà savoir de quoi on parle, répond Éric Taladoire, spécialiste des Amériques et notamment des Mayas à l’Université de Paris I. « Pour les archéologues, un site peut être un atelier de taille, un fond de cabane, un hameau, de l’art rupestre, etc. jusqu’à une cité. Pour ce qui est des sites de petite à moyenne taille, il s’en découvre tous les jours ou presque, qu’il s’agisse de l’Amérique, de la France ou d’ailleurs. Pour vous donner une idée, lors de notre arrivée dans la vallée d’Ocosingo au Chiapas, on y connaissait environ 40 sites. Au terme de deux ans de recherches, on en avait enregistré 140 ! »
Concernant les sites plus imposants, l’archéologue estime qu’il reste des cités perdues à explorer, donnant l’exemple du Slovène Ivan Sprajc qui en a découvert une de taille moyenne à Chactun, au Mexique récemment.

Le site de Chactun, dans l’État de Campeche, au Mexique. (Photo : AFP / INAH)

Des nouvelles technologies qui aident
On peut être optimiste pour de futures découvertes car les avancées de la technologie aident à exhumer de nouveaux sites. « Le LiDAR et les prises de vue satellites sont de très bons outils pour identifier des sites et surtout comprendre leur emprise, indique Denis Genequand, au Laboratoire Archéologie et Peuplement de l’Afrique (APA) de l’Université de Genève. Ils permettent de voir ce que l’on ne peut pas observer en étant au sol, ou quand les sites sont enfouis dans la forêt. »
L’Afrique, nouveau réservoir ?
L’Afrique dispose selon lui d’un formidable potentiel de découvertes : « L’Afrique subsaharienne reste finalement assez peu explorée car assez difficile d’approche. Il n’y a pas eu de tradition écrite, donc de nombreux sites ne sont pas connus. On en découvre régulièrement, on va continuer à en exhumer dans les vingt à trente prochaines années. » Mais attention : il ne faut pas s’attendre à de nouvelles pyramides ou un Machu Picchu africain : sur la majeure partie du continent, on ne construisait pas en pierre, mais en matières périssables, c’est-à-dire des végétaux. « Les découvertes seront forcément moins spectaculaires pour le grand public, mais toutes aussi intéressantes. »
N’oublions pas la mer
Un vaste espace reste aussi largement inexploré et pourrait receler quelques trésors : les fonds marins. « Avec la montée des eaux de 100 à 130 mètres, de nombreux lieux où vivaient les hommes ont été engloutis, rappelle le géohistorien Christian Grataloup, professeur émérite à l’université Paris Diderot. L’Angleterre était liée à l’Europe, le Japon à la Chine. Il y a des vestiges de l’activité des hommes, mais on n’y trouvera certainement pas une ville comme on l’entend : à l’époque, nos ancêtres n’étaient pas sédentarisés. » 
Les villes sous l’eau, ça arrive tout de même : en 2001, une ancienne cité égyptienne, Héracléion, avait été retrouvée à sept kilomètres des côtes. Moralité : si voir surgir des Machu Picchu à tous les coins de rues est peu probable, les explorateurs de notre passé ne manquent a priori pas d’occupations pour l’avenir.

En 2001, l’archéologue Franck Goddio avait découvert l’ancienne cité engloutie d’Héraclélion, au large d’Alexandrie, en Égypte. (Photo : Aladin Abdel Naby / archives Reuters)

La pollution dissout peu à peu les temples mayas


ACTUALITÉ
Un rapport alarmant publié par des chercheurs mexicains montre qu’à cause de la pluie acide, due à la pollution humaine, certaines inscriptions mayas datant de 4 000 ans pourraient disparaître des pyramides d’ici un siècle.
Des experts mexicains sont unanimes dans leur rapport, publié en février 2018. Les magnifiques pyramides construites par les Mayas il y a plus de 4 000 ans, se font doucement grignoter par la pollution. Les premiers édifices concernés sont ceux du célèbre site de Chichén Itzá, dans la péninsule du Yucatán, au Mexique.
Selon le Dr Pablo Sanchez, un biologiste du Centre d’études de l’atmosphère à l’Université Nationale Autonome du Mexique, « dans 100 ans, nous pourrions perdre toutes les inscriptions sur les murs et les piliers ».
Fragilité des blocs de calcaire
Si ces temples sont si fragiles, c’est parce que les Mayas les ont bâtis à partir de blocs de calcaire. Cette roche contient du bicarbonate de calcium, un élément chimique qui se dissout rapidement dans les pluies acides.
Or ces pluies se produisent lorsque la pollution engendrée par l’homme, essentiellement composée d’oxyde de soufre et d’azote, se mélange aux nuages de pluie. Le pH de l’eau diminue alors à moins de 5,6, ce qui correspond à un niveau d’acidité déjà avancé.
Les experts ont révélé que les pluies acides détruisent lentement les temples antiques du Mexique. Sur cette photo : la grande pyramide du site de Chichén Itzá dans la péninsule du Yucatán (Photo : Corinne Bourbeillon / Ouest France)
Les frises et gravures dans la roche calcaire s’effacent peu à peu avec les pluies acides. Les experts prédisent leur disparition d’ici un siècle. (Photo : Corinne Bourbeillon / Ouest France)
La pollution proviendrait d’autres pays
Les scientifiques ont également constaté que la pollution responsable de ces pluies acides ne provient pas forcément du Mexique. « La pollution peut parcourir des milliers de kilomètres avant d’affecter la pluie, de sorte que son origine ne peut pas être réellement tracée. »
En revanche, le Mexique a accueilli plus de 11,4 millions de touristes en 2017 et les temples mayas sont l’une des attractions préférées des voyageurs. Même si la pollution peut provenir d’autres pays, la capitale Mexico a été répertoriée comme l’une des viles les plus polluées du monde, au début des années 1990.
Les chercheurs étudient toujours des solutions pour protéger au mieux les temples de l’érosion, mais la tâche est difficile, car ils ne peuvent recouvrir le calcaire d’un film protecteur. « Le problème, c’est que le calcaire doit respirer, absorber l’humidité et l’eau. Si vous le recouvrez d’une couche de protection étanche, cela provoque une accélération de l’érosion », explique le Dr Sanchez.
D’autres sites menacés par la pollution
Le Taj Mahal, en Inde, était blanc lors de sa construction en 1631. La pollution l’a rendu jaune (Photo : Gautier Demouveaux)
Le Dr Pablo Sanchez a également révélé que des grottes inondées, dans la péninsule du Yucatán au Mexique, sont menacées par la pollution. Il s’agit des cénotes, ce vaste réseau de puits naturels et de galeries remplies d’eau douce cristalline, datant de plus de 12 000 ans, formés par l’érosion et l’effondrement du sol. Mais les cénotes sont également devenus des lieux touristiques très populaires, pour la baignade et la plongée sous-marine, ce qui menace cet environnement très fragile, où les scientifiques continuent de découvrir des traces anciennes de la vie sur Terre.
Le célèbre Taj Mahal en Inde est lui aussi confronté à des menaces similaires de pluies acides. La pollution de l’air jaunit sa façade blanche et abîme les détails.