vendredi 31 mai 2019

CONSEILS DE LECTURES


A lire cet été, tranquillement dans son jardin, dans un parc, au bord de l’eau, à la terrasse d’un café… Une sélection de livres qui enrichissent et éclairent notre vie quotidienne… Des amis qui vous accompagneront parce que "la lecture est une amitié" comme l’écrivait Proust…



  • « Effondrement », par Jared Diamond, Folio, février 2009.
  • le nouveau Fabcaro, « Open Bar, 1ère tournée », toujours aussi formidable.
  • Pourquoi écrire, de Philip Roth. Parce que c’est bourré d’inédits qui rappellent toute sa malice, et donnent envie de relire toute son oeuvre.
  • Rimbaud Warriors, de Richard Gaitet. Le récit loufoque et poétique d’une bande de joyeux drilles qui refont à pied les 111 bornes de la fugue d’Arthur Rimbaud, de Charleville à Charleroi.
  • « Nomadland », de Jessica Bruder. Essai sur les nouveaux nomades de l’Amérique, jetés hors de chez eux par la crise de 2008, et qui ont su reconstruire leurs rêves et une forme de contre-culture.
  • « Le gourmet solitaire ». Parce que le livre allie la beauté du trait de Taniguchi à l’exotisme gustatif de la cuisine nippone.
  • « Le mythe de Sisyphe ». Parce que le combat contre le changement climatique paraît énorme, mais qu’il faut imaginer Sisyphe heureux. En gros.
  • Et n’importe lequel des recueils d’anagrammes de Jacques Perry-Salkow. Parce qu’il est bon de guérir de l’absurde du monde par davantage d’absurde encore. Et qu’il a toujours des trouvailles incroyables !
  • Yves Cusset, le génial et très drôle Réussir sa vie du premier coup, l’anti-manuel de DP. Flammarion.
  • Crier, parler, chanter de Perrine Hanrot chez Premier Parallèle, 2019.
  • Héroïques d’Inna Shevchenko ed. Les Échappés.
  • Histoire de moi-même, Henry D. Thoreau ed. Le Passeur.
  • Lab girl de Hope Jaheren, ed. Quanto.
  • I am I am I am de Maggie O' Farrel ed.Belfond.
  • Aïe mes aïeux ! d'Anne Ancelin Shutzenberger chez JC Lattes, 2018. 
  • Comme par magie"- Elizabeth Gilbert, 2017.
  • Qui a piqué mon fromage? de Spencer Johnson, 2000.
  • Au coeur des 5 langages de l'amour de Gary Chapman. 
  • Paolo Cognetti, Sans jamais atteindre le sommet, chez Grasset (C’est une marche dans l’Himalaya où il a le mal de la montagne, sympa). 
  • Toute la réédition des Maigret, illustrée par Loustal en Omnibus (ce n’est pas de la fiction c’est de l’étude sociale). 
  • Mes maisons d’écrivains par Evelyne Bloch Dano chez Stock. 
  • Le cahier de recettes de Jacky Durand chez Stock.
  • La bible Larousse des secrets de nos grands-mères de Martina Krcmar, aux éditions Larousse, 2018. 
  • Ciné Club Sandwich. 
  • Le grand livre du parfum par le Collectif de Nez. 
  • Sempé, Itinéraire d’un dessinateur d’humour, textes de Marc Lecarpentier (Editions Martine Gossieaux). 
  • En camping-car de Yvan Jablonka – Points Seuil Poche. 
  • Les critiques cinéma de François Truffaut dans Arts – Gallimard


LA CIVILISATION DU POISSON ROUGE

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Bruno Patino, directeur éditorial France d'Arte et auteur de "La civilisation du poisson rouge : petit traité du marché de l'attention".
Le titre du livre de Bruno Patino fait référence au poisson et à l’attention d’un poisson rouge "qui est de 8 secondes". "Un employé de Google", explique Bruno Patino, "m’a dit que le temps d’attention des millenium est de 9 secondes" 
Les poissons rouges, c’est nous, et le bocal, ce sont nos écrans 
"Nous les plus jeunes on a besoin d’être sur-sollicités toutes les neufs secondes, ce à quoi s’emploient beaucoup de services numériques", dit Bruno Patino. 

mercredi 29 mai 2019

L'INFO DU JOUR

Laeticia Hallyday : "Johnny n'était pas Français, il était Irlandais à 54° de la lignée des Johnnie Walker !" (Canteloup)



Il y a 100 ans, Einstein entrait dans la légende

Par Francois VANNUCCI, professeur émérite, chercheur en physique des particules, spécialiste des neutrinos (Université Paris Diderot)
La théorie de la relativité générale a pu être vérifiée le 29 mai 1919. Une découverte majeure dans l’histoire de la science, qui fit les gros titres dans les médias du monde entier et forgea la légende d’Albert Einstein (1879-1955).
Le 29 mai 1919, la théorie de la relativité générale bâtie par Albert Einstein à partir de 1915 était vérifiée de manière spectaculaire.
Dès 1905, Einstein s’était illustré avec sa relativité restreinte qui postulait l’invariance de la vitesse de la lumière dans le vide, toujours égale à c = 299 792 458 m/s. La relativité restreinte concerne les transformations entre deux repères en translation uniforme l’un par rapport à l’autre. Le temps s’écoule différemment pour le chef de gare sur le quai qui voit passer le train et pour le voyageur assis dans le même train.
Ceci est vérifié avec les muons cosmiques produits à 20 km au-dessus de nos têtes et qui nous bombardent constamment. L’espérance de vie d’un muon au repos est de 2?s, ce qui, sans relativité, permettrait un parcours moyen de 600 mètres à la vitesse c. Mais les muons peuvent voyager beaucoup plus, car leur temps de vie semble très allongé pour un observateur terrestre : un muon portant une énergie 10 fois supérieure à sa masse parcourt en moyenne 6 km, distance suffisante pour que beaucoup arrivent jusqu’à terre.
La relativité restreinte est donc bien vérifiée. Mais dans le monde réel, il existe des accélérations, c’est-à-dire des changements de vitesse en amplitude ou direction. Einstein chercha à étendre la validité de sa théorie à ces nouvelles situations. Il réalisa ce programme en développant la relativité générale.
Dans ce cadre, la gravitation n’est plus une force mais une manifestation de la déformation de l’espace-temps causée par la présence de masses qui tordent l’espace ; la ligne droite n’est plus le plus court chemin entre deux points, la lumière suit des trajectoires courbes, les géodésiques.
Schéma des positions apparentes et réelles d’une étoile. (Illustration : tbs-education.fr / The Conversation)
De la puissance de la pensée abstraite
En science, deux voies complémentaires amènent au progrès. La première, pragmatique, s’appuie sur des mesures qu’il faut comprendre, la seconde, théorique, se fonde sur la réflexion pure.
C’est la voie qu’adopte Einstein, théoricien par excellence, qui imagine des expériences de pensée. Ainsi, une balle lâchée dans une cabine fermée immobile sur Terre subit la force de gravitation P = mg (m : masse de la balle, g : la force de gravité de la Terre). Suivons maintenant la balle dans une cabine propulsée dans l’espace avec une accélération a. Elle est sujette à la force de Newton F = ma. Si a = g la balle suivra la même trajectoire dans les deux cabines. C’est le principe dit d’équivalence expérimentalement vérifié avec une très grande précision.
Mais alors qu’en est-il de la lumière ? Dans la cabine accélérée, elle est courbée par le déplacement de l’enceinte. En effet, un faisceau émis parallèlement au plancher est dévié du fait du mouvement ascensionnel de la cabine. Einstein spécule : il doit en être de même dans la cabine subissant la gravitation, celle qui demeure au repos sur la Terre. La lumière subirait donc la gravitation ? Il y aurait attraction entre rayonnement et matière, et pourtant les photons sont des particules sans masse !
Comment vérifier cette hypothèse ? Bien sûr, il faut disposer d’une masse aussi élevée que possible pour espérer un effet, Einstein suggère l’attraction d’un rayon lumineux provenant d’étoiles quand le trajet frôle le Soleil. Une éclipse solaire pourrait donner les bonnes conditions d’expérimentation. Le physicien calcule la déflexion d’un rayon soumis à une telle épreuve, le résultat s’avère exploitable.
L’éclipse, outil de vérification de la théorie d’Einstein. (Photo d’illustration : Jongsun Lee / Unsplash / CC BY-SA)
Et voici Eddington
L’astronome Eddington vivait en Angleterre quand Einstein présenta sa théorie de la relativité générale devant l’Académie des Sciences de Prusse en 1915. Les deux pays se faisaient la guerre et les communications directes avaient cessé. Mais Eddington était ami de l’astronome De Sitter qui résidait en Hollande pays alors neutre. De Sitter reçut copie du travail d’Einstein, et passa l’information à Eddington en 1916. Ce dernier s’émerveilla devant l’élégance de l’idée, et immédiatement commença à la propager. Dans un rapport à l’Académie Royale, il insiste sur l’importance de tester la théorie en mesurant la courbure prédite.
Une éclipse solaire était annoncée le 29 mai 1919, l’ombre totale devant se propager du Brésil à l’Afrique de l’Ouest, il fallait en profiter. Deux expéditions furent montées, une commandée par Eddington alla en Guinée espagnole, et la seconde au Brésil.
Pendant une éclipse, la Lune occulte le Soleil, il est alors possible d’apercevoir les étoiles autrement invisibles du fait de l’éblouissante lumière envoyée par notre astre. Si le rayon lumineux voyage en ligne droite, la carte du ciel est inchangée, avec ou sans Soleil interposé. Si la théorie proposée est correcte, la lumière se courbe quand elle passe à proximité de l’astre, et sur Terre on reconstruit une position décalée par rapport à la position vraie. Le Soleil produit une sorte de mirage et on détecte des étoiles en fait cachées derrière lui.
Ainsi pour un observateur, les étoiles semblent se déplacer sur le fond du ciel pendant la durée de l’éclipse. Il s’agit donc de prendre une photo des objets visibles au moment du phénomène et comparer à la carte obtenue par une nuit normale quand la lumière suit une trajectoire rectiligne. Les images des étoiles sont d’autant plus affectées qu’elles passent près de l’astre, la déflexion étant proportionnelle à la masse opérante et inversement proportionnelle à la distance d’approche.
Arthur Eddington et Albert Einstein dans la vraie vie (en haut) et dans la série TV de la BBC, incarnés par les acteurs britanniques David Tennant et Andy Serkis. (Photos : domaine public / British Broadcasting Corporation)
Des aléas de la météorologie
Les deux expéditions partirent en février 1919. En juin, l’Académie Royale reçut deux télégrammes. Celui envoyé d’Afrique se plaignait d’un temps nuageux, celui du Brésil annonçait : « Éclipse splendide ». L’analyse des émulsions photographiques commença.
Le 6 novembre 1919, une session spéciale de l’Académie fut convoquée. Le résultat du Brésil, avec sept étoiles bien identifiées, mesura une déflexion de 1,98 ± 0,16 seconde d’arc ; le calcul d’Einstein prédisait 1,74. Ce fut un immense déferlement d’enthousiasme. L’espace n’est plus rigide, il est flexible, il dépend des masses qui s’y trouvent, il se déforme comme un filet sous l’effet de poids distribués ; la ligne droite définie par la lumière se courbe, et en parallèle le temps s’écoule différemment sur Terre et en altitude, une horloge ralentit si elle est voisine d’une masse comme si elle subissait une friction.
Le Times de Londres publia un long article au titre accrocheur : « Révolution en science : une nouvelle théorie de l’Univers ». Deux jours plus tard, le New York Times renchérit : « La théorie d’Einstein triomphe, l’espace est tordu ».
Et jour après jour, tous les médias répétèrent l’écho de la déroutante découverte et esquissèrent la théorie ainsi glorieusement validée. Graduellement, la presse renforça le rôle d’Einstein comme génie et héros. C’était le savant tout trouvé : le personnage se prêtait à la communication, donnant l’image d’un professeur sans arrogance, perdu dans des idées un peu extravagantes. Il personnifiait à merveille le rôle du chercheur la tête dans les étoiles, et le public appréciait. Il savait d’ailleurs jouer de son succès auprès des foules, et se laissait complaisamment photographier en tirant la langue.
Avec son physique de distrait inoffensif, il maniait l’humour et ne se prenait pas au sérieux. D’autant que ses vues politiques, en particulier son pacifisme largement mis en avant, démontraient qu’il n’appartenait pas tout à fait à l’establishment. Et puis, abattre la théorie de Newton, hégémonique depuis des siècles, semblait renouveler l’ordre ancien qui avait amené au désastre de la guerre.
Invité aux États-Unis en 1921, Einstein y fit un voyage triomphal. Militant pour l’État d’Israël, il fut proposé pour la présidence en 1952, offre qu’il déclinera en arguant que la physique ne prédispose pas à gouverner les hommes.
Albert Einstein maniait l’humour et ne se prenait pas au sérieux. (Photo : Arthur Sasse / archives AFP)
La relativité générale aujourd’hui
La théorie d’Einstein est plus vivace que jamais et ses équations donnent encore du grain à moudre à une armée de scientifiques. Grâce à elle, la cosmologie qui en découle a complètement renouvelé notre vision de l’Univers.
L’espace n’est plus rigide, il est élastique et dépend des masses présentes en son sein, la ligne droite se courbe, et, en parallèle, le temps s’écoule différemment sur Terre et en altitude. Il est freiné aux abords des masses, un montagnard vieillira plus vite qu’un habitant de la plaine. Et ceci n’est pas pure spéculation : des corrections doivent être appliquées pour profiter au maximum des mesures offertes par les systèmes GPS et maintenant Galileo.
L’attraction gravitationnelle étant 20 fois plus faible au niveau des satellites volant à 20 000 kilomètres que sur Terre, le temps indiqué par des horloges très précises qui y sont embarquées gagne 45 ?s par jour par rapport au nôtre. Cette correction est obligatoire pour obtenir un bon positionnement.
Ironie de l’histoire : le comité Nobel n’a jamais distingué Einstein pour sa théorie de la relativité. Il fut récompensé en 1921 pour son interprétation en 1905 de l’effet photoélectrique qui sert d’assise à la mécanique quantique dont plus tard il critiquera avec acharnement le bien-fondé. Mais le comité se racheta récemment : en 2017, il couronna la découverte des ondes gravitationnelles, brillante prédiction de la relativité générale, d’autant que cette détection a validé l’idée de trou noir, autre avatar de la théorie devenue centenaire.
Les équations d’Einstein donnent toujours du grain à moudre aux scientifiques d’aujourd’hui. (Photo : domaine public / Wikimédia)

samedi 25 mai 2019

FÊTE DES MÈRES



Fête des mères: la souffrance des femmes sans enfant

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La Fête des mères apparaît ainsi comme une journée qui exalte la fécondité mais aussi qui exclut des femmes, en particulier celles qui disent « ne pas avoir eu la chance d’avoir un enfant ». Jeanne, rencontrée à l’hiver 2018 dans le cadre d’un projet de recherche intitulé « Avoir ou non des enfants au Québec », déclarait par exemple que « jusqu’à il y a deux ans, la perspective de la Fête des mères, c’était atroce ».
En recueillant des témoignages de femmes qui n’ont pas eu d’enfant, il m’a ainsi été possible aussi de mieux saisir les représentations associées à la féminité et à la maternité.
Pour les femmes involontairement sans enfant rencontrées, la maternité est apparue comme une phase importante dans la définition de soi et la construction identitaire. Plusieurs femmes ont ainsi déclaré ne pas se sentir complètement accomplies et ressentir un sentiment d’échec parce qu’elles n’ont pas eu la chance de vivre une grossesse.
Elles ont le sentiment d’être passées à côté d’une relation spéciale, comme le lien d’attachement à un enfant que décrivent certaines de leurs amies. Elles ne se sentent pas, comme l’expliquait par exemple Astride, « normale[s], comme les autres femmes, les mères ».
Pourquoi ces femmes ont-elles ces sentiments ? Quel regard portons-nous, en tant que société, sur ces femmes ? Ce qu’elles ressentent et vivent n’est en fait que le reflet d’un système socioculturel qui s’appuie sur des inégalités comme celui d’être fécond ou non, ou sur celles fondées sur le genre, autrement dit sur un modèle culturel nataliste et patriarcal.

La Fête des mères est apparue aux États-Unis à la fin de la première décennie du XXe siècle, après qu’Anna Jarvis (1864-1948) ait plaidé auprès d’hommes publics pour qu'une journée soit consacrée aux mères en hommage à la sienne. Au Canada, elle trouve sa place, bon an mal an, dans les médias et les commerces, où elle est une business florissante.


Éliminer la stigmatisation

Car la maternité est aussi le moment de réinstaurer aux femmes leur fonction et leur genre, dans la mesure où l’exercice féminin de la parentalité diffère de celui des hommes, comme l'écrit Sarah Lécossais. Les mères restent ainsi par exemple toujours celles à qui incombe la majorité des tâches familiales et domestiques.
Dans le même temps, elles peuvent aussi contribuer, dans une certaine mesure, à entretenir ce modèle, en faisant de la maternité une « chasse-gardée » des mères , et/ou en adoptant des pratiques de « maternité intensive » .
Comment sortir de ces paradoxes : celui qui peut conduire des femmes involontairement sans enfant « à avoir des idées suicidaires » (comme avoué par exemple par Chloé) mais aussi celui qui peut les amener « à regretter d’avoir eu des enfants » ?
Une solution serait peut-être de repenser, de façon critique, le rôle, la place et l’importance de chacun et chacune dans la société. Il s'agit d'assurer l’acceptation complète des itinéraires personnels et contribuer ainsi à éliminer une stigmatisation dont la Fête des mères reste indubitablement le signe.

mercredi 22 mai 2019

LUDWIG VON 88

Le groupe Ludwig von 88 est de retour avec le titre En avant dans le mur", premier extrait du futur album, prévu pour Septembre 2019

Le retour du groupe ultra-alternatif des années 80, mélange d'influences de tous pays, raconteur d'histoire et surout pionnier du punk en France. Voici donc le grand come back avec un album en septembre de Ludwig von 88.  
En 1987, juste après les manifestations du mouvement étudiant contre le projet Devaquet, marqué par les violences policières et la mort traumatisante de Malik Oussekine, les Ludwig sortent Les Trois Petits Kepons qui n'ont pas peur de Pasqua 
Au départ, ils sont deux chanteurs, Karim Beouka et Bruno Garcia. Après la séparation du groupe en 1999, le premier écrit des romans, le second parcourt le monde sous l'identité de Sergent Garcia, en chantant en espagnol.  
Image
BORD A BORD
«Le projet de transformation profonde que je mène pour le pays ne va pas sans une nouvelle étape du projet européen»

mardi 21 mai 2019

ILS ONT DES CHAPEAUX RONDS VIVE LES BRETONS !

Ouest-France    Éditions Ouest-France
Fête de la Bretagne
C'est la Fête de la Bretagne, jusqu'au 26 mai.
Mais connaissez-vous bien ses secrets, ses paysages préservés, ses adresses insolites, son patrimoine ?
Voici une sélection de guides originaux et étonnants pour partir à la découverte…
Bretagne des paradis secrets

Deux amoureux de la Bretagne vous invitent à les suivre en leurs " paradis secrets ", des bords de Loire (aux frontières de l’ancien royaume de Bretagne), jusqu’aux îles extrêmes : Quéménès et Molène.
Je commande

dimanche 19 mai 2019

ALAIN DELON SUPERSTAR HOMMAGE A CANNES 19 MAI 2019

Alain Delon a reçu, ce dimanche soir, une Palme d’honneur des mains de sa fille Anouchka. En larmes, l’acteur a tenu à remercier le public pour son amour pendant six décennies. CLIC



«Il y a longtemps que je n’ai pas autant chialé. C’est un peu un hommage posthume... de mon vivant. C’est difficile de durer dans ce métier, mais c’est aussi difficile aujourd’hui de partir et de vous dire au revoir. Je tenais à vous remercier. Si je suis une star, c’est au public que je le dois

mercredi 15 mai 2019

ACTUALITÉ

Comment sont sélectionnés les films au Festival de Cannes

Par Gilles KERDREUX
Cette année, plus de 2 000 films ont été candidats pour être la vingtaine d’heureux concurrents en lice pour la Palme d’or du Festival de Cannes. Le dernier mot revient à Thierry Frémaux, le délégué général de la manifestation.
Il fut un temps lointain où le travail des sélectionneurs du Festival de Cannes était plus tranquille. Jusqu’en 1972, les pays participants choisissaient le film qu’ils envoyaient à Cannes. Une histoire ancienne qui laissait peu de place aux cinéastes critiques, différents, novateurs, sulfureux…
Désormais, c’est bien le festival qui a repris la main sur la sélection officielle qu’il propose. Une vingtaine de films auxquels il faut ajouter ceux présentés dans les nombreuses autres sections de Cannes : Un certain regard, La semaine de la critique, La quinzaine des réalisateurs, Le marché du film, Cannes Classics, la sélection de l’Acid, les films hors compétition, les projections de la plage…
Films récents et diffusés en salles
Pour postuler à la Palme d’or, il faut déjà que le film soit récent. Exit ceux dont le tournage s’est achevé il y a plus d’un an. Il ne doit pas non plus avoir été diffusé sur Internet, être sorti en DVD ou présenté dans un autre festival international. Ni même avoir été projeté ailleurs que dans son pays d’origine.
En revanche, il devra ensuite être diffusé en salles. C’est cette règle qui fait que le festival refuse les films proposés uniquement sur des plateformes comme Netflix. Les films d’animation ou les documentaires sont acceptés.
Thierry Frémaux, le délégué général du Festival de Cannes, est celui qui a le dernier mot pour la sélection des films. (Photo : Jean-Paul Pélissier / Reuters)
Candidature avant fin mars
Les plus de 2 000 films qui ont candidaté ont dû le faire avant la fin mars. Mais le festival accepte de visionner des versions intermédiaires pas encore complètement finalisées. L’exemple emblématique, cette année, est celui de l’Américain Quentin Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood, dont le montage vient tout juste d’être achevé.
Ensuite, le comité de sélection est divisé en trois groupes. Il commence son travail à l’automne en sachant que les choses s’accélèrent au fil des mois. Mais leur avis est consultatif car c’est bien Thierry Frémaux, le délégué général du festival qui a le dernier mot. Et le choix final n’est dévoilé que lors de la conférence de presse qui se tient un mois avant la manifestation. Les heureux gagnants sont prévenus juste avant.
Le festival ne se fixe aucun quota mais essaie souvent de trouver un équilibre entre films d’auteurs et grand public, les différents continents et pays, les genres et les styles. Mais, comme le répète régulièrement Thierry Frémaux, à la fin, il n’y a que la qualité du film qui l’emporte

mardi 14 mai 2019

LU POUR VOUS


Une expédition s’approche de l’épave disparue de Shackleton au pôle Sud


Une expédition de scientifiques est partie le 1er janvier en Antarctique vers le glacier Larsen C, pour retrouver le mythique navire d’Ernest Shackleton. L’Endurance a coulé dans la mer de Weddell en 1915. Les chercheurs espèrent atteindre l’épave au plus tard cette semaine.



Ils vont devoir se frayer un chemin dans une solide mer de glace. À bord du navire Algulhas II, un brise-glace de 13 700 tonnes, des scientifiques partis le 1er janvier de Penguin Bukta, en Antarctique, ont passé ces trois dernières semaines à collecter des échantillons et à examiner la zone autour de la banquise Larsen C.
Au retour de leur expédition qui vise d’abord à étudier l’impact du réchauffement climatique sur la banquise, ils s’attellent maintenant à leur second objectif : retrouver l’Endurance, le fameux navire de l’explorateur Ernest Shackleton, qui a coulé en 1915.
L’équipage de l’Algulhas II, composé de 94 personnes, est désormais assez proche de l’endroit où doit reposer l’épave, ou du moins de la dernière position connue de l’Endurance, soigneusement notée par l’équipage à l’époque, à l’aide d’observations astronomiques.
L’épave du navire se trouverait à 2 milles nautiques (soit 3,7 km), sous la plateforme de glace Larsen C (une des trois barrières qui constituaient la Barrière de Larsen, au nord-ouest de la mer de Weddell : Larsen A s’est désintégrée en janvier 1995, Larsen B en février 2002 et Larsen C a perdu 10 % de sa surface en juillet 2017 en raison du réchauffement climatique).

Le navire de recherche scientifique néerlandais Agulhas II est dans la mer de Weddell depuis environ un mois. (Photo : Pierre Le Gall / Expédition maritime de Weddell 2019)

« Se rendre sur le site de l’épave est un défi passionnant. Nous devons percer environ 120 km de banquise dense et épaisse, jusqu’à 2-3 mètres d’épaisseur, a expliqué John Shears, géographe polaire, chef de l’expédition. Si nous y parvenons nous devrons trouver un moyen de déployer des véhicules sous-marins autonomes. Ça risque d’être épique ! »
Dans un communiqué, Mensur Bound, archéologue marin britannique, indique que « l’ambiance au sein de l’équipe est optimiste, compte tenu des conditions favorables de la glace et des conditions météorologiques, qui devraient [lui] permettre d’atteindre la zone de recherche ».
Expédition Nimrod
En août 1914, un petit équipage d’explorateurs se lançait dans un périple fou : la traversée de l’Antarctique de part en part. Ce fut un échec mais cette expédition à bord du navire l’Endurance est devenue mythique. Comme l’homme qui l’a menée, Ernest Shackleton, un aventurier irlandais fasciné par les récits d’explorateurs depuis tout petit.
Dès ses 16 ans, il s’engage sur un voilier, y apprend la vie de marin, découvre l’art de la navigation. Il participe rapidement à des expéditions vers les pôles, d’abord comme officier, puis en chef d’expédition.
En 1909, il s’approche à moins de 200 km du pôle Sud lors de l’expédition Nimrod. C’est la première fois qu’une expédition descend aussi « bas » sur la terre australe.

Ernest Shackleton, lors de l’expédition Endurance. (Photo : Franck Hurley / Australian National Maritime Museum Collection)

Mais ça ne suffit pas au navigateur, qui se lance un autre défi : la traversée de l’Antarctique de bout en bout. Les candidats se bousculent pour faire partie de l’expédition. Sur les 5 000 à se présenter, seulement 27 seront retenus.
Piège de glace
En août 1914, l’Endurance met les voiles. Bâti en Norvège en 1912, ce trois-mâts goélette en bois est sans doute le plus solide construit à son époque. Sa quille était constituée de quatre morceaux de chêne superposés, d’une épaisseur totale de 2 mètres, ses membrures avaient une épaisseur comprise entre 45 et 75 cm. La charpente était deux fois plus épaisse que celle d’un navire classique de cette taille.
Mais la coque de l’Endurance n’avait pas été conçue pour résister à des pressions très importantes, car initialement, le bateau ne devait pas naviguer dans un pack très épais (les blocs de glace détachés de la banquise).
Après quelques semaines de navigation, le navire est bloqué dans les glaces en Géorgie du Sud, à l’entrée de l’océan Austral. Il repart plusieurs semaines après, navigue jusqu’en décembre avant d’être de nouveau prisonnier des glaces.
Malgré tout, les recherches scientifiques se poursuivent, le capitaine veille à ce que la bonne humeur demeure au sein de l’équipage. « L’optimisme, c’est le courage moral à l’état pur », écrit-il dans ses carnets.

La goélette Endurance, coule, écrasée par la glace, en 1915. (Photo : Royal Geographic Society)

Mais cela fait maintenant six mois que le bateau est dans son carcan de glace. Il faut se rendre à l’évidence, il sera très difficile de repartir. D’autant que la pression de la glace sur la coque de l’Endurance est forte. Le 21 novembre 1915, l’équipage et Ernest Shackleton quittent le navire, qui plonge lentement dans les eaux glacées. Ils marchent le jour sur la banquise à la dérive, se reposent la nuit.
Un campement est établi à plusieurs kilomètres du bateau. Les provisions (dont de la viande séchée de phoque en abondance) et les canots y sont progressivement amenés. Le capitaine ne se ménage pas et n’arrête jamais de motiver son équipage, qui souffre des températures glaciales. Il insiste par exemple pour que tous célèbrent Noël avec un bon repas.
Le 9 avril 1916, la banquise se fend. L’équipage abat les derniers animaux et embarque sur trois canots de sauvetage.
Les hommes affrontent une mer déchaînée, évitent comme ils le peuvent les icebergs à la dérive. Après cinq jours et cinq nuits intenses de traversée, les canots touchent terre, sur l’île de l’Éléphant, au nord-ouest de l’Antarctique. L’équipage est épuisé, tous sont affamés.

L’équipage, arrivé sur l’île de l’Éléphant s’apprête à mettre à l’eau le canot qui doit rejoindre Stromness, un port baleinier. (Photo : Franck Hurley / Courtesy Mitchell Library, State library of New South Wales, A423098)

Mais ils ne sont pas au bout de leurs souffrances car ils ont accosté sur une île inhospitalière, aride, faite de roches, de glace et de neige. Le capitaine décide de reprendre la mer avec un équipage réduit (cinq hommes) pour tenter de rejoindre Stromness, un port baleinier situé à 1 200 km de là.
Ils l’atteignent après quatorze jours de navigation et la traversée d’une chaîne de montagnes. Shakleton revient chercher les hommes restés sur l’île de l’Éléphant trois mois plus tard, au terme de plusieurs échecs de sauvetage. Plus de deux ans après le début de cette terrible expédition, tous reviennent finalement sains et saufs. Un exploit.
La course à l’épave
Depuis, on n’a jamais retrouvé trace du navire. Si l’épave est découverte lors de cette nouvelle expédition, elle sera filmée, photographiée, et son état documenté, avait assuré l’année dernière le professeur Julian Dowdeswell, directeur de l’Institut Scott Polar Research de l’Université de Cambridge.
« Si des espèces sous-marines ont colonisé l’épave, les biologistes essaieront de collecter des échantillons avec les véhicules sous-marins autonomes. Mais nous ne retirerons rien de l’épave. »
D’après des scientifiques du Muséum d’Histoire naturelle de Londres, le bois du navire a dû être protégé des vers grâce au courant circumpolaire antarctique (ou Grande dérive d’Ouest, qui est le courant marin de l’océan Austral coulant d’ouest en est autour de l’Antarctique).