dimanche 31 mai 2020

LE FAIT DU JOUR


Ça y est : la fusée Falcon-9 de SpaceX lançant deux astronautes de la Nasa dans l’espace a décollé samedi. Après un premier échec mercredi en raison de la météo, l’engin s’est élancé du Centre spatial Kennedy, en Floride, aux États-Unis.
Le moment est historique. C’est le premier vol habité partant du sol américain depuis neuf ans, et le premier confié à une société privée.
Maintenant, Doug Hurley et Bob Behnken, les deux hommes à bord, poursuivent leur route vers leur destination : la Station spatiale internationale.

« Prêts pour le lancement »

Bob et moi sommes prêts pour le lancement, avaient dit plus tôt Doug Hurley et Bob Behnken.
Ils ont recommencé à l’identique ce qu’ils avaient déjà fait mercredi : ils ont revêtu leurs combinaisons spatiales blanches et noires, inspirées d’Hollywood ; ils ont dit au revoir à leurs familles, sans contact ; et un convoi les a conduits jusqu’à la fusée dans une voiture électrique Tesla, publicité offerte par la Nasa à Elon Musk qui a créé la marque.
Lors du décollage de la fusée. | JOE RAEDLE / GETTY IMAGES / AFP
Profitant d’une éclaircie, la fusée de la société fondée par Elon Musk a décollé à 15 h 22 heure de Paris, et placé en orbite sans encombre la capsule Crew Dragon une dizaine de minutes plus tard.
Après avoir accompli sa tâche d’arracher les deux hommes à la gravité terrestre, le premier étage de la fusée de 70 mètres s’est séparé comme prévu et est revenu se poser, à la verticale, sur une barge au large de la Floride.
SpaceX est la seule société au monde à récupérer ainsi ses lanceurs.

Les astronautes devraient atteindre la Station spatiale internationale dimanche

Puis le second étage de Falcon 9 a placé Dragon sur la bonne orbite, en direction de la Station spatiale internationale, qui vole à plus de 400 km au-dessus des océans, à plus de 27 000 km/h.
Ce faisant, une caméra a retransmis l’intérieur de la capsule en direct, montrant les deux hommes attachés dans leurs sièges pendant leur ascension supersonique.
Séparation Dragon confirmée, a annoncé le directeur de lancement.
Félicitations […] pour ce premier voyage habité pour Falcon 9, c’était incroyable, a dit l’astronaute Doug Hurley, commandant du vaisseau alors que Dragon filait déjà à 27,000 km/h, à environ 200 km d’altitude.
Les deux hommes devraient atteindre la Station spatiale internationale dimanche à 16 h 29, heure de Paris.
       
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SOS DAUPHINS EN DANGER


 Depuis janvier, plus de 1100 dauphins ont été retrouvés échoués sur le littoral atlantique français. Presque autant que le record de l’année dernière (1200 échouages), malgré le confinement. Des morts tout sauf naturelles.

Le golfe de Gascogne abrite une population de dauphins communs estimée à 200.000 individus.
Le golfe de Gascogne abrite une population de dauphins communs estimée à 200.000 individus. jeromine Derigny/ Collectif Argos

Grands cirés jaunes ou gros manteaux avec col rembourrés, longues bottes sur des pantalons imperméables… pendant des mois, ils ont sillonné la façade atlantique, les uns sur le sable ou les centres de stockage des communes du littoral, les autres chevauchant des Zodiac dans la houle de l’Océan. Leur but: trouver des dauphins. Pas ceux qui dansent autour des navires du golfe de Gascogne. Des dauphins sans vie. Les scientifiques de l’Observatoire Pelagis comme les militants de Sea Shepherd ont passé l’hiver, jusqu’au confinement, à chercher à comprendre pourquoi les dauphins s’échouent sur nos plages.
Entre le 1er janvier et le 30 avril, l’Observatoire Pelagis, une unité de recherche du CNRS et de l’université de La Rochelle, a dénombré plus de 1100 dauphins communs morts sur la côte atlantique française. Pourtant, les scientifiques ont enregistré moitié moins de signalements d’échouages pendant le confinement. La «saison» de 2020 aurait dû dépasser le record de 2019: 1200 dauphins retrouvés morts. En 2017 et en 2018, plus de 900 de ces cétacés avaient été découverts sur les plages de l’Atlantique; en 2016, ils étaient 558, alors qu’en 1996, on en retrouvait «que» 85. Comment sont morts tous ces dauphins?

Autopsies sur site

Dans le centre de stockage de Saint-Jean-Monts, en Vendée, des scientifiques se penchent sur la carcasse d’une jeune femelle retrouvée sur la plage la veille. C’est une journée froide et pluvieuse de février. Les deux biologistes vont réaliser une autopsie sur site avec le matériel de leur fourgonnette équipée, comme elles l’ont fait des centaines de fois, et le feront encore. Elles passent l’ensemble des organes en revue. Foie, reins, ovaires, tout semble en bon état. Une palpation de l’estomac révèle même un poisson entier. La femelle dauphin était en pleine forme, elle venait juste d’attraper son dîner quand elle est morte.
  • Depuis janvier, plus de 1100 dauphins ont été retrouvés échoués sur le littoral atlantique français.
1/12 - Depuis janvier, plus de 1100 dauphins ont été retrouvés échoués sur le littoral atlantique français. Jéromine Derigny/Collectif Argos
La clé de l’énigme se situe au niveau des poumons: hémorragies. L’animal a visiblement été asphyxié. La jeune femelle a donc avalé son poisson juste avant de se faire bloquer au fond de l’eau trop longtemps. Elle n’a pas pu remonter à la surface pour respirer. Son histoire, finalement, est très banale: en chassant, elle s’est retrouvée coincée dans des filets de pêche qui ne la ciblaient pas. Comme la plupart des dauphins retrouvés sur les plages françaises.
L’Observatoire Pelagis a établi que lors des épisodes de mortalité extrême, 90% des décès sont provoqués par un engin de pêche. La cause du décès des 10% restants n’a pu être identifiée, leur état de décomposition étant trop avancé. Mais quels engins de pêche tuent les dauphins?
L’an dernier, l’attention s’est portée sur le chalutage pélagique en bœuf, c’est-à-dire deux bateaux chassant en paire, qui pêchent entre deux eaux (ni en surface ni en grande profondeur): l’ONG Sea Shepherd avait pu filmer des dauphins pris dans ces mailles destinées aux bars. Des analyses, dans les années 2000, avaient montré l’implication de cette pêche dans les captures accidentelles de dauphins. Les images de Sea Shepherd avaient permis une forte médiatisation du cri d’alarme que poussaient les scientifiques depuis plusieurs années.
Chacun a sa part de responsabilité: les pêcheurs, le gouvernement et les consom­mateurs
Lamya ­Essemlali, présidente de Sea Shepherd France
Mais la pêche a évolué et les chalutiers pélagiques français ont démontré qu’aujourd’hui, ils sont loin d’être les seuls fautifs. L’an dernier, la vingtaine de ces navires a généralisé l’installation à bord de pingers, des émetteurs acoustiques pour faire fuir les dauphins, et embarqué davantage d’observateurs. Résultat: une estimation de 420 captures accidentelles à bord des chalutiers pélagiques en bœuf pendant l’hiver 2019. Ce qui équivaut à moins de 4% du total des décès de dauphins.
Les équipes de Sea Shepherd mènent un combat permanent pour la survie des dauphins.
Les équipes de Sea Shepherd mènent un combat permanent pour la survie des dauphins. jeromine Derigny/ Collectif Argos
Éric Guyniec est copropriétaire de six chalutiers pélagiques en bœuf. En 2019, ses bateaux ont remonté deux dauphins. «Malheureusement, le pinger était déchargé», assure-t-il. D’autres dauphins ont été pris dans ses filets en 2020. «Nous avons participé à un projet avec d’autres pingers sur trois fréquences différentes, mais ils ne sont pas suffisamment performants, raconte-t-il. Pour nous, ceux de 2019 étaient efficaces à 100%.» Il ajoute: «Je suis grand-père, j’ai trois petites-filles. Je ne veux pas voir de dauphin mort quand je les emmène à la plage! Il ne peut pas y avoir de dauphins dans mes filets. Ce n’est pas acceptable.» Le Breton de 54 ans a débuté dans la profession en 1982. «Il y a trente ans, on pêchait à tout-va sans faire attention à la prise», confie-t-il. Mais il assure: «Depuis quelques années, les pêcheurs font des efforts sur les filets sélectifs, sur les petits poissons. Le pêcheur artisanal français prend soin de l’environnement.»

Les pêcheurs dans le viseur

Le problème, c’est que le golfe de Gascogne est devenu un vrai capharnaüm: environ 400 fileyeurs français peuvent y déposer des dizaines de kilomètres de filets par jour, une vingtaine de chalutiers pélagiques en solo y traînent les leurs, sans compter des naviresusines espagnols, hollandais, allemands ou portugais. Et il est impossible de mettre des pingers sur les kilomètres de filets stagnants: ils chasseraient les dauphins de leur zone de nourrissage.
Le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins a lancé une série de programmes pour tenter de limiter les captures accidentelles et en trouver les causes: les tests de différents pingers, une application pour déclarer les captures, un marquage des cadavres, etc. Des programmes qui ne concernent pas les navires étrangers. «Ce sont des bateaux industriels, on ne sait pas ce qui se passe à bord», affirme Éric Guyniec.
L’ONG Sea Shepherd vient de terminer sa troisième campagne pour protéger les dauphins. Les relations avec les pêcheurs sont de plus en plus tendues.
L’ONG Sea Shepherd vient de terminer sa troisième campagne pour protéger les dauphins. Les relations avec les pêcheurs sont de plus en plus tendues. jeromine Derigny/ Collectif Argos
L’Observatoire Pelagis a pu identifier les zones où meurent les dauphins échoués: principalement entre les estuaires de la Loire et de la Gironde, sur le plateau continental. Les chercheurs ont ensuite superposé les efforts de pêche à ces zones de mortalité. L’étude montre quels types de navires et quels types d’engins de pêche étaient en action là où les dauphins se sont fait capturer. Dans le viseur: les chaluts de fond espagnols qui ont déjà été observés avec 15 dauphins dans un même trait de filet, les chalutiers pélagiques en bœuf français, surtout lorsqu’ils ciblent le bar, le merlu et la lotte, et les fileyeurs pêchant le merlu et la lotte.
Mais les petits bateaux sont exclus de l’étude car le suivi automatique n’est obligatoire que pour ceux de plus de 12 mètres, qui ne représentent que moins d’un tiers des bateaux de pêche français. «J’étais sceptique, témoigne Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France. Je ne pensais pas que de petits bateaux pouvaient tirer des dauphins dans leurs filets. Mais nos équipes ont vu un dauphin pris par un petit fileyeur. Nous avons l’image. Eux disent qu’ils ne prennent que quatre à cinq dauphins par an. Le problème, c’est qu’ils sont des centaines.»
Selon l’Observatoire Pelagis, 56.000 cétacés ont été victimes de prises acciden­telles depuis quinze ans dans le golfe de Gascogne
Le Sam Simon, le bateau de Sea Shepherd envoyé dans le golfe de Gascogne, a dû arrêter sa mission à cause du confinement, comme beaucoup de membres du Réseau national échouage… mais aussi certains bateaux de pêche. Difficile de connaître l’impact réel du confinement sur la mortalité des dauphins. Mais le record de 2019 pourrait quand même tomber: depuis quelques années, l’été connaît quelques pics d’échouages et, l’an dernier, ces records ont commencé à la mi-juillet… pour continuer jusqu’en décembre. L’Observatoire Pelagis s’attend à ce que la saison des échouages s’élargisse toute l’année ou presque. La population du golfe de Gascogne, estimée à 200.000 individus, est en danger.
Les autopsies réalisées par l’observatoire Pélagis révèlent souvent des marques de filet sur le corps des cétacés: coupures sur les nageoires pectorales et sur le rostre, abrasions sur le reste du corps, particulièrement sur la queue.
Les autopsies réalisées par l’observatoire Pélagis révèlent souvent des marques de filet sur le corps des cétacés: coupures sur les nageoires pectorales et sur le rostre, abrasions sur le reste du corps, particulièrement sur la queue. jeromine Derigny/ Collectif Argos
Depuis quinze ans, soit une génération pour les dauphins, ce même observatoire estime que 56.000 cétacés ont été victimes de prises accidentelles. Grand prédateur, le dauphin a un temps de reproduction lent et les décès interviennent sur des individus jeunes, qui auraient dû assurer le renouvellement de l’espèce. Pour Sea Shepherd, interdire toute méthode de pêche non sélective serait la seule solution pour protéger les dauphins. «On ne peut pas continuer à dire que le dauphin est une espèce protégée si on continue comme ça», s’insurge Lamya Essemlali.

Symbole de la biodiversité

Pour la militante, si l’on veut réduire les possibilités de pêche à des méthodes sélectives comme la pêche à la ligne avec des hameçons adaptés, «ça veut dire pêcher beaucoup moins et manger beaucoup moins de poissons,affirme-t-elle. Chacun a sa part de responsabilité: les pêcheurs, le gouvernement et les consommateurs.» Elle ajoute: «Les dauphins représentent aussi un symbole, ils permettent d’alerter sur un problème plus large.»
Car si les dauphins suscitent beaucoup de réactions, ce ne sont pas les seules captures accidentelles, qui concernent en réalité toutes sortes d’espèces comme les marsouins, les phoques, les albatros… mais aussi les animaux juvéniles des espèces ciblées, trop jeunes pour être pêchés. «Les captures accidentelles de dauphins se voient plus que d’autres, comme celles des requins qui, eux, coulent et disparaissent au fond des océans, assure Hélène Peltier, biologiste de l’Observatoire Pelagis. Et c’est une espèce charismatique, qui parle au public.» Les dauphins, par la sympathie qu’ils inspirent, sont ainsi devenus l’emblème de toutes les captures accidentelles, le symbole d’une biodiversité menacée.

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samedi 30 mai 2020

MÉTÉO EL NINO EL NINA


🌧

ACTUALITÉS MÉTÉO
Le retour de La Nina cet été : quels impacts sur le climat ?

Par Regis CREPET, météorologue

Le climat mondial est régulé par les flux atmosphériques mais surtout par les courants océaniques et leur température. De par leur superficie sur notre planète, les océans jouent un rôle prépondérant dans la machine climatique, en particulier dans la zone intertropicale, où se jouent de multiples variations cycliques. Ces cycles, appelés « ENSO » (acronyme pour El Nino et oscillation australe) alternent entre des anomalies chaude (El Nino), froide (La Nina) ou neutre. Dès à présent, on assiste à l’émergence de la Nina, qui devrait monter en puissance jusqu’à l’hiver : quels en seront les impacts possibles dès cet été ? Analyse de la Chaîne Météo.

Le retour de La Nina cet été : quels impacts sur le climat ?
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L’océan Pacifique, de par son immensité, est capable de moduler une bonne partie du climat planétaire, ce qui explique pourquoi il est sous haute surveillance. La zone intertropicale est scrutée par les satellites qui mesurent sa température (par imagerie infrarouge). Lors de cette dernière décennie, on était habitué à des anomalies chaudes des températures de l’eau du Pacifique oriental (du côté de la côte américaine), ce que l’on appelle le phénomène El Nino. Mais, cette année, c’est l’inverse qui était attendu et qui commence déjà à se mettre en place (1) : un refroidissement de ces eaux de surface. C’est l’inverse d’El Nino, appelé « La Nina ». Ces cycles alternent tous les 3 à 7  ans.
Baisse rapide et marquée de la température du Pacifique
Actualités France
Crédit : La Chaîne Météo
Au large des côtes de l’Amérique centrale et du Pérou, les vents se sont inversés : les alizés soufflent de l’est vers l’ouest, repoussant les  eaux chaudes vers le grand large (Polynésie puis Australie et Indonésie), et provoquant la remontée des eaux profondes froides du côté américain (phénomène d’upwelling). La baisse actuelle est déjà proche de -0,5°C, ce qui constitue une faible Nina, mais la modélisation indique que le refroidissement pourrait plonger entre -1°C et -1,5°C à la fin de l’automne, ce qui constituerait alors une « Nina modérée ». Il pourrait s’agir de la Nina la plus forte depuis 2011.
Des conséquences climatiques autour du monde
Actualités France
Crédit : La Chaîne Météo
Ces variations de température océanique forment des interactions appelées couple océan-atmosphère. Cela influence l’humidité et la température de l’atmosphère, et cette interaction modifie aussi le sens des vents en haute altitude ainsi que du Jet Stream. Par « effet domino », des répercussions  se font sentir tout autour de la zone Pacifique, mais aussi de l’autre côté, sur l’océan Atlantique. Au final, toute la zone intertropicale est bouleversée avec des modifications dans le régime de pluies (mousson africaine et indienne) et des températures (2).
Une saison cyclonique plus marquée
Actualités France
Crédit : La Chaîne Météo
L’une des conséquences directes et visible de la Nina est de booster l’activité cyclonique dans l’océan Atlantique, par effet de vases communicants (3). En effet, si les eaux froides du Pacifique entraînent moins d’instabilité, et donc moins de formation de cyclones, cela amoindri le courant jet en haute altitude (ces vents qui font le tour de la planète). Ce facteur plus calme en haute atmosphère favorise à son tour le développement d’ouragans sur l’Atlantique, car il y a moins de cisaillement. En période El Nino, c’est l’inverse qui se produit, et il y a donc moins d’ouragans en Atlantique. Le nombre de phénomènes tropicaux en Atlantique est donc plus élevé en période "La Nina" que pendant El Nino (schéma ci-dessus). C’est la raison pour laquelle la saison des ouragans 2020 risque d’être active cet été, ce qui semble faire consensus auprès de tous les organismes de prévisions des ouragans. De 3 à 6 ouragans majeurs pourraient s’y développer (selon la NOAA). L’arc Caraïbes et les Antilles sont particulièrement menacés dans ce type de configuration, avec, en outre, de fortes pluies en prévision, ce qui marquerait la fin de la sécheresse actuelle en Martinique. Il est à noter que le réchauffement climatique joue éventuellement un rôle sur la fréquence des ouragans majeurs, mais pas sur le nombre total de phénomènes (6).
Quelles conséquences pour cet été en France ?
C’est peut-être la question qui préoccupe majoritairement les français pour cet été : quelles seront les conséquences de la Nina en Europe de l’ouest ? A l’instar de El Nino, La Nina a peu d’impact sur le continent eurasien, car situé trop loin, en bout de course des effets de l’ENSO (4). Selon les statistiques, on peut en déduire plusieurs conséquences possibles, mais elles restent très atténuées : les étés en période La Nina sont souvent caractérisés par une circulation perturbée océanique avec un flux d’ouest plus perturbé (donc synonyme d’un temps plus changeant en France), mais dans une autre proportion, les anticyclones peuvent aussi s’en trouver renforcés sur l’Europe centrale. Etant donné l’apparition tardive de la Nina cette année, qui ne fait que commencer, on peut penser que son effet sur notre été restera limité, ou alors en toute fin de saison. Cela ne devrait pas remettre en cause nos prévisions saisonnières, mais doit nous mettre en garde contre une fiabilité moins bonne pour le mois d’août.
Des conséquences plutôt en hiver
De fait, La Nina se fait surtout sentir en hiver (5), en refroidissant globalement l’hémisphère nord en raison des modifications des centres d’action (anticyclones polaires renforcés notamment). La Nina est généralement synonyme d’hiver précoce en France. Mais il faudra attendre la fin de l’été et surtout l’automne pour voir la tournure et l’ampleur de la Nina avant de pouvoir se prononcer sur la nature de l’hiver 2020-2021.
 Références :
  1. https://public.wmo.int/fr/info-ni%C3%B1oni%C3%B1a
  2. Are tropical SST trends changing the global teleconnection during La Niña?
  3. http://www.wikiwand.com/fr/Cyclog%C3%A9n%C3%A8se_tropicale
  4. https://www.semanticscholar.org/paper/Tropospheric-QBO%E2%80%93ENSO-Interactions-and-Differences-Hansen-Matthes/7dfd4629e6c71a2304c992f761a220e647912843
  5. https://sos.noaa.gov/datasets/el-nino-and-la-nina-seasonal-impacts/
  6. https://journals.openedition.org/echogeo/19141





https://actualite.lachainemeteo.com/actualite-meteo/2020-05-30/le-retour-de-la-nina-cet-ete-quels-impacts-sur-le-climat-55219

jeudi 28 mai 2020

LE MARIN 97290


Origine du nom :

de Cul-de-sac marin,
déformé en Cul-de-sac du Marin -
LE MARIN



UNE HISTOIRE ANCREE DANS LA MER
Site naturel d’exception protégé par un arrière-pays boisé au relief accidenté, le Marin, à l’origine Cul de Sac Marin, baigné par la mer des Caraïbes et l’Océan Atlantique a suscité bien des convoitises.
L’histoire de la commune est riche en récits d’invasions, de batailles, de débarquements.
D’abord terre d’accueil des populations amérindiennes qui viennent y chercher refuge, elle devient ensuite l’une des points de mire des flibustiers, colonisateur ou autres navigateurs en quête de conquête et de port d’attache.
Les premiers colons français s’y établissent dès 1660, faisant naître un bourg.
En 1661, lors du premier recensement on y dénombre près de 2000 habitants. Venus faire fortune dans l’île les colons s’approprient les terres pour exploiter la canne à sucre.
L’exploitation sucrière marque le début de l’esclavage qui dure XVIème siècle jusqu’en 1848, période qui a laissé des traces indélébiles dans notre pays. Victimes du commerce triangulaire entre l’Europe, les Indes et l’Afrique, des millions d’africains déportés de leur terre natale sont débarqués sur les ports pour servir de main d’oeuvre dans les plantations.
Le bourg demeure la cible des anglais qui l’assaillent à de multiples occasions. Vestiges de la période, ses trois fortins : Pointe Borgnesse, Fort Marin et Pointe de Dunkerque qui ont vu défiler bon nombre d’envahisseurs.
En 1683, le Cul de Sac est le théâtre de batailles durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg.
Inscrite sous le nom de Cul de Sac de Saint Etienne en 1686 la paroisse s’étend jusqu’au quartier de Sainte-Anne.
Dès le début du XVIIIème siècle l’évolution du bourg s’annonce sous de bons auspices, d’où la nomination en 1720 d’un Subdélégué, chargé par le roi d’organiser la vie administrative.
1728 signe le détachement du Marin et de Sainte-Anne. Avec la fréquentation des navires marchands le Marin développe un port, doté d’une lieutenance royale en 1731.
Devenu chef-lieu de département il bénéficie des mêmes avantages que les autres paroisses : Fort Royal, Saint-Pierre et Trinité.
1759, le Marin est de nouveau pris d’assaut par l’armée britannique. En 1762, Sainte-Anne est à son tour victime d’une offensive de leur part, visant également le Marin. La pointe Borgnesse, alors cible des vaisseaux, est neutralisée.
En 1766 sous l’égide du Comte d’Ennery, les travaux de l’église débutent. Au fil des années, le quartier se développe. On y compte près de 3000 habitants.
En 1839 Girardin de Montgérald et Mondésir Gonnier, respectivement Commandant de Sainte-Anne et du Marin, ouvrent les hostilités et mettent en déroute la division ennemie.
En 1839 Jean-Baptiste Pelet de Lautrec est nommé pour trois ans par le gouverneur. C’est le premier Maire. Son conseil municipal, composé de membres de l’aristocratie foncière, est élu pour six ans.
1848, date de l’abolition de l’esclavage marque un tournant de l’histoire pour notre société.
C’est en 1850 que l’Hôpital Civil est mis en chantier. Prévu pour accueillir la population du sud, il confirme le rôle important du Marin.
De 1862 à 1867, la Martinique sert de base navale, pendant la Guerre du Mexique. Plusieurs sites se révèlent être d’une valeur stratégique considérable, à l’instar du Marin ou une ultime tentative de débarquement des anglais est contrée.
Entre guerre, tragédie et révolte, la vie économique suit son cours, soutenue par une activité sucrière et rhumière très productive. En 1872 l’implantation d’une usine centrale, à proximité de la baie, accroît et optimise la production dont l’acheminement est assuré par voie maritime.
Mais la concurrence du sucre de betterave gêne la culture de la canne. Touchée par la crise, l’usine marinoise cesse de broyer de la canne en 1969. La ville tente de survivre et les entrepôts cèdent la place à des commerces et services. Mais c’est son patrimoine maritime qui lui permet de redéployer ses forces et d’entreprendre une véritable reconversion.
Front de mer et port sont désormais ses atouts.

ÉTÉ 2018 SOUVENIRS