jeudi 7 mai 2020

8 MAI

Défilé du 8 maiGerbe de fleurs en mémoire aux soldats tombés pendant le guerre

Pourquoi le 8 mai est-il férié ?

Le jour férié du 8 mai a une histoire pleine de rebondissements...

La commémoration de la victoire alliée sur l'Allemagne nazie en 1945 a été à l'origine fixée à la date du 8 mai si ce jour était un dimanche, ou au premier dimanche suivant le 8 mai sinon. C'est-à-dire le même jour que la fête traditionnelle de Jeanne d'Arc qui avait délivré Orléans le 8 mai 1429.

En 1948, François Mitterand, alors ministre des Anciens Combattants, a confirmé le caractère non férié de la célébration du 8 mai 1945.
En 1951, le gouvernement a décidé de commémorer la victoire alliée de 1945 le 8 mai sans attendre le dimanche.
À la demande des associations d'Anciens combattants, résistants et déportés, la loi du 20 mars 1953 a déclaré le 8 mai jour férié, mais non chômé.
Après le retour au pouvoir du général de Gaulle, le décret du 11 avril 1959 a décidé que le 8 mai ne serait plus férié et qu'il serait célébré le deuxième dimanche du mois. Cette décision qui faisait suite à la suppression de la retraite du combattant, entraîna la protestation des associations d'anciens combattants.
En 1965, le 8 mai a été exceptionnellement et ponctuellement rétabli jour férié à l'occasion du 20ème anniversaire de la victoire alliée.
Le décret du 17 janvier 1968 a rétabli la célébration du 8 mai, mais en fin de journée.
En 1975, le président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, a décidé de supprimer la célébration de la victoire alliée de 1945 pour le 8 mai, au nom de la réconciliation franco-allemande, décision qui a provoqué une vive émotion dans le milieu combattant.
Le 1er juin 1981, au lendemain de l'élection de François Mitterand à la présidence de la République, le nouveau secrétaire d'Etat aux anciens combattants a annoncé qu'une loi allait rétablir le 8 mai comme commémoration nationale.
La loi du 23 septembre 1981 a redonné au 8 mai son caractère férié qu'il a conservé depuis. ?







Défilé du 8 mai
Défilé du 8 mai (cgo2 Pourquoi le 8 mai est un jour férié ?
Le 8 mai 1945 est une date symbolisant la fin de la Deuxième Guerre mondiale, célébrant ainsi la victoire des Alliés. L'Allemagne nazie avait en effet capitulé le 7 mai. La fin de la guerre est déclarée officiellement, le 8 mai 1945 à 23h01. Ce jour a été déclaré chômé en France, le 20 mars 1953.
Cependant, en 1954, Charles de Gaulle supprime son caractère non travaillé par le biais d'un décret. Giscard d'Estaing voulant concrétiser la réconciliation avec l'Allemagne supprime, quant à lui, la commémoration. François Mitterrand en 1981, demande à ce que ce jour férié soit rétabli ainsi que la commémoration, redonnant à cette date tout son sens.

Célébration de la Fête de la Victoire

Le 8 mai est l'occasion de se rappeler du sacrifice de nos ancêtres pour notre liberté. Cette fête, d'envergure nationale, est marquée par la présence côte à côte des présidents de la République précèdent et actuel, où ce dernier annonce chaque troupe militaire sur la place de l'Étoile à Paris, avant d'y déposer une gerbe et d'allumer la flamme de la tombe du Soldat inconnu située sous l'Arc de Triomphe

mercredi 6 mai 2020

ALIVE


I WILL SURVIVE

SUPERBE ÉMILIE DEQUENNE

dans le film " PAS SON GENRE "



I Will Survive (Je Survivrai)
At first I was afraid, I was petrified
Au début j'avais peur, j'étais pétrifiée
Kept thinkin' I could never live without you by my side
En pensant sans arrêt que je ne pourrais jamais vivre sans toi près de moi
But then I spent so many nights thinkin' how you did me wrong
Mais depuis j'ai passé tant de nuits à penser à comment tu m'avais fait du mal
And I grew strong and I learned how to get along
Et je me suis endurcie et j'ai appris comment me débrouiller
And so you're back from outer space
Et alors tu reviens de l'espace
I just walked in to find you here with that sad look upon your face
Je suis simplement entrée pour te trouver là avec cet air triste sur ton visage
I should have changed that stupid lock, I should have made you leave your key
J'aurais dû changer cette serrure débile, J'aurais dû te faire rendre ta clé
If I'd have known for just one second you'd back to bother me
Si j'avais su une seule seconde que tu étais revenu pour m'ennuyer
[Chorus]
[Refrain]
Go on now, go walk out the door
Allez vas-y, sors d'ici
Just turn around now 'cause you're not welcome anymore
Fais demi-tour maintenant car tu n'es plus le bienvenu, à jamais
Weren't you the one who tried to hurt me with goodbye
N'étais-tu pas celui qui a essayé de me faire du mal avec un adieu
Did you think I'd crumble, did you think I'd lay down and die
Pensais-tu que je m'effondrerais, pensais-tu que je traînerais par terre et que je mourrais
Oh, no, not I, I will survive
Oh, non, pas moi, je survivrai
Oh, as long as I know how to love I know I'll stay alive
Oh, tant que je sais que je sais aimer je sais que je resterai en vie
I've got all my life to live and I've got all my love to give
J'ai toute ma vie à vivre et j'ai tout mon amour à donner
And I'll survive, I will survive, hey, hey
Et je survivrai, je survivrai, hé, hé








PHOTOS DE FIN DU MONDE



LISBON

La fin du monde et la déchéance des capitales imaginées par Michal Zak dans sa série "The End of Eternity"

 

Paris, Berlin, Moscou, Londres, Melbourne, New-York ou encore Tokyo en ruines, ravagées par les flammes ou les flots, sous un ciel menaçant… Des scénarios dignes d’un film de science-fiction qui font froid dans le dos!
A travers ses images post-apocalyptiques, l’artiste polonais (vivant à Berlin)Michal Zak a voulu rappeler à tous, et en particulier au monde occidental, "à quel point la paix est fragile".
Sortir de sa bulle
Contacté par le HuffPost Maghreb, il explique que l’idée de la série photos "The End of Eternity" lui est venue en réalisant que "la plupart d’entre nous, Européens, ne savons pas ce qu’il se passe autour, ou ne nous intéressons pas vraiment aux conflits qui ont lieu, même en ce moment, aux frontières européennes."
L’objectif est donc pour lui d’éclater cette "bulle confortable" et rappeler qu’une guerre mondiale pourrait bel et bien éclater si "on continue à ignorer ce qu’il se passe dans le reste du monde".
moscou
Moscou
Photo: Michal Zak
"J’espère que cette vision apocalyptique qui est la mienne ne se produira jamais, et que nous serons toujours capables de discuter les uns avec les autres, aussi bien au niveau international qu’interculturel."
Environ cinq semaines – mais aussi Photoshop, une caméra, des ciseaux, et de la colle - ont été nécessaires à Michal Zak pour réaliser 19 images, représentant chacune une capitale et ses symboles architecturaux, complètement détruits.
Certaines images rappellent d’ailleurs celles de la "Révolution Maidan" en Ukraine, de Gaza ou de la Syrie, par exemple.
kiev
Kiev
Photo: Michal Zak
Mais pourquoi aucune ville orientale?
"Parce-que la région occidentale est la plus grosse productrice et exportatrice d’armement et de technologies de défense dans le monde, nous répond Michal. Etant donné que plusieurs pays occidentaux tirent d’énormes profits de ces armes, ils ont, je pense, une énorme responsabilité vis à vis de la paix partout dans le monde."
"La propagation des armes nucléaires est de plus en plus rapide, les tensions entre l'Est et l'Ouest présagent une guerre froide, la frustration, la colère et le populisme s'accumulent chez les jeunes européens", peut-on également lire sur son site.
paris
Paris
Photo: Michal Zak
S’il déplore le fait que la guerre soit souvent la façon "la plus facile et la plus rentable" de répondre aux problèmes, Michel précise néanmoins que son projet n’a rien de politique.
PHOTOGRAPHIE - "Je veux que mon art soit à la fois beau et important. (…) Je veux qu’il rende les gens plus attentifs aux problèmes qui les entourent. Internet est ma toile."
lisbon
Lisbonne
Photo: Michal Zak
La fin du monde par Michal Zak
1 sur 5

Michal Zak

 

 

http://www.huffingtonpost.fr/2014/07/24/photos-fin-du-monde_n_5615903.html







COUP DE GUEULE DE VINCENT LINDON




Comment ce pays si riche…
Traversé par le flot incessant des commentaires, désorienté par l’addition d’analyses souvent contradictoires, j’ai tenté de réfléchir à la question la plus banale : mais comment avons-nous pu en arriver là ? À cette situation inédite, littéralement stupéfiante.
Spécialiste en rien, intéressé par tout, il m’a paru pourtant utile de contribuer en faisant entendre une voix simplement citoyenne. Suis-je légitime pour interpeller nos dirigeants, tous professionnels de la chose publique, tous diplômés des meilleures écoles ? Pas plus qu’un autre sans doute, mais pas moins non plus, ayant pris soin de consulter nombre d’avis autorisés, notamment dans le domaine de la santé, où André Grimaldi [professeur émérite de diabétologie au CHU de la Pitié-Salpêtrière – ndlr] m’a apporté son éclairage.
Comment ce pays si riche, la France, sixième économie du monde, a-t-il pu désosser ses hôpitaux jusqu’à devoir, pour éviter l’engorgement des services de réanimation, se résigner à se voir acculé à cette seule solution, utile certes, mais moyenâgeuse, le confinement ? Nous qui, au début des années 2000 encore, pouvions nous enorgueillir d’avoir le meilleur système de santé du monde.
C’était avant.
Avant que s’impose la folle idée que la santé devait être rentable, puisque tout désormais devait être marchandise, jusqu’à la vie des hommes.
Un espoir s’était pourtant levé avec le nouveau chef de l’État Emmanuel Macron, et son programme promettant un « investissement massif dans le système de santé ». Hélas, l’élection acquise, il préféra poursuivre l’action de ses prédécesseurs. S’il n’est donc que le dernier avatar d’une même politique, il porte pourtant une responsabilité particulière, pour avoir ignoré tous les signaux d’alerte.
Douze mois de grève des urgences ? Les patients patienteront.
1 200 chefs de service démissionnent de leurs fonctions administratives ? Moins de paperasse.
Présence massive des soignants dans toutes les manifestations ? Sortez les LBD et les grenades de désencerclement…
Au-delà de la santé, c’est l’ensemble du secteur public qui subit depuis des décennies les coups de boutoir des présidents qui se succèdent avec toujours la même obsession : réduire la place de l’État dans l’économie. La recette est simple : privations pour ce qui coûte (l’éducation, la justice, la police, l’armée, la santé…) et privatisations pour ce qui rapporte.
Tandis que les budgets des ministères régaliens sont comprimés et les salaires de leurs fonctionnaires bloqués, la grande braderie est ouverte. Villepin solde les autoroutes, Nicolas Sarkozy fait absorber Gaz de France par un groupe privé, Suez, et enfin François Hollande, sous la férule de Macron, démembre Alstom pour le plus grand profit de l’américain General Electric.
Avec l’arrivée d’Emmanuel Macron, la fête continue. Deux entreprises publiques, la Française des jeux (FDJ) et Aéroports de Paris (AdP), sont très rentables ? Vendez-les !
Pour comprendre l’attachement aveugle de notre président à cette ligne idéologique, il est nécessaire de revenir sur trois années d’exercice de son pouvoir, que notre Constitution a voulu absolu.
Qu’en retenir ?
Dès les premiers jours, une évidence : le goût du nouveau président pour la pompe et les rites de la monarchie, se mettant régulièrement en scène dans les décors de la royauté ; ainsi a-t-il choisi le palais du Louvre pour son intronisation, marchant seul devant la pyramide, le château de Versailles pour recevoir Vladimir Poutine, l’empereur du Japon ou 150 millionnaires high-tech et, enfin, celui de Chambord pour célébrer son 40e anniversaire.
Une prédilection annoncée par des déclarations antérieures – en 2015, il affirmait déjà : « Dans la politique française, l’absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort » – et confirmée jusque dans son programme, qui prévoyait de rétablir les chasses présidentielles. Ce qui n’a rien d’un détail.
L’ego comblé, le jeune homme allait pouvoir s’attaquer à son grand œuvre : bâtir cette « start-up nation » où les « premiers de cordée » allaient tirer vers les cimes ces « Gaulois réfractaires ». Au pas de charge : suppression de l’ISF et allègement de l’impôt sur les profits financiers pour les uns, réformes restrictives du droit du travail ou des allocations chômage et baisse des APL pour les autres. Cinq euros en moins sur les APL ! Mais qu’est-ce qui peut bien passer par la tête d’un dirigeant pour accoucher d’une aussi mauvaise idée ? La brume des sommets obscurcit-elle le jugement au point de lui faire oublier le poids des symboles ? C’était donc ça le « en même temps » macronien, des offrandes pour ceux qui n’ont besoin de rien, des sacrifices pour ceux qui ont besoin de tout ?
Mais c’est le premier été du quinquennat, et tout semble encore permis au conquérant de l’Élysée. Malgré quelques protestations, le nouveau monde impose ses lois grâce au soutien de sa majorité obéissante et reconnaissante.
Premier grain de sable à l’été 2018, l’affaire Benalla et son traitement rocambolesque, qui jette une lumière crue sur la conception et les pratiques du pouvoir.
Avec l’automne, un vent se lève, une révolte inattendue et pourtant évidente : des femmes et des hommes en jaune envahissent les ronds-points et les Champs-Élysées, naturellement accompagnés par une très faible minorité qui prétexte le port de la chasuble pour casser plutôt que pour revendiquer, une revendication légitime qui emporte l’adhésion de l’opinion, contraignant le gouvernement à un repli tactique : 10 milliards jetés à la hâte pour tenter d’éteindre la colère sociale.
Trop tard. Les sacrifiés de la mondialisation ultralibérale veulent plus. Plus de moyens, certes, mais aussi plus de pouvoirs, notamment celui de contrôler ceux dont la mission est de les représenter.
Après la carotte, vient le temps du bâton. Une répression brutale, policière, avec mains arrachées et manifestants éborgnés, mais aussi judiciaire, avec une distribution massive de condamnations fermes. Pendant que les pouvoirs exécutif et judiciaire répriment, les législateurs ferraillent pour imposer une réforme des retraites dont une majorité des Français ne veut pas.
Occupés à bâtir leur nouveau monde, les responsables n’accordent qu’une attention distraite à un virus agressif qui, parti de Chine, va très vite ravager la planète et envahir la totalité de l’espace politique, donnant à nos gouvernants l’occasion de montrer l’étendue de leur compétence.
Dans les hôpitaux, la situation est dramatique. On manque de tout, de masques, de gel, de tests, de respirateurs, de lits et de personnels en réanimation. Le 29 février, après que le Covid-19 a fait ses premières victimes en France, Édouard Philippe convoque un conseil des ministres extraordinaire consacré au virus. Une grande décision en ressort : utiliser le 49-3 pour faire adopter la réforme des retraites !
Alors que l’épidémie progresse, se faisant pandémie, le pouvoir s’affole, s’agite comme un poulet sans tête. Sur quoi s’interroge l’exécutif aux premiers jours de mars ? Mais sur le maintien des municipales, bien sûr ! La veille du premier tour, le premier ministre joue les contorsionnistes, invitant les Français à rester chez eux, mais, en même temps, à aller voter. Chapeau l’artiste !
Pendant que nos voisins allemands se mettent en ordre de bataille, le gouvernement français peaufine sa communication.
Une seule stratégie, mentir.
Relayant le discours présidentiel, l’équipe gouvernementale multiplie les déclarations absurdes et contradictoires. Ainsi affirme-t-on successivement qu’il ne s’agit que d’une « grippette », que l’épidémie, comme le nuage de Tchernobyl, ne touchera pas la France – alors même qu’à notre frontière sud, l’Italie est frappée –, puis qu’elle est « sous contrôle », avant de devoir avouer la gravité de la situation.
Sur la question cruciale des masques de protection, la parole officielle est schizophrène : aux premiers temps, leur utilité est affirmée. D’ailleurs, il y en a des millions en stock, prêts à être distribués à la population en cas de besoin. La menace virale se précisant, les masques sont soudain déclarés inutiles, voire dangereux puisqu’on ne sait pas s’en servir. Ce qui est fort opportun, puisque les stocks se sont volatilisés.
Pschitt…
Plus de masques.
Pas même de quoi équiper tous les soignants qui doivent monter au front armés de leur seul courage. Bon, d’accord, pas de masques, mais ils arrivent. Quand ? Mais demain, bien sûr ! Hélas, les jours et les semaines passent, la pénurie persiste. Ignorés, méprisés et matraqués quelques semaines plus tôt, les soignants sont désormais portés aux nues.
Pour le commun des Français, le confinement est la règle, chômage technique pour les uns, télétravail pour les autres. Tous les Français ? Non. Pour les caissières, les livreurs, les éboueurs, les policiers ou les pompiers, l’activité doit se poursuivre, quels que soient les périls. Eux qui formaient le gros des bataillons en gilet jaune, naguère vilipendés, sont désormais officiellement essentiels. Exit les premiers de cordée, place aux premiers de corvée.
Le 23 avril, dans une adresse solennelle à la nation, le président Macron annonce enfin le déconfinement pour le 11 mai. Pourquoi le 11 plutôt que le 5 ? Pourquoi mai plutôt que juin ? Parce que.
Deux semaines plus tard, le premier ministre en dévoile les conditions. Acte 1 : réouverture des crèches et des écoles primaires. Curieux puisqu’elles avaient été les premières à être fermées, avant même le début du confinement, au motif qu’elles étaient un lieu hautement favorable à la propagation du virus… Évidemment économique – il s’agit bien sûr de libérer les parents de l’obligation de garder leurs jeunes enfants, pour leur permettre de reprendre le travail –, la véritable raison de ce choix sera passée sous silence, voire niée, alors même qu’elle est audible : vouloir éviter l’effondrement total de l’activité et son cortège de drames est après tout une motivation hautement respectable.
Empêtré dans ses mensonges et ses omissions, le pourvoir tergiverse. Très vite, le discours s’infléchit : l’obligation de retourner en classe ne s’appliquera pas systématiquement. Les maires, les préfets pourront décider, ou non, de s’y conformer.
Mieux, les parents seront libres de garder leurs enfants à la maison. Dans les milieux favorisés, on n’hésitera guère. Mais dans les milieux plus modestes, le dilemme est cornélien. Alors que le chômage enfle, dois-je exposer mon enfant au risque de tomber malade, ou accepter l’éventualité de perdre mon emploi ? Et si les parents sont d’avis contraires, le couple pourra-t-il résister, notamment si les choses tournent mal ? Questions sans réponses…
Une bonne nouvelle, pourtant : les masques arrivent. Des masques en tissu, lavables et réutilisables. Efficaces ? « Oui, dit le Pr Grimaldi, contre la transmission du virus. Mais comme ils n’empêchent pas le porteur d’être infecté lui-même, la mesure ne vaut que si elle s’impose à tous, dans l’espace public au moins. » Prisonnier de son discours récent, le gouvernement ne peut se résoudre à rendre obligatoires partout ces masques qu’hier encore il déclarait inutiles. « Pourtant, ajoute le PGrimaldi, on a le droit de se tromper, mais le devoir de reconnaître ses erreurs. »
Au rythme où s’enchaînent les événements, ce droit à l’erreur pourrait bien m’être utile, mes propos risquant de devenir rapidement caducs, tant les stratégies gouvernementales oscillent, sinon à la vitesse de la lumière, au moins à celle où se propage le virus.
En termes de gestion et de communication de crise, je ne sais pas qui aurait pu faire mieux, mais je ne vois pas qui aurait pu faire pire.
En mettant au jour ses insuffisances, cette crise pourrait-elle être l’occasion d’une refonte radicale de notre démocratie ? Dans un discours célèbre, Churchill affirmait que c’était là « le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres ». Mais, ajoutait-il aussitôt, « la démocratie n’est pas un lieu où on obtient un mandat déterminé sur des promesses, puis où on en fait ce qu’on veut ».
Si l’on s’accorde pour ne pas changer de système, alors il faut changer LE système.
Mais l’urgence est ailleurs. Déjà insupportables, les inégalités ont explosé avec la pandémie. Confinés dans des logements exigus ou contraints d’affronter les périls, les plus fragiles vivent des jours terriblement difficiles. Et leurs lendemains ne chantent pas. Après la crise sanitaire, ils seront sûrement les premières victimes de l’inévitable catastrophe économique et sociale.
Que faire ?
L’État ne pouvant pas tout, il me paraît impératif d’innover. Comment ? En demandant aux plus grosses fortunes une solidarité envers les plus démunis. Cette idée, juste et légitime, pourrait prendre la forme d’une contribution exceptionnelle, baptisée « Jean Valjean », conçue comme une forme d’assistance à personnes en danger, financée par les patrimoines français de plus de 10 millions d’euros, sans acrobaties, à travers une taxe progressive de 1 % à 5 %, avec une franchise pour les premiers 10 millions d’euros.
À période exceptionnelle, contribution exceptionnelle. Même si j’applaudirais évidemment tout amendement visant à pérenniser cet effort de réduction des inégalités. Après tout, une fois peut devenir coutume.
D’après les économistes que j’ai pris soin de consulter, cette contribution devrait représenter environ 36 à 37 milliards d’euros, qui seront distribués aux quelque 21,4 millions de foyers trop pauvres pour être assujettis à l’impôt sur le revenu.
Compte tenu de l’urgence, l’État assurerait la trésorerie et abonderait marginalement la collecte, leur distribuant sans délai et sans prélèvement, la somme de 2 000 €, à charge pour lui de recouvrer ultérieurement le produit de la contribution « Jean Valjean ».
Même si je ne doute pas un instant que les plus riches de nos concitoyens se réjouiront de l’occasion ainsi offerte de montrer leur patriotisme et leur générosité, il me paraît prudent que les législateurs mettent en place des sanctions suffisamment dissuasives pour décourager les improbables mauvaises volontés. Je pense ici, surtout, à nos compatriotes domiciliés fiscalement à l’étranger, évidemment conviés à manifester leur solidarité.
Mon rôle n’est évidemment pas d’entrer dans le détail de ces sanctions. Je voudrais néanmoins en proposer une, essentiellement symbolique – car je crois, moi, à la force du symbole : alléger les réfractaires de leurs pesantes décorations (Ordre du mérite ou Légion d’honneur, par exemple) pour leur permettre de gambader librement dans les couloirs des hôpitaux étrangers, voire français, où ils seraient évidemment les bienvenus après avoir refusé de financer notre système de santé national et plus généralement notre service public. En un mot, leur pays.
Bien sûr, je sais que ces précautions seront sans nul doute inutiles, tous ces privilégiés étant bien conscients de ce qu’ils doivent au pays qui les a formés et souvent enrichis. Mais la confiance n’excluant pas la prudence, de telles dispositions ne sauraient nuire.
Après cette mesure d’urgence, il sera temps de nous pencher sur les moyens de réparer notre démocratie. Comment ? On pourra s’étonner que je me pose la question et plus encore que j’essaie d’y répondre. Alors, sans prétendre détenir des solutions – j’ai gardé le sens du ridicule –, je me risque à évoquer quelques pistes de réflexion.
Instituer des contre-pouvoirs. La Constitution de la Ve République avait été taillée sur mesure pour le général de Gaulle. Un costume bien trop grand pour ses récents successeurs. D’autant que, depuis l’instauration du quinquennat, le président dispose toujours, et pendant toute la durée de son mandat, d’une franche majorité au Parlement. Élue en même temps que lui, grâce à lui et sur son programme, l’Assemblée nationale a logiquement la même couleur que l’Élysée et le législatif n’a donc pas vocation à s’opposer à l’exécutif.
Quant au pouvoir judiciaire, son indépendance n’est que théorique, tant il est simple de le contrôler par le jeu des nominations et des promotions. Depuis Montesquieu, qui a théorisé la séparation des pouvoirs (il n’en connaissait que trois, lui), un quatrième s’est imposé : la presse. Problème : neuf milliardaires en possèdent l’immense majorité, on ne s’étonnera donc pas que l’intérêt des puissants soit ménagé dans le traitement de l’information. Impuissante politiquement, la contestation s’exprime là où elle le peut encore, dans la rue et dans les sondages d’opinion.
Responsabiliser les élus. Les élus devront être comptables de leur action devant le peuple dont ils ont obtenu la confiance. Une élection, c’est quoi ? C’est l’histoire d’un mec qui arrive et qui dit : « Faites-moi confiance, voilà ce que je vais faire », et qui, une fois élu, ne le fait pas. À la place, il fait autre chose ou rien. Eh bien non, ça ne peut plus marcher comme ça. En cas de défaillance, il est nécessaire qu’ils puissent être démis de leur fonctions, démocratiquement, c’est-à-dire si une fraction de citoyens le propose et si une majorité d’électeurs l’exige.
Insistons : cette mesure doit s’appliquer à tous les élus, jusqu’au président de la République, qui, en France, ne peut être démis par personne en cours de mandat, ni même être jugé depuis la scandaleuse décision du Conseil constitutionnel sous la présidence du douteux Roland Dumas.
Sanctionner sévèrement les dérives, pour interdire l’alliance mortifère entre les copains et les coquins. Depuis des décennies, aucun élu, même le plus corrompu, ne craint les rigueurs de la loi. Il y a à cela une excellente raison : la prison, c’est pour les autres. Eux pourront toujours solliciter les meilleurs avocats et multiplier les procédures des décennies durant, jusqu’au moment où les juger n’aura plus aucun sens.
D’où une proposition en trois points :
  1. Rendre passible de longues années de prison ferme tout acte de corruption avérée d’un élu. Parce qu’elle menace dangereusement la démocratie, en décourageant le vote notamment, la corruption politique me paraît un crime plus grave qu’un braquage de banque. Excessif ? Je ne pense pas. Enfant, je me souviens que, sur les billets de banque, il était inscrit que « la fabrication de fausse monnaie [était] passible des travaux forcés à perpétuité ». Pas une goutte de sang versée, pourtant, mais une atteinte criminelle au bien commun.
  2. Définir des couloirs judiciaires dédiés, pour éviter qu’on ne juge que des cadavres. L’ensemble des procédures, appel et cassation compris, devra être bouclé dans les 12 mois suivant l’ouverture de l’instruction.
  3. Augmenter fortement la rémunération des hommes et des femmes qui choisiront de servir la collectivité avec compétence, zèle et intégrité. Pourquoi ? Pour avoir les meilleurs. Pour leur éviter la tentation. Et pour rendre inexcusable qu’ils y cèdent.
Constitutionnelles, électorales ou judiciaires, ces propositions de réforme peuvent apparaître éloignées des préoccupations immédiates, en ces temps troublés surtout.
Je les crois pourtant essentielles. Même si elles ne résolvent pas l’ensemble des problèmes auxquels notre époque est confrontée, elles m’apparaissent nécessaires pour rétablir l’indispensable confiance du peuple en ses représentants, enfin comptables de leurs promesses comme de leur action, et responsables de leurs erreurs.

mardi 5 mai 2020

ET VOUS EN PENSEZ QUOI ?Confinement : en sortirai–je vivant ? - Témoignagefiscal

NOUS SOMMES DANS UN CAUCHEMAR, ON VA SE RÉVEILLER, TOUT ÇA CEST DE LA SCIENCE-FICTION...

Coronavirus. La science-fiction, un bon lanceur d'alerte

Un virus invisible, des morts en cascade, la moitié de l'humanité à huis clos. La pandémie fait écho à la science-fiction qui nous met depuis longtemps en garde.

Une image du film « Contagion » de Steven Soderbergh.
WARNERLa pandémie actuelle, son confinement, son virus que l'on ne parvient pas à combattre… Le crise liée au coronavirus peut rappeler de nombreuses oeuvres de science-fiction



Si la science-fiction a une utilité, en plus du plaisir de la lecture, c'est d'essayer de voir, en se basant sur le présent, ce qui peut se passer dans l'avenir et dire attention », explique Jean-Pierre Andrevon, auteur de Le monde enfin, classique de la SF contant le monde après une pandémie.

Depuis 1826 et Le dernier homme de Mary Shelley jusqu'à l'actuelle série Years and Years, avec Emma Thompson, en passant par le film Contagion de Steven Soderbergh, les virus ont envahi la science-fiction bien avant l'arrivée du Covid-19.

Le virus, un bon client

« Si les virus sont d'aussi bons clients, c'est que leur mode de transmission par l'intermédiaire de fluides vitaux (sang, salive, sperme), la panoplie de leur dangerosité, leur possible état de latence (un virus peut rester en vous sans causer de mal jusqu'à ce que…), leur propagation éclair et leurs conséquences dévastatrices nous terrifient et nous rappellent que Homo sapiens est avant tout Homo vulnerabilis », expliquent les chercheurs Roland Lehoucq et Jean-Sébastien Steyer dans La science fait son cinéma.

Contenus Chaque auteur y met ensuite sa touche personnelle. Pour certains, les virus conduisent à la zombification du monde, à l'effondrement du système économique, au retour de la végétation et des animaux sauvages. La pandémie actuelle fait également écho à une autre thématique chère à la SF : le huis clos, une métaphore du confinement, avec son lot de comportements déviants.

L'humain est une espèce comme une autre

« Souvent dans la science-fiction, la pandémie fait mourir l'humanité mais pas le reste de la planète, reflétant une pensée assez ancienne : l'humain est une espèce comme une autre qui va disparaître à un moment donné, explique Natacha Vas-Deyres, enseignante en Lettres à l'Université Bordeaux-Montaigne. La science-fiction nous avertit depuis longtemps des causes possibles de la disparition de l'humanité et de notre civilisation industrielle » .

Mais au fait, la réalité ayant rejoint la fiction, cela sonne-t-il le glas des virus dans la SF ? Il lui reste bien d'autres catastrophes possibles : pollution, destruction de l'environnement, surpopulation…