Le monde du silence, de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle (1956)
29avr09
Les plongeurs de la Calypso virevoltent dans l’eau bleue, mais la star de la séquence s’appelle Jojo.
Jojo-le-mérou.
Comique, cabotin.
Parfait…
Cousteau et ses hommes palment dans des châteaux de corail où s’embusquent des calmars aux teintes électriques et des nuages de poissons biscornus ou colorés : murènes et poissons-anges, poissons-coffres et poissons-papillons…
Splendeurs de la mer Rouge… Dans l’océan Indien, un drame se noue : des requins dévorent un bébé cachalot… Danse de mort. Mais les tortues géantes d’Aldabra pondent dans le sable… Larmes de vie.
Documentaire français de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle.
1h26, Sélection officielle du Festival de Cannes 1956 (Palme d’or), Oscar du meilleur documentaire en 1957.
Avec Jacques-Yves Cousteau (lui-même), Frédéric Dumas (lui-même), Albert Falco (lui-même), André Laban (lui-même) et Simone Cousteau (elle-même).
Note : 17/20
C’est à l’occasion d’une rétrospective Louis Malle, projetée à la Cinémathèque d’Helsinki, que j’ai pu revoir ce chef-d’œuvre du cinéma français. Ce film est si exceptionnel qu’il mérite à plus d’un titre d’être souligné : c’est le premier long-métrage sous-marin à être entièrement tourné en couleurs et le premier documentaire à remporter une Palme d’or au très select Festival international du film de Cannes. C’est aussi accessoirement le premier film de Louis Malle, génial cinéaste qui allait nous donner un magistral Ascenseur sur l’échafaud, une truculente Zazie dans le métro ou encore un émouvant Milou en mai.
Véritable odyssée d’exploration des fonds sous-marins, Le monde du silence nous entraîne dans les profondeurs de la mer Rouge, de la mer Méditerranée, de l’océan Indien et du golfe Persique. Grâce à un équipement technique des plus sophistiqué (scaphandres autonomes à air comprimé, scooters sous-marins, caméras sous-marines), l’équipage de La Calypso, commandé par le sympathique Jacques-Yves Cousteau, observe et filme une faune et une flore aquatique aussi admirables que cruelles.
Un monde merveilleux que l’on découvre au travers de scènes inédites d’une fascinante beauté : le ballet des plongeurs portant des torches, l’attaque d’un cachalot blessé par des requins affamés ou encore le spectacle attendrissant de la naissance d’une tortue sur une plage des Seychelles. Un voyage inoubliable que je conseille à tous les amoureux de la mer.