mardi 13 juillet 2010

L'ARC ANTILLAIS























Pour nombre de plaisanciers se baladant dans la mer des Caraïbes, le mythe des Antilles s'écroule…
Combien de fois les avons-nous entendus se lamenter d'un « c'était mieux avant ! » ?

Pourtant, de Saint Martin à Grenade puis aux îles du Venezuela, il aurait été ahurissant de voir une seule île échapper à l'envie de se développer en profitant de la manne touristique !
Depuis plusieurs années la mutation est en marche, et les navigateurs voient s'envoler leur rêve de paradis tandis que les insulaires gagnent, à juste titre, leur liberté économique.
Nous n'avons pas voulu céder au découragement ambiant et nous nous sommes réellement demandés s'il était encore possible de trouver l'Eden outre-Atlantique ?
Nous avons sillonné l'arc antillais en quête de ces lieux, où le temps, entre un matin parfait et un coucher de soleil féerique, perd toute notion économique…
Partis en quête de l'essence de nos rêves d'évasion nous nous sommes rapidement aperçus qu'il ne faut prêter qu'une oreille distraite aux grincheux.
L'arc antillais est si vaste qu'il y a de la place pour tout le monde : rêveurs et entrepreneurs. Il suffit de changer son angle de vue et de sortir des routes tracées par les guides et les sociétés de charter. 

Pour nous, le point de départ de l'arc se situe dans les îles Vierges espagnoles à Culebra et finit sa courbe au Venezuela à la Blanquilla : quel merveilleux tracé !

Regardez ce croissant de lune parfait où s'égrènent de petits bijoux scintillants…
On pourrait nommer ces endroits particuliers des « no-stress lands » !
Ces petits coins de paradis peuvent être classés en fonction de leur coefficient de quiétude.
A vrai dire, notre liste de départ comptait beaucoup plus de mouillages que ceux-là : il a fallu opérer un choix chirurgical et douloureux.
Croyez-moi : les endroits qui valent le coup aux Antilles ne manquent pas !


Pour établir ce palmarès les critères sont obligatoirement subjectifs mais très sérieux ! Ce sont des mouillages où l'on a de grandes chances de se retrouver tout seuls…
Hors saison cyclonique (du 1er août au 15 octobre surtout), l'ancrage y est de bonne tenue et généralement bien abrité. La nature y est belle et préservée, la population accueillante, les pirates exclus. La seule notion de temps acceptée est celle du pendule solaire ! Aucune pollution et aucune nuisance d'ordre sonore ou visuel n'y sont admises !
Amateurs de lagons, prenez donc connaissance de ces quelques mouillages les plus sereins de la Caraïbe !


Cocoa Point à Barbuda :

notre escale préférée, un avant-goût du paradis ...escale préférée de la fin de l'hiver et du printemps

Barbuda est le nirvana au pays des couleurs lagons! Mais... Barbuda se mérite... En approchant de Barbuda, un équipage prend conscience de l'utilité des cartes marines et du GPS. Les couleurs d'eau sont magnifiques, mirifiques, mais elles recouvrent des récifs acérés qui n'attendent qu'une belle étrave distraite pour opérer une incision chirurgicale! C'est là qu'on est bien content d'être en alu! Barbuda est timide sur l'eau, contrairement à ses voisines qui découvrent leurs rondeurs sur l'horizon. Elle est si plate qu'on ne peut la voir qu'à trois milles au large. On distingue d'abord une lueur trouble par-delà l'écume laiteuse d'une mer cabossée, puis nous assistons à la naissance de palmes de cocotiers au ras de l'eau qui grandissent au fur et à mesure que l'on approche, puis Barbuda se dévoile enfin...

L'île se résume à peu de chose en somme : du sable, des cocotiers et des cayes... au centre de l'île une lagune fermée abrite une colonie de frégates. Au bout de Cocoa Point un hôtel grand luxe fondu dans les cocotiers et les raisiniers accueille ses hôtes pour un séjour des plus paisibles. A Barbuda le temps est transparent...les journées se suivent au rythme d'une indolence délicieuse, nous passons de la contemplation des couleurs qui se succèdent au gré des inclinaisons solaires à l'observation sous-marine ( le fameux "snorkeling" PMT) : les "patates" de coraux sont légion et nous avons le choix pour la plongée. A côté du bateau, un diodon nous attend avec sympathie... il babille de ses nageoires transversales et nous regarde de ses gros yeux bienveillants semblant nous lancer des gros bisous pulpeux... plus loin, un poisson-perroquet s'acharne à dépecer une boule de corail.. des poisons-clowns, des chirurgiens (avec leur redoutable scalpel sur le haut du dos et la queue) et quelques "demoiselles" se délassent et s'amusent autour d'une gorgone. Une raie somnole sur le fond sablonneux. Notre balade sous-marine nous entraîne vers la plage où nous laissons nos palmes, masques et tubas pour partir pour une petite marche sur une plage interminable... Seule la trace de nos pas marque le sable vierge... au retour, nous retrouvons nos affaires exactement où nous les avions laissées et rentrons au bateau à la nage.


Le soir le peintre qui colore le ciel est un virtuose... Dans le sillage des derniers rayons, une tortue, revenue du fond des mers, vient reprendre haleine. A ce moment précis je demande songeuse à mon capitaine : "tu crois que c'est comment le paradis par rapport à ici?"



et lui de répondre :"oh...ça doit être beaucoup moins bien..."







Fregate Island à Union aux Grenadines


Le mouillage de Fregate Island sur l'île de Union est souvent délaissé par les plaisanciers qui lui préfèrent Clifton ou Chatam. La réputation de l'investisseur fou n'y est pas étrangère : et oui, une marina a failli voir le jour au creux de cette enclave! L'ambitieux personnage avait oublié un tout petit détail : les bateaux ont besoin d'eau sous la coque! ... or, les quais ont été construits au milieu d'un récif corallien! Inutile d'ajouter que par manque d'eau le projet a coulé!
Aujourd'hui quelques pélicans ont élu domicile sur les restes d'un quai. Le récif s'est emparé de cet embryon d'édifice et les couleurs du lagon s'ébattent sur le plan d'eau jusqu'au pied d'une colline en forme de pain de sucre. Disposés en arc de cercle derrière le village, des pics acérés partent vers le ciel et font plus penser à une île du Pacifique qu'aux îles antillaises. Nous sommes au cœur même des Grenadines, en haute saison, et pourtant, nous restons plusieurs jours, seuls au mouillage. 



Petite Terre (Ti'Té) 

au sud de la Guadeloupe


Petite Terre est le seul mouillage de ce palmarès qui soit fréquenté par les catamarans de tourisme, les fameux « promène-couillons » ! Ceux-ci arrivent du François vers 9 heures du matin et repartent à 16 heures : en dehors de ces horaires, la quiétude est totale. Bien que la réserve naturelle de Petite Terre draine son lot quotidien de visiteurs, c'est l'un des endroits les mieux préservés dans la Caraïbe. Les associations de défense de la nature sont vigilantes : elles gèrent le flot touristique avec intelligence et elles méritent d'être citées en exemple. Le mouillage se situe entre deux îles : Terre de Bas, ouverte au public, et Terre de Haut, un espace totalement réservé à la nature et interdit au public. La réserve naturelle marine et terrestre totalise 990 ha. Elle abrite les derniers représentants des Iguanas Delicatissimas, l'iguane des Antilles. Ils seraient plus de 10.000 individus répartis sur les deux îles.

Ici, plus qu'ailleurs, on sait ce que le mot respect signifie. Ti Tè est le refuge de nombreuses espèces en danger de disparition. La réserve naturelle a trouvé un représentant bénévole de choix pour faire prendre conscience des devoirs de chaque visiteur. Et oui ! miss Tortue fait son cinéma ! Elle se présente à la jupe arrière des bateaux et vient quérir sa dîme de passage en caresses ou nourriture…Elle a une allure sympathique et gagne le cœur de chacun. Elle joue un rôle important dans ce lagon. Elle représente aux yeux de tous le côté merveilleux de cette nature qui nous entoure. Elle fait prendre conscience à chaque visiteur que son espace de vie est fragile et qu'il ne tient qu'à nous de le préserver. Les touristes du XXIème siècle semblent l'avoir compris. Lorsque nous allons sur la plage après leur départ, il est rare de trouver des détritus. Plastiques, mégots, sont remmenés chaque soir. Chacun effectue, en toute conscience, ces gestes simples qui sauvent la nature pour demain.
Le soir, alors que les catamarans de tourisme sont partis, nous restons seuls au mouillage. Prisonniers au Paradis : une houle de nord-est s'est levée, impossible d'entrer ou de sortir du lagon ! Avec gourmandise nous goûtons à la solitude souveraine. Dehors la houle frappe le récif, à l'intérieur tout est tranquille… Nous nous offrons une trêve absolue entre le monde et nous. Ambiance contemplative et sereine. Puis un jour, la houle se calme et nous poursuivons notre route… gardant à jamais une place pour Petite Terre dans nos souvenirs. A l'entrée du petit chenal entre les deux îles, un escadron de dauphins veille en permanence sur ce sanctuaire inimitable et nous ouvre la route…
Un vrai cliché de Paradis…



C'est aussi pour tout cela que nous avons largué les amarres !

Saline Island à Cariacou

Saline Island est un repaire d'amoureux des couleurs lagons... Imaginez plutôt... Le mouillage est remparé de la houle derrière une barrière de corail à l'est et l'île de Cariacou au nord : entre elles et nous le plan d'eau ondoie, les vaguelettes soubresautent, comme aiguillonées par le souffle de l'alizé. Une petite frange d'écume glisse sur le asble doré, elle roule puis repart vers le lagon, véritable gisement d'émeraudes étincelantes. Plus loin vers le récif, les turquoises, serties d'un écrin de saphirs, captent la lumière au zénith... Comment rêver plus belle piscine?
Eolis  est posée dans une petite baie intime qui forme, au sud, un croissant de lune ourlé d'une plage de sable fin adossé à une colline tout en rondeur et verdoyante. Pas plus de quatre bateaux peuvent y loger en même temps. L'île n'est pas tout à fait déserte : on y trouve des chèvres, des lézards, des pélicans, et une cabane que vient entretenir un pêcheur de Cariacou. A l'ouest un pain de sucre basaltique pose ses rondeurs sur l'horizon. Tout autour de nous des petits îlots frangés de cocotiers et de raisiniers donnent du relief au paysage. Ces îlots laissent la place à des morceaux d'horizon qui ouvrent la vue chaque matin sur le lever et chaque soir sur le coucher du soleil... Saline Island est l'un des rares mouillages où l'on peut profiter de ces deux rendez-vous privilégiés tout en étant abrité de la houle...



La Blanquilla au Venezuela


La Blanquilla est l'île de la Robinsonnade par excellence : elle a été investie par des lézards, des ânes, des iguanes, des perroquets, des pélicans, des fous bruns, une variété inouïe de passereaux ou d'espèces curieuses comme le frère du faucon : le caracara huppé. L'île est complètement à l'écart du monde. Les ânes n'y ont pas encore ouvert de cyber café et les perroquets rechignent à relayer les réseaux wifi. Par contre les pélicans y ont des coutumes cordiales et l'on se baigne avec eux !
Il n'y a aucun commerce, pas de bar, pas de restaurant et pas d'hôtel. Personne ne vit en permanence sur la Blanquilla. Un village de pêcheurs est établi au nord de l'île : celui-ci n'est qu'une aire de repos spartiate partagée entre pêcheurs lors de longues campagnes au large. Une base reculée de garde-côtes est installée au sud de l'île : elle ressemble plus à une colonie de vacances qu'à un camp militaire ! Les garde-côtes restent deux mois sur l'île avant d'être remplacés par la relève et il y a des équipes qui sont plus « cool » que d'autres au niveau des contrôles !…. Leur accueil est en général bienveillant, ils patrouillent régulièrement dans les mouillages et vérifient la validité des formalités douanières de chaque bateau. Ils viennent aussi en famille le dimanche et c'est l'occasion de voir des bambins grimper sur tous les ponts des bateaux et s'y exercer au plongeon qui éclabousse !


El Yaque (dit « le mouillage des trois palmiers », derrière lesquels se trouve un puits d'eau douce où l'on peut venir avec son seau pour rincer sa lessive …) est le mouillage le plus fréquenté de l'île (sur la côte ouest, sous le vent dominant). L'été est la période qui draine le plus de monde sur la Blanquilla, cependant, même au plus fort de la saison, on compte rarement plus d'une vingtaine de voiliers, de peňeros et de lanchas sur toute l'île ! Les lanchas et les peneros sont des bateaux de pêche traditionnels. Les pêcheurs échangent volontiers avec les plaisanciers du poisson contre des produits qui améliorent leur quotidien. Jamais ils ne veulent d'argent... D'ailleurs qu'en feraient-ils sur la Blanquilla?




Autre mouilage de la Blanquilla, au vent : Playa el Americano (du nom de l'américain Mr Blankenship, qui y construisit une jolie villa à une époque où aucun touriste de la plaisance ne fréquentait l'île, plus une petite piste d'atterrissage pour son petit avion) : cest un couloir pas trés long, pas trés large, proportionné comme il faut pour loger deux bateaux...il se termine par deux petites plages, vierges et blanches, si blanches...Préservées de tout! Le soir les ânes viennent nous observer du haut de la falaise et lorsque le nuit vient nous mesurons l'absence totale de lumière, l'ampleur de notre solitude... C'est cela aussi ça la liberté, celle de vivre sans les lumières rassurantes des hommes... Sous les étoiles, en attendant que demain la vie et les couleurs étincelantes reviennent...




Los Testigos au Venezuela

Les Testigos sont des petites îles plantées à la lisière des eaux territoriales du Venezuela. Cinq îlots composent l'archipel, qu'il faut aborder en étant prêt à vivre en autarcie : pas de quoi faire d'approvisionnement! De plus, la pêche est réservée aux seuls habitants de l'île! Adressez-vous à eux et ils vous fourniront de poisson frais en échange de denrées qui leur sont nécessaires. Cet archipel ne compte que quelques baraques, quelques familles, une école improvisée, un phare et une petite posada , la Casa Verde ... Les garde-côtes y assurent une présence qui est proche du symbole. La figure emblématique est ChenChen, qui a connu tous les grands navigateurs passés par ici et qui raffole des conserves de petits pois/carottes ! Ne jamais oublier de lui en apporter quelques boîtes !
Aux Testigos il faut impérativement veiller à garder une attitude respectueuse envers les habitants et la nature. Il n'y a rien ici pour recycler les déchets, rien qui permet aux habitants de lutter contre la pollution qui serait dramatique pour leur écosystème. Alors il faut aborder cet archipel comme un sanctuaire dédié à la nature... Et cela permettra aux plaisanciers de garder avec les années de bons contacts avec la population.
Notre mouillage préféré est celui sous "la dune" : là nous sommes au paradis... c'est calme et le vent qui sévit au large ne nous atteint que par bouffées chaudes et enveloppantes. En mouillant "à la bahaméenne", nous dressons l'étrave face à la houle : le bateau, ainsi stabilisé, se comporte comme un hôtel flottant...
Il règne à la Dune une ambiance rurale, une essence de simplicité, quelque chose de particulièrement paisible... un délice! La Dune ressemble à un jardin paysager. Les vents taillent des arrondis et sculptent la végétation de main de maître. Au début de l'été, les arbres desséchés offrent, tels des sculptures abstraites, leur tronc nu au soleil dardant. Après la saison des pluies, la nature, gorgée d'eau, retrouve ses teintes verdoyantes. Le contraste entre le vert profond de la végétation et le blanc éclatant du sable est presque violent. Des coqs chantent selon leur bon vouloir de 2 heures du matin à 7 heures! Des grillons grésillent au petit bonheur. Les oiseaux chantent en toute saison et à toute heure. Des biquettes appellent leur mère et jouent les acrobates à flanc de colline. Autour du bateau l'eau est translucide. A plus de dix mètres on voit du haut du pont chaque détail des fonds sous-marins... Le soir, des lucioles illuminent les arbres de la colline : de véritables sapins de Noël!




Sur la plage, au nord de l'île, les tortues viennent pondre pendant la nuit... Elles laissent des traces telles qu'on penserait qu'un tracteur a labouré la plage! Elles reviennent 4 fois en 15 jours pour pondre plus d'une centaine d'œufs! A l'image des habitants des Testigos, courageuses et déterminées, les tortues assurent la régénérescence de leur espèce…









mercredi 7 juillet 2010

PORLAMAR




Porlamar, Saint Tropez du Vénézuela: 15 septembre




D’abord, je n’aime pas Saint Tropez.
Encore moins la Costa Brava.
L’arrivée à Porlamar, capitale de l’île de Margarita, 300.000 habitants est frappante. A 5 milles nautiques de la côte, l’impression d’une grande ville moderne, d’un littoral complètement mité et saccagé par de grands ensembles, à l’espagnole. A 2 milles de la côte, nous nous rendons compte qu’il y a un problème, que le littoral ressemble davantage à Beyrouth qu’à Bénidorm : la plupart des immeubles ne sont pas achevés depuis bien longtemps, les voiries sont défoncées voire inexistantes.


D’immenses espaces de terrains vagues se succèdent entre les différentes implantations balnéaires, ils génèrent à juste titre ou non, un fort sentiment d’insécurité. Le versus vénézuélien de Torre Molinos, le Saint Tropez local est mort-né dans les années 80, quand les promoteurs immobiliers, abandonnés par les financiers, ont tout laissé en l’état sur des milliers d’hectares. Les immenses panneaux du maire local vantant ce paradis sur terre sont, dans ce contexte, complètement surréalistes.




Aujourd’hui, les plages de Porlamar seraient fréquentées par les riches Vénézueliens qui, le temps d’un week-end posent leurs fesses sur la plage en dégustant leur Chivas Régal détaxé (Margarita a un statut de zone franche), soit 10€/L pour du 12 ans d’âge.



Je ne suis pas convaincu par cette hypothèse : les plages bondées du week-end nous ont semblé beaucoup plus populaires, fréquentées par les gens du coin en famille, dans la crasse et la bonne humeur, décapsulant force Polar, la Jupiler locale. Notre référentiel (gauf au suc) est complètement bousculé. La préoccupation environnementale n’est pas encore passée par ici. Des tas de détritus partout, sauf dans le centre-ville qui lui est très propre (nous ne sommes pourtant pas aussi obsessionnel que les Suisses). Le ramassage des ordures est pourtant organisé. Comme dans tous les pays du Sud, le Sac et les bouteilles plastiques sont omniprésents, même en pleine mer. Nous avons traversé des océans de bouteilles.




L’insécurité, pressentie comme faisant partie intégrante de la vie au Vénézuela, est dans toutes les bouches et alimente toutes les rumeurs : en septembre, un plaisancier italien s’est fait trucider au couteau par des quidams à qui il avait refusé de payer son dû lors des manœuvres de déséchouage de son voilier. Ayant payé 200 € aux premiers, il aurait refusé de remettre la main au bassinet pour les seconds, intervenus en 2ème rang. Malheureusement pour lui, ils seraient nuitamment revenus pour lui régler son compte, ce qu’ils ont fait en lui soldant définitivement. Les quartiers entre la plage et le centre-ville seraient infréquentables, le front de mer totalement « non secure ». Radio Ponton a émis, la rumeur s’est amplifiée entre les plaisanciers comme une trainée de poudre et personne ne sait où se situe la vérité. Le sentiment d’insécurité reste pour nous une pure abstraction, nous ne l’avons jamais expérimenté dans nos chairs mais la prudence ( ?) nous impose des précautions dans nos déplacements. Comme dirait JP, à 2 € le taxi, on aurait tort de se priver.
Du coup, Porlamar est un ghetto : interdiction de se promener en dehors du centre-ville, soit 2 rues piétonnes et très commerciales, interdiction de laisser son annexe ailleurs qu’à la Marina Juan, qui garde votre embarcation jusqu’à 18 heures. Après, comme dit le dicton : annexe à l’eau c’est annexe cadeau.
Le centre-ville a un certain charme, avec sa basilique et les rues autour, trépidantes d’activité. Classiquement, beaucoup de commerces ayant pignon sur rue sont tenus par les Libanais et les Chinois. Spécialisés dans l’électroménager, les textiles et le change du marché parallèle.
En rue, cela vit dans tous les sens, les petits commerces foisonnent, c’est le royaume de l’économie informelle.




PORLAMAR (MARGARITA)


   La perle des Caraïbes ?

Porlamar, Saint Tropez du Vénézuela ?






D’abord, je n’aime pas Saint Tropez.
Encore moins la Costa Brava.
L’arrivée à Porlamar, capitale de l’île de Margarita, 300.000 habitants est frappante. A 5 milles nautiques de la côte, l’impression d’une grande ville moderne, d’un littoral complètement mité et saccagé par de grands ensembles, à l’espagnole. A 2 milles de la côte, nous nous rendons compte qu’il y a un problème, que le littoral ressemble davantage à Beyrouth qu’à Bénidorm : la plupart des immeubles ne sont pas achevés depuis bien longtemps, les voiries sont défoncées voire inexistantes.


D’immenses espaces de terrains vagues se succèdent entre les différentes implantations balnéaires, ils génèrent à juste titre ou non, un fort sentiment d’insécurité. Le versus vénézuélien de Torre Molinos, le Saint Tropez local est mort-né dans les années 80, quand les promoteurs immobiliers, abandonnés par les financiers, ont tout laissé en l’état sur des milliers d’hectares. Les immenses panneaux du maire local vantant ce paradis sur terre sont, dans ce contexte, complètement surréalistes.




Aujourd’hui, les plages de Porlamar seraient fréquentées par les riches Vénézueliens qui, le temps d’un week-end posent leurs fesses sur la plage en dégustant leur Chivas Régal détaxé (Margarita a un statut de zone franche), soit 10€/L pour du 12 ans d’âge.



Je ne suis pas convaincu par cette hypothèse : les plages bondées du week-end nous ont semblé beaucoup plus populaires, fréquentées par les gens du coin en famille, dans la crasse et la bonne humeur, décapsulant force Polar, la Jupiler locale. Notre référentiel (gauf au suc) est complètement bousculé. La préoccupation environnementale n’est pas encore passée par ici. Des tas de détritus partout, sauf dans le centre-ville qui lui est très propre (nous ne sommes pourtant pas aussi obsessionnel que les Suisses). Le ramassage des ordures est pourtant organisé. Comme dans tous les pays du Sud, le Sac et les bouteilles plastiques sont omniprésents, même en pleine mer. Nous avons traversé des océans de bouteilles.




L’insécurité, pressentie comme faisant partie intégrante de la vie au Vénézuela, est dans toutes les bouches et alimente toutes les rumeurs : en septembre, un plaisancier italien s’est fait trucider au couteau par des quidams à qui il avait refusé de payer son dû lors des manœuvres de déséchouage de son voilier. Ayant payé 200 € aux premiers, il aurait refusé de remettre la main au bassinet pour les seconds, intervenus en 2ème rang. Malheureusement pour lui, ils seraient nuitamment revenus pour lui régler son compte, ce qu’ils ont fait en lui soldant définitivement. Les quartiers entre la plage et le centre-ville seraient infréquentables, le front de mer totalement « non secure ». Radio Ponton a émis, la rumeur s’est amplifiée entre les plaisanciers comme une trainée de poudre et personne ne sait où se situe la vérité. Le sentiment d’insécurité reste pour nous une pure abstraction, nous ne l’avons jamais expérimenté dans nos chairs mais la prudence ( ?) nous impose des précautions dans nos déplacements. Comme dirait JP, à 2 € le taxi, on aurait tort de se priver.
Du coup, Porlamar est un ghetto : interdiction de se promener en dehors du centre-ville, soit 2 rues piétonnes et très commerciales, interdiction de laisser son annexe ailleurs qu’à la Marina Juan, qui garde votre embarcation jusqu’à 18 heures. Après, comme dit le dicton : annexe à l’eau c’est annexe cadeau.
Le centre-ville a un certain charme, avec sa basilique et les rues autour, trépidantes d’activité. Classiquement, beaucoup de commerces ayant pignon sur rue sont tenus par les Libanais et les Chinois. Spécialisés dans l’électroménager, les textiles et le change du marché parallèle.
En rue, cela vit dans tous les sens, les petits commerces foisonnent, c’est le royaume de l’économie informelle.




lundi 28 juin 2010

LES VACANCES !

Derniers préparatifs avant de partir en vacances !


Préparer sa valise !

Préparer sa valise est un moment agréable où l'on peut enfin anticiper sur le plaisir des vacances. Mais c'est aussi un moment crucial où il faut se comporter de façon méthodique. Il est n'est pas inutile de rédiger sa liste une semaine à l'avance, et de commencer à remplir la valise trois jours avant le départ.

Les vêtements et chaussures à ne pas oublier

Inutile d'énumérer tous les vêtements et accessoires que les vacanciers emportent ordinairement avec eux, maillot de bain, serviette de plage, etc... Mais il y a tout de même certaines astuces intéressantes à rappeler. Il peut être utile d'emporter des tee-shirts très légers mais à manches longues, que l'on portera en cas de coups de soleil sur les épaules et les bras. Et pour les petits enfants cette astuce est même recommandée en prévention, car un enfant couvert par une tunique de coton à manches longues sera mieux protégé du soleil qu'en débardeur ou maillot de bain.
Attention aussi aux soirées fraiches et aux journées pluvieuses : petites laines et imperméable peuvent sauver bien des situations.
Utile également, la paire de chaussures "qui ne craint rien", comme les tongues ou les sabots en plastique : pour prendre sa douche sans être pieds nus en camping ou sur la plage, pour marcher sur le sable sans se blesser les pieds, etc...
Enfin, un sac prévu pour le linge sale sera bien utile, ainsi qu'un sac de secours au cas où le retour serait plus chargé que l'aller, ce qui arrive souvent lorsque l'on rapporte des souvenirs et des cadeaux pour ses amis...
Si vous avez eu la bonne idée de conserver tout au long de l'année des échantillons de produits cosmétiques, c'est le moment de les emporter pour alléger votre trousse de toilette.

Pharmacie de secours du vacancier...

En vacances comme à la maison, les maux de tête ou petites douleurs peuvent survenir, donc emporter du paracétamol s'impose. Lorsqu'on voyage avec des enfants, une crème contre les bleus et les bosses est également indispensable, tout comme le désinfectant et les pansements. Si vous avez l'intention de pratiquer une discipline sportive de façon intensive, emportez une crème décontractante pour atténuer les courbatures. Il peut également s'avérer utile de prévoir une crème contre les démangeaisons liées aux piqures d'insectes si vos vacances se déroulent à la campagne. Votre destination laisse prévoir le risque d'attraper la "tourista" ? Pensez alors à prendre de quoi survivre en attendant la visite du médecin. Enfin, le tube de crème indispensable, quel que soit votre lieu de vacances : la crème contre les brûlures qui sera d'un grand secours en cas de coup de soleil.

De quoi se divertir en famille...

Sur place il est toujours facile de se procurer revues et magazines. Mais pensez à emporter quelques livres (ceux que vous n'avez pas eu le temps de lire tout au long de l'année) et surtout à prendre des jeux de société. Les journées pluvieuses et les soirées en famille en seront plus animées. Les jeux de cartes ne prennent que très peu de place dans une valise.

Laisser tout en ordre avant de partir

Tout éteindre, tout ranger !

Laisser sa maison bien en ordre avant de partir, c'est une façon de se garantir un retour agréable. Arrangez-vous pour bénéficier d'un peu de temps avant le départ afin de faire le ménage. Si vous partez longtemps, l'idéal est de vider le frigo, de l'éteindre et de le laisser ouvert après l'avoir bien nettoyé. D'une manière générale, vous éteindrez soigneusement tous les appareils électroménagers, au lieu de les laisser en veille.

Protégez vos biens en votre absence

Par sécurité, évitez de mentionner que vous partez en vacances sur le message de votre répondeur téléphonique, mais également sur internet (forums de discussions, réseaux sociaux...). Si vous avez envie de poster vos photos de vacances sur facebook, il est préférable de le faire une fois que vous serez revenu(e), histoire de ne pas attirer l'attention d'éventuels cambrioleurs !
Pensez à signaler votre départ en vacances à la brigade de gendarmerie de votre domicile. Pendant votre absence, des patrouilles de surveillance seront effectuées, de jour comme de nuit, en semaine comme le week-end. De quoi passer de bonnes vacances, en toute sérénité !

lundi 21 juin 2010

LA MARTINIQUE





Découverte en 1502 par Christophe Colomb, la Martinique, surnommée « l’île au fleurs » fut objet de bien des convoitises. Après plusieurs tentatives de conquêtes par les Anglais, les Hollandais et les Français, le traité de Paris de 1814 rendit définitivement la Martinique aux français. En 1946, elle devint département français (DOM) avec comme chef lieu Fort de France.

La population est majoritairement d’origine africaine descendants d’esclaves et compte également 1 % de békés ou blancs créoles et 1 % de « z’oreilles » ou métros appelés ainsi parce qu’ils doivent tendre l’oreille pour comprendre le  "parler créole" ?



ARRIVEE AU CUL DE SAC DU MARIN



Cul de Sac du Marin



Nous voilà en approche des côtes martiniquaises. Nous rentrons dans le Cul de Sac du Marin : c’est une très vaste étendue bordée de palétuviers et considérée comme l’un des meilleurs abris des Petites Antilles en cas de cyclones.

Nous nous mettons ensuite au mouillage et nous mettons non loin du fameux ponton du Leader Price : destination incontournable pour les voyageurs devant faire un avitaillement correct à un prix correct.

Chaque matin, nous nous réveillons au son des DING DONG de l’église Saint-Etienne du Marin. Chose tout à fait banale que d’entendre carillonner les cloches de l’église du village ! Du  coup, nous trouvons cela plutôt agréable !

Après cinq jours, l’ « escale technique » a suffisamment duré etnous quittons cette baie saturée par du nautisme de masse et reprenons la mer vers des eaux plus clémentes.








Sainte Anne

Ce matin, nous mouillons devant le petit bourg pittoresque de Sainte Anne, sur la pointe sud de l’île entre les installations du Club Med et la plage des Salines, l’une des plus belles plages de la Martinique. Nous débarquons en annexe sur la place principale du village. Très animée, avec ses boutiques colorées, l’endroit nous charme de suite. L’ambiance y est très détendue et très familiale. En empruntant le chemin du calvaire, nous arrivons sur les hauteurs du bourg : le point de vue sur le Cul de Sac du Marin, l’anse de Sainte Anne et jusqu’au Rocher du Diamant est splendide.




Grande anse d’Arlet



Nous commençons notre remontée de la côte ouest, première escale : la grande anse d’Arlet  : cette grande baie en demi-cercle avec ses eaux transparentes appréciées des tortues et sa  longue et belle plage de sable blanc bordée de cocotiers est tout à fait séduisante. Les plaisanciers étrangers et locaux en plein week-end ne s’y trompent pas ! Les barques colorées des pêcheurs et les bicoques en bois colorées donnant directement sur la plage, les lolos ou restaurants locaux apportent à cet endroit une atmosphère très détendue et familiale.



Baie de Fort de France : Shoelcher, anse Mitan, Pointe du Bout


Nous mouillons devant la commune de Schoelcher, (appelée ainsi du nom du député ayant fait abolir l’esclavage en 1848), plus au nord dans la baie de Fort de France. Encore une fois, eau translucide, tortues et plage de sable blanc  !

Nous reprenons notre route, au sud de la baie de Fort de France, à l’Anse Mitan : cet  endroit est en fait une station balnéaire par excellence où les habitants de Fort de France semblent disposer de leurs quartiers d’été. Grands complexes hôteliers, pizzerias, plages artificielles, boutiques à touristes, marina privée de la Pointe du Bout. On ne se croirait presque plus en Martinique. Malgré tout, c’est agréable d’y flâner, la baignade est douce, le mouillage tranquille.

La visite de la Martinique doit au moins comporter celle d’une distillerie, évidemment. Aussi nous rendons-nous à l’Habitation du domaine Acajou, plus connue sous le nom d’habitation Clément, sur la commune du François.  Elle ne produit plus de rhum avec ses propres installations depuis 1986, la canne à sucre du domaine est exploitée à l’extérieur dans des ateliers modernisés. Mais aujourd’hui, on visite son parc somptueux, , ses habitations datant du XVIIIème restaurées et remeublées d’époque, ses anciennes installations transformées en salles d’exposition, ses chais de vieillissement du rhum Clément toujours utilisés (ouvrez vos narines !) et sa salle de dégustation (aiguisez vos papilles !).


Après une petite pause culinaire au bord de la route pour déguster de succulents accras, boudins antillais et poulet boucané, nous nous rendons à Saint Pierre en empruntant la Route de la Trace : passage ouvert au travers de la forêt luxuriante martiniquaise. La diversité et la richesse des essences nous laissent béats. Saint Pierre était la première ville fondée et a été ravagée en 1902 par l’éruption de la Montagne Pelée. La citée a été entièrement dévastée en 90 secondes et enfouie sous des nuées ardentes de gaz et de cendres. La ville aujourd’hui reconstruite garde encore des stigmates de cette catastrophe.



Ce matin nous avons une navigation qui nous attend : nous allons aborder la côte est de la Martinique, c’est à dire la côte au vent, celle de la houle atlantique, du vent des alizés, des passes difficiles entre les cayes (récifs coralliens à fleur d’eau), bref celle de quelques dangers le long de laquelle finalement assez peu de plaisanciers se risquent. Pourtant, elle semble bien prometteuse et qui ne tente rien n’a rien alors soyons juste un peu fous, levons l’ancre.

LA COTE EST MARTINIQUAISE

Les passes du Vauclin, l’îlet Petite Grenade et le « Trou Cochon »

La navigation est sportive : nous avons un bon alizé force 8 et une mer relativement levée et mauvaise. 
Notre fidèle équipier de navigation, le GPS, nous annonce les passes prochaines. Il y a des cayes partout devant nous, les vagues déferlent dessus, tout le monde fait le silence afin de ne pas déconcentrer le Capitaine. Le moindre écart sur la barrière de corail pourrait être fatal au bateau.
Puis doucement, entre deux barrières se distingue la passe étroite et courte. Je suis à l’avant à scruter le fond au cas où et puis enfin nous voilà passés ! Le sourire arrive aux lèvres

Ici c’est le calme après la tempête. La mer est complètement plate. Nous distinguons notre havre de paix tant espéré : devant l’îlet de Petite Grenade, le mouillage de « Trou cochon » est entouré de mangrove et de palétuviers avec leurs fameuses huîtres accrochées à leurs racines aériennes : un parfait trou à cyclones : changement de décors radical! Ce n’est que verdure autour de nous, la nature dans toute sa splendeur, avec un tout petit coin de sable ! C’est aussi une grand silence, une solitude, celle qui vous fait du bien, qui vous repose de l’intérieur. 

 « Trou Cochon » devient temporairement lieu de fête, de danse et de musique : deux ou trois vedettes équipées de moteurs surpuissants mouillent près de nous. La température monte très vite de quelques degrés... La musique donne des décibels, la bière coule à flot et les danseuses aguichent leur entourage.
 (hum !)
aussi préférons-nous nous rendre par des sentiers côtiers sur la presqu’île du Vauclin, donnant juste devant les barrières de corail. C’est un peu comme la côte sauvage de Bretagne : mer déchaînée, embruns salés, côte découpée : un vrai régal ! 

Les escales du François : Baignoire Joséphine, Trou Monerot

Nous ne voudrions pas prendre racines parmi les palétuviers et la côte est ne nous a pas livré toutes ses richesses loin de là. Nous levons l’ancre pour l’îlet Thierry. La sortie des passes du Vauclin est plus aisée, par contre la mer est très houleuse, le bateau tangue et enfourne significativement. Du coup, de veille à l’avant à la surveillance des récifs, bien accrochée à l’enrouleur de génois, je me prends des paquets de mer considérables, me voilà douchée de la tête aux pieds.
Une fois passées les barrières de corail, la mer se calme à nouveau, laissant apparaître ses fabuleux fonds blancs : ce sont des hauts fonds sablonneux qui donnent à l’eau sa merveilleuse couleur turquoise. Ceux situés entre l’îlet Thierry et l’îlet Oscar sont particulièrement réputés. Il est un peu avant midi, nous mouillons légèrement à l’écart.

La baignoire Joséphine est en fait un banc de sable corallien situé entre les îlets Thierry et Oscar, sur lequel on a pied jusqu’à plusieurs centaines de mètres du rivage. Les riches békés avaient l’habitude de siroter leur rhum, de l’eau chaude jusqu’à la taille dans ce décor de rêve. Depuis, cette coutume s’est démocratisée et le site a attiré tous les possesseurs de bateaux rapides à moteurs. C’est devenue une manne pour le tourisme : les visiteurs passagers des bateaux de promenade sont invités à boire le rhum à la bouteille, les pieds dans l’eau et dans une ambiance musicale fortement zouk : le « baptême du rhum » est né !
Nous mouillons notre grappin au milieu de ce décor de rêve (en plus étrangement, nous sommes quasi seuls à patauger dans cette baignoire). Comme tout se mérite, nous décrétons snorkelling obligatoire pour tout le monde avant les réjouissances.  Deux véritables poissons dans l’eau !

De retour en milieu d’après-midi sur Eolis, nous décidons de lever l’ancre car nous ne nous sentons pas suffisamment abrités en cas de vent soudain. Nous prenons la passe d’entrée du François et nous nous faufilons à travers les cayes jusqu’au Trou Monerot. Ce trou est un lac tellement la mer est calme, bordé par un petit village de pêcheurs et cerné de palétuviers abritant huîtres et crabes rouges, Hérons Blancs ou Pique-Bœufs et Aigrettes. Seuls mouillés en son centre, nous observons les parades nuptiales de certains et les envols groupés d’autres. Le lieu est magique encore une fois.

Nous pouvons approcher au plus près de cette vie animale et végétale et le plus discrètement possible. Les coqs du village font leur office à toute heure : ils chantent soir et matin ! Il serait d’ailleurs illusoire de penser faire une grasse matinée!. Et puis un étonnant spectacle se déroule juste sous nos yeux ébahis à quelques centaines de mètres à peine  : des chevaux de course sont baignés à tour de rôle et sont entraînés à la nage par une barcasse motorisée les tractant d’abord au large. Ensuite, ils n’ont que le choix de nager et de tracter à leur tour la barque et leur dresseur s’ils veulent rentrer sur le rivage. C’était surprenant.

Les escales du Robert : îlet Loup Garou, îlet Madame, îlet Chancell
Nous faisons au large de la commune du Robert est à l’îlet Loup Garou : un îlot de sable cerné de coraux situé à plusieurs nautiques au large du Robert (un peu comme l’île Morpion des Grenadines mais sans le parasol !)
Nous ne traînons pas trop et nous dirigeons vers l’îlet Madame.Exceptionnellement, nous ne jetons pas l’ancre mais nous prenons l’une des bouées d’amarrage. En théorie, nous ne leur faisons pas confiance mais là, elles semblent toutes neuves et récemment installées. Carbets et barbecues sont bien arrangés sous la végétation derrière la plage et donc snorkelling avec la chance d’y faire la rencontre de concombres de mer, de barracudas et de soles tropicales.

L’îlet Chancel (ou Ramvillle). L’endroit est très prisé des békés et métros qui viennent jusqu’ici en vedettes pour des pique-nique dominicaux entre amis, de l’eau jusqu’à la taille. Petits et grands, nous passons une très sympathique après-midi tous ensemble. Le mouillage se vide petit à petit. L’heure est venue pour les vedettes de rejoindre leur port d’attache, la semaine de travail reprenant demain … c’est le moment privilégié des voyageurs : un paradis pour nous tout seuls!

Presqu’île de La caravelle et La Trinité

Nlongeons la splendide presqu’île de La Caravelle avec ses falaises abruptes dignes de la côte sauvage bretonne. La péninsule est classée Parc Naturel Protégé afin de préserver la faune et la flore locale. Nous mouillons le temps d’un déjeuner dans la baie du Trésor, au pied du château Dubuc, avant de contourner la Pointe du Diable

Martinique, nous te quittons mais nous reviendrons, ta côte au vent n’a pas livrer tous ses secrets …


CHEZ POL

  Bonjour, nous sommes le  17 mai  et c'est le bon jour pour courir à droite et à gauche. Un homme pressé.  ÇA ARRIVE AUJOURD'HUI  A...