jeudi 21 mai 2015

LA COTE AU VENT DE LA MARTINIQUE MAI 2015

 
 
 
 
CROISIERE SUR LA COTE AU VENT
 
EN MARTINIQUE
 
MAI 2015
 
 
 





 

 
Après notre escale à Sainte Anne avec Jean-Luc et Isabelle nous sommes partis à la découverte de la côte au vent de la Martinique.
Le mouillage de la baie de Sainte-Anne est très agréable car il jouit d'une bonne ventilation : l'extrême sud de la Martinique, peu élevé, ne perturbe pas trop l'alizé ! La mer y est plate et d'une belle couleur émeraude. De plus il y a de la place et l'accès en est facile. Une faible houle peut éventuellement contourner la Pointe Dunkerque, mais elle est rarement gênante. La falaise est dominée par le pittoresque cimetière, toujours caractérisé aux Antilles par la place importante de la faïence des tombes, on dirait une exposition pour des carrelages de salles de bains… ! En débarquant au ponton des annexes on tombe sur la place de l'église ombragée par des tamariniers. Il y a aussi un sympathique marché ainsi que des supérettes, des restos, une poste, une pharmacie… Un petit Chemin de Croix en zigzag monte derrière l'église jusqu'à un calvaire d'où l'on jouit d'une belle vue sur le mouillage.
 
Nous quittons donc le mouillage, apercevant au loin depuis le large la Savane des Pétrifications, qui est la zone la plus désertique de Martinique et où tous les bois ont été pétrifiés.
Nous atteignons donc la partie de la Côte Est de l'île, faisant face à l'Océan Atlantique et à l'alizé, pour une trentaine de milles
 
depuis la Pointe des Salines au Sud jusqu'ai Havre de Trinité au Nord.
 
 
C'est une magnifique aire de navigation dont nus avons entendu maintes fois parler, qui, par la beauté de ses paysages marins, rivalise avec les sites les plus réputés et plus fréquentés des petites Antilles. Les mouillages y sont nombreux, variés, et souvent plus sûrs que ceux de la Côte Sous-le-Vent, grâce à la présence de nombreuses baies, « havres », « culs-de-sac », « îlets », et à la protection de barrières de récifs de coraux.
Il faut cependant avoir à l  'esprit que naviguer au vent d'une côte, lorsqu'elle est en outre débordée par de nombreux récifs, comporte un risque intrinsèque et que les nasses des pêcheurs entravent souvent la navigation, ce qui oblige à une extrême vigilance si l'on veut éviter de se prendre un boute dans l'hélice ! de plus cette année les sargasses sont légion et forment des « choucroutes » sur les hélices et les mèches de safran…
Cette côte est frappée directement par l'alizé, ce qui garantit un vent réguliers, sans les risques de survente de la Côte au vent. En ce mois de mai les conditions sont idéales.
Tous les plans d'eau non protégés par une barrière de cayes sont directement exposés à la houle de l'Atlantique et à la mer du large. La mer a tendance à lever sur la remontée des fonds et les « cayes de fonds ».
Au début du parcours, au Sud du Cap Ferré, le courant porte plutôt vers le Sud-ouest. Il est inférieur à un nœud sauf au début du canal de Sainte-Lucie où il peut atteindre trois nœuds.
Cette côte est typique : elle est débordée par un plateau côtier sur lequel se sont développés à profusion des récifs de coraux. Ces récifs se présentent d'abord sous la forme d'une « barrière extérieure » de cayes, soit affleurantes, soir de fonds, qui s'étend, à une distance de un à deux milles et demi de la côte, du sud du Vauclin jusqu'à Trinité. Un certain nombre de passes plus ou moins profondes permettent de franchir cette barrière pour naviguer ensuite sous sa protection. Plus près des côtes on trouve des cayes « isolées » ou des barrières côtiéres qui  protègent les mouillages auxquels on accède aussi par des passes. La localisation de ces cayes n'est pas toujours évidente et il ne faut pas compter que sur ses yeux pour les parer…CQFD !...
L'entrée de la plupart de ces mouillages faisant vers l'Ouest, se il est important pour bénéficier d'une bonne visibilité des fonds de prévoir d'y accéder avant que le soleil ne décline = trois de l'après-midi maximum…et de pas en sortir trop tôt le matin…Attention : l'eau n'est pas claire dans les fonds de ces baies et les hauts-fonds, même affleurants, y sont souvent invisibles à sondeur indispensable…
Cette côte est très découpée par des pointes, presqu'îles et îlets.la végétation y est celle de zone sèche, avec une prédominance de savanes propices à l'élevage de bovidés (croisés de zébus et de Charolais…). Derrière les plages des sous-bois de raisiniers et d'amandiers se développent. Les havres, culs-de-sac et baies sont profonds et développent un paysage original de mangrove, avec des palétuviers et mangles dont les racines sous-marines sont couverts d'huîtres ! décevantes au goût…cette côte étant peu accessible de la terre elle donne souvent au navigateur le privilège de profiter d'endroits sauvages ou presque…et ce n'est pas la foule dans les mouillages…
 
De Sainte-Anne à l'Ilet des Cabrits, après avoir doublé la Pointe Dunkerque, en faisant attention à l'épave de l'Eden où la mer brise, nous subissons la mer formée du canal de Sainte-Lucie ! ainsi que le courant ! (0,5 à 1,5 nds portant sud-ouest, donc contre…)
Sur l'Ilet Cabrit un phare ultra-moderne se présente sous la forme d'un simple mât de 42 mètres de haut ! 

 

  Après avoir arrondi l'Ilet Cabrit , sous voiles et au près serré, dans la houle du chenal, on navigue vers l'Ilet Toisroux (franc du côté du large, mais il vaut mieux l'arrondir…) par quinze mètres d'eau environ, sue des « fonds blancs » où la mer lève un peu… On passe au large du remarquable rocher de la Table du Diable, puis de la Pointe d'Enfer qui complète l'austère décor…C'est ensuite l'Anse Trabaud dont la belle plage est exposée à la houle.
 
En continuant vers le Cap Ferré ( pointe  la plus Est de la Martinique, franc du côté du large) la barrière de cayes est bien visible (brisants) mais attention aux nombreux flotteurs des nasses. L'Ilet Chevalier ensuite, puis es rochers nus de l'Ilet aux Chiens. Un fort courant porte au sud-ouest…
La mer brise sur les fonds qui débordent la barrière des Cayes du Macabou…(petite falaise jaune d'une carrière). Nous voici maintenant à la Passe du Vauclin : bien qu'étroite et demandant de l'attention elle est la plus sûre pour accéder à tous les mouillages situés plus au nord, car on navigue ensuite à l'abri de la grande barrière des cayes extérieures.
C'est très joli.
Assez bien balisée, protégée de la houle, cette passe se négocie aujourd'hui pour nous vent de travers force 4.
Ce sont des bouées coniques rouges, à laisser donc à tribord donc, (balisage inversé aux Antilles par rapport à la Métropole…).Sur notre carte GPS s'affichent les jolis noms de « Cayes Paradis », « Caye Coq », « Caye Pinsonelle » …
Après la passe nous naviguons en eau calme comme dans un lagon…
Là bas ça brise encore : ce sont les « Cayes Sautées » !
Puis voici les « Cayes du Sans-Souci », notre escale du jour,, après avoir laissé à bâbord le Cul-de-Sac Petite Grenade et fait un crochet  vers l'Est au large de l'Ilet Long pour ne pas passer sur une caye de fond.
A la pointe Sud de la Caye Grande Pinsonnelle on aperçoit le petit cube noir de la chaudière d'un vieux cargo écoué ressemblant à un rocher !
Les cayes qui débordent sont assez visibles mais nous renonçons à franchir la passe d'entrée au Cul-de-Sac Petite Grenade (1m80 dans l'ace de la passe) à cause du T.E. de Jean-Luc, pour nous diriger vers la Passe du Sans-Souci, augure de bon mouillage ( ?) après avoir donné un tour à l'Ilet aux Oiseaux, où nichent des centaines de hérons pique-bœuf  qui la journée vont retrouver leur zébu favori !...
La baie de Sans-Souci offre un bon mouillage bien abrité de la houle et accessible aux plus grands tirants d'eau, malheureusement très trouble
 
 
 
 
 
 
Demain = la presqu'île de La Caravelle