Sophia Loren fête ses 90 ans dans sa Rome natale, entourée par sa famille et ses amis
Après un hommage organisé dans un cinéma romain par les studios Cinecittà, l'actrice retrouvera quelque 150 amis, collègues et membres de sa famille pour un dîner dans un hôtel.
La star italienne Sophia Loren, icône du cinéma couronnée par deux Oscars à Hollywood, fête vendredi soir à Rome ses 90 ans, quelques jours seulement avant l'actrice française Brigitte Bardot. Née dans la Ville éternelle le 20 septembre 1934, la protagoniste inoubliable d'Une journée particulière (1977) soufflera ses 90 bougies lors d'une fête privée organisée dans un hôtel de luxe du centre historique.
Après un hommage organisé dans un cinéma romain par les studios Cinecittà et le ministre de la Culture, l'actrice retrouvera quelque 150 amis, collègues et membres de sa famille pour un dîner sur la terrasse de l'hôtel, où elle doit aussi inaugurer une suite portant son nom, selon le journal Il Corriere della Sera.
Depuis ses 19 ans, en 1953, où Sofia Scicolone, offrait une plastique spectaculaire à des romans-photos, l’histoire d’amour entre elle et le septième art n’a jamais cessé. Cette beauté, que d’aucuns jugeaient à l’époque loin des canons habituels, parce qu’on pensait que son «visage était trop petit, sa bouche trop large et son nez trop long» va cependant attirer l’œil d’un producteur doté d’un imparable flair cinématographique, Carlo Ponti, qui deviendra quelques années plus tard son mari. Il lui fait signer un contrat. Le triomphe ne tarde pas puisque dès 1954, sous son nouveau nom de scène, Sophia Loren, elle explose devant l’objectif de Vittorio De Sica malgré la présence au générique de la grande vedette italienne de l’après-guerre, Silvana Mangano, la troublante repiqueuse du chef-d’œuvre néoréaliste Riz amer de Giuseppe De Santis, où elle partageait l’affiche avec Vittorio Gassman.
Quelques mois plus tard, elle joue pour la première fois avec Marcello Mastroianni dans Dommage que tu sois une canaille. Le duo qui joue avec intelligence de la malice de Sophia Loren face à la naïveté du beau Marcello fait merveille. Ils ne savent pas encore qu’ils feront vibrer ensemble cinq autres longs-métrages (Mariage à l’italienne, Hier, aujourd’hui et demain, Les fleurs du soleil, La femme du prêtre, sans oublier bien sûr, Une journée particulière), pour le plus grand bonheur des cinéphiles.
La «Loren» va désormais partager le haut de l’affiche avec les acteurs les plus révérés de sa génération. En 1960, on la retrouve face à Anthony Quinn dans La Diablesse en collant Rose de George Cukor. Puis c’est au tour de Clark Gable de lui donner la réplique dans C’est arrivé à Naples de Melville Shavelson. Toujours en 1960, Vittorio De Sica, dans La ciociara, lui confie le personnage d’une jeune veuve qui tombe amoureuse d’un militant communiste campé par Jean-Paul Belmondo. Elle recevra pour ce rôle un Oscar en 1962. En 1967, sous la direction de Renato Castellani, c’est au tour de Vittorio Gassman de prêter son talent d’acteur à une comédie satirique, Fantômes à l’italienne, au côté de Sophia Loren, parfaite de vérité dans ce personnage féminin miséreux, cupide et touchant.
Adulée par le public, qui voyait en elle une star aussi admirable qu’abordable parce qu’elle savait camper à la perfection les femmes du peuple, Sophia Loren a reçu durant toute sa carrière une pluie de récompenses. La liste est impressionnante: la coupe volpi de la Mostra en 1958 pour son jeu dans L’orchidée noire; deux Rubans d’argent (La Ciociara, Une journée particulière); dix David di Donatello, dont le dernier en 2021 pour son rôle dans La vie devant soi; un César d’honneur en 1991, deux Oscars en 1962 (La Ciociara) et en 1991 pour l’ensemble de sa carrière.
En ce jour d’anniversaire et en hommage à la grande actrice, Le Figaro a choisi de revenir en images sur les grands rôles de La Divine. De L'Or de Naples à Une journée particulière en passant par La Ciociara et La Femme du prêtre, florilège d’une carrière exceptionnelle.
● L'Or de Naples (L'Oro di Napoli ) de Vittorio De Sica, en 1954
Dans ce film à sketches Sophia joue ici Sofia, une vendeuse de pizzas, haute en couleur. Vittorio De Sica et Dieu viennent de créer la Napolitaine.
● Dommage que tu sois une canaille (Peccato che sia una canaglia ) d'Alessandro Biasetti, en 1955
La première d’un duo qui fera florès, Sophia Loren-Marcello Mastroianni. Ici, il est sentimental et un tantinet bêta, et elle, aussi cupide que malicieuse. À voir ou à revoir.
● La Péniche du bonheur (Houseboat ) de Melville Shavelson, en 1958
Sophia Loren séduit Hollywood avec cette comédie romantique. On lui prêta alors une aventure avec son partenaire à l’écran, Cary Grant.
● C'est arrivé à Naples (It Started in Naples ) de Melville Shavelson, en 1960
L’incandescente Italienne continue sa conquête de la planète cinéma avec cette fois une comédie romantique où se croisent Clark Gable et le maître de ses débuts, Vittorio De Sica.
● La ciociara (La Paysanne aux pieds nus ) de Vittorio De Sica, en 1960
Le film est inspiré du roman d’Alberto Moravia qui raconte la fuite des habitants de Rome lorsque les Allemands vont essayer de freiner la poussée des troupes alliées en 1943. Sophia Loren campe la tragique Cesira et Jean-Paul Belmondo, un jeune militant communiste, un peu intello, qui va tomber amoureux d’elle. L’actrice, époustouflante, reçoit un Oscar en 1962.
● Hier, aujourd'hui et demain de Vittorio De Sica, en 1963
Cette comédie qui nous promène à Milan, Rome et Naples, signée par De Sica, réunit le duo magique Sophia-Marcello. Le film reçu l’Oscar du meilleur film étranger.
● Mariage à l'italienne ( Matrimonio all'italiana ) de Vittorio De Sica, en 1964
Attention chef-d'œuvre ! Filumena alias Sophia Loren recevra le prix d'interprétation en 1961 au festival de Cannes.
Arabesque de Stanley Donen, en 1966
Après les Commedia dell'arte à l’italienne, où elle excelle, la Divine revient en Amérique pour un film d’espionnage bien ficelé au côté d’une autre légende d’Hollywood, Gregory Peck.
La Comtesse de Hong-Kong de Charlie Chaplin, en 1967
Un œuvre pour cinéphile averti... Pour son dernier film Charlie Chaplin affiche à son générique Sophia Loren et Marlon Brando. Il paraît même qu’il avait songé à engager Louis de Funès. On regrette que cette idée ne se soit pas réalisée.
La Femme du prêtre (La moglie del prete ) de Dino Risi, en 1970
Une femme déçue par la légèreté de la gent masculine est sauvée par Mario, un homme de foi, qui a les traits de Marcello Mastroianni. La suite, vous l’avez comprise, ressemble à une histoire d’amour impossible. Une formidable comédie italienne signée Dino Risi, qui en profitera pour engager, son ami Venantino Venantini, le dernier des Tontons flingueurs. Un film à voir!
● Une Journée particulière (Una giornata particolare ) d'Ettore Scola, en 1977
Le 6 mai 1938, Hitler et Mussolini se rencontrent à Rome. Antonietta (Sophia Loren), une mère de famille doit s’occuper des tâches ancillaires pendant que son mari peut assister à la cérémonie fasciste. Elle fait fortuitement la connaissance d’un intellectuel homosexuel, Gabriele (Marcello Mastroianni). Ils vont découvrir, ensemble, la vacuité des idéologies autocratiques... Le film, le réalisateur et les deux acteurs recevront une pluie de récompenses.
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