lundi 21 septembre 2020

 Cinéma


...Il était un acteur d'une grande densité, excellent dans les rôles de croyant ou de prêtre (ce qui correspondait d'ailleurs à ses convictions religieuses profondes)....



Du Procès aux films de Jean-Pierre Mocky, en passant par James Bond, le comédien français, décédé lundi, a su imposer sa présence hiératique.




 
DISPARITION - L'acteur français est décédé le 21 septembre. Sa présence hiératique et sa diction sans effet lui ont permis de camper avec la même justesse des personnages aussi différents qu'un criminel sadique dans James Bond ou un moine cistercien dans Des hommes et des dieux.

Des hommes et des dieux, Orson Welles, 007... Les grands rôles de Michael Lonsdale

Du Procès aux films de Jean-Pierre Mocky, en passant par James Bond, le comédien français, décédé lundi, a su imposer sa présence hiératique.

Michael Lonsdale a joué pour Orson Welles, Jean-Pierre Mocky, Édouard Molinaro, Costa-Gavras, Luis Bunuel...
Michael Lonsdale a joué pour Orson Welles, Jean-Pierre Mocky, Édouard Molinaro, Costa-Gavras, Luis Bunuel... Leemage

Qu'il joue le père supérieur d'un monastère dans Le Nom de la rose ou un pervers polymorphe dans James Bond, il était la simplicité même. Un comédien qui savait imposer sa rigueur avec douceur. Michael Lonsdale qui vient de nous quitter à l'âge de 89 ans appartenait à cette lignée d'acteurs que les cinéastes les plus exigeants et aussi les plus iconoclastes -on pense à Orson Welles ou à Jean-Pierre Mocky- aimaient mettre en scène.

Car cet homme, immense au sens propre comme au sens figuré, aura une formidable carrière au cinéma. Outre les quelque 60 pièces de théâtre qu'il interpréta, il est apparu plus de 150 fois sur grand écran. Même dans les rôles les plus secondaires, les spectateurs les plus distraits ne pouvaient oublier sa présence. Souvent les metteurs en scène lui confièrent des rôles de médecins, de commissaires, de grands bourgeois, et bien sûr d'homme d'Église. Le facétieux Jean-Pierre Mocky, qui possédait un talent unique pour séduire les plus doués des saltimbanques, le fit tourner sept fois. Ce n'est pas un hasard.

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Le personnage du moine cistercien frère Luc, taillé à sa mesure, dans Des hommes et les dieux de Xavier Beauvois, lui vaudra en 2010 d'obtenir le César du meilleur second rôle. Un second rôle pour un si immense acteur... Cette récompense aurait pu faire sourire. Mais Michael Lonsdale accueillit, comme il se doit, ce dérisoire trophée avec le fatalisme d'un homme protégé par sa foi.

Du Procès d'Orson Welles à Des hommes et des dieux en passant par Le Nom de la roseMoonraker et La Grande Lessive de Jean-Pierre Mocky, Le Figaro, présente ci-après en images, un petit florilège de l'immense carrière sur grand écran de Michael Lonsdale.

Le Procès d'Orson Welles en 1962, avec Anthony Perkins, Jeanne Moreau, Orson Welles, Romy Schneider, Elsa Martinelli, Michael Lonsdale...

La Grande Lessive de Jean-Pierre Mocky en 1968, avec Bourvil, Francis Blanche, Michael Lonsdale...

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Hibernatus d'Édouard Molinaro en 1969, avec Louis de Funès, Claude Gensac, Bernard Alane, Michael Lonsdale...

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Michael Lonsdale est mort : pour lui, être acteur, c’était une façon de se soigner



Entre ciel et terre : la Poésie et la grâce

Dans la petite salle du Poche-Montparnasse, Michael Lonsdale et Pierre Fesquet disent des textes de Charles Péguy. Ils sont accompagnés à l'accordéon par Thierry Bretonnet.

Pour Michael Lonsdale, Péguy est «un prophète dont les œuvres parlent à notre temps».
Pour Michael Lonsdale, Péguy est «un prophète dont les œuvres parlent à notre temps». Pascal Victor/Pascal Victor/ArtComArt

«Le voilà sacré! Ce mort est un guide, ce mort continuera plus que jamais d'agir, ce mort plus qu'aucun est aujourd'hui vivant!» Maurice Barrès écrit ces mots dans L'Écho de Paris du 17 septembre 1914. Douze jours plus tôt, le 5 septembre, le lieutenant Charles Péguy a été tué d'une balle en plein front, non loin de Meaux. Il avait 41 ans à peine et derrière lui une longue vie de combats, d'engagement, d'écriture.

À la faveur de la commémoration du déclenchement de la Grande Guerre et du centenaire de la mort du poète de La Tapisserie de Notre-Dame, des livres lui ont été consacrés. On ne peut lire sans émotion Tué à l'ennemi de Michel Laval (Calmann-Lévy) ou La Mort du Lieutenant Péguy de Jean-Pierre Rioux (Tallandier). Dans l'heure dense et fervente que lui consacrent Pierre Fesquet, grand spécialiste de l'écrivain, et Michael Lonsdale, interprète dans la lumière de la foi, on est frappé par ce que Péguy semble pressentir. Les textes qui sont dits et lus, soutenus discrètement par la belle présence de l'accordéon de Thierry Bretonnet, viennent d'ouvrages très divers et tous témoignent «d'une pensée cohérente, visionnaire et profuse». Le montage est délicat, subtil, excellent.

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À lire, à méditer

On entend tous les Péguy. Au théâtre, lui qui composa des mystères d'inspiration médiévale, il est rare. Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc avait été mis en scène par Jean-Paul Lucet et plus récemment par Christian Schiaretti toujours à l'écoute de la puissance de la langue. Il y a beaucoup à lire et à méditer, chez Péguy. Ses écrits, au complet, sont accessibles et ses ½uvres poétiques et dramatiques ont fait l'objet très récemment d'une réédition savante dans «La Pléiade» (Gallimard). On peut s'y plonger et aller d'émerveillement en émerveillement.

Avec Entre ciel et terre, nom de ce moment rare, on aborde le théâtre, mais on parcourt aussi tous ses territoires et l'on perçoit la complexité de l'homme, sa clairvoyance et sa bonté. Pour Michael Lonsdale, Péguy est «un prophète dont les ½uvres parlent à notre temps». Trois mouvements rythment la représentation: le poète de l'espérance, celui du combat et l'artisan d'Orléans, celui dont la mère rempaillait les chaises comme les sculpteurs des cathédrales donnaient vie aux grands livres de pierre. Il y a une vivacité, une pureté, une couleur, dans la poésie de Péguy, il y a une fraîcheur qui bouleverse comme il y a dans l'intelligence fulgurante, la hauteur de vue, la profondeur de l'âme, la lucidité sans atermoiement, une puissance saisissante. Lisez L'Argent (1913) et entendez la voix courageuse de cet intellectuel au c½ur brûlant et aux nobles indignations.

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Écoutons Péguy par la voix claire et ferme de Pierre Fesquet, écoutons Péguy par la voix feutrée de Michael Lonsdale. Avec ses cheveux et sa barbe longue, sa grande carcasse cassée par le temps, il a quelque chose d'un pèlerin qui serait en route depuis longtemps et arriverait enfin pour partager avec nous quelques-uns des mystères de la vie, de la foi et de la charité. Croyant ou non, vous serez touché 


 



Il avait tourné avec Buñuel, Duras, Truffaut, joué Beckett et Ionesco... L’immense Michael Lonsdale est mort ce lundi 21 septembre à l’âge de 89 ans. Retrouvez l’entretien qu’il avait accordé à “Télérama” en 2010, à l’occasion de la sortie de “Des Hommes et des dieux”.


Hibernatus d'Édouard Molinaro en 1969, avec Louis de Funès, Claude Gensac, Bernard Alane, Michael Lonsdale...

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Moonraker de Lewis Gilbert en 1979, avec Roger Moore, Michael Lonsdale, Richard Kiel, Lois Chiles...

Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud, avec Sean Connery, Christian Slater, Michael Lonsdale, Ron Perlman...

Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois en 2010, avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin...


S'il n'avait pas été acteur, il aurait aimé être archéologue ou ambassadeur. Il en a le physique. Avec sa barbe drue, on l'imagine bien découvreur, vieux savant. Vice-consul, il l'a été maintes fois, aidé par sa prestance de lord anglais. Michael Lonsdale a de fait couvert pas mal de corps de métier, dans la police, l'Eglise ou les ministères. Le public le connaissait jusque-là, au moins de tête, pour l'avoir aperçu ici et là en bon Samaritain ou en bourgeois crapuleux. Grâce à Des hommes et des dieux, dans lequel il fait montre d'une sérénité puissante, il accède à une forme de consécration. Sa filmographie imposante - plus de 140 films ! - force le respect. Et c'est sans compter le théâtre, les téléfilms, les innombrables lectures à la radio, son travail de peintre. Un géant, Lonsdale ? De par sa taille et son engagement sans faille. Une souris discrète aussi, de par sa voix de velours qui soudain se perche très haut. Ce doux mystique a travaillé avec les plus grands (Buñuel, Welles, Truffaut, Eustache, Spielberg...) sans cesser d'expérimenter, en s'aventurant dans l'avant-garde, en devenant même une sorte de parrain pour la nouvelle garde du cinéma français (Bruno Podalydès, Thierry Jousse, Sophie Fillières, Nicolas Klotz...). Jamais installé, Lonsdale. Toujours, il chemine, lentement, migre à travers les continents et les époques. A la fois pèlerin et mammouth.


Mickaël, Michel, Michael... Commençons par cet intrigant prénom, qui change selon les époques. Lequel est le bon ?

C'est Michael, et il faut le prononcer comme Michael Jackson - un secours précieux pour moi ! Je suis d'un père anglais, qui parlait à peine le français et qui a choisi ce prénom anglo-saxon. C'était un peu dur à porter à mes débuts, au théâtre : le metteur en scène, Raymond Rouleau, l'écorchait sans arrêt, ne parvenait pas à le prononcer. Je débutais, j'étais timide. Pour ne pas le contrarier, je lui ai dit de m'appeler Michel. Ce prénom est resté dans l'annuaire des comédiens. Plus tard, lorsque j'ai commencé à travailler pour des Anglais, ça me mettait très mal à l'aise qu'ils m'appellent Michel. C'est là où j'ai repris possession de mon vrai prénom, Michael. Voilà l'histoire.


Votre père était un officier de l'armée britannique...

Oui, mais il n'avait pas du tout l'âme d'un militaire. On l'a envoyé en Sierra Leone, ancienne colonie britannique. L'ambiance, la chaleur, il a détesté. On lui disait : ici, il faudra boire beaucoup ou pas du tout. Il a plutôt opté pour la boisson... Ensuite, il a rejoint les Indes. Il a finalement abandonné l'armée très tôt, à 30 ans. Lorsqu'il est revenu en Angleterre, il a rencontré ma mère, Française mariée à un officier de la Marine anglaise, qu'elle a quitté pour mon père. Je suis le fruit d'un amour illégitime. J'ai grandi quelques années sur l'île de Jersey, où mes parents tenaient un hôtel. Puis à Londres, jusqu'à 9 ans. Mais mes souvenirs marquants sont ceux du Maroc, où mon père s'est reconverti dans le négoce d'engrais. Le voyage pour y aller, le train jusqu'à Marseille, le bateau pour Tanger, puis pour Casablanca, la calèche, l'hôtel où on est allés, je me souviens de tout avec précision. C'était le 15 août 1939. Et la guerre a été déclarée le 2 septembre. On est restés bloqués là-bas : suite à la destruction de la flotte française par Churchill, à Mers el-Kébir, mon père a été fait prisonnier, en tant qu'Anglais. Le pays était alors sous l'autorité de Vichy...


“Enfant, je n'arrêtais pas de jouer avec les photos d'acteurs américains, qu'on trouvait dans les plaquettes de chocolat. Je leur faisais la classe.”

Votre vocation remonte-t-elle à cette époque marocaine ?

Elle est sans doute née au cinéma. Quand les Américains ont débarqué en 1942, mes parents sont devenus amis avec des officiers américains qui m'emmenaient avec eux. Il y avait des séances différentes, tous les jours. J'ai pu découvrir les Hawks, les John Ford, les Cukor, qui filme si bien les femmes ! J'ai vu Casablanca à Casablanca même. C'était marrant de constater que les personnages n'étaient pas du tout habillés comme les gens sur place... Les actrices et les acteurs américains, j'en étais fou ! Enfant, je n'arrêtais pas de jouer avec leurs photos, qu'on trouvait dans les plaquettes de chocolat. Je leur faisais la classe. Je m'arrangeais toujours pour que Greta Garbo soit la première !


Quelle langue parliez-vous alors ?

Je parlais surtout anglais. J'avais un accent terrible en français, au début. Puis, je suis devenu parfaitement bilingue. Ce qui m'a ouvert beaucoup de portes et m'a permis de tourner Chacal de Fred Zinnemann, Le Procès de Welles, plusieurs films de Joseph Losey, un Frankenheimer... Quand j'ai joué en Angleterre, plein de souvenirs sont remontés du tréfonds. Je retrouvai ma première langue, celle apprise dans la petite enfance. Cela a été un plaisir inouï.


Une fois à Paris, avez-vous suivi une formation théâtrale ?

Mes études avaient été navrantes, je n'avais ni le bachot ni le certificat d'études. J'étais très inhibé. Je peignais et je souhaitais confusément devenir acteur, mais j'avais eu une expérience épouvantable au cours d'un stage d'improvisation. Et puis je suis tombé dans un paradis : le cours d'art dramatique de Tania Balachova. Il y avait là Antoine Vitez, Trintignant... Tania était une femme adorable et très psychologue, qui a su me pousser dans mes retranchements. Un jour, je répétais une scène du Misanthrope où Alceste est furieux et je n'y arrivais pas. J'ai recommencé plusieurs fois, en vain, jusqu'au moment où elle m'a menacé de ne pas me garder dans son cours si je ne me montrais pas plus violent. Là, j'ai ressenti une décharge électrique dans le ventre et dans le dos, c'était comme la fin du monde pour moi. Alors j'ai attrapé une chaise, je l'ai cassée, j'ai hurlé mon texte ! « Eh bien voilà, vous y êtes arrivé », m'a-t-elle dit. Je suis rentré ensuite chez moi et j'ai dormi pendant plusieurs heures, mon coeur battait tellement fort.


Il avait tourné avec Buñuel, Duras, Truffaut, joué Beckett et Ionesco... L’immense Michael Lonsdale est mort ce lundi 21 septembre à l’âge de 89 ans. Retrouvez l’entretien qu’il avait accordé à “Télérama” en 2010, à l’occasion de la sortie de “Des Hommes et des dieux”.


S'il n'avait pas été acteur, il aurait aimé être archéologue ou ambassadeur. Il en a le physique. Avec sa barbe drue, on l'imagine bien découvreur, vieux savant. Vice-consul, il l'a été maintes fois, aidé par sa prestance de lord anglais. Michael Lonsdale a de fait couvert pas mal de corps de métier, dans la police, l'Eglise ou les ministères. Le public le connaissait jusque-là, au moins de tête, pour l'avoir aperçu ici et là en bon Samaritain ou en bourgeois crapuleux. Grâce à Des hommes et des dieux, dans lequel il fait montre d'une sérénité puissante, il accède à une forme de consécration. Sa filmographie imposante - plus de 140 films ! - force le respect. Et c'est sans compter le théâtre, les téléfilms, les innombrables lectures à la radio, son travail de peintre. Un géant, Lonsdale ? De par sa taille et son engagement sans faille. Une souris discrète aussi, de par sa voix de velours qui soudain se perche très haut. Ce doux mystique a travaillé avec les plus grands (Buñuel, Welles, Truffaut, Eustache, Spielberg...) sans cesser d'expérimenter, en s'aventurant dans l'avant-garde, en devenant même une sorte de parrain pour la nouvelle garde du cinéma français (Bruno Podalydès, Thierry Jousse, Sophie Fillières, Nicolas Klotz...). Jamais installé, Lonsdale. Toujours, il chemine, lentement, migre à travers les continents et les époques. A la fois pèlerin et mammouth.


Mickaël, Michel, Michael... Commençons par cet intrigant prénom, qui change selon les époques. Lequel est le bon ?

C'est Michael, et il faut le prononcer comme Michael Jackson - un secours précieux pour moi ! Je suis d'un père anglais, qui parlait à peine le français et qui a choisi ce prénom anglo-saxon. C'était un peu dur à porter à mes débuts, au théâtre : le metteur en scène, Raymond Rouleau, l'écorchait sans arrêt, ne parvenait pas à le prononcer. Je débutais, j'étais timide. Pour ne pas le contrarier, je lui ai dit de m'appeler Michel. Ce prénom est resté dans l'annuaire des comédiens. Plus tard, lorsque j'ai commencé à travailler pour des Anglais, ça me mettait très mal à l'aise qu'ils m'appellent Michel. C'est là où j'ai repris possession de mon vrai prénom, Michael. Voilà l'histoire.


Votre père était un officier de l'armée britannique...

Oui, mais il n'avait pas du tout l'âme d'un militaire. On l'a envoyé en Sierra Leone, ancienne colonie britannique. L'ambiance, la chaleur, il a détesté. On lui disait : ici, il faudra boire beaucoup ou pas du tout. Il a plutôt opté pour la boisson... Ensuite, il a rejoint les Indes. Il a finalement abandonné l'armée très tôt, à 30 ans. Lorsqu'il est revenu en Angleterre, il a rencontré ma mère, Française mariée à un officier de la Marine anglaise, qu'elle a quitté pour mon père. Je suis le fruit d'un amour illégitime. J'ai grandi quelques années sur l'île de Jersey, où mes parents tenaient un hôtel. Puis à Londres, jusqu'à 9 ans. Mais mes souvenirs marquants sont ceux du Maroc, où mon père s'est reconverti dans le négoce d'engrais. Le voyage pour y aller, le train jusqu'à Marseille, le bateau pour Tanger, puis pour Casablanca, la calèche, l'hôtel où on est allés, je me souviens de tout avec précision. C'était le 15 août 1939. Et la guerre a été déclarée le 2 septembre. On est restés bloqués là-bas : suite à la destruction de la flotte française par Churchill, à Mers el-Kébir, mon père a été fait prisonnier, en tant qu'Anglais. Le pays était alors sous l'autorité de Vichy...


“Enfant, je n'arrêtais pas de jouer avec les photos d'acteurs américains, qu'on trouvait dans les plaquettes de chocolat. Je leur faisais la classe.”

Votre vocation remonte-t-elle à cette époque marocaine ?

Elle est sans doute née au cinéma. Quand les Américains ont débarqué en 1942, mes parents sont devenus amis avec des officiers américains qui m'emmenaient avec eux. Il y avait des séances différentes, tous les jours. J'ai pu découvrir les Hawks, les John Ford, les Cukor, qui filme si bien les femmes ! J'ai vu Casablanca à Casablanca même. C'était marrant de constater que les personnages n'étaient pas du tout habillés comme les gens sur place... Les actrices et les acteurs américains, j'en étais fou ! Enfant, je n'arrêtais pas de jouer avec leurs photos, qu'on trouvait dans les plaquettes de chocolat. Je leur faisais la classe. Je m'arrangeais toujours pour que Greta Garbo soit la première !


Quelle langue parliez-vous alors ?

Je parlais surtout anglais. J'avais un accent terrible en français, au début. Puis, je suis devenu parfaitement bilingue. Ce qui m'a ouvert beaucoup de portes et m'a permis de tourner Chacal de Fred Zinnemann, Le Procès de Welles, plusieurs films de Joseph Losey, un Frankenheimer... Quand j'ai joué en Angleterre, plein de souvenirs sont remontés du tréfonds. Je retrouvai ma première langue, celle apprise dans la petite enfance. Cela a été un plaisir inouï.


Une fois à Paris, avez-vous suivi une formation théâtrale ?

Mes études avaient été navrantes, je n'avais ni le bachot ni le certificat d'études. J'étais très inhibé. Je peignais et je souhaitais confusément devenir acteur, mais j'avais eu une expérience épouvantable au cours d'un stage d'improvisation. Et puis je suis tombé dans un paradis : le cours d'art dramatique de Tania Balachova. Il y avait là Antoine Vitez, Trintignant... Tania était une femme adorable et très psychologue, qui a su me pousser dans mes retranchements. Un jour, je répétais une scène du Misanthrope où Alceste est furieux et je n'y arrivais pas. J'ai recommencé plusieurs fois, en vain, jusqu'au moment où elle m'a menacé de ne pas me garder dans son cours si je ne me montrais pas plus violent. Là, j'ai ressenti une décharge électrique dans le ventre et dans le dos, c'était comme la fin du monde pour moi. Alors j'ai attrapé une chaise, je l'ai cassée, j'ai hurlé mon texte ! « Eh bien voilà, vous y êtes arrivé », m'a-t-elle dit. Je suis rentré ensuite chez moi et j'ai dormi pendant plusieurs heures, mon coeur battait tellement fort.


“J'aime beaucoup les acteurs anglais qui jouent tout, modifient leur voix, leur façon de bouger.”

Outre son abondance, votre filmographie témoigne d'une diversité exceptionnelle. De nanars (Le Judoka agent secret) aux expériences esthétiques les plus radicales (Out one, de Rivette), vous avez couvert tout le spectre du cinéma. Quel est votre secret ?

La disponibilité. Et j'aime être là où on ne s'attend pas à me voir. Au théâtre, j'ai commencé dans le boulevard. Je suis passé ensuite « Rive gauche » avec Laurent Terzieff et Jean-Marie Serreau. Après avoir fait pas mal d'avant-garde, je suis retourné « Rive droite » chez Raymond Rouleau... J'aime beaucoup les acteurs anglais qui jouent tout, modifient leur voix, leur façon de bouger. Laurence Olivier pouvait jouer Shakespeare, Feydeau ou des comédies musicales... En France, on est étiqueté. Voyez mes rôles d'Eglise : curé de campagne, moine, prêtre révolutionnaire, évêque, cardinal, pape, j'ai tout fait. Y compris l'archange Gabriel dans Ma vie est un enfer de Balasko. Je m'étais juré d'arrêter. Mais le film de Beauvois, c'était impossible de refuser.


Michael Lonsdale : “Avec Buñuel, j'ai vécu des moments délicieux”

Vidéo

Vous êtes-vous renseigné sur son existence ?

Oui, il y a un petit film qui a été fait sur lui, dans lequel il parle un peu. Mais j'ai tellement l'impression de comprendre sa démarche que c'est un ami. Il est dans la dévotion extrême. Ne plus s'occuper de soi, mais des autres, c'est la plus belle trajectoire de la foi. Je garde un très bon souvenir de ce tournage où tout le monde était soudé. J'ai bien aimé la façon assez libre de travailler de Xavier Beauvois. Par exemple, la scène où j'explique à la jeune Algérienne en proie au doute ce qu'est le grand amour est totalement improvisée. Ce film est un témoignage positif. Au-delà du choix très difficile - doit-on rester en Algérie ou partir ? -, il montre qu'il y a une possibilité de coexistence entre les êtres humains.


Comment vous imprégnez-vous d'un personnage ?

Je ne travaille pas. Je lis le texte et il me donne une impulsion. Répéter longtemps un rôle, ça m'ennuie terriblement. Je suis un acteur d'instinct, tout est là tout de suite, je n'ai pas à construire, à réfléchir. Mon grand maître dans le genre, c'est Michel Simon. C'est un bonhomme qui ne comprenait rien à ce qu'il jouait, mais qui possédait une connaissance obscure. Il était génial. Totalement décomplexé. Il paraît qu'au cours des répétitions de Du vent dans les branches de sassafras, de René de Obaldia, il n'a fait que répéter la même phrase pendant un mois. Les autres comédiens devaient être fous. Pour moi, c'est un modèle absolu de liberté.


Votre voix est intérieure, non déclamatoire. D'où la tenez-vous ?

Ma voix, c'est ma voix. Je ne le fais pas exprès. Longtemps, je n'ai pas parlé assez fort. J'avais une voix sourde. C'était ma hantise, au théâtre. Et au cinéma, on me disait : attention, tu n'articules pas assez. La force de ma voix est venue peu à peu, mais sans méthode particulière. Je me souviens un jour de ma frayeur avec Losey, sur Galileo d'après Brecht. Après une scène, il me dit : « Vous allez tout jouer comme cela, en chuchotant ? » J'étais paniqué. Il m'a aussitôt rassuré. « C'est juste pour savoir où placer la caméra. Je la rapprocherai... » Voilà ce que j'appelle un bon directeur d'acteurs. Les acteurs, c'est très fragile. On peut vite se fermer, comme des huîtres.


Quelle était la nature de votre lien avec Marguerite Duras ?

C'était une amitié très spéciale, au-delà du cinéma, « extraterritoriale ». Une complicité liée à l'enfance : on riait souvent tous les deux, comme des mômes. On s'est connu sur L'Amante anglaise, une pièce consacrée à une femme criminelle, qu'on a jouée au théâtre pendant vingt ans, jusqu'à la mort de Madeleine Renaud, qui avait 92 ans la dernière fois. Marguerite a toujours eu une fascination pour les criminels et les fous...


... que vous partagez aussi, n'est-ce pas ?

J'aime ce qui est extraordinaire. La folie, je l'ai croisée souvent dans l'univers de Claude Régy, avec qui j'ai fait douze pièces. Pour certains acteurs, c'est parfois difficile de travailler avec lui. Pour moi, non. On fait de nombreuses lectures, on travaille sans fatigue, sans stress. Les choses surgissent, tout doucement. Sur L'Amante anglaise, la rencontre avec Madeleine Renaud, c'était épique. Car elle avait l'habitude de la Comédie-Française, elle parlait vite, gaiement. Claude, lui, cherchait le secret du personnage, réclamait des silences, aussi parlants que les mots. Madeleine obéissait, mais en coulisses, elle me disait : « Ah, qu'est-ce qu'il m'enquiquine avec ses silences ! » Duras, c'était la première, avec Beckett, à parler autant du silence en scène. A écrire « petit silence », « grand silence ».


Un souvenir marquant de cinéma ?

Au début des années 60, j'avais une employée espagnole qui ne parlait pas bien le français. Je rentre un soir, elle m'avait laissé un message : « Monsieur Willis a téléphoné, il faut le rappeler, c'est urgent. » Je ne voyais pas du tout qui était ce monsieur Willis. Je compose le numéro, je demande à lui parler lorsque j'entends une voix d'ogre : « I'm Orson Welles. » J'ai cru à une blague : c'était mon dieu, Welles ! « Venez me voir demain au studio de Billancourt. » Il a été adorable, m'a remis un scénario, en me proposant le rôle du pasteur dans Le Procès. On a tourné dans la gare d'Orsay, transformée en studio. Pour ma première scène, il a fallu vingt prises. La caméra devait monter et tourner, c'était un mouvement compliqué. Mais cela a été une telle joie de travailler avec lui. Welles, c'était un surdoué. A 7 ans, il jouait par coeur les pièces de Shakespeare avec ses marionnettes. Citizen Kane, à 25 ans, c'est quand même pas mal. Et puis, l'exil forcé, la déchéance. Sa fin est terrible.


Dans Le Fantôme de la liberté, on vous découvre en notable, les fesses à l'air, dans une scène de sadomasochisme. Vous n'avez pas hésité ?

Si cela n'avait pas été don Luis, comme on appelait Buñuel, je n'aurais pas accepté. C'est hautement comique, ce chapelier de Nîmes qui, au cours d'un cocktail, se fait fouetter sans explication par sa femme devant des moines offusqués, et qui hurle : « Attendez, ne partez pas. Que les moines restent au moins... ! » J'avais dit à la production, soyez gentils, ne mettez pas la photo dans les cinémas ; naturellement, ils l'ont mise ! A 80 ans, Buñuel était toujours aussi créatif, avec des idées bien précises. Un jour où je ne comprenais pas pourquoi il fallait tenir mon verre très haut, il m'a répondu que cela lui faisait plaisir ! J'avais trouvé cela très valable comme explication.


Vous êtes un croyant fervent, engagé dans le Renouveau charismatique. Vous avez songé à rentrer dans les ordres ?

L'idée m'a effleuré, mais par à-coups. Et puis ma famille était ruinée, je ne pouvais pas partir, l'abandonner...


“J’aime cette parole du Christ : ’Si vous n'êtes pas comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume.‘”


Vous êtes l'un des rares comédiens à ne pas cacher votre foi...

Oui, car c'est important. Avec un grand ami, qui est maintenant évêque de Toulon, Dominique Rey, nous avons fondé il y a vingt ans un groupe de prière pour les artistes, car nous regrettions que ce soit si tabou chez les comédiens... Deux rencontres providentielles ont compté pour moi : l'une avec ma marraine, une femme aveugle, qui m'a conduit de façon maternelle vers le baptême, que j'ai demandé à 22 ans ; l'autre avec un père dominicain d'un atelier d'art sacré qui m'a ouvert l'esprit sur la foi, la peinture et le théâtre. Je pense souvent à une phrase de lui : « Vous ferez au public des confidences que vous ne ferez à personne dans la vie. » C'est un exutoire, le jeu de comédien. Et j'aime cette parole du Christ : « Si vous n'êtes pas comme les enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume. » Les enfants jouent pour se construire, inventer, imaginer. Le jeu, c'est quelque chose de prodigieux. Etre acteur, c'est une façon de se soigner. Les artistes sont des gens qui ne supportent pas la vie telle qu'elle est. Ni ses contraintes ni ses lois. Ils cherchent à être autrement.


Vous allez fêter vos 80 ans. Vieillir vous fait peur ?

Au contraire, je me sens plus libre dans mon métier de comédien. J'en viens même à conseiller certains metteurs en scène un peu perdus. J'aurais bien aimé être comme ça à 40 ans. Un de mes handicaps dans la vie, c'est la lenteur. Longtemps, j'ai eu des angoisses, des hésitations. J'étais comme Louis XVI face à ses ministres qui le pressaient pour prendre une décision. J'ai sans doute maintenant plus de plaisir qu'avant. Un plaisir calme.

 Ferrante Ferranti. Il évoquait, avec beaucoup de profondeur et de douceur, son rapport au jeu et à la foi.

«Je n'ai jamais rien joué qui heurte mes convictions», déclare l'acteur, qui reprend son spectacle consacré à Charles Péguy.
«Je n'ai jamais rien joué qui heurte mes convictions», déclare l'acteur, qui reprend son spectacle consacré à Charles Péguy. Philippe Matsas/©Philippe MATSAS/Opale/Leemage

Lui qui a si souvent joué les personnages inquiétants, au théâtre comme au cinéma, ressemble de plus en plus à l'homme de paix et de foi qu'il a toujours été. Sa haute silhouette, sa barbe blanche, son regard tendre sont baignés d'une calme lumière intérieure. Michael Lonsdale est doux et aussi impressionnant que simple. Plus va le temps, plus il va vers sa vérité. Elle est de bonté, de générosité, d'attention aux autres. Ce qui ne veut pas dire que cet artiste qui peint, joue, écrit depuis l'adolescence - et qui a aujourd'hui 84 ans - ait en rien renoncé au monde, à la vie et aux délices de la conversation.

Michael Lonsdale est une intelligence vive, une parole fluide. Il a de l'esprit. Il n'en use jamais avec cruauté. Mais on rit avec lui! On s'amuse. 



 


vendredi 18 septembre 2020

ANITA CONTI

 


Douarnenez. Anita Conti, la dame de la mer dans l’univers masculin de la pêche

Les femmes et la mer. Pionnière de l’océanographie, Anita Conti, surnommée la dame de la mer, est à l’affiche des Journées du patrimoine, samedi 19 et dimanche 20 septembre. Ses photographies investiront l’île Tristan et la salle de la conserverie sera baptisée à son nom.


Anita Conti était une dame de la mer en avance sur son temps. Née en 1899 dans une famille aisée, elle grandit entre la banlieue parisienne et les côtes bretonnes. Ses parents lui donnent le goût du voyage et de l’eau. « J’ai su nager avant de savoir marcher », disait-elle. En 1914, à l’aube de la guerre, sa famille se réfugie à l’île d’Oléron (Charente-Maritime). Elle découvre alors la voile, la lecture et la photographie. Puis, elle se lie d’amitié avec des enfants de pêcheurs et lance ses premières expéditions en mer. Après la guerre, son amour des livres l’a conduit à devenir relieuse d’art, sans perdre de vue l’océan.














En 1927, elle se marie avec le diplomate Marcel Conti et passe beaucoup de temps sur les bateaux de pêche. Elle embarque sur des harenguiers et des voiliers-morutiers pour vivre au plus près des travailleurs de la mer. Elle dresse les premières cartes de pêche avant d’être embauchée, en 1935, par Édouard Le Danois à l’Office scientifique et technique des pêches maritimes (OSTPM).

Écologiste avant l’heure

Anita Conti devient la première femme océanographe. Elle est chargée de campagnes à la mer à bord de différents chalutiers, dans le golfe de Gascogne, à Terre-Neuve (Canada) et en mer d'Irlande. En 1939, elle embarque, pendant trois mois, à bord du chalutier-morutier Viking, direction les régions arctiques. C’est là qu’elle commence à prendre conscience de la surpêche et du caractère non-inépuisable de la mer. En 1952, elle suit, pendant six mois, sur le Bois Rosé, une soixantaine de pêcheurs de morues à Terre-Neuve, avec son appareil photo et son carnet en main.

Harenguier Notre-Dame de Montligeon, pesée du poisson. 1939-1940. | ANITA CONTI

Écologiste avant l’heure, elle s’indigne du gaspillage des tonnes de poissons rejetées à la mer et tente de faire munir les bateaux d’un système de capture sélectif. Elle étudie et propose des solutions alternatives comme l’aquaculture, en proposant d’élever des poissons pour la consommation des populations et le repeuplement du milieu marin.

Anita Conti navigue jusqu’à ses 85 ans. Elle publie une dizaine de livres sur la vie des navires et des espèces. Ses écrits sont redécouverts des années plus tard. On y découvre sa passion pour la poésie où elle apporte sa vision de l’océan.

L’île Tristan : un éternel recommencement

L’île Tristan lui rend aujourd’hui hommage à l’occasion des Journées du patrimoine. Une infime partie de ses photographies seront exposées en plein air sur l’île, ponctué de lectures de ses écrits par Laurent Girault-Conti, son fils adoptif, et les membres de la compagnie Les Praticables. Pour Sylvie Contant, cette reconnaissance est « un bel aboutissement ».

La comédienne des Praticables avait déjà proposé, il y a cinq ans, à Douarnenez (Finistère), un événement intitulé Au nom d’elles. « De faux panneaux de rue représentaient le nom de femmes de Douarnenez d’hier et d’aujourd’hui. Des résistantes, des femmes engagées au niveau social, politique et associatif », explique-t-elle.

Des écoles primaires, des collèges, des lycées et quelques rues en France portent le nom d’Anita Conti. Mais à Douarnenez, il n’en est rien. « Je me suis demandée pourquoi Anita Conti n’avait pas son nom dans la ville », regrette Sylvie Contant.

D’autant que c’est à Douarnenez qu’elle a quitté ce monde. Le 25 décembre 1997 précisément. Laissant derrière elle, plus de 50 000 photographies, une dizaine de films, des livres et des notes. Jocelyne Poitevin, maire de Douarnenez à l’époque, « l’a accompagné dans les derniers mois de sa vie », ajoute Françoise Finbault, adjointe à la culture.

L’automne dernier, l’ancienne municipalité a validé l’hommage qui sera rendu à Anita Conti. L’île Tristan n’a pas été choisie au hasard. « Anita fait partie des précurseurs de la protection de l’environnement et comme le Parc naturel marin d’Iroise est basé à l’île Tristan, ce choix était évident », indique Frédérique Huet, du service culturel. À cette occasion, la grande salle de la conserverie de l’île Tristan sera baptisée, le 18 septembre, à son nom.

jeudi 17 septembre 2020

JOURNÉES DU PATRIMOINE MILITAIRE EN MARTINIQUE

 La fille de Colonel que je suis vous informe qu' à l'occasion des "Journées Européennes du PatrimoineLes Forces Armées aux Antilles ont décidé d'ouvrir les portes du Fort Saint-Louis et du Fort Desaix à Fort-de-France ce weekend des 19 et 20 septembre 2020.

 

Le Fort Saint-Louis proposera une visite libre entre ses murs, qui abritent encore aujourd'hui la base navale de Fort-de-France, avec un circuit balisé à sens unique (1h30 environ), lesquels retracent 4 siècles de présence militaire.

(Forces Armées aux Antilles)

Fort saint-Louis
© Forces Armées aux Antilles | Le Fort Saint-Louis à Fort-de-France

Le Fort Desaix proposera une visite guidée de cette emprise militaire encore en activité, où est notamment basé le 33e Régiment d'Infanterie MArine" (33e RIMa)".

(FAA)

Fort Desaix
© Forces Armées aux Antilles | Le Fort Desaix de Morne Garnier, à Fort-de-France
Diverses animations sont programmées durant ces deux jours dans les stands du Fort Saint-Louis en particulier.

Pour accéder au site de la Française (près du front de mer foyalais), il faut réserver au préalable sur ce lien ►  https://www.weezevent.com/jep-2020-visite-fsl
Le masque est obligatoire et les gestes barrières doivent être respectés par les visiteurs

SAISON HORS NORME

 


OUF !...👏🤗🙏✌👏⛈☀️🌥✌

Le NHC diminue progressivement le risque de renforcement l'Invest 98L et les modèles poursuivent en toute logique sur une trajectoire proche de celle Teddy.

L'arc antillais s'en tire bien une fois de plus !

Pour le moment, il n'y a plus de risques pour les prochains jours chez les modèles globaux ... la pression psychologique va pouvoir redescendre un peu...



TEDDY est désormais un ouragan de catégorie 3 et devrait passer majeur ce vendredi.

Il est situé ce matin à plus de 1000 km à l'Est - Nord/Est des îles du Nord.

Les vents constant sont estimés à 195 km/h.

Son passage au large de l'arc des Antilles a pour conséquence une vigilance jaune pour fortes pluies et orages jusqu'à ce soir 18h00 ⛈⛈⛈


⛈🌥🌨🌩☁️🌡🌧🌤🌥⛈☂️🌂🌈⚡

Météo-France signale que la panne d'alizé et une houle de Nord­-Est, engendrées par la circulation de l'ouragan TEDDY situé au Nord-­Est de l'Arc Antillais, perdurent sur la Martinique.

Les bourgeonnements se développent globalement sur la côte caribéenne de l'île. Les températures en fin de matinée s'échelonneront entre 23 et 28° C dans les hauteurs et 30 et 34°C en plaine.

Les développements nuageux délivrent des averses pouvant être de bonne intensité dés la fin de matinée et cet après­midi.
Plutôt localisées sur la façade ouest de l'île et les reliefs, elles peuvent déborder çà et là vers l'Est. Un coup de tonnerre n'est pas à exclure. Sinon l'atmosphère reste un peu brumeuse. Les précipitations s'estompent en fin d'après-­midi sous un ciel de plus en plus dégagé, présageant d'une nuit sèche et globalement étoilée.

Vent : très faible, il souffle en moyenne entre 5 et 15 km/h avec une dominante Nord­Est. Mise en place de brise marine sur le littoral caribéen , rafales possibles sous les plus fortes averses.

Mer : agitée à forte en Atlantique et canaux, avec des creux moyens compris entre 2m10 et 2m60, et une longue houle d'Est à Nord­Est énergétique (période de 11 à 14s), génèrant du ressac sur les côtes exposées. 

Le houlographe de Basse-Pointe (Martinique) mesure déjà des vagues moyennes entre 2,2 et 2,3 et quelques vagues atteignent 3,5 à 4m, avec des périodes supérieures à 12 sec et cela devrait encore monter jusqu'à 3m voire davantage d'ici demain.

 



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Bonjour,


Cette saison hors norme affecte désormais aussi l'Europe. 3 système subtropicaux (dont le cyclone Paulette qui devrait éviter le continent) sont  à proximité. Une tempête subtropicale en mer Ionienne menace directement la Grèce avec des rafales prévues proches de 100 kts et une perturbation au large de Portugal menace de se renforcer.

Autant il est difficile d'estimer les effets du réchauffement à moyen terme sur les zones tropicales en ce qui concerne les cyclones, autant il semble de plus en plus probable que des systèmes subtropicaux risquent de concerner plus fréquemment le sud de l'Europe.

Ce n'est que le début des problèmes qui nous attendent sur les prochaines décennies.

mercredi 16 septembre 2020

SALLY & Cie

 

Afrodite vous dit la météo avec Olivier Tisserant 

L'ouragan Sally, en Cat2 depuis ce matin impacte le  SE du Mississippi, le Sud de l'Alabama et le SW de la Floride depuis plus de 30h avec une vitesse de déplacement très lente de moins de 5 kmh.  Les cumuls de précipitation approchent par endroit les 500mm et les rafales sont supérieures à 100 kts.


C'est le second ouragan dévastateur (du fait des inondations et/ou du vent) qui touche cette zone globale depuis moins d'un mois, même si Laura est passée plus à l'ouest.







Saison des ouragans record: Teddy devrait devenir une catégorie 4 catastrophique d’ici jeudi, prévient le NHC





Le National Hurricane Center (NHC) américain a averti que l’ouragan Teddy devrait s’intensifier davantage, devenant potentiellement un cyclone de catégorie 4 catastrophique et mortel d’ici jeudi.

Teddy est actuellement classé comme un ouragan de catégorie 2 et est situé à environ 1315 km à l’est de l’archipel des Petites Antilles dans le sud-est des Caraïbes. Il bénéficie de vents soutenus de 100 miles par heure (155 km / h) et se déplace à une vitesse d’environ 12 mph (19 km / h).

Teddy est maintenant le huitième ouragan de ce qui devait être une saison particulièrement active. Seules trois saisons d’ouragans précédentes ont produit huit ouragans du 16 septembre à 1893, 2005 et 2012.


En outre, la saison des ouragans dans l’Atlantique 2020 a jusqu’à présent produit 61 jours de tempête nommés et éclipse déjà le nombre moyen de la saison des ouragans, avec des mois encore à parcourir.

Il y a eu jusqu’à présent 20 tempêtes nommées en 2020, contre 12 pour la saison moyenne, et il y a actuellement cinq cyclones tropicaux simultanés dans l’Atlantique pour la deuxième fois seulement dans l’histoire enregistrée – la dernière fois en 1971.

En fait, il y a eu tellement de tempêtes que le NHC pourrait être contraint d’utiliser l’alphabet grec pour nommer les tempêtes à venir pour la deuxième fois de l’histoire seulement, car il devrait manquer de noms une fois que la tempête Wilfred sera nommée...


Alors que l’Atlantique entre dans la saison des ouragans de pointe, l’ouragan Paulette, l’ouragan Sally, la tempête tropicale Teddy, la tempête tropicale Vicky et la dépression tropicale René encombrent le radar satellite, alors que le golfe se lasse les écoutilles avant encore plus de temps humide et venteux causé par l’ouragan Sortie.

L’ouragan Paulette a touché terre aux Bermudes lundi et devrait se renforcer à mesure qu’il se dirige vers l’Atlantique ouvert, où il pourrait obtenir le statut d’ouragan majeur – le deuxième à le faire cette saison. Il y a en moyenne trois ouragans majeurs par saison dans l’Atlantique.







MACRON A DIT...

 "J'entends beaucoup de voix qui s'élèvent pour nous expliquer qu'il faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à huile ! Je ne crois pas que le modèle Amish permette de régler les défis de l'écologie contemporaine", s'est moqué le chef de l'Etat, en référence à cette communauté religieuse américaine hostile à la technologie et qui vit comme au 18e siècle.






Emmanuel Macron défend la 5G contre "le modèle Amish" et la "lampe à huile"

Commentaire de Jean-Marc Jancovici : 
«Les Amish invoqués comme repoussoir, comme on parlait des "sauvages" pour désigner les africains au 19è siècle, et la lampe à huile opposée à ceux qui entendent discuter d'une nouvelle technologie avant de la déployer : si j'entends notre président dire du mal de Trump, je ne vais plus comprendre, car il vient de faire un bel effort pour se mettre à son niveau !
Il est vraiment dommage que le premier magistrat du pays ne fasse pas l'effort de comprendre qu'une évaluation préalable à l'action, conduisant à un éventuel renoncement si cette évaluation n'est pas conclusive, n'est pas un comportement rétrograde : c'est celui qui est appliqué dans toute entreprise normale avant un possible investissement, et renoncer est parfois la voie de la sagesse.
Puisque notre président aime les entreprises, pourquoi ne pas plutôt faire la pédagogie d'une analyse préalable au lieu d'utiliser des formules à l'emporte pièce qui n'amènent aucune valeur ajoutée au débat ?»

(publié par J-Pierre Dieterlen)


Faut-il faire la 5G ?
Tribune de Jean-Marc Jancovici et d'Hugues Ferreboeuf du Shift Project publiée initialement dans le Monde.
"Cela fait maintenant quelques semaines que le processus d’attribution des fréquences nécessaires aux réseaux 5G est lancé. Comme pour beaucoup d’autres sujets « tech », ce déploiement semble aller de soi, sur la seule base de l’affirmation maintes fois entendue qu’il s’agit d’un enjeu stratégique et un projet industriel majeur.

Mais, ce faisant, ne sommes nous pas en train de confondre, comme un gamin excité à la veille de Noel, ce qui est nouveau et ce qui est utile, ce qui semble urgent avec ce qui est important ? Est-il normal, maintenant que la décarbonation est dans tous les esprits, que la mise en place de la 5G ne s’accompagne en France d’aucune évaluation mettant en balance le supplément de service rendu avec les inconvénients environnementaux additionnels – car il y en a ? Et, alors que les effets négatifs de la « prolifération numérique » sur le bien-être personnel – notamment des enfants – et le bien-vivre collectif commencent à être bien documentés, devons nous en rajouter sans même prendre le temps de savoir dans quoi nous nous lançons ?"
(publié par Joëlle Leconte)