dimanche 24 mai 2015

AIMEE DUBUC DE RIVERY








Aimée du Buc de Rivery, la Martiniquaise "des Isles de l'Amérique"

La vie des Du Buc de Rivery à la Martinique


Aimée du Buc de Rivery
1ère partie
Aimée du Buc de Rivery, la Martiniquaise
 
AIMÉE DU BUC DE RIVERY FUT ENLEVÉE PAR LES PIRATES EN 1788, VENDUE COMME ESCLAVE BLANCHE CHEZ LES BARBARES EN ALGÉRIE (DITE ALORS LES  ETATS DE BARBARIE), DONNÉE EN GUISE DE CADEAU PAR LE DEY D’ALGER (BABA-MOHAMED-BEN-OSMAN) AU SULTAN ABDUL-HAMID IER DE TURQUIE. ELLE DEVINT SULTANE VALIDÉ ET MÈRE ADOPTIVE DE MAHMOUD II.
Cet article est issu, en partie, de l’ouvrage « La Saga des Du Buc » écrit en 2013 par Y.B. du Buc de Mannetot avec la collaboration de son cousin F. Renard-Marlet, dans lequel sont reproduits les portraits des membres de la famille Du Buc des Antilles et de Normandie, avec plans, cartes, textes anciens, preuves de noblesse, attestations notariées, lettres, photographies, lithographies, cartes postales anciennes, affiches, gravures, invitations, tableaux, pastels, gravures, état-civil, aveux seigneuriaux, ordonnances du roi, nominations, condamnations, commémorations…

 


 
          Mademoiselle Aimée du Buc de Rivery (1776-1817), fille d’aristocrates planteurs de la Martinique, dite « la naufragée sultane Nakchidil » est née le 4 décembre 1776 sur l’habitation de son père (domaine agricole, généralement appelé plantation, situé sur Pointe-La-Rose/Pointe-Marlet/Pointe-Royale sur la commune du Robert à la Martinique), baptisée en l’église du Robert de Martinique, fille de Henri Jacob du BUC de RIVERY, né le 19 juin 1748 au Robert, mort le 29 mai 1808 au Robert, agriculteur-planteur, maître d’habitation à Pointe-Royale, et Pointe-La-Rose, propriétaire de la sucrerie du Robert, membre du Directoire de l’Assemblée Coloniale, Intendant des Habitations du Buc de Bellefonds à la presqu’île de La Caravelle pendant l’absence de son cousin, marié le 24 mai 1773 au Robert à Marie Anne d’ARBOUSSET-BEAUFOND, née en 1739 morte en 1811. Aimée du Buc de Rivery fut enlevée par les pirates en 1788, vendue comme esclave blanche chez les barbares en Algérie, donnée en guise de cadeau par le Dey d’Alger (Baba-Mohamed-Ben-Osman) au Sultan Abdul-Hamid Ier de Turquie, convertie à la religion musulmane, élevée au rang de quatrième Kadine (4ème épouse du sultan Abdul-Hamid Ier) du harem du Palais de Topkapi à Constantinople, mère adoptive de Mahmoud II (futur Sultan), et devenue Sultane Validé « Nakchidil » ou « Nakshidil » , c’est-à-dire « Reine-Mère Empreinte du Cœur » ou « Reine-Mère la plus belle des belles » de l’Empire Ottoman (c’est-à-dire la Turquie actuelle). Elle fut élevée au rang de Sultane Validé grâce à son fils adoptif qui avait publié un hati-chérif (décret) afin de lui faire accéder à cette position suprême. Aimée avait surpassé dans la beauté, le charme, et l’amabilité les autres sultanes d’origine géorgienne ou circassienne. Aimée reçoit, à titre exceptionnel et avec autorisation du Sultan, les derniers saints-sacrements de l’Eglise Catholique par le Père Chrysostôme (Supérieur du Couvent des Capucins à Constantinople) et meurt le 10 novembre 1817 (ou le 23 décembre selon certains) d’une terrible fièvre au Palais de Béchiktash, résidence impériale en Turquie. Aimée du Buc de Rivery était la cousine de Josèphe Rose de Tascher de La Pagerie, future impératrice Joséphine et femme de Napoléon Ier. On dit qu’elle excella dans l’art de nouer les intrigues à la cour de Turquie. Aimée portait les titres suivants : « Princesse très illustre et chaste ; Couronne de la Continence ; Souveraine régnante ; Dame de très haut lignage, douée de qualités très pures et d’un caractère céleste ; Diadème du Sexe ; Maîtresse des Lieux Pieux, élevée à la Gloire la plus sublime ; Astre du Septième Ciel, et Pleine Lune parmi les Etoiles ; Nacre de l’Empire ; Première des Pierres Précieuses de la Couronnes Impériale ».
 

Aimée du Buc de Rivery, la Sultane Validé de Turquie: "Nackchidil"

 
Aimée du Buc de Rivery
 
Aimée du Buc de Rivery, la Turque
 
AIMÉE DU BUC DE RIVERY FUT ENLEVÉE PAR LES PIRATES EN 1788, VENDUE COMME ESCLAVE BLANCHE CHEZ LES BARBARES EN ALGÉRIE (DITE ALORS LES  ETATS DE BARBARIE), DONNÉE EN GUISE DE CADEAU PAR LE DEY D’ALGER (BABA-MOHAMED-BEN-OSMAN) AU SULTAN ABDUL-HAMID IER DE TURQUIE. ELLE DEVINT SULTANE VALIDÉ ET MÈRE ADOPTIVE DE MAHMOUD II.
Cet article est issu, en partie, de l’ouvrage « La Saga des Du Buc » écrit en 2013 par Y.B. du Buc de Mannetot avec la collaboration de son cousin F. Renard-Marlet, dans lequel sont reproduits les portraits des membres de la famille Du Buc des Antilles et de Normandie, avec plans, cartes, textes anciens, preuves de noblesse, attestations notariées, lettres, photographies, lithographies, cartes postales anciennes, affiches, gravures, invitations, tableaux, pastels, gravures, état-civil, aveux seigneuriaux, ordonnances du roi, nominations, condamnations, commémorations…
 
Aimée du Buc de Rivery
et écrit par sa famille !
Avec des documents
et des preuves encore
jamais dévoilés !
Sortie prévue fin 2014.
 
Site en suspension ! Il faut attendre la parution de ce livre évènement !
 
                                                                                Y.B. du Buc de Mannetot

En savoir plus sur http://editionsdubucparis.e-monsite.com/pages/aimee-du-buc-de-rivery-la-sultane-valide-de-turquie-nackchidil.html#RJPWd0lLJo0Hr3Th.99

 
 
 
 
 
 
 
 

Aimée Dubuc
 
La légende de la sultane Validé
 
 

 
Aimée Dubuc de Rivery est née en 1776 à Pointe Royale, au sud-ouest du Robert, en
Martinique.
Cette jeune cousine de Joséphine Rose Tascher de la Pagerie, la future Impératrice Joséphine, femme de Napoléon Ier, fut envoyée en France pour y parfaire son éducation.

Tandis qu'elle rejoignait sa famille, quelques années plus tard, le bateau qui la transportait fut attaqué par des corsaires au large des îles Majorque.
Selon la légende, la jeune fille fut emmenée à Alger comme esclave. Elle fut ensuite offerte par le Bey d’Alger à son sultan Abdulhamit Ier d’Istanbul.

Cette jeune créole de la Martinique aurait donné naissance au Sultan Mahmut II, ce qui lui aurait valu le titre de sultane Validé et qui signifie sultane-mère en turc.
 
Aimée Dubuc de Rivery
 
La légende de la sultane française

Aimée Dubuc de Rivery est née en 1776 à Pointe Royale, au sud-ouest du Robert, en Martinique.


Cette jeune cousine de Josèphe Rose Tascher de la Pagerie, la future Impératrice Joséphine, femme de Napoléon Ier, fut envoyée en France pour y parfaire son éducation.
Tandis qu'elle rejoignait sa famille, quelques années plus tard, le bateau qui la transportait fut attaqué par des corsaires au large des îles Majorque.
Selon la légende, la jeune fille fut emmenée à Alger comme esclave. Elle fut ensuite offerte par le Bey d'Alger à son sultan Abdulhamit Ier d'Istamboul.
Cette jeune créole de la Martinique aurait donné naissance au Sultan Mahmut II, ce qui lui aurait valu le titre de sultane Validé et qui signifie sultane-mère en turc.

Lettre d'un témoin des funérailles de la sultane
Nous reproduisons ici, une lettre écrite par la Comtesse de la Ferté-Meun à Constantinople, le 15 aout 1817 et qui fut éditée à Paris en 1820. Il s'agit d'un témoignage d'époque, mais rien ne permet de dire qu'il s'agit de la réalité. L'histoire concerne une fille créole âgée d'à peine quatorze ans, capturée et vendue au harem de Topkapi pendant le règne du sultan Abdulhamit Ier (1774-1789). Son nom de harem était Naksidil. Elle était la mère de sultan Mahmut II et est ainsi devenue la validé de l'Empire ottoman.

"Constantinople, le 15 août 1817

La sultane Valide vient de mourir. J'ai vu qu'elle a été placée dans la crypte ou mausolée qu'elle avait commencé à faire construire il y a maintenant deux ans et que le Padishah s'est promis de terminer. J'ai vu le cercueil partir du palais. Deux pages l'ont transporté dans un des caïques couverts de Sultan qui ont traversé le Bosphore. Son palais était à côté de celui du Grand-Seigneur, près de Bechick-Tash (Besiktas). De nombreuses personnes de haut rang ont attendu sur l'autre rivage pour prendre la charge du cercueil, ainsi que le veut la coutume. On lutte pour l'honneur de porter, après sa mort, la personne qu'on a respectée dans la vie, ou la toucher au moins, ce qui est facile, même pour les Turcs ordinaires. Mais cette fois la sépulture était fermée et déposée au centre de la crypte qui est un immense salon teint dans les tons arabesques verts. En général, les tombeaux de sultans et sultanes sont des bâtiments où les vivants seraient très bien logés. Son altesse a envoyé le châle pour couvrir le sarcophage.
On lui dit que la sultane décédée était française, d'origine américaine, et qu'elle était née à Nantes ; on ajoute que quand elle avait à peine deux ans, embarquée avec ses parents pour l'Amérique, ils furent capturés par des corsaires et transportés à Alger où ses parents périrent. La petite fille a été achetée par un négociant slave qui a calculé qu'une beauté d'un âge si tendre le rembourserait un jour proportionnellement à l'éducation qu'il lui fournirait. Il n'a pas été déçu dans ses espoirs, puisqu' à l'âge de quatorze ans, d'une beauté resplendissante, elle fut vendue au Bey d'Alger en échange de l'hommage dû au Grand-Seigneur.
Elle a été envoyée au sultan Abdulhamit, qui l'a trouvée avenante et l'a élevée au rang de Kadin, c'est-à-dire d'épouse. Elle lui a donné Mahmut, le sultan régnant. Mahmut a toujours eu le plus grand respect pour sa mère. On lui dit qu'elle a surpassé dans la beauté, le charme et l'amabilité les Circassiennes ou Géorgiennes, ce qui n'étonne pas puisqu'elle était française. Le Grand-Seigneur a exaucé toutes les charités annuelles de Valide. Par exemple, lors de la célébration du point médian du Ramadan, des gâteaux appelés baklava sont distribués. C'est une pâte feuilletée, une bagatelle très riche mais néanmoins tout à fait exquise. On ne peut croire que cette philanthropie de la part de Valide est une question de 200.000 francs. Toutes les familles Janissaires, c'est-à-dire la ville entière de Constantinople, recevaient leur plat de Baklava.
La sultane est morte des suites d'une fièvre maligne. Son fils a refusé d'appeler un docteur, ainsi que le veut la pratique dans ce pays: si les patients succombent, on élimine l'homme qui a donné seulement le succin inutile. Il ne me semble pas que cette tradition donne au docteur turc une réussite plus grande ou une plus expertise que le nôtre. Nous avons fait ce que nous pouvions pour distraire le Grand-Seigneur, qui, depuis cet événement mortel, est plongé, dit-il, dans une douleur profonde. Les promenades en solitaire sont ses occupations préférées pour dissiper son chagrin.
Les Turcs ne portent jamais le deuil : la couleur noire a le même symbole pour eux que le bleu ou le vert en Europe. En général, la peine ne laisse pas des conséquences prolongées sur ces personnes qui aiment légèrement; qui manifestent moins d'affliction et de regrets que nous. L'habitude de recevoir tout comme une bénédiction du ciel rend leur souffrance presque insensible.
La sultane Valide affichait ouvertement Ali Efendi comme son favori, en second lieu seulement de son fils : le sultan continue à prodiguer sur lui sa dévotion. "C'est dans la mémoire de ma mère " dit-il "qu'il mérite ma bienveillance." Certainement il y a une âme française dans une telle qualité émouvante. "

La prophétie
extrait de La Grande Sultane par Barbara Chase-Riboud

"Elle s'appelait Euphémia David, expliqua Naksh-i-dil à l'Eunuque noir et à la Kiaya étonnés. C'était l'Obeah la plus connue de la Martinique. C'est elle qui m'a prédit mon destin. Elle détenait le secret de la vie, de la médecine, des poisons, des remèdes contre le mauvais œil. Elle savait lire le futur, le passé et le présent. Tous la craignaient, les Noirs comme les Blancs. Tuer un homme blanc était aussi facile pour elle que de briser un fétu de paille... avec sa magie noire..." (...)
Il était midi, ce jour de décembre 1776. La forteresse de pierre juchée sur un promontoire regardait la mer enfermée entre deux digues escarpées, ce qui la faisait ressembler davantage à un repère de pirates qu'à une demeure coloniale. Sur l'île de la Martinique, le luxe était rudimentaire, rare et importé. (...) Cette fête était donnée à l'occasion du baptême du nouveau-né d'une Grande Blanche. Tout le monde s'était assemblé autour du négrier français, le capitaine Marcel Dumas, qui venait d'arriver de Nantes avec sept cent trente nègres de premier choix. (...)
A la tombée de la nuit, alors que le bal battait son plein, je me suis éclipsée avec deux autres filles et mon esclave Angélique. En suivant la plage, nous sommes allées jusqu'à la hutte d'une célèbre Obeah, Euphémia David. De nous trois, une seule, Joséphine, croyait en la magie noire. Nous avions si peur que nous tenions d'une main notre chapeau de paille et de l'autre, la jupe blanche de celle qui nous précédait. L'Ikbal sourit. Cela lui faisait plaisir de raconter tout cela à Hitabetullah. Toutes ensemble nous formions un animal à six pattes, qui caracolait sur le chemin. La fille en tête tenait un bouquet de lis qui faisait penser à la crinière empanachée d'un poney au trot. Nous devions l'offrir à la sorcière.
Euphémia David était la fille mulâtre de John David, un aventurier irlandais. Elle appartenait à la grande et toute-puissante Mme Marie-Euphémia Désirée Tacher de la Pagerie Renaudin, et elle vivait à la plantation Le Robert, car en Martinique, toutes les plantations dignes de ce nom possédaient une Obeah. Africains, Créoles et mulâtres la révéraient, la consultaient et la craignaient. Nous sommes arrivées au moment où Euphémia s'y attendait le moins. C'était jour de repos à la plantation, et les esclaves s'étaient réunis. Nous avions très peur de rencontrer la Quimboiseuse, la magicienne, l'Obeah. C'était un personnage si redouté que lorsqu'un jeune esclave méritait quelques coups de fouet, on le menaçait de l'envoyer à Euphémia. Nous l'avons trouvée dans sa hutte, entourée d'une foule sombre et silencieuse. Un murmure surpris nous a accueillies quand nous avons poussé le rideau de palmes tressées. Puis ça a été le silence total. Nous avons regardé ce cercle de visages noirs, imaginant qu'une tempête allait surgir de la tête de la sorcière, ou que des centaines de serpents siffleraient à ses pieds, mais tout à fait prosaïquement, l'Obeah nous a dit : "Vous voyez, mes enfants, je n'exhale ni vapeurs étranges, ni fumées, ni flammes, ni volutes sulfureuses. Non, jolies Créoles, ne regrettez pas de m'avoir fait l'honneur de me rendre visite."
Puis l'Obeah s'est tournée vers l'est et a fait le signe de la croix. Ce n'était pas la croix des chrétiens, mais une croix aux bras égaux qui montraient les quatre points cardinaux. Et elle a dit en levant les bras : "Protégez- moi du mal venant de l'est." Elle s'est ensuite tournée vers le nord, le sud et l'ouest en disant : "Protégez- moi du mal venant du nord. Protégez- moi du mal venant de l'ouest. Protégez- moi du mal venant du sud." Après, elle a tracé un cercle dans le sens des aiguilles d'une montre, de l'est au sud et de l'ouest à l'est en suivant la course du soleil. Le cercle n'était pas uniquement destiné à tenir les forces du mal en échec mais à concentrer celles de la nature. A l'intérieur de ce cercle, elle a placé un petit brasier et après l'avoir allumé, elle y a fait brûler des herbes. Les vapeurs attiraient les esprits, et ceux-ci pouvaient prendre forme à l'aide de la fumée. Elle a jeté tour à tour de la coriandre, de la cigüe, du persil, du pavot noir, du fenouil, du bois de santal, de la jusquiame, de la férule, de la civette, du musc, de la myrrhe, de la mandragore, de l'opium, du soufre et la cervelle réduite en poudre d'un chat noir. Elle nous a regardées à travers la fumée puis elle s'est adressée à la plus âgée d'entre nous, à Mlle du B, qui avait vingt et un ans :
"Vous êtes douées d'une certaine maturité, et du talent de votre mère pour l'administration, ce qui est tout à fait indispensable pour diriger une maison. Vous épouserez votre cousin, un Grand Blanc de la Guadeloupe et mettrez au monde un seul enfant, une fille. Vous passerez une grande partie de votre vie au-delà de l'océan. Votre rôle sur cette planète sera éphémère, mais la fortune matérielle ne vous fera jamais défaut."
Ensuite, les yeux d'Euphémia ont tourné dans leurs orbites et d'une voix qui ressemblait au tonnerre sur le Mont Pelé, elle s'est tournée cette fois vers Joséphine Tascher. Elle, elle n'avait que treize ans.
"Vous épouserez un bel homme promis à une autre personne de votre famille. Cette jeune personne ne vivra pas longtemps. Vous aimez un Créole, mais jamais vous ne l'épouserez, et un jour vous devrez même lui sauver la vie. Les étoiles vous promettent deux mariages. Le premier de vos maris, un noble, est né en Martinique, mais il vit en France. Il est militaire. Vous passerez avec lui des moments heureux, mais comme vous serez tous les deux infidèles, vous serez désunis, après quoi le royaume de France connaîtra la Révolution et des troubles graves, et il périra de façon tragique, vous laissant avec deux enfants. Votre second mari sera d'origine européenne mais il aura la peau très foncée, pas de fortune et pas de nom. Néanmoins, il deviendra célèbre, le monde entier entendra parler de sa gloire et il conquerra toutes les nations. Vous serez célèbre, vous aussi, et on vous honorera plus qu'une reine, mais un jour, ce monde ingrat oubliera vos bonnes actions, et ne se souviendra que des mauvaises. Vous regretterez la vie douce et facile que vous meniez dans nos colonies." Elle s'arrêta un instant. "Vous reviendrez sur cette île, mais vous partirez pour la France, et à ce moment-là, une grande comète s'allumera dans le ciel, signe de votre destinée prodigieuse."
Et Euphémia s'est enfin adressée à moi, Mlle de S, poursuivit Naksh-i-dil en parlant aussi bas que dans un confessionnal. J'avais dix ans. Soudain l'Ikbal prit la même voix rauque que l'Obeah.
"Votre nouveau tuteur va bientôt vous envoyer en Europe parfaire votre éducation. Votre bateau sera capturé par des pirates algériens. Vous serez faite prisonnière et rapidement enfermée dans un couvent pour femmes d'une autre nation que la vôtre, ou dans une prison... Là, vous aurez un fils. Ce fils régnera glorieusement sur un empire, mais un régicide ensanglantera les marches de son trône. Quant à vous, vous ne jouirez jamais d'honneur public ni de gloire, mais vous régnerez, Reine voilée, invisible, vous vivrez dans un vaste palais où chacun de vos souhaits sera un ordre, et des esclaves innombrables, par milliers, vous serviront. Au moment même où vous vous sentirez la plus heureuse des femmes, votre bonheur s'évanouira comme un rêve, et une longue maladie vous conduira jusqu'à la tombe."


Légende ou réalité ?

Rien ne permet d'avoir des certitudes quant à la véracité du texte ci-dessus. En effet, une certaine Aimée-Rose du Buc, née le 19 décembre 1776 dans les îles américaines, a bien disparu en juillet 1788 lors de son retour de France en Martinique. Mais, ceci est en contradiction avec la date de naissance du sultan Mahmut II, en 1785.
Certaines sources turques indiquent que la sultane Naksidil, quatrième Kadin (épouse), de l’empereur, adopta le petit Mahmut, fils d’une autre femme du sultan, décédée prématurément et qui aurait aussi été d’origine créole.
Autre possibilité : Aimée-Rose du Buc et Aimée Dubuc de la Rivery, sont deux personnes différentes qui ont toutes deux disparut en mer.
Ce qui ne fait pas de doutes, ce sont les origines créoles de la sultane Naksidil. Ainsi, cette sultane devenue sultane-mère ou « validé » lors du règne de Mahmut II, avait même fait venir des sœurs catholiques de France pour parfaire l’éducation de son fils, que la population appelait : Gavur Sultan, c’est-à-dire, le sultan infidèle.
On est donc à peu près sur aujourd’hui, que la sultane-mère a gardé sa religion d’origine tout au long de sa vie et l'a même transmise à son fils sultan. Ainsi, et bien que l’on trouve des traces de dons à certaines fondations religieuses musulmanes de la part de la sultane et du sultan, aucun des deux personnages n’a laissé une mosquée impériale, comme il était de tradition de le faire, même pour les sultanes mères qui avaient gardé leur religion d’origine en secret.
Le sultan Mahmut II qui, de façade, pratiquait la religion musulmane, a laissé des traces importantes dans l’histoire de l’Empire ottoman. C’est sous son ordre, dicté du haut du mihrab de la mosquée du Sultan Ahmet (mosquée Bleue), que la garde impériale des janissaires fut dissolue. Un massacre général s’en suivit sur la place de l’Hippodrome et dans leur quartier de Vatan, autour de la mosquée de Fenari Isa.
Mahmut II fut apprécié des habitants chrétiens de l’empire, notamment les Arméniens grégoriens et les Grecs orthodoxes. Plusieurs églises et chapelles ont été construites sous son règne, avec son financement. L'église la plus importante est sans doute, celle de la Panaya à Balikli (Panaghia Balouklou).
Mahmut II a également laissé des traces dans l’architecture civile, comme sa fameuse bibliothèque à Nicosie (République de Chypre du Nord).



Ali Efendi

Ali Efendi était un janissaire amoureux de la sultane Naksidil. Fils d'un négociant de chevaux albanais et d'une Vénitienne catholique de Corfou, il était lieutenant du sultan Mahmut II.
Ali Efendi rencontra Naksidil en 1808, elle était déjà la sultane Valide, son fils était sultan, et Abdulhamit était mort depuis le 6 avril 1789.
Après que Naksidil ait présenté Ali en tant que son amoureux, Mahmut l'a promu au grade de Pacha, équivalent au rang principal d'aujourd'hui de général.
Après la mort de sa mère en 1837, Mahmut fit exécuter Ali Efendi.

Le mausolée de la sultane Naksidil
(Aimée Dubuc de la Rivery)
Naksidil Sultan (Aimée Dubuc de la Rivery) Türbesi
C'est sur la 4ème colline de Constantinople, dans l'immense enceinte du complexe de la mosquée de Fatiha (Mehmet le Conquérant), que se trouve le mausolée de la légendaire sultane.
Si rien n'est vraiment sur quant à l'histoire d'Aimée Dubuc de la Rivery, cousine de l'impératrice française Joséphine, on sait que, celle qui avait pour nom de harem Naksili Sultane et qui avait des origines martiniquaises, repose à cet endroit, tout près de la femme du Conquérant, une autre française, la sultane Gulbahar.
L'immense mausolée se présente comme un ensemble de bâtiments encerclés par un haut mur et séparés du reste du complexe de Fatih et même du cimetière impérial. Une partie du mausolée s'ouvre néanmoins sur l'extérieur et impose sa lourde façade dans un angle, formant ainsi un coté de deux ruelles.
Une école religieuse se trouve dans la cour, ainsi que d'autres mausolées plus petits et divers bâtiments.
Le siège du muftu (autorité religieuse) de la mairie de Fatih, se trouve ici et l'on est étonné que l'ensemble soit si peu entretenu, vu l'importance de l'endroit.
Le jardin n'est donc pas entretenu, pire que ça : des déchets de toutes sortes encombres la pelouse en broussaille, dont une voiture rouillée et l'entrée même du mausolée est bloquée par deux frigos. Les murs de l'ensemble des bâtiments sont dans un état assez dégénéré, tandis que la fontaine sur la façade extérieure à l'est, est pratiquement détruite.
Cet ensemble, qui reflète l'architecture ottomane religieuse du XIXe siècle, mériterait une complète restauration, qui n'est visiblement pas prévue au programme.

LE CHATEAU DUBUC

Le " Château Dubuc" apparaît pour la première fois sur les cartes de la Martinique datées de 1773.
C'est en 1657 que Pierre DUBUC, originaire de Normandie, débarque en Martinique.
Pour avoir participé à plusieurs expéditions contre les Indiens Caraïbes, il reçoit en récompense une concession dans la région de La Trinité où il s'installe à partir de 1671.

Balthazar, son deuxième fils, s'établit à la Caravelle sur l'Habitation Spoutourne mais c'est son petit-fils Louis Dubuc du Galion qui fixe dans la pierre la puissance de cette famille en construisant l'Habitation Caravelle qui devait devenir, par la suite, le "château Dubuc".

Les installations de cette Habitation sont, pour l'époque, considérables.
L'importance des dépôts en particulier l'isolement de l'Habitation laisse supposer la pratique d'autres activités que la production de sucre, à savoir la contrebande et le trafic d'esclaves.
Cependant, dès 1770, le Château Dubuc est progressivement abandonné à la suite du terrible cyclone de 1766 et de la gestion désastreuse qui découle de la participation des Dubuc à différentes batailles contre les Anglais.

C'est en 1974 que le SIATNO (Communauté des Communes) fit l'acquisition pour le compte du Parc Naturel Régional, alors en gestation, des 2,5 h de terrain d'assiette des ruines du Château.
Malgré les nombreuses difficultés à ravir les ruines de l'emprise des "figuiers maudits", le PNRM, dont une des missions consiste en la protection du patrimoine naturel et historique de la Martinique, poursuit un programme de restauration et de valorisation du site.

Le Château Dubuc est classé Monument Historique depuis 1991.

LA RESERVE NATURELLE DE LA CARAVELLE

La presqu'île de la Caravelle marque le profil atlantique de l'île d'un bras de terre de 10 km de long, perpendiculaire à la côte.

L'extrémité de la presqu'île n'a pas échappé à un déboisement partiel pour la culture de la canne et l'exploitation du bois.
Cependant, depuis le XVIIème siècle, sa position géographique extrême et l'âpreté de son climat très sec lui ont épargné plus qu'ailleurs des dégradations irréversibles.
C'est ce qui a permis la reconstitution progressive des milieux naturels, à la faveur du découpage particulier de ses côtes et de son relief accidenté en une mosaïque remarquable de végétation très diversifiée telle que : forêt sèche, fourrés, mangrove, forêt d'arrière plage, savane, flore de falaises.

Ces différents milieux constituent autant d'habitats pour un nombre important d'oiseaux sédentaires dont deux sont endémiques à la Martinique :
- La Gorge Blanche
- Le Carouge.

Cette Réserve Naturelle a une superficie de 422 ha dont 89% de propriété publique et vous permet de découvrir la flore et faune du littoral atlantique grâce à un petit et un grand sentier de randonnée.
Ces circuits offrent de remarquables points de vue sur la pointe de la presqu'île et permettent d'en découvrir les multiples milieux.

Par ailleurs, un circuit d'interprétation traverse la Réserve jusqu'au phare et à la station météo, rejoint les falaises à travers bois et longe la côte d'anses en pointes jusqu'à la Baie du Trésor avant de remonter vers les ruines du Château Dubuc.

Texte tiré du site : [
www.crdp.ac-martinique.fr]
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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