samedi 4 novembre 2023

 


Tempête Ciaran en Côtes-d’Armor : retour sur son passage et découvrez les nombreux dégâts engendrés

Soit les départements placés en vigilance rouge face à la tempête Ciaran , ce mercredi 1er et jeudi 2 novembre 2023. Ces messages ont été générés par le système FR alert.

Transat Jacques Vabre

 4 novembre : la direction de course a malheureusement mais sagement décidé de repousser le départ semaine prochaine.

Quand on voit qu’il y a eu plus de 100 nœuds de vent et des creux de douze mètres et plus à la pointe Bretagne… Faire partir les Imoca aurait pu se transformer en carnage ! Même à terre, c’était d’une rare violence. C’était aussi une bonne décision de faire partir les Class40 et Ocean Fifty pour une mini-étape vers Lorient.


En même temps, je comprends que pour les organisateurs, les sponsors, les marins… c’est compliqué quand tu laisses une classe à quai.Voiles et Voiliers : Tu as trouvé qu’il y avait du progrès dans la réalisation ?

Loïck Peyron : Tu sais quoi, le progrès, c’est qu’il n’y avait aucun bateau suiveur (les organisateurs avaient interdit toutes sorties compte tenu de la météo !) La mer était dégagée. Elle n’appartenait qu’aux coureurs. Tu ne voyais que la forme des vagues et les bateaux. Je pense qu’il faut désormais interdire les bateaux suiveurs, et ne laisser que les semi-rigides pour récupérer les équipiers. En outre, ça devient franchement dangereux, car les bateaux vont de plus en plus vite. N’oublions pas qu’il y a eu des drames lors de départs et d’arrivées (à Lorient il y a quelques années, et notamment deux morts lors de l’arrivée de la dernière Route du Rhum ; N.D.L.R.). Pour moi, c’est interdiction absolue ! Point barre. On peut trouver des alternatives pour ce qui est de la communication. Il y a tellement de bonnes opportunités sur le village qu’il faut laisser les marins pouvoir partir sans être perturbés.

Là il manque un truc. Tu as quand même 90 bateaux sur 95 immobilisés. Cela a dû être compliqué pour notre ami Le Goff (directeur de course : ndlr). Il y a tellement de bateaux maintenant, que tu as un vrai problème de places de port pour t’arrêter. Et les Imoca ne sont pas des engins faciles à garer au parking ! Ce ne doit pas être facile pour eux d’attendre que la météo se calme, sans savoir exactement quand ils vont prendre le départ…


Le bassin Paul Vatine au Havre avec les Class40. | DIDIER RAVONVoir en plein cran

Dans ces conditions tu reportes. Point.

Voiles et Voiliers : Et ça ne va pas partir dimanche à cause de la nouvelle tempête baptisée Domingos ?

Loïck Peyron : Malheureusement non, mais il n’y a même pas de questions à se poser. Dans ces conditions tu reportes. Point.

Voile et Voiliers : En 2002 lors de la Route du Rhum, c’était pourtant parti, et ça avait été un « massacre » dans le golfe de Gascogne ?

Loïck Peyron : Je confirme (son trimaran s’était disloqué et 3 multicoques sur 18 seulement avaient rejoint Pointe à Pitre ; ndlr). C’est de la responsabilité de l’organisateur d’ouvrir une ligne de départ, et ensuite ce sont aux marins de décider de prendre le départ puis de s’abriter, à condition de pouvoir le faire…



Transat Jacques Vabre. Pas de départ dimanche pour les IMOCA

Photo Guillaume Gatefait
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Après une nuit de tempête les 90 bateaux à quai au Havre et à Lorient sont bien restés à l’abri. Ils devraient l’être encore dimanche puisqu’aucun départ ne sera donné. Un départ mardi est à l’étude.

Toute la matinée, le vent a molli dans le Morbihan, après les rafales à 80 noeuds enregistrées par Météo France cette nuit. L’arrivée de la marée basse va contribuer à assagir la mer dans le port de Lorient La Base ce qui va permettre aux skippers et préparateurs de vérifier l’amarrage de leurs bateaux en prévision d’un nouveau passage de front samedi sur la Bretagne. Au Havre, le spectacle irréel des 80 cm de clapot dans les bassins fermés n’a heureusement eu aucun impact sur les IMOCA qui avaient bien anticipé l’arrivée du mauvais temps, dont le pic avait lieu en fin de matinée.

« Nous sommes restés très vigilants à l’ouverture des portes des bassins entre midi et 13h10, avec un mètre de surcote, ce qui a fait monter d’autant les pontons. Heureusement, le vent a baissé en parallèle et aucun dégât n’a eu lieu » précisait Francis Le Goff. Toute la journée, la Direction de course a continué à travailler au scénario d’un nouveau départ, en collaboration avec Christian Dumard, météorologue de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.

Pour Francis Le Goff, « la possibilité évoquée hier de voir s’élancer les IMOCA dimanche est désormais exclue, notamment à cause du renforcement du vent de secteur ouest, très impactant au large du Havre » Les cartes de vagues des différents modèles montrent également une dégradation de l’état de la mer dimanche, ce qui compliquerait nettement les modalités techniques d’organisation d’un départ en baie de Seine, « avec probablement un mètre de vagues de plus que dimanche dernier », toujours selon Francis Le Goff. A cela, s’ajoute une contrainte horaire avec la fermeture des portes des bassins du Havre à 15h30 pour un coucher du soleil à 17h30 ce jour-là.

Pas de départ donc dimanche, c’est une décision partagée par la commission sportive de la classe IMOCA qui représente les 40 tandems engagés dans cette classe. L’équipe Direction de Course travaille sur un scenario de départ dont une première option serait le mardi 7 novembre en tout début de matinée, avec une sortie des IMOCA sur la porte ouverte du matin (de 5h00 à 6h15). D’autres scenarii postérieurs à cette date sont également étudiés. L’option privilégiée pour le parcours est une route directe vers la Martinique.

« Pour les Class40 et Ocean Fifty pour lesquels rien n’était possible avant lundi, il n’y a pas de changement à jour. Le but est toujours de saisir la première opportunité, en collaboration avec les classes, pour la semaine prochaine » concluait Francis Le Goff.

vendredi 3 novembre 2023

TRANSAT JACQUES VABRE

 Au lendemain du passage de la tempête Ciaran en France, qui a contraint la Transat Jacques Vabre à s’adapter au niveau des départs, les Ultim poursuivent leur route. Ce vendredi 3 novembre, les cinq bateaux de la catégorie approchent du Cap-Vert, eux qui sont les seuls en mer actuellement sur cette transatlantique.

C’est le Maxi Banque Populaire XI d’Armel Le Cléac'h et Sébastien Josse qui mène la danse, alors que le Maxi Edmond de Rothschild et le SVR Lazartigue ne sont pas loin derrière.

Concernant les autres classes de bateaux, on ne les verra pas en mer avant la semaine prochaine. Les Class40 et les Ocean Fifty, amarrés à Lorient, ne partiront pas avant lundi au plus tôt. Les Imoca, toujours coincés au Havre, ne s’élanceront pas avant mardi en raison des conditions météo délicates prévues ce week-end.


Si les Ultim sont les seuls navires de la Transat Jacques Vabre 2023 en mer – les autres étant bloqués dans des ports en France – et qu’ils ne sont que cinq, cela ne les empêche pas de croiser d’autres bateaux. C’est ce qui est arrivé au Maxi Banque Populaire XI d’Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse, dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 novembre, non loin des îles Canaries.

« On a essayé de l’appeler à la VHF, mais ça ne répondait pas… »

« On a croisé quelques Mini cette nuit, dont un qui n’est pas passé très loin de nous », a déclaré Le Cléac’h lors d’une vacation radio (à partir de 3’03’’). En effet, la Mini Transat se dispute également en ce moment, et les bateaux de la classe Mini ont un parcours qui croise celui des Ultim, entre les îles Canaries et le Cap-Vert.


POSITIONS ET CLASSEMENTS SUR NOTRE CARTOGRAPHIE

NICE

 

Où sont passés les galets ?

La plage de la promenade des Anglais sans ses galets ! Ce n'est pas possible ! Ce n'est pas Nice ! Et pourtant si ! Depuis ce matin, la plage de Nice prend des allures de Normande ou de Bretonne, c'est selon ses affinités. Incroyable ? Pas tant que cela en fait !

Si l'image est insolite, elle n'en est pas moins réaliste. En effet, ce phénomène se produit parfois lors de grandes intempéries. Comme c'était le cas en janvier dernier par exemple.

Ou encore le 20 octobre dernier, lors du passage de la tempête Aline sur les côtes méditerranéennes :

Selon Guillaume Duclaux, maître de conférences en géologie à l'Université Nice Côte d'Azur, auprès d'Actu.fr en janvier dernier : "A priori, les galets restent en majorité sur la plage. Ils ont été recouverts par des matériaux plus fins. Ils ont été poussés contre le mur, vers l'arrière. Les galets sont en général pas mal déplacés à cause de la houle, mais pas spécialement avalés par la mer" poursuit-il.

D'ici à quelques jours, la plage devrait retrouver l'aspect que nous lui connaissons tous.

Selon l'universitaire azuréen : "cela dépend essentiellement de la météo, du niveau d'ensoleillement et de la fréquentation du littoral et si des gens vont marcher dessus, ou pas".

Mais d’où viennent les galets de Nice ?

Vous pensiez que les galets de la plage de Nice étaient apportés par la mer ? Pas tout à fait…

À chaque fin de printemps, la ville de Nice ajoute plusieurs milliers de mètres cubes des galets sur la plage car, au fil du temps et des saisons, la mer les emporte. Ne reste alors que le sable sur la plage.

Logique somme toute !

Pour pallier ce phénomène, le ballet des camions et des tractopelles qui préparent la plage avant l’arrivée des touristes et déversent des tonnes de galets s'appelle l'engraissage ou l'engraissement de la plage.

Les galets proviennent des fleuves des Alpes-Maritimes, le Var et/ou le Paillon. Mais ils peuvent aussi provenir de la Durance, dans les Bouches-du-Rhône. Sans l'intervention de la municipalité la plage perdrait ses galets et le littoral reculerait avec le temps.

Et s’il n'y avait plus de galets... il n'y aurait plus de plage. L’espace entre la mer et la promenade disparaîtrait. Tout simplement.

Des galets synonymes de stabilité et de pérennité

Et oui, les fameux galets de la page de Nice, ne sont pas là que pour faire jolis, ou se tordent les pieds ou, encore, rendre parfaitement inconfortable une sieste bien méritée...

Ils sont là, car ils permettent de stabiliser et de préserver la plage de la Promenade des Anglais.  Les galets maintiennent la plage. Sans eux, la mer serait au niveau des murs.

Autre avantage des galets, ils permettent un meilleur drainage de l'eau de mer et de pluie. Ce qui, à terme, peut empêcher la formation de zones boueuses et marécageuses.

Un sujet sérieux le galet à Nice ! D'ailleurs, un suivi scientifique a été mis en place pour permettre de mettre en évidence le parcours d'un galet, en temps ordinaire, dans la baie des anges et pour comprendre comment ils se déplacent. Pour ce faire, certains galets ont donc été identifiés et les pucés.

Et saviez-vous que si la mer à tous les droits, vous, vous ne pouvez pas emporter les galets chez vous en souvenir ? 

 

Tempête Ciaran à Trégastel : « On s’attendait à un coup de tabac, mais pas à ça ! »

La tempête Ciaran, qui a balayé les côtes bretonnes dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 novembre 2023, n’a pas épargné le Trégor côtier. À Trégastel (Côtes-d’Armor), les vitrines de deux magasins du Coz-Pors ont été détruites, laissant les propriétaires estomaqués. Reportage.

Refaite en février dernier, la véranda au triple blindage de la crêperie des Sept-Îles n’a pas résisté à la tempête.
OUEST-FRANCEVoir enplein écran

Face au Coz-Pors de Trégastel (Côtes-d’Armor), quelques habitants en ciré viennent constater les dernières rafales de vent, ainsi que l’étendue des dégâts. Le passage de la tempête Ciaran a laissé des marques dans le paysage de la station balnéaire : outre le sable rose qui s’est répandu à travers les rues proches de la plage, quelques commerces ont également essuyé la colère du vent.

Lire aussi : VIDÉO. Arbres couchés, réseau téléphonique HS… La tempête Ciaran paralyse Perros-Guirec

Le sable rose de Trégastel a recouvert le bitume du Coz-Pors, après le passage de la tempête Ciaran. | OUEST-FRANCEVr n plein éc

« Estomaqué »

À l’intérieur de la crêperie des Sept-Îles, Matéo Guillou tente de remettre de l’ordre dans la salle du restaurant. Pendant la nuit, la véranda de cette affaire de famille a succombé aux coups de boutoirs du vent : « Hier, je regardais mon système de vidéosurveillance pour m’assurer de ce qui se passait au restaurant, explique le trentenaire, l’œil fatigué par une nuit trop courte. Vers 4 h 15, une partie du toit a lâché, et le vent s’est engouffré. »

Malgré le triple blindage des vitres, les projectiles divers et la force du vent auront eu raison de la véranda, pourtant refaite à neuf en février : « Je suis estomaqué par la puissance des éléments, confie le gérant. On a du sable partout, jusqu’aux cuisines. On s’attendait à un coup de tabac, mais pas à ça ! »

Un coup dur pour le glacier, qui avait ouvert pour les vacances scolaires. En attendant les réparations, les sept salariés des Sept-Îles ne pourront pas reprendre le travail : « On va tout faire pour rouvrir avant Noël, mais je ne sais pas encore combien de temps tout cela va prendre. »

Revivez notre direct consacré au passage de la tempête Ciaran dans les Côtes-d’Armor

Deux genres d’humains

Au magasin de souvenir la Ville d’Ys, juste à côté de la crêperie, les plaques de bois apposées sur ce qui reste de la vitrine attestent de la violence de la tempête : « Je suis arrivée dès que j’ai pu ce matin, explique Carole Gaonach, gérante de l’échoppe, les mains violacées par le froid. J’avais peur pour le magasin, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. »

Un projectile a percuté la vitrine du magasin de souvenir « La ville d’Ys », sur le Coz-Pors. Si certains passants ont aidé la gérante à nettoyer les dégâts, d’autres en ont profité pour voler de la marchandise. | OUEST-FRANCEVoir en plein écr

Là aussi, une planche de bois volante a fracassé la vitrine, laissant les marchandises à la merci du vent, du sable et de la mer. Certaines personnes auraient même profité des circonstances pour voler des statuettes d’oiseaux marins et autres colifichets proposés à la vente : « C’est le triste genre humain, que voulez-vous… », soupire la patronne.

Mais elle préfère retenir l’élan de solidarité qui lui a permis de nettoyer et protéger sa boutique : « Très vite, des clients, des voisins ou des anonymes sont venus me prêter main-forte. C’est ça qui compte, pas le reste. »

CIARAN

 Conséquences climatiques

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