Maintenant que je me suis remise au sport cet article m'intéresse et va m'aider à choisir la gourde qu'il me faut !
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La gourde, en verre, en inox ou en plastique, a quitté le sac de sport et fait désormais partie du quotidien des Français. L’objet est devenu un symbole d’engagement écologique autant qu’un accessoire de mode. Et surtout, la gourde commence à rapporter gros.
Elle est le symbole de l’engagement écologique dans la vie quotidienne. Des stars l’arborent avec fierté. Et même Bernie Sanders, candidat à la primaire démocrate américaine, en a fait un outil de sa campagne…
La mode de la gourde, que l’on remplit au robinet au lieu d’acheter des bouteilles d’eau en plastique, déferle comme une inexorable vague. En France aussi, la tendance s’est installée et le marché est en plein boom.
« Tout le monde peut avoir une part du gâteau »
« Je pense que le gâteau est tellement gros que tout le monde peut en avoir une part », s’amuse Fabien Marescaux, chef de produit chez Décathlon.
En quelques années, la vente de gourdes a explosé en France. L’enseigne de sport bénéficie pleinement de cette tendance. « En 2018, on avait déjà eu une croissance à deux chiffres, mais on ne pensait pas que cela durerait », convient le spécialiste de la gourde.
L’an dernier, les ventes ont augmenté dans d’impressionnantes proportions. Entre 30 et 50 %. Résultat, les ventes de gourdes chez Décathlon se comptent en millions. « Pas plusieurs millions, mais c’est déjà énorme », lâche Fabien Marescaux. Une bonne nouvelle quand l’objet coûte entre 2 et 15 €.
La raison de ce succès ? La gourde est devenue un accessoire à la fois à la mode et jugé indispensable. Bref, incontournable… « Aujourd’hui, on sort de l’univers du sport. Il s’agit même d’un produit iconique », selon le chef de produit de Décathlon.
Le porte-gourde Chanel fait un tabac à l’étranger
Les grands noms de la mode se mettent eux aussi à la gourde, qui se doit désormais d’être stylée. Prada a sorti deux modèles en acier griffé l’an dernier. Évian a demandé au créateur Virgil Abloh de créer un design exclusif. Et même Chanel est entré dans la danse. Sur son site internet, la marque propose un porte-gourde en cuir à quelque 4 700 €.
D’après le quotidien El País, le luxueux objet est très recherché en Espagne. Au Royaume-Uni, le journal britannique The Guardian assure même que le produit est en rupture de stock outre-Manche.
Mais les marques de luxe ne sont pas les seules à surfer sur la vague de la gourde. De nouvelles sociétés voient régulièrement le jour à l’instar de Qwetch, une start-up créée à Aix-en-Provence.
D’autres entreprises, plus anciennes, capitalisent sur leur savoir-faire. Partenaire la COP21 en 2015, la société Gobilab a vu sa cote exploser : « L’idée est partie de l’absurdité d’acheter une bouteille d’eau pour la jeter ensuite. 20 cl ingurgités et la bouteille est jetée à la poubelle », s’agaçait à l’époque Florence Baitinger, directrice générale de Gobilab, dans le journal Le Point.
En 2018, le chiffre d’affaires de l’entreprise a dépassé le million d’euros. Il faut dire que ces marques de gourdes « nouvelle génération » vendent leurs produits entre 20 et 50 €.
175 bouteilles d’eau vendues chaque seconde en France
Car le marché de la gourde tient sur un grand credo : l’écologie. En effet, en France, il se vend 175 bouteilles d’eau chaque seconde, soit 5,5 milliards de bouteilles d’eau par an, dont 4,5 milliards d’eau plate d’après le site Planétoscope. Remplacer sa bouteille d’eau en plastique par une gourde est perçu comme un geste utile à la planète.
Au-delà de l’impact écologique, posséder et montrer sa gourde revêt aussi une dimension sociale. Joe Derochowski, conseiller pour une société d’études de marché aux États-Unis a ainsi qualifié l’objet de « doudou pour adulte » dans les colonnes de L’Opinion . Comprendre : la gourde rassure son propriétaire et montre son appartenance à une communauté de gens concernés par les problématiques environnementales.
Pour répondre à l’attente des consommateurs, les marques ont fait évoluer leurs modèles. Personnalisation, couleur, matière, emplacement dans le magasin… rien n’est laissé au hasard.
« Nous, on s’est positionné sur la gourde en inox, en aluminium ou en Tritan (un polyester), précise le chef de produit chez Décathlon. Mais d’autres concurrents se lancent aussi dans le verre. » Quechua, la marque de randonnée de l’enseigne de sport a ainsi multiplié les coloris. « Personne ne veut avoir la même gourde que son voisin », souligne Fabien Marescaux.
Un accessoire militant
La gourde est donc un accessoire de mode, mais militant. Elle a d’ailleurs été mise sur le devant de la scène par des personnalités publiques.
« Quand Yann Barthès accepte de se mettre à la gourde, ça compte », insiste Fabien Marescaux. Le présentateur télévisé de l’émission Quotidien, sur TMC, la pose en évidence sur son bureau chaque soir.
Mieux, le rappeur Roméo Elvis a même créé sa propre marque : « J’utilise l’audience que j’ai sur les réseaux sociaux pour encourager les jeunes à utiliser moins de plastique », expliquait-il à Ouest-France dans une interview, en marge du festival Les nuits de l’Erdre.
De jeunes Bretons ont même lancé leur appli recensant les fontaines à eau où remplir sa gourde via une carte interactive… Si la tendance persiste, la bouteille d’eau en plastique, ringardisée, pourrait finir par n’être plus qu’un objet du passé.
Par Sacha MARTINEZ