mercredi 5 novembre 2014

LE TORGILEO VS BATEAU DES ILES


Maison Bateau Torgiléo

 

le torgileo maison bateau bellefontaine   le torgileo

  En passant sous le vent de la Martinique en voilier on fait une étrange découverte au niveau de Bellefontaine : elle s'ajoute à celle provoquée par l'entrée en rade des Saintes avec la maison-bateau du Dr. 

 

  

La maison-bateau : une architecture unique au monde

Les Saintes représentent une destination privilégiée des touristes qui viennent en Guadeloupe. Cette commune est particulièrement riche en patrimoine naturel, culturel et historique. Elle est réputée pour la baie de Terre-de-Haut qui se trouve à la 3e place des plus belles baies de la planète. Vous serez conquis par la splendeur du panorama alentour. Vous serez encore plus surpris lorsque vous découvrirez la maison-bateau et son architecture unique au monde. Elle intègre le patrimoine saintois.
Dès votre arrivée sur l’île, votre regard sera retenu par la couleur uniforme et rouge des maisons des Saintes. De loin, ces cases créoles disséminées dans le paysage verdoyant rappellent des maisons de poupées. Toutefois, la plus étonnante architecture saintoise demeure la maison-bateau, construite dans l’anse du bourg. Elle se trouve à proximité du ponton. Elle attire les regards puisqu’à l’encontre des autres habitations de l’île qui sont en rouge, elle est peinte en blanc et en bleu.

La maison-bateau donne l’illusion d’être un vrai bateau

La maison-bateau a été inaugurée en 1942. Elle doit sa construction à l’inspiration exceptionnelle d’un illustre photographe, Adolphe Catan, qui a passé une majeure partie de sa vie à réaliser de très belles photos immortalisant la Guadeloupe. C’est un étrange édifice qui surplombe la fameuse rade de Terre-de-Haut. De loin, cet habitat hors du commun donne l’illusion d’être un vrai bateau. Tous les bâtiments qui s’engageaient dans la baie le saluaient au passage. Ils croyaient qu’il s’agissait réellement d’un navire.
Ce navire qui semble provenir de la montagne et avançant vers la mer, a toujours éveillé la curiosité des touristes de passage dans l’archipel. Son propriétaire l’a légué à la commune de Terre-de-Haut en 1955 sous une condition : elle doit être la résidence des médecins qui seront envoyés en poste à l’île des Saintes. Les autorités locales veillent au respect de ce vœu et il est de tradition que les praticiens qui travaillent aux Saintes habitent cette maison-bateau qui est aussi appelée le « Bateau des Iles ».

HISTOIRE de la maison bateau du TORGILEO

A l'après guerre, Mr DUBOIS  qui passait les vacances en famille, à BELLEFONTAINE récupéra en 1946 les agrés d'un bateau torpillé par les Allemands en 1942 et décida sur avis de sa femme et son fils,...d'en faire un bateau, tenez vous bien, tout en haut de la falaise!!!je précise: une maison bateau!!!!folle idée n'est-ce pas? ...pourtant qui se concrétisa par la suite!(maquette sculpteur entrepreneurs et ouvriers furent à l'oeuvre ; les traveaux pénibles débutèrent en 1946 pour s'achever l'année suivante. Le rèsultat fut édifient!(!réplique de la proue d'un navire bananier à l'époque!) servant souvent de repère aux marins pécheurs qui la voyaient de très loin, cet ouvrage insolite et merveilleux n'en finit pas d'étonner. Aménagé comme un véritable bateau, il comporte des cabines et un pont de promenade. Déclaré au Ministère de la Marine et patrimoine de France, son nom provient simplement des 3 prénoms des Dubois,(Victor le mari,Virginie l'épouse et Léo le fils. En 1974 le fils ouvrit un restaurent à la grande joie des touristes fascinés par le lieu et l'accueil. Les concerts de "steel band" donnés par Ludgi le petit fils et son épouse furent très apprèciés par les noctambules. Plus tard la"maison bateau" fut vendue au couple JEAN-ANGELE . Leur fils et son épouse ont de nouveau ouvert le restaurant mais qui malheureusement  à fermé depuis. Quoi qu'il en soit ce patrimoine  architectural n'a pas fini de ravir la charmante commune de BELLEFONTAINE...

Photo Maison Bateau Torgiléo - Cliquez sur la photo pour l'agrandir

A propos...

La Maison Torgiléo que l'on aperçoit depuis la route qui traverse le bourg est probablement la seule véritable attraction touristique de Bellefontaine. Imposant édifice en forme de bateau dont la proue est pointée vers le large, cette maison particulière fut construite en 1948 par Monsieur Dubois alors ingénieur des Arts et Métiers. Le nom de la batisse est une combinaison de syllabes des prénoms des trois membres de la famille: Victor le père, Virginie la mère et Léo le fils. L'endroit fut transformé en restaurant en 1974 avec un certain succès dans les premières années d'exploitation. La maison bateau Torgiléo changea ensuite de propriétaire et le restaurant ferma pour ne plus rouvrir. La propriété reste aujourd'hui privée et donc non visitable.








                                                                 photo de Le Torgiléo  
Point rouge Carte






 




Plongeons dans l’histoire… Nous sommes en 1946... La famille Dubois passe ses vacances à Bellefontaine. C’est alors que des marins pêcheurs disent au fils Léo qu'ils ont en leur possession les agrès d'un bateau torpillé. Ce bateau est le « Presidente TRUJILLO », de République Dominicaine, qui, après avoir débarqué sa cargaison de bœufs dans la rade de Fort de France fut torpillé au large de Bellefontaine le 21 Mai 1942 par le sous-marin allemand U156. Ils dirent alors à Léo que ce serait bien si ses parents construisaient un bateau sur le bout de terre qu'ils possèdent en haut de la falaise.
L'idée, à première vue, parut folle. M. Dubois pensait en effet réaliser une maison sur pilotis mais cette idée ne plaisait ni à son épouse ni à son fils qui penchèrent plutôt pour l’idée de la maison-bateau. Elle demanda à Monsieur Réminy, sculpteur, de faire des recherches et de préparer une maquette afin que son mari puisse mener sa construction à bien.
C'est ainsi qu’est né le Torgiléo, phonétiquement obtenu en combinant les prénoms du père, de la mère et du fils: Victor, Virginie et Léo.
Beaucoup de bellifontains ont participé à cette construction de 1947 à 1948, si bien qu'ils disaient ''notre bateau" ou en créole ''bateau nou''. Un remblai de pierres sèches, fait à la main, supervisé par M. Dubois a permis le passage de la route sous le bateau. L'intérieur est aménagé comme un navire, avec cabines et pont en promenade.
Le fer étant rare, la famille Dubois eue la brillante idée d'utiliser le bambou, ce qui était et est encore révolutionnaire. Grâce à ce procédé de construction, le bateau a résisté jusqu'ici à tous les tremblements de terre qui ont secoué la Martinique.

C'est en 1974, que le fils Léo ouvrit pour la première fois un restaurant au Torgiléo. Bon nombre de touristes y sont passés et ont apprécié la chaleur et l’accueil de ce lieu magnifique. c'est d'ailleurs à cette époque que le petit-fils Luigi donna ses premiers concerts de steel band à l'occasion des soirées fortement appréciées des noctambules.
Lors du passage des navires transatlantiques, ils avaient coutume de signaler leur approche par un ou deux coups de cornes auxquels le Torgiléo répondait, quand cela était possible, par des coups de sifflet (sifflet de locomotive offert au père Dubois). Le bateau se voyait de très loin au large et servait souvent de repère aux marins pêcheurs.
Quelques années plus tard le bateau est vendu au couple Jean-Angèle et leur fils qui ont également reprise le restaurant qui a fermé depuis.
Il est situé au centre du bourg, sur la falaise dominant Bellefontaine.
Petite anecdote : Lors de la construction des fondations en grosse maçonnerie, il a été planté des bambous dont certains ont été attachés et bandés vers l'avant, pour le porte-à-faux de la proue. Les bambous furent tremper dans le petit port du bourg de Bellefontaine pour les protéger des parasites.
Il a fallu tirer une corde dans une évacuation d'eau sous la route en contrebas pour les maintenir en flexion. Il fallait bien couper la corde après quelques jours de séchage... Voilà bien 2 semaines que ça sèche et personne ne voulait y toucher. Mme Dubois décida alors de le faire. Quand elle fit le geste plusieurs personnes ont plongé dans la mer, persuadées que les bambous se redresseraient brutalement en projetant tout le mortier. Heureusement ce ne fut pas le cas.
Aujourd'hui, le bateau reste un pôle d'attraction autant pour les touristes que pour les martiniquais qui peuvent l'observer du haut de sa falaise. Il fait la fierté de ses résidents...

 

Autres visites à faire en Martinique

Voici notre sélection des principales choses à voir dans les environs proches de la Maison Torgiléo:
Précision: Les distances sont calculées "à vol d'oiseau". Cela est donc un peu plus long par la route...
  http://www.guidemartinique.com/visites/maison-bateau-torgileo.php


Autres visites à faire en Martinique

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Précision: Les distances sont calculées "à vol d'oiseau". Cela est donc un peu plus long par la route...




Autres visites à faire en Martinique

Voici notre sélection des principales choses à voir dans les environs proches de la Maison Torgiléo:
Précision: Les distances sont calculées "à vol d'oiseau". Cela est donc un peu plus long par la route...

MONNAIE CARAÏBE


LA PHOTO DU MOIS

EPICES



Epices

Île amoureuse du vent où l’air à des odeurs de sucre et de vanille...
La gastronomie créole est née d’un métissage de différentes cultures. L’introduction des épices dans cette cuisine en est le reflet, le colombo (de poulet, de cabri) par exemple est un plat d’origine tamoule, qui après avoir franchi les océans a été adopté avec l’arrivée des indiens sur l’île.

Voici un échantillon de ces épices que vous trouverez sur les marchés ou dans les boutiques spécialisées.




Cannelle, est l’écorce intérieure du cannelier ou cannellier appelé bois-cannelle aux Antilles françaises.





Muscade, noix de muscade avec macis fruit du muscadier.



Anis étoilé ou badiane
se présentant sous la forme d'un follicule ligneux









                                         







                                               
                                                

A MARIE GALANTE

Marie-Galante

Découverte par Christophe Colomb, elle porte le nom d'une de ses caravelles "Maria Galanda".
Les Français prirent pied à Marie Galante au XVIIème siècle pour y exploiter la canne à sucre. 70 moulins en ruine témoignent de ce passé riche et glorieux.

marie galante
On y produit encore d'excellents rhums agricoles dans des exploitations à taille humaine. Il suffit de rencontrer par hasard le jeune patron de la rhumerie BELLE-VUE pour que son prestigieux breuvage exhale tout son parfum et dévoile ses secrets. Inscrit dans la tradition, ce passionné nous raconte de quelle manière il développe son entreprise avec l'aide du FEDER (fonds européen) dans une perspective complètement verte.
marie galante
Marie-Galante, c'est aussi la douceur de vivre évoquée par Voulzy. Nous nous arrêtons dans un "lolo" (resto de plage) pour y manger une salade de marlin fumé dans un cadre enchanteur. Tout simplement superbe.


En route, à la découverte de l'île par la terre. Nous y découvrons un paysage varié: des boeufs, des vieux moulins et des mornes, mais aussi des falaises qui nous rappellent la Bretagne.

Et puis, dans un petit village, au détour d'une plage, une drôle pancarte ...


Marie-Galante, comme les Saintes, fait partie du département de la Guadeloupe. Et c’est à l’est : il nous faut donc remonter les alizés contre la mer et le vent, le tout au moteur. On tape sur les vagues et affrontons courageusement une mer courte et hachée contre un vent debout soufflant à 20 nœuds de moyenne. Heureusement cela ne dure que cinq heures pour arriver à St Louis sur la côte ouest de Marie-Galante. On se console en se disant que le retour se fera à la voile au portant.

Marie-Galante était surnommée l’île aux 100 moulins. Ils servaient au broyage de la canne à sucre, principale ressource de l’île encore aujourd’hui. 
Nous allons chez le Père Labat, rhumerie réputée des Antilles, puis dans une fabrique de sirop de batterie qui sert à l’élaboration du fameux Ti’Punch ; génial et mille fois meilleur qu’avec le sirop de canne.

Sur le marché de St Louis, nous apprenons comment faire du sirop de groseille avec des groseilles-pays. Rien à voir avec les petites baies de nos jardins. On fait une décoction avec les feuilles et on jette le fruit. On obtient un jus très rouge qu’on fait réduire avec du sucre. Exquis ! Nous faisons d’autres expériences culinaires avec les poissons, les fruits et les légumes locaux. On trouve toujours quelqu’un pour nous expliquer comment les cuisiner et nous nous régalons.

dimanche 2 novembre 2014

JUMELAGE DE SAINT PIERRE AVEC SAN PEDRO CHOLULA

 
le jumelage de la ville de SAINT –PIERRE de la Martinique avec celle de SAN PEDRO CHOLULA située dans l’état de Puebla.
POURQUOI UN JUMELAGE ?
La célébration du centenaire de l’éruption de la Montagne Pelée a sensibilisé la communauté internationale à l’histoire de la Ville de Saint-Pierre.
Le Mexique, par le biais de notre Fondation , s’est senti concerné par l’évènement.
Nous avons donc proposé un jumelage entre des villes porteuses du même patronyme, situées toutes deux au pied de volcans :
Saint-Pierre de la Martinique et San Pedro Cholula du Mexique.

Ubicación deEscudo de

" Pour nous, il s'agissait de contribuer à :
- Marquer par un acte symbolique d’envergure internationale la fin d’une année aussi importante pour Saint-Pierre que l’a été 2002, - Partager les connaissances, les expériences, les comportements fondés sur la nécessité de
"VIVRE AVEC" et "DE SON VOLCAN", - favoriser les échanges culturels, économiques entre deux régions à la fois proches et éloignées de la Caraïbe, - permettre de la sorte à Saint-Pierre d’être l’ambassadrice de la Martinique dans un pays gigantesque où trop souvent la population ignore
jusqu’à l’existence de notre île,

- faire en sorte que San Pedro Cholula joue le même rôle auprès de nous, le Mexique restant relativement méconnu par une majorité de martiniquais. Bien que l’une soit à l’échelle continentale à l’image des Etats Unis Mexicains, et que l’autre ait une taille proportionnelle à celle de la Martinique,
San Pedro et Saint-Pierre ont bien des points communs,
qu’un jumelage permettra de mettre en évidence
de façon progressive.
En effet : - San Pedro Cholula, comme Saint-Pierre
est une ville d’art et d’histoire « Le futur et le développement des peuples ne s’inventent pas, ils se construisent »,
pensent les responsables politiques
de San Pedro Cholula,
puisse cette construction passer par la connaissance mutuelle et réciproque, dans le cadre du jumelage entre
SAINT-PIERRE et SAN PEDRO. 

(D'autres photos sont visibles sur nos albums : http://groups.msn.com/AlbumFundacionGregorio )



Le Prêcheur à l'heure du Mexique :
La délégation Mexicaine présente dans notre belle île pour célébrer le jumelage entre la Ville de Saint-Pierre et la Ville de San Pedro Cholula au Mexique; conduite par le Docteur Gilardo Espinoza Sanchez Président de la Fondation Grégorio, a été accueillie le mercredi 13 Décembre dernier dans la commune du Prêcheur par le Syndicat d'Initiative sur invitation du Président Raymond Philémond-Montout.
Découverte des Anses chargées d'histoire après un décollage traditionnel à l'eau de coco, dégustation de repas typique de Noël à l'Anse Belleville au restaurant "MATEBIS", et bain de foule les ont laissés sous le charme.
Accueillante, multiple, typique, telle leur a paru la commune du Prêcheur, terre authentique des Anses et des Mornes.
Par ces premiers échanges fructueux, le Syndicat s'engouffre résolument dans cette ouverture vers l'Amérique. Audelà de la notion de tourisme "haut de gamme", le syndicat privilégie les relations humaines et s'efforcera de convaincre les socio-professionnels en vue d'échanges fructueux avec nos sympathiques voisins.
La Ville de Saint-Pierre a projeté un voyage vers San Pedro Cholula de Pueblo du Mexique au mois d'avril 2003 et se propose de faire toute démarche qui pourrait résoudre le problème du transport aérien et le problème du prix du billet. Il est inadmissible qu'il faille plus de 12 heures et 1068 € pour se rendre chez nos si proches voisins. Que le docteur Gilardo, l'adjoint au maire Luis, les conseillers Joaqin, angélica, Lolita et Paola soient remerciés pour leur simplicité et leur enthousiasme.

Nous sommes sûrs de réaliser de belles choses ensemble."
R. Philémont-Montout Président du Syndicat d’Initiative du Prêcheur
Télécharger la plaquette, en cliquant sur l’icône :
Word - 221.5 ko
Espace Samboura - bourg du Prêcheur
sipre@wanadoo.fr

www.si-precheur.org

ESCALE A SAINT PIERRE (MARTINIQUE)


Saint-Pierre, le Paris perdu




Ce matin du 8 mai 1902, à 7 h 52, les aiguilles de l’horloge de l’hôpital militaire de Saint Pierre s’arrêtent. À cet instant précis, la montagne Pelée explose. En moins de temps qu’il n'en faut pour le dire, de la ville est effacée de toute forme d’existence, ne laissant sur 28 000 âmes recensées qu’un prisonnier, un cordonnier, un fromager… et un fabuleux passé. Elle s’était habillée du nom du patron de son fondateur Pierre Belain d’Esnambuc. Le gentilhomme normand en prend possession au nom du roi de France en l’an 1626
Née entre terre et mer, sur cette belle rade veillée par la Montagne de feu (comme l’avait baptisée les Caraïbes), à l’embouchure de la Roxelane, la ville de Saint-Pierre est courtisée par les marins, négociants et flibustiers. Elle vit d’un tel éclat en cette fin XVIIIe que des navires du monde entier y accostent.. Résistant à la convoitise de ses voisins anglais, cette Babylone tropicale prospéra jusqu’à devenir la capitale des iles sous le vent.

De Petit Paris au Pompéi des Antilles

Comme saisi par un charme mystérieux, chacun rêve d’y vivre. Le jour, l’actuelle place Bertin (ancien préfet colonial), bouillonne de mille commerces, et le soir venu, à la faveur des étoiles, les bastringues s’illuminent et l’on vient de partout s’encanailler. Alors que s’élèvent les notes d’une biguine bêlé, on perçoit dans de jolies petites alcôves des ruelles pavées, comme un air de luxure. La rue monte au ciel, pourtant normande dans l’idée, se transforme en un laissez-passer pour descendre du paradis aux portes du pêché. L’allée en escalier et restaurée en 1991 et n’est pas la seule à inspirer Effe Geache dans son roman « une nuit d’orgie à Saint-Pierre ». Les étreintes se multiplient dans la touffeur de la nuit.
La ruelle Saint-Jean-de-Dieu, autre haut lieu de débauche, enferme elle aussi son butin. Elle garde en souvenir deux corps enlacés, pétrifiés par la nuée. Alors qu’ignorant les murmures, les soupirs, les matadors, en têtes calandrées et grains d’or dévalant l’écume de leur broderie, arpentent le boulevard de la comédie aux bras de leurs Pierrotins. On joue au théâtre ce soir. L’édifice, inauguré en 1786 est la réplique parfaite de la majestueuse scène de Bordeaux. Il devient l’incontournable témoin de la richesse et de la vie culturelle de la cité. Des troupes de France et de Navarre s’y produisent. Les airs d’opéras ou d’opé­rettes se font l’écho de la musique créole.
Entre le bal de clôture carnavalier et deux meetings politiques, le bâtiment est remanié, rénovés fait finalement faillite et affiche relâche dès 1901. C’est donc en berne que le volcan le surprend dans son sommeil l’année qui suit. Il ne reste aujourd’hui pour mémoire qu’un magnifique escalier, les vestiges des loges du parterre et de la scène. Alors que les premiers rayons du soleil inondent la bourse de commerce et son célèbre tramway, les excès de la nuit laissent place à la pudibonderie. Et c’est à Notre-Dame-Du-Bon-Port que l’on expie ses péchés. Tout de roches volcaniques, de pierres de taille et de briques, l’ancienne église du mouillage, est la première du quartier. Édifiée en 1654 par les dominicains, elle devient paroissiale. Elle s élève au grade de cathédrale en 1851, à l’arrivée de monseigneur le Herpeur. Les cloches de ses deux tours ne sonneront qu’une trentaine d’années plus tard avant d’être elles aussi englouties par la vorace Pelée. Pourtant, toutes ses dévotions ne suffisent pas à enrayer les prédictions de papa diable.
Il criât à qui mieux mieux que le dôme crachera des feux de corossol entrainant avec elle la vision de la désolation. Nombreux sont ceux qu’il voit périr dans la flamme de leurs prières. Ce 8 mai la grand-messe n’aura pas lieu. L’Eternel en a décidé autrement et reprend ses brebis, sauf deux. L’une serait galeuse, l’autre, égarée.

Le cordonnier, un prisonnier et un fromager

Seuls trois êtres vivants réchappèrent à la colère de la Montagne Pelée. Louis Auguste Cyparis, surnommé Sanson, est un jobbeur, pêcheur ou cultivateur au Prêcheur. Il aime l’alcool et les bagarres. Enfermé pour état d’ivresse et homicide volontaire dans la prison de Petit Paris, il sort vainqueur des foudres de l’enfer. S’il on doute toujours duquel des deux cachots (l’un dégagé depuis et l’autre encore en parti enfouit), c’est bien à cet endroit qu’eu lieu ce que l’on appelle le miracle de Saint-Pierre. Au moment du drame, il protège son visage de sa chemise mouillée d’urine, la tête enfoncée dans les genoux. Retrouvé quatre jours après la catastrophe par des hommes du Morne Rouge, il exhibe ses brulures diaboliques dans le cirque Barnum et y termine son incroyable destin au Panama en 1929. Il vole la vedette à Léon Compère Léandre (1874-1936), cordonnier de 28 ans, qui lui est sauvé par sa table dans sa maison du Morne Abel. Terré dans son sous-sol, il survit à l’éruption. Il est atteint aux bras, aux jambes et à la poitrine. Il décède anonyme et célibataire 34 ans plus tard. L’on raconte parfois qu’une petite fille Havrivra Da Ifrile, domestique, aurait également échappé à la fumée du diable. Mais rien à ce jour ne permet de corroborer ces dires. Le troisième être inattendu, témoin vivant de cette page historique, est ce fromager sous lequel Césaire aimait se reposer. Du haut de sa canopée par deux fois séculaire, garde pour nous la rade et ses secrets.