Comment des piranhas ont-ils pu arriver dans un lac britannique ?
ACTUALITÉ
Plusieurs promeneurs ont retrouvé de curieux poissons morts dans un lac en Angleterre, ces derniers jours. Il s’agirait de piranhas, ces poissons carnivores qui vivent habituellement dans les eaux douces d’Amérique du Sud et qui peuvent s’attaquer au bétail et aux hommes. Mais comment sont-ils arrivés là ?
C’est un petit plan d’eau comme il en existe des millions d’autres. Le lac Martinwells de Doncaster, en Angleterre, fait pourtant le tour des médias britanniques, ces derniers jours : des piranhas y auraient été trouvés.
Certaines espèces de ces poissons aux dents tranchantes, qui vivent dans les lacs et les cours d’eau d’Amérique du Sud, peuvent s’en prendre au bétail et aux humains. Les attaques peuvent être graves. En 2013, soixante personnes avaient été blessées par des piranhas sur une plage bordant le fleuve Parana, en Argentine. Une enfant avait été amputée d’un doigt, rapportait alors l’Agence France Presse.
La possible présence de tels poissons dans un lac britannique, sur le territoire d’une ville de 300 000 habitants, a donc logiquement inquiété.
« Quand nous avons regardé les dents, nous avons compris qu’il s’agissait d’un piranha »
Tout commence ce lundi 15 avril, dans l’après-midi. Lisa Holmes et Davey White se promènent sur les rives du lac quand ce dernier repère un poisson mort flottant à la surface de l’eau. Passionné de pêche, Davey White parvient à le sortir de l’eau, et tente de l’identifier.
« Au départ, il ne savait pas vraiment à quelle espèce ce poisson appartenait, explique Lisa Holmes au journal local Doncaster Free Press, qui raconte l’histoire dès le lendemain, mardi. Et puis nous avons commencé à l’observer de plus près. Quand nous avons regardé les dents, nous avons compris qu’il s’agissait d’un piranha.»
Ils rentrent ensuite chez eux, et effectuent une recherche en ligne qui confirme leurs craintes.
« Difficile d’attraper du poisson dans le lac »
Mais ce n’est pas tout. Le mercredi, le Doncaster Free Press publie un autre article, sur le même sujet. C’est un nouveau témoignage d’une autre personne, racontant qu’elle aussi a retrouvé un piranha dans le même lac. Toni Hooper explique avoir trouvé un tel poisson, également lors d’une promenade en famille, le dimanche.
Sur les photos qu’elle a transmises au journal local, on voit le piranha sur la terre ferme, mort.
Des animaux domestiques relâchés ?
Les poissons « ont été récupérés par l’Agence environnementale, qui va les tester » afin de déterminer s’il s’agit bien de piranhas, explique Gill Gillies, directrice adjointe du service Environnement de la municipalité de Doncaster, au quotidien britannique The Guardian.
« Nous supposons qu’il s’agit d’animaux domestiques qui ont été relâchés dans le lac, ce que nous déconseillons formellement de faire », ajoute-t-elle.
Comme les piranhas vivent dans les eaux tempérées d’Amérique du Sud, « il est très improbable que ces poissons aient un jour été vivants dans le lac », dit-elle encore, cette fois au micro de la BBC, la radiotélévision britannique.
Un porte-parole de l’Agence environnementale britannique, lui aussi interrogé par la BBC, va dans le même sens : « Ces poissons ne survivent et ne se nourrissent pas facilement quand les températures ne dépassent pas les 10 °C, et les hivers froids du Nord les tuent facilement.»
Selon le Guardian, les températures du lac Martinwells sont « glaciales », à cette période de l’année.
Magellan voulait être le premier à faire le tour du monde. Cela lui a coûté la vie. Mais son équipage a accompli ce rêve du grand navigateur, qui est considéré comme l’Albert Einstein des explorateurs… 500 ans après, il inspire et fascine toujours.
Admiré pour son courage et sa détermination, le navigateur portugais Fernand de Magellan continue d’inspirer les explorateurs du cosmos et des océans qui, 500 ans après la première circumnavigation planétaire, y voient un symbole de la quête du savoir.
« Magellan est toujours une inspiration 500 ans après, car c’est un pionnier d’une époque où les navigateurs, qui partaient dans le vide, avaient une grosse tendance à ne pas revenir », estime le Français Fabien Cousteau, cinéaste et explorateur océanique, comme son grand-père Jacques-Yves Cousteau.
Le Portugais n’a de fait jamais achevé le tour du monde entamé le 10 août 1519 par sa flotte de cinq navires et 237 hommes, partie du port de Séville, dans le sud de l’Espagne. Il est mort dans une bataille contre les habitants d’une île située aujourd’hui aux Philippines et c’est l’Espagnol Juan Sebastián Elcano qui a bouclé ce périple de trois ans, en compagnie d’une vingtaine de survivants à bord du Victoria, le seul bateau à avoir rejoint le point de départ.
« Magellan a payé le prix maximum, mais son équipe a quand même fait le tour et il a marqué un point dans l’histoire qui a changé le monde », a souligné Fabien Cousteau en marge d’une conférence organisée début juillet à Lisbonne par la société américaine The Explorers Club.
« Cela reste aujourd’hui encore un des plus grands exploits de l’histoire de la navigation », assure l’historien américain Laurence Bergreen, auteur d’une biographie de Magellan, premier navigateur à avoir traversé l’océan Pacifique qu’il a d’ailleurs nommé ainsi.
« Un moment dans l’histoire qui a transformé l’humanité »
Ce voyage « marque un moment dans l’histoire qui a transformé l’humanité, qui a pour la première fois embrassé la planète entière », selon l’Américain Alan Stern, ingénieur à la Nasa et directeur scientifique de la mission New Horizons, une sonde ayant récemment survolé l’objet céleste le plus éloigné de la Terre.
« Je dirais même que le voyage de Magellan représente le premier événement planétaire, de la même façon que Youri Gagarine a signé le premier événement extra-planétaire », a-t-il ajouté en référence à l’astronaute russe qui a été le premier à voyager dans l’espace en 1961.
Magellan a marqué la géographie en découvrant un passage entre l’océan Atlantique et l’océan Pacifique, le détroit qui porte son nom à l’extrémité sud du continent américain. Il a marqué l’astronomie en découvrant deux galaxies visibles à l’œil nu depuis l’hémisphère sud, les « nuages de Magellan ». Un télescope géant qui doit voir le jour au Chili portera d’ailleurs son nom.
Laurence Bergreen, qui a été invité par la Nasa à baptiser certaines parties de la surface de planète Mars, a suggéré des noms attribués par Magellan aux caps ou aux baies de Patagonie.
« L’Albert Einstein des explorateurs »
D’après Laurence Bergreen, à la Nasa, le navigateur portugais est considéré « comme une sorte d’Albert Einstein des explorateurs ».
« Nous sommes nombreux au sein du programme spatial à connaître Magellan et d’autres explorateurs, comme ceux qui ont conquis les pôles », confirme l’ancien astronaute de la Nasa Dafydd Williams, qui a participé à deux missions dans l’espace. C’est que « pour préparer des missions à longue durée, on nous apprend que les leçons de l’avenir sont écrites dans le passé »,explique le Canadien de 65 ans.
Le navigateur inspire aussi les exploits d’aujourd’hui. Comme ceux du millionnaire américain Victor Vescovo qui a réalisé le « grand Chelem des explorateurs » : escalader les sept plus hauts sommets de la planète, de l’Aconcagua à l’Everest, et faire plus de 100 km à ski jusqu’aux pôles nord et sud.
L’homme d’affaires de 53 ans, qui bouclera cet été une expédition aux points les plus profonds des cinq océans, dit avoir « découvert Magellan en tant qu’écolier. C’était quelqu’un d’extrêmement intelligent, très déterminé et, bien sûr, un grand leader », dit-il.
« Les histoires comme la sienne plantent des graines dans notre cerveau et quand on a l’occasion de faire quelque chose d’extraordinaire, on veut être comme ceux qu’on voyait dans nos livres d’enfance. »
Nous sommes programmés pour la paresse ( et ça m'arrange!...)
La version originale de cet article a été publiée dansThe Conversation.
Vous aussi, votre canapé vous tend plus souvent les bras que vos baskets ? Malgré de bonnes intentions, vous êtes peut-être, comme 3 Français sur 4, pas suffisamment actifs. Une attraction vers la sédentarité qui s’explique par l’évolution.
Si vous devez vous faire violence pour sortir de votre canapé et vous adonner à une activité physique, rassurez-vous, vous n’êtes pas seul (e) dans ce cas ! Depuis des décennies, des campagnes de communication nous encouragent à faire de l’exercice. Pourtant, environ 30 % des adultes ont une activité physique insuffisante. Et cette inaction est en constante augmentation, partout sur la planète.
La France ne fait pas exception à la règle. Si « faire davantage d’activité physique » se classe dans le top 5 des bonnes résolutions du jour de l’An, 3 Français sur 4 ne sont pas suffisamment actifs. Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la santé, 3,2 millions de décès sont attribuables à ce manque d’activité physique chaque année, soit un mort toutes les 10 secondes.
Un constat qui soulève une question : pourquoi sommes-nous incapables d’être physiquement actifs alors que nous en avons l’intention ?
Le conflit entre raison et émotions
Afin de rendre compte de cette lutte qui s’opère entre nos intentions saines et des pulsions contraires, des théories scientifiques, comme les modèles à double processus, ont été développées. Dans ces modèles, les mécanismes qui expliquent notre comportement sont divisés en deux catégories : les mécanismes rationnels, gérés par le système réfléchi, et les mécanismes émotionnels, gérés par le système impulsif. Ce dernier organise la partie automatique et instinctive de nos comportements. Il peut faciliter ou, au contraire, empêcher le système réfléchi de mettre en place nos intentions.
Ce deuxième cas de figure a été clairement illustré par une étude que nous avons réalisée. Son but était de comprendre les conditions d’efficacité des messages promouvant l’activité physique. Autrement dit, nous cherchions à savoir si la réflexion peut l’emporter sur nos pulsions lorsqu’il s’agit de se motiver à être plus actif physiquement.
Les participants ont tout d’abord assisté à une présentation exposant les recommandations en matière d’activité physique bénéfique pour la santé (30 minutes d’exercices quotidiens répartis en séquences de 10 minutes minimum, la plupart des jours de la semaine). Afin de mesurer leur tendance impulsive à approcher les comportements sédentaires, ils ont ensuite réalisé une tâche expérimentale : le jeu du mannequin.
Celui-ci consiste à déplacer un avatar sur un écran d’ordinateur en utilisant les touches du clavier. Dans l’une des conditions de l’expérience, le participant doit approcher l’avatar le plus rapidement possible d’images représentant une activité physique (marche, vélo, natation…) et l’éloigner d’images représentant une activité sédentaire (télévision, hamac, escalier mécanique…). Dans l’autre condition, c’est l’inverse, l’avatar doit être approché des images évoquant la sédentarité et éloigné des images d’exercice. Plus le participant est rapide à s’approcher des images sédentaires plutôt qu’à s’en éloigner, plus on considère que sa tendance impulsive envers la sédentarité est forte.
Devant les messages de prévention, nous ne sommes pas tous égaux
Après cette tâche, les participants ont été munis d’un accéléromètre destiné à enregistrer leur activité physique quotidienne, puis sont rentrés chez eux. Une semaine plus tard, le débriefing a eu lieu.
Les résultats de cette expérience révèlent que des messages de santé bien formulés peuvent s’avérer efficaces pour susciter une intention. En effet, les participants qui avaient reçu le message promouvant l’activité physique ont formulé une plus forte intention de pratiquer l’exercice que ceux qui avaient reçu le message promouvant une alimentation saine. Mais avoir l’intention de faire de l’exercice physique ne signifie pas qu’on va réellement s’y mettre, et tous les participants n’ont pas réussi à convertir leur intention en comportements.
Seuls ceux qui présentaient une faible tendance impulsive à approcher les comportements sédentaires ont réussi à le faire. À l’inverse, les participants chez qui cette tendance était forte n’ont pas été capables de transformer leur intention en actes. En d’autres termes, l’intention consciente d’être actif perdait le combat contre une tendance automatique à rechercher les comportements sédentaires.
Pourquoi ces comportements sédentaires sont-ils si attractifs alors qu’ils sont nocifs pour notre santé ?
La loi du moindre effort : un legs encombrant de l’évolution
Si cette attraction vers la sédentarité paraît paradoxale aujourd’hui, elle est logique lorsqu’on l’examine à la lumière de l’évolution. En effet, quand l’accès à la nourriture devenait difficile, les comportements sédentaires permettaient de sauvegarder l’énergie qui s’avérait décisive pour la survie.
Cette tendance à minimiser les efforts inutiles pourrait expliquer la pandémie d’inactivité physique actuelle puisque les gènes qui permettent aux individus de survivre sont plus susceptibles d’être présents dans les générations suivantes.
Dans une étude récente, nous avons cherché à évaluer si notre attraction automatique vers les comportements sédentaires était inscrite dans notre cerveau. Les participants à cette étude devaient également se livrer au jeu du mannequin, mais cette fois, des électrodes enregistraient l’activité de leur cerveau.
Les résultats de cette expérimentation montrent que pour s’éloigner des images de sédentarité, notre cerveau doit déployer des ressources plus importantes que pour s’éloigner des images d’activité physique. Dans la vie quotidienne, s’éloigner des opportunités de sédentarité omniprésentes dans notre environnement moderne (escalators, ascenseurs, voitures…) nécessiterait donc bien de vaincre une attraction sédentaire qui serait ancrée dans notre cerveau.
Efficients, pas paresseux
Il ne faut néanmoins pas croire que nous avons uniquement évolué pour minimiser les efforts inutiles ; nous avons aussi évolué pour être physiquement actifs. Voici environ 2 millions d’années, lorsque nos ancêtres se sont convertis à un mode de vie de chasseurs-cueilleurs, l’activité physique est devenue partie intégrante de leur vie quotidienne : ils parcouraient alors 14 km par jour en moyenne.
La sélection naturelle a donc favorisé les individus capables d’accumuler une grande quantité d’activité physique tout en s’économisant. Ces individus étaient ceux chez qui l’activité physique était associée à la sécrétion d’hormones antidouleurs, anxiolytiques, ou encore euphorisantes.
La bonne nouvelle, c’est que ces processus hormonaux sont toujours présents chez nous et qu’ils n’attendent qu’une chose : être sollicités. Le premier pas vers un mode de vie actif est de prendre conscience de cette force qui nous pousse vers la minimisation des efforts. Cette prise de conscience permet de mieux résister aux innombrables opportunités de sédentarité qui nous entourent.
Par ailleurs étant donné que, comme nos ancêtres, la grande majorité d’entre nous ne pratique une activité physique que lorsque c’est amusant ou nécessaire, la meilleure façon de promouvoir cette dernière est de la rendre agréable. Il faut donc (re) structurer nos environnements pour la favoriser, notamment lors de nos déplacements quotidiens.
Les politiques publiques devraient par exemple développer des infrastructures et des espaces publics ouverts, sécurisés et bien entretenus afin de favoriser l’accès à des endroits propices à la marche, au vélo et à toute autre activité physique. L’architecture des nouveaux bâtiments devrait aussi favoriser notre activité physique tout au long de la journée, en privilégiant l’accessibilité aux escaliers, les postes de travail debout, etc.
À nous, ensuite, de savoir profiter de ces opportunités pour réduire notre sédentarité… Allez, à vos baskets !
À quoi ressemble Brégançon, le fort où les Macron passent les vacances ?
Les présidents de la République, depuis 1968, ont leur résidence d’été à Bormes-les-Mimosas, dans le Var. Alors, c’est comment ?
(Infographie : Visactu)
Le 26 août 1964, Charles de Gaulle se réveille bougon. Il vient de passer une fort mauvaise nuit dans un lit trop petit pour son 1,93 m. Il a fait trop chaud. Et quand il a ouvert la fenêtre en pleine nuit, des hordes de moustiques n’ayant aucun respect pour la fonction présidentielle ont fondu sur lui. C’est juré : plus jamais il ne dormira dans le fort de Brégançon, austère bâtisse où ses services, faute de trouver un hôtel de disponible, l’ont logé pour la nuit. De Gaulle séjourne alors dans le Sud pour les cérémonies du 20e anniversaire du Débarquement allié de Provence.
Brégançon n’est à cette époque pas la résidence d’été des présidents français mais une ancienne forteresse qui se cherche un nouveau destin. Depuis 2 500 ans au moins, le coin est fréquenté par des hommes en armes. On prête aux Ligures, un peuple venu d’Italie encore assez mal connu, l’initiative des premières fortifications. Elles étaient modestes et situées sur le continent. Il faut attendre plus de 1 000 ans pour que les Mérovingiens – et bien d’autres après eux – édifient une fière forteresse… qui n’était toujours pas celle dans laquelle le grand Charles passa une si courte nuit.
Pour cela, il faut attendre 1483 et un certain Jean de Baudricourt. Son père Robert était compagnon d’armes de Jeanne d’Arc ; lui, à 50 ans, a plutôt réussi sa vie. Il a l’oreille des rois (Louis XI, notamment), dont il est un des plus puissants officiers. Son verdict est sans appel : un fort sur le continent, c’est nul. Stratégiquement parlant : il protège mal le royaume de France de ses turbulents voisins. C’est décidé : une nouvelle forteresse militaire surplombant les flots sera bâtie sur l’îlot rocheux.