Therefore, because the dark surrounds us, let us turn our faces to the light.
Let us endure hardship to be grateful for plenty.
We have been given pain to be astounded by joy.
We have been given life to deny death.
We did not ask for this room or this music.
But because we are here, let us dance.
Nous n’avons pas demandé cette salle ou cette musique.
Nous y avons été invités.
En conséquence, parce que l’obscurité nous entoure,
laissez-nous tourner nos visages vers la lumière.
Laissez-nous endurer les épreuves et être reconnaissants pour ce que nous avons.
On nous a donné la douleur pour être stupéfaits par la joie.
On nous a donné la vie pour refuser la mort.
Nous n’avons pas demandé cette salle ou cette musique.
Mais puisque nous sommes là, dansons.
22/11/63 :
Jake Epping, professeur d’anglais à Lisbon Falls, n’a pu refuser d’accéder à la requête d’un ami mourant : empêcher l’assassinat de Kennedy. Une fissure dans le temps va l’entraîner dans un fascinant voyage dans le passé, en 1958, l’époque d’Elvis et de JFK, des Plymouth Fury et des Everly Brothers, d’un taré solitaire nommé Lee Harvey Oswald et d’une jolie bibliothécaire qui deviendra le grand amour de Jake, un amour qui transgresse toutes les lois du temps.
Au-delà de cette attirance pour le jaune fluo, ce gilet jaune comme nouveau signe extérieur de précarité est hélas une tendance lourde. Karl Lagerfeld avait tort quand il disait « c’est jaune, c’est moche, ça ne va avec rien… ». Cela va, au contraire, avec les crédits, les taxes, et les découverts…
Ce week-end, il y avait les gilets jaunes qui criaient leur colère. Puis il y avait ceux qui en avaient marre des gilets jaunes, et même ceux qui en avaient marre de ceux qui en avaient marre des gilets jaunes... Peu de gens étaient donc satisfaits ce week-end…
Quel foutoir : ça a été le bololo annoncé. Des gens qui empêchent les autres de rouler, parce ce sont des gens qu'on veut empêcher de rouler ! Tu m’étonnes que ce mouvement est étrange. On a vu de tout : des motards qui font gronder leur moteur comme gronde leur colère, en cramant encore plus de carburant ; des gilets jaunes en 4x4 qui ont crié au scandale ; et mêmes des gilets jaunes bloquant des routes en faisant la chenille...
Hier, le JDD a versé de l’essence sur le feu avec ce sondage : « Pour 62% des français le pouvoir d'achat est plus important que la transition écologique »... C’est sûr que quand t’es déjà pas sûr de survivre à la fin du moins, tu t’en fous un peu de la fin du monde.
La grande leçon des gilets jaunes : désormais, diviser les français sur un sujet n’est plus le privilège des politiques : ils y arrivent très bien tout seuls ! si Macron n'arrive pas à régner moi je n'y comprends plus rien.
dimanche 18 novembre 2018
de gauche à droite : gauche Paul Meilhat, skipper de SMA vainqueur dans la catégorie Imoca, Francis Joyon, vainqueur de La Route du Rhum 2018 en catégorie Ultim sur IDEC Sport et Armel Tripon skipper de Chocolat Réauté vainqueur dans la catégorie Multi50
C’est dans la boîte. Francis Joyon, recordman de la Route du Rhum, pose fièrement avec le trophée qu’il a décroché sur IDEC Sport (Ultime). À ses côtés, on retrouve Paul Meilhat, vainqueur en Imoca et Armel Tripon qui s’est imposé en Multi 50
Une photo qui sent bon la voile ! Sur un même cliché, on peut retrouver trois vainqueurs de trois catégories différentes de la Route du Rhum version 2018.
Au centre on retrouve le grand vainqueur de cette édition Francis Joyon. Sur IDEC Sport (Ultimes) il a réalisé une course incroyable avec un finish historique. Il a coiffé François Gabart (Macif) sur la ligne le devançant de 7 minutes et 8 secondes. Au passage, il s’est offert le record sur la traversée en rejoignant la Guadeloupe en 7 jours 14 heures 21 minutes et 47 secondes.
Route du Rhum. HUMEUR. Quel fair-play ce Mister Alex !
Sur le ponton de Pointe-à-Pitre, une heure après son arrivée, impeccablement vêtu et chapeauté aux couleurs de son sponsor, Alex Thomson s'est montré d'un fair-play qui a séduit tout son auditoire. Reconnaissant ses erreurs, et la légitimité de la sanction. Bien senti et bien joué, Mister Alex !
Quand il a passé la ligne d’arrivée, de la Route du Rhum, vendredi midi, Alex Thomson n’a pas levé les bras. N’a montré aucune émotion extérieure. A juste roulé sa voile consciencieusement et attendu que ses équipiers, puis le jury international, monte à bord. Il savait déjà qu’il allait devoir payer la facture de son échouage et de la mise en marche de son moteur pour s’en sortir. Il en ignorait, à ce moment-là, le prix.
Moins d’une heure plus tard, lorsque le grand monocoque noir s’est lentement approché du ponton, on se demandait bien quels premiers mots sortiraient de la bouche du skipper. Quels sentiments trahiraient ses yeux clairs.
Et là, Alex Thomson a juste été sobre et sincère. Lui qui est sponsorisé par une marque internationale, où la communication et ses artifices cachent souvent bien des vérités, a préféré la simplicité et le fair-play. Evidemment marqué par une certaine émotion il n’a exprimé publiquement, aucune amertume ni rancœur envers le jury qui venait de lui infliger 24 heures de pénalité. Cette sanction, qui, du même coup, allait lui faire perdre, il en était persuadé sa victoire dans cette Route du Rhum.
Le fair-play est un concept inventé par le Anglais. D’ailleurs il ne se traduit même pas en Français.
Même si, au fond de lui, il aurait probablement eu envie de crier à l'injustice devant la lourdeur de la sanction, et de dévoiler longuement sa déception, Alex Thomson a décidé d'être brillamment fair-play devant les centaines de personnes qui assistaient à son arrivée : des journalistes, des organisateurs, des sponsors et de nombreux enfants des écoles guadeloupéennes qui scandaient son nom.
A la question: "que pensez-vous de la pénalité de 24 h qui vous a été infligée", il a juste répondu, le regard droit: « Elle est juste, parce que je pense que je ne pouvais pas gagner en ayant touché la Guadeloupe. La course au large est faite de détails, et le dernier détail aujourd’hui, je ne l’ai pas appliqué justement ».
Plutôt que de se morfondre sur cette erreur fatale de navigation, il a donc préféré relativiser sa portée. « Après avoir été drossé à la côte la nuit dernière, sur les rochers, j’ai de la chance d’être-là. Et je suis aussi honoré d’être arrivé ici par mes propres moyens. Je ne peux pas être trop triste, quand je vois ce qui est arrivé à certains, comme Armel Le Cléac’h et Banque Populaire » a t-il conclu en montrant avec humour le souvenir qu’il ramènerait de cette Route du Rhum: un morceau de caillou retrouvé dans son bateau.
Hier midi, en se conduisant comme un gentleman skipper, Alex Thomson, a montré qu’il n’était pas seulement un excellent navigateur, avec ses failles, mais aussi un grand champion, brillant communicant, qui méritera un jour, de toute façon, une vraie grande victoire.
AUSSI
Arrivé deuxième de la Route du Rhum, en Imoca, Yann Eliès (Ucar Saint-Michel) s'en voulait d'avoir manqué la gestion de la première dorsale qui a vu le groupe de tête s'échapper. Il va maintenant consacrer toute son énergié à trouver un nouveau co-sponsor pour pouvoir construire un Imoca tout neuf pour le Vendée Globe 2020, où il espère jouer les premiers rôles.
Je suis cassé. Les Imoca demandent une débauche d’énergie dingue. Il faut gérer son temps, son sommeil, sa stratégie, son mental et son effort physique. Ce sont des dizaines de petites tâches à négocier par jour, qui rendent le tout très difficile.
80 milles de retard
Cette Route du Rhum a été incroyable. Après les premiers jours, j’ai bien cru que c’était fini pour moi le podium ! Je me suis retrouvé bloqué dans une zone sans vent le lendemain du départ, j’ai vu Paul et Vincent s’échapper puis toute la flotte revenir sur moi. Quand je me suis enfin extirpé de ce piège, j’avais 80 milles de retard sur le trio de tête.
"Pas loin de gagner"
J'ai fini très fort la course, et je suis même revenu à trois milles de Paul Meilhat le long de la côte ouest de l'Ile. J'ai bien cru un moment que j'allais me le faire, mais il s'est échappé à nouveau, et moi je suis resté scotché. Mais, quand je refais ma course, je me dis que j'ai fait quelques petites erreurs, mais je n'étais pas loin de pouvoir gagner la Route du Rhum."
Alex Thomson (sur Hugo Boss), qui a sévèrement percuté une falaise jeudi soir au nord de la Guadeloupe occasionnant des dégâts majeurs sur son bateau, a passé la ligne d'arrivée de la Route du Rhum vendredi à 8h10 locales
Le skipper d'Hugo Boss, le britannique Alex Thomson s'est drossé à la côte cette nuit sur la Pointe de la Grande-Vigie. Pour se dégager il a utilisé son moteur. Une réclamation a été déposée auprès de la direction de course. Il est actuellement en route vers la ligne d'arrivée. "Alex Thomson a talonné violemment sur une plage dénommée Pointe-à-Claude, près de la pointe de la Vigie, dans le nord de Grande-Terre".
On ignore ce qui a pu se passer cette nuit du 16 novembre 2018, à la Pointe de la Grande Vigie. Toujours est-il qu'Alex Thomson, le skipper d'Hugo Boss largement en tête dans la catégorie des IMOCA et loin devant les deux multi 50 d'Erwan Le Roux et Thibaut Vauchel-Camus, s'est drossé à la côte dans le nord de la Guadeloupe.
Pour dégager son bateau bien abîmé il a du utiliser son moteur, ce qui a provoqué une réclamation immédiate du jury international auprès de la direction de Course. Pour le reste, le marin est sain et sauf et a décidé de poursuivre sa route. Il est actuellement engagé dans la remontée de la côte au vent vers la ligne d'arrivée.
La star britannique de la course au large, qui se serait apparemment endormi, a percuté la falaise à la pointe de la Grande Vigie (au nord de la Grande-Terre). Âgé de 44 ans, Thomson prend part à sa première Route du Rhum dans la catégorie reine du mythique Vendée Globe (course autour du monde), les Imoca.
Le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss), qui a sévèrement percuté une falaise jeudi soir au nord de la Guadeloupe occasionnant des dégâts majeurs sur son bateau, a passé la ligne d'arrivée de la Route du Rhum vendredi à 8h10 locales (13h10 en métropole) à Pointe-à-Pitre.
Le monocoque du Britannique est arrivé à Pointe-à-Pitre, lui qui menait la flotte des Imoca (monocoques de 18 m) quand il a violemment talonné une falaise entre 21h45 et 22h00 locales (02h45 et 03h00 en métropole), a achevé sa traversée de l'Atlantique en solitaire en 11 jours 23 heures et 10 minutes. Il lui aura fallu environ 10 heures pour terminer sa course depuis l'accident.
Il est le premier skipper en Imoca à arriver à Pointe-à-Pitre et le 4e de la flotte de 123 bateaux, partie dimanche 4 novembre de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Le marin n'est pour l'instant pas classé alors qu'une réclamation a été portée en raison de l'utilisation de son moteur pour se dégager de la falaise. Il devrait très probablement écoper d'une pénalité de temps mais qui pourrait aller jusqu'à la disqualification.
Le problème sera tranché dans les heures qui viennent après audition de Thomson par un jury international composé de 5 experts de la course au large. Le monocoque de Thomson a été fortement endommagé dans la collision à vive allure, avec notamment un trou dans la coque, une étrave touchée, le foil tribord endommagé ainsi que la quille mais ne constatant pas de voie d'eau, le navigateur a choisi de repartir pour terminer sa course.
Il avait fait la course en tête depuis le départ, dimanche 4 novembre à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Jeudi soir, il affichait 209 milles nautiques (387 km) d'avance sur Paul Meilhat (SMA), soit environ 14 heures de navigation entre les deux bateaux.
Depuis le sacre d'Ellen Mc Arthur en 2002 en Imoca, plus aucun Britannique n'a réussi créer l'exploit sur la transatlantique française.
BARBARA DU DEAN AFRODITE EST HEUREUSE DE VOUS INFORMER
classement et les infos en direct.
L'ESSENTIEL
Alex Thomson (Hugo Boss) a franchi en premier la ligne d'arrivée de la Route du Rhum 2018, dans la catégorie IMOCA, ce vendredi , à 13h10'58'',après 11 jours, 23 heures, 10 minutes et 58 secondes de course. Le skipper Britannique n'est toutefois pas encore assuré de sa victoire dans sa catégorie puisque, après s'être échoué la nuit dernière, il a utilisé son moteur pour l'aider à repartir. Il risque une pénalité voire la disqualification (les infos en direct).
Jeudi, Armel Tripon (Réauté Chocolat) remporté la course des Multi 50 et terminé 3ème du "scratch", le classement général global de cette Route du Rhum 2018, derrière Francis Joyon et François Gabart, qui concouraient dans la catégorie Ultime (le classement).
Lalou Roucayrol (Multi 50), dont le bateau Arkema a chaviré mercredi, a été secouru aujourd'hui par Pierre Antoine (Olmix) (la carte du parcours).
14:14 - Flou sur le classement des IMOCA après l'arrivée d'Alex Thomson
En attendant la décision du jury concernant Alex Thomson, deux autres bateaux IMOCA se dirigent actuellement vers la ligne d'arrivée de cette Route du Rhum 2018. Paul Meilhat (SMA) et Yann Eliès (UCAR-StMichel) sont séparés d'une quinzaine de milles à environ 140 milles de l'arrivée. En cas de lourde pénalité ou de disqualification du skipper britannique, c'est l'un de ces deux marins qui pourrait être déclaré vainqueur dans cette catégorie. Le suspense est une nouvelle fois au rendez-vous sur la Route du Rhum.
24 heures de pénalité !
La sanction est tombée ! Alex Thomson, premier Imoca à franchir la ligne, écope d'une pénalité de 24 heures. Après avoir heurté une falaise, le Britannique avait utilisé son moteur pour redémarrer et "éviter le danger". Cette sanction est délivrée par le jury international.
Pourquoi les banques et assurances sponsorisent tant la voile
SPORT
Les assurances et les banques investissent de plus en plus dans les courses de voile. Très présentes dans le sponsoring sportif, ces sociétés trouvent un terrain d’expression idéal sur les pontons et les flots des courses au large. On l’a vu pour cette 11e édition de la Route du Rhum. Et le jeu en vaut largement la chandelle.
Macif, Banque Populaire, Groupama Team France, Generali, la Transat AG2R La Mondiale… Aujourd’hui, les villages de départ des grandes courses de voile ont des allures de quartiers d’affaires pour les établissements bancaires ou d’assurances !
La 11e édition de la Route du Rhum, dont le précédent sponsor était La Banque Postale, n’a pas failli à la règle. La voile représente une vitrine idéale pour les banques et les compagnies d’assurances dans le but d’accroître leur notoriété.
« C’est un sponsoring idéal, à 360°, qui réunit tout : de la communication interne, du numérique, du support média et physique via le nom d’un bateau ou sur le terrain lors de courses »,précisait récemment à l’AFP une source souhaitant conserver l’anonymat. La voile est donc la caisse de résonance idoine pour des entreprises à la fois reconnues, dépendantes de la confiance de leurs clients, mais aussi capables d’y mettre le prix.
« Il y a un intérêt lié au caractère assez prestigieux de la voile, qui est porteuse de valeurs extrêmement positives pour les banques et les assurances. Leur forte présence se justifie aussi parce qu’il y a très peu d’entreprises qui ont la capacité financière pour ce genre d’opérations », explique Jean-Pascal Gayant, professeur à l’Université du Mans, travaillant sur l’économie du sport. « Les banques et les assurances trouvent un terrain qui semble correspondre à ce qui incarne de bonnes valeurs et ce qui va plaire à leur clientèle, généralement d’un bon niveau d’éducation. »
Des retombées économiques attendues
Banque Populaire injecte annuellement la somme de 5,5 millions d’euros dans son budget alloué à la voile. Un investissement conséquent pour la société, qui a débuté dans la course au large dès 1989, mais les retombées médiatiques et financières sont démultipliées.
La victoire d’Armel Le Cléac’h lors du dernier Vendée Globe, sur son Imoca Banque Populaire VIII, a été valorisée à plus de 55 millions d’euros d’équivalent en achats d’espace publicitaire, selon une étude marketing de Kantar Media. Un investissement originel multiplié par dix ? N’importe quelle société en rêverait !
« C’est la convergence de deux facteurs : les valeurs portées par la voile puis l’intérêt d’un public éduqué, pour ce sport prestigieux. C’est différent du golf, dans lequel on trouve plus facilement des marques de luxe, comme des montres. Il y a une proximité dans la voile, incarnée par la figure du marin, plus abordable et humain et moins élitiste. C’est une bonne alchimie que les assurances comme les banques ont su trouver », précise le professeur Gayant.
De plus, à l’instar du cyclisme, la voile est l’un des rares sports dans lequel l’équipe porte le nom de son sponsor. Mais la suspicion entourant le sport cycliste fait courir un sérieux risque de réputation pour les sponsors. L’affaire de dopage au sein de l’équipe Festina en est le meilleur exemple.
La voile est plus étrangère à ce « délit de sale sport ». Les skippers sont unanimement admirés et vantés pour leurs qualités : le courage face aux éléments, la force athlétique pour répondre au défi physique de la navigation et l’intelligence dans la gestion de course et du bateau.
Des valeurs recherchées
Il est donc facile de comprendre pourquoi des compagnies d’assurance et des banques investissent autant dans la voile. Ces dernières ciblent un sport défini par des valeurs auxquelles elles souhaitent s’associer. La voile convoque un imaginaire d’accompagnement, de dépassement de soi, de solidarité et de fiabilité face aux imprévus. Bref, du pain bénit pour des compagnies d’assurance et des banques dotés d’un solide service marketing !
« Le football français a, comme partenaires, Domino’s Pizza et Conforama pour toucher le plus grand public possible, sur des produits pas forcément haut de gamme. Mais ils sont déclinés en fonction du sport, du centre d’expression médiatique et des valeurs auxquelles les entreprises veulent s’associer », conclut Jean-Pascal Gayan.
Le sponsoring des assurances et des banques dans la voile a donc de beaux jours devant lui. Le mois dernier, le groupe Crédit Mutuel est entré dans la danse en annonçant un partenariat avec le skipper lorientais Ian Lipinski. La banque devrait s’engager pour les deux prochaines éditions de la Transat Jacques-Vabre et la Route du Rhum en 2022. D’habitude engagé dans le sponsoring musical, Crédit Mutuel rejoint le mouvement. Tous dans le même bateau pour assurer le spectacle !
Florent de Kersauson : la petite histoire du tour de l’île
Jean-Marie BIETTE.
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L’image de François Gabart, littéralement scotché sous le vent de Basse-Terre, voyant fondre sur lui les étraves de Francis Joyon, a une nouvelle fois soulevé la même question dans l’histoire de la Route du Rhum : mais pourquoi diable faire le tour de la Guadeloupe par le Nord et l’Ouest, alors qu’il serait plus facile et moins piégeux d’arriver directement à Pointe-à-Pitre en virant la Pointe des Châteaux à l’Est ?
Florent de Kersauson, le jeune frère d’Olivier, s’en amuse encore, notamment sur son compte Twitter, à peine la ligne d’arrivée franchie lundi : « C’est en avril 77 que j’ai repéré le parcours à l’arrivée avec ce tour de l’île. J’ai toujours un peu honte quand je vois cette galère ». Une « honte » rigolarde puisqu’il précise dans un sonore éclat de rire « assumer » parfaitement ce choix.
Un petit flash-back dans l’histoire de cette transatlantique s’impose pour comprendre la genèse de cette « galère » infligée aux navigateurs de la pointe nord de la Guadeloupe, la Tête à l’Anglais, jusqu’à la pointe Sud de Basse-Terre, sous le vent, ou plutôt l’absence de vent, au pied de l’imposant dôme de la Soufrière, qui culmine à 1467 mètres.
Tout commence au printemps 1975 autour d’un bon repas entre deux amis d’université. Bernard Haas, alors secrétaire général des Rhumiers des Antilles, cherche une idée pour promouvoir le célèbre alcool de canne à sucre. Florent de Kersauson a l’idée de créer une course transatlantique entre la France et les Antilles, sans restriction de taille, contrairement aux Anglais, alors rois de la Course au large.
La grande histoire naît
Bingo ! La plus célèbre des transats venait de voir le jour. Le duo d’amis en parle au publicitaire et entrepreneur de spectacles, Michel Etevenon, et la célèbre Route vers le rhum guadeloupéen voir le jour.
Florent de Kersauson bataille avec les administrations, participe activement à mettre au point le règlement de la course. Mais, dans l’ombre, la marque « Route du Rhum » est déposée par le seul Michel Etevenon, collaborateur de Bruno Coquatrix à l’Olympia et frère de Micheline Dax. Une brouille a alors opposé Michel Etevenon à Florent de Kersauson. Le frère d’Olivier a saisi la justice mais a été débouté en 2013.
Voilà pour la petite histoire un peu amère du Rhum. La grande histoire naît en 1977, lorsque Florent de Kersauson, alors secrétaire général de la Route du Rhum, part reconnaître le parcours de l’arrivée.
« Le patron de l’aviation civile m’emmène survoler l’île , se souvient le chef d’entreprise de La Trinité-sur-Mer. Il m’a d‘ailleurs dit : -Mais c’est complètement con ! Les mecs, ils viennent avec les alizés et vous les leur enlevez à l’arrivée- ».
« Et c’est ce qui s’est passé dimanche avec Joyon et Gabart ! » , s’amuse encore Florent de Kersauson.
Marins au bord de la crise de nerfs
Il s’en amuse car il assume encore parfaitement ce choix pourtant qualifié de supplice antillais sur le mode « On achève bien les chevaux » par les meilleurs connaisseurs de la voile de compétition.
« Il faut comprendre aussi que les rhumiers et les élus de la Guadeloupe, sans qui la course n’aurait jamais vu le jour, avaient envie de montrer leur île, et surtout de permettre à tous les guadeloupéens de profiter du passage des bateaux devant chez eux » , explique Florent de Kersauson.
La légende du tour de l’île venait de naître. Et surtout la pétole gluante entre Bouillante et Basse-Terre, où un seul et malheureux petit nuage peut permettre de perdre en quelques minutes des heures et des milles gagnés à chevaucher dans les alizés.
Au fait, comment Florent de Kersauson a vécu cette nuit et le duel d’anthologie entre Francis Joyon et François Gabart ? « Divinement bien ! J’ai trouvé ça formidable car Francis était mon chouchou depuis le départ. Je l’avais écrit, encore sur Twitter. C’est le couple parfait entre un bateau sain et solide et un marin d’exception, ce qui n’enlève rien au grand mérite de François Gabart » .
Le sourire espiègle, Florent de Kersauson attend l’arrivée des autres concurrents et des leaders des autres classes. Nul doute que le parcours reconnu et choisi en 1977 va encore nous jouer la grande scène de « Marins au bord de la crise de nerfs ».