Découverte en 1502 par Christophe Colomb, la
Martinique, surnommée « l’île au fleurs » fut objet de bien des convoitises.
Après plusieurs tentatives de conquêtes par les Anglais, les Hollandais et les
Français, le traité de Paris de 1814 rendit définitivement la Martinique aux
français. En 1946, elle devint département français (DOM) avec comme chef lieu
Fort de France.
La population est majoritairement d’origine
africaine descendants d’esclaves et compte également 1 % de békés ou blancs
créoles et 1 % de « z’oreilles » ou métros appelés ainsi parce qu’ils doivent
tendre l’oreille pour comprendre le "parler créole" ?
ARRIVEE
AU CUL DE SAC DU MARIN
Cul de Sac du Marin
Nous voilà en approche des
côtes martiniquaises. Nous rentrons dans le Cul de Sac du Marin : c’est une
très vaste étendue bordée de palétuviers et considérée comme l’un des meilleurs
abris des Petites Antilles en cas de cyclones.
Nous nous mettons ensuite au mouillage et nous mettons non loin du fameux ponton du Leader Price : destination
incontournable pour les voyageurs devant faire un avitaillement correct à un
prix correct.
Chaque matin, nous nous réveillons au son des
DING DONG de l’église Saint-Etienne du Marin. Chose tout à fait banale que d’entendre
carillonner les cloches de l’église du village ! Du coup, nous trouvons cela plutôt agréable !
Après cinq jours, l’ « escale technique » a
suffisamment duré etnous quittons cette baie saturée par du nautisme de masse et
reprenons la mer vers des eaux plus clémentes.
Sainte Anne
Ce matin, nous mouillons devant le petit bourg pittoresque de Sainte Anne, sur la pointe sud de l’île entre les installations du Club Med et la plage des Salines, l’une des plus belles plages de la Martinique. Nous débarquons en annexe sur la place principale du village. Très animée, avec ses boutiques colorées, l’endroit nous charme de suite. L’ambiance y est très détendue et très familiale. En empruntant le chemin du calvaire, nous arrivons sur les hauteurs du bourg : le point de vue sur le Cul de Sac du Marin, l’anse de Sainte Anne et jusqu’au Rocher du Diamant est splendide.
Grande anse d’Arlet
Nous commençons notre
remontée de la côte ouest, première escale : la grande anse d’Arlet : cette grande baie en demi-cercle avec ses eaux
transparentes appréciées des tortues et sa longue et belle plage de sable
blanc bordée de cocotiers est tout à fait séduisante. Les plaisanciers
étrangers et locaux en plein week-end ne s’y trompent pas ! Les barques
colorées des pêcheurs et les bicoques en bois colorées donnant directement sur
la plage, les lolos ou restaurants locaux apportent à cet endroit une
atmosphère très détendue et familiale.
Baie de Fort de France : Shoelcher, anse Mitan,
Pointe du Bout
Nous mouillons devant la
commune de Schoelcher, (appelée ainsi du nom du député ayant fait abolir
l’esclavage en 1848), plus au nord dans la baie de Fort de France. Encore une
fois, eau translucide, tortues et plage de sable blanc !
Nous reprenons notre route, au sud de la baie de Fort de France, à l’Anse Mitan : cet endroit est en fait une station balnéaire par excellence
où les habitants de Fort de France semblent disposer de leurs quartiers d’été.
Grands complexes hôteliers, pizzerias, plages artificielles, boutiques à
touristes, marina privée de la Pointe du Bout. On ne se croirait presque plus
en Martinique. Malgré tout, c’est agréable d’y flâner, la baignade est douce,
le mouillage tranquille.
La visite
de la Martinique doit au moins comporter celle d’une distillerie, évidemment.
Aussi nous rendons-nous à l’Habitation du domaine Acajou, plus connue sous le
nom d’habitation Clément, sur la commune du François. Elle ne produit
plus de rhum avec ses propres installations depuis 1986, la canne à sucre du
domaine est exploitée à l’extérieur dans des ateliers modernisés. Mais
aujourd’hui, on visite son parc somptueux, , ses habitations datant du XVIIIème
restaurées et remeublées d’époque, ses anciennes installations transformées en
salles d’exposition, ses chais de vieillissement du rhum Clément toujours
utilisés (ouvrez vos narines !) et sa salle de dégustation (aiguisez vos
papilles !).
Après une petite pause culinaire au bord de la route pour déguster
de succulents accras, boudins antillais et poulet boucané, nous nous rendons à
Saint Pierre en empruntant la Route de la Trace : passage ouvert au travers de
la forêt luxuriante martiniquaise. La diversité et la richesse des essences
nous laissent béats. Saint Pierre était la première ville fondée et a été
ravagée en 1902 par l’éruption de la Montagne Pelée. La citée a été entièrement
dévastée en 90 secondes et enfouie sous des nuées ardentes de gaz et de
cendres. La ville aujourd’hui reconstruite garde encore des stigmates de cette
catastrophe.
Ce matin
nous avons une navigation qui nous attend : nous allons
aborder la côte est de la Martinique, c’est à dire la côte au vent, celle de la
houle atlantique, du vent des alizés, des passes difficiles entre les cayes
(récifs coralliens à fleur d’eau), bref celle de quelques dangers le long de
laquelle finalement assez peu de plaisanciers se risquent. Pourtant, elle
semble bien prometteuse et qui ne tente rien n’a rien alors soyons juste un peu
fous, levons l’ancre.
LA
COTE EST MARTINIQUAISE
Les passes du Vauclin, l’îlet Petite Grenade et le « Trou Cochon »
La navigation est sportive : nous avons un bon alizé force 8 et une mer relativement
levée et mauvaise.
Notre fidèle équipier de navigation, le
GPS, nous annonce les passes prochaines. Il y a des cayes partout devant nous,
les vagues déferlent dessus, tout le monde fait le silence afin de ne pas
déconcentrer le Capitaine. Le moindre écart sur la barrière de corail
pourrait être fatal au bateau.
Puis doucement, entre deux barrières se
distingue la passe étroite et courte. Je suis à l’avant à scruter le
fond au cas où et puis enfin nous voilà passés ! Le sourire arrive aux lèvres
Ici c’est le calme après la tempête. La mer est
complètement plate. Nous distinguons notre havre de paix tant espéré : devant
l’îlet de Petite Grenade, le mouillage de « Trou cochon » est entouré de
mangrove et de palétuviers avec leurs fameuses huîtres accrochées à leurs
racines aériennes : un parfait trou à cyclones : changement de décors radical! Ce n’est que verdure autour de nous, la nature
dans toute sa splendeur, avec un tout petit coin de sable ! C’est aussi une
grand silence, une solitude, celle qui vous fait du bien, qui vous repose de
l’intérieur.
«
Trou Cochon » devient temporairement lieu de fête, de danse et de musique : deux
ou trois vedettes équipées de moteurs surpuissants mouillent près de nous. La
température monte très vite de quelques degrés... La musique donne des décibels,
la bière coule à flot et les danseuses aguichent leur entourage.
(hum !)
aussi préférons-nous nous rendre par des
sentiers côtiers sur la presqu’île du Vauclin, donnant juste devant les
barrières de corail. C’est un peu comme la côte sauvage de Bretagne : mer déchaînée,
embruns salés, côte découpée : un vrai régal !
Les escales du François : Baignoire Joséphine, Trou Monerot
Nous ne voudrions pas prendre racines parmi les palétuviers et la
côte est ne nous a pas livré toutes ses richesses loin de là. Nous levons
l’ancre pour l’îlet Thierry. La sortie des passes du Vauclin est plus aisée,
par contre la mer est très houleuse, le bateau tangue et enfourne
significativement. Du coup, de veille à l’avant à la surveillance des récifs,
bien accrochée à l’enrouleur de génois, je me prends des paquets de mer considérables,
me voilà douchée de la tête aux pieds.
Une fois passées les barrières de corail, la mer se
calme à nouveau, laissant apparaître ses fabuleux fonds blancs : ce sont des
hauts fonds sablonneux qui donnent à l’eau sa merveilleuse couleur turquoise.
Ceux situés entre l’îlet Thierry et l’îlet Oscar sont particulièrement réputés.
Il est un peu avant midi, nous mouillons légèrement à l’écart.
La baignoire Joséphine est en fait un banc de
sable corallien situé entre les îlets Thierry et Oscar, sur lequel on a pied
jusqu’à plusieurs centaines de mètres du rivage. Les riches békés avaient
l’habitude de siroter leur rhum, de l’eau chaude jusqu’à la taille dans ce
décor de rêve. Depuis, cette coutume s’est démocratisée et le site a attiré
tous les possesseurs de bateaux rapides à moteurs. C’est devenue une manne pour
le tourisme : les visiteurs passagers des bateaux de promenade sont invités à
boire le rhum à la bouteille, les pieds dans l’eau et dans une ambiance
musicale fortement zouk : le « baptême du rhum » est né !
Nous mouillons notre grappin
au milieu de ce décor de rêve (en plus étrangement, nous sommes quasi seuls à
patauger dans cette baignoire). Comme tout se mérite, nous décrétons
snorkelling obligatoire pour tout le monde avant les réjouissances. Deux véritables poissons dans l’eau !
De retour en milieu d’après-midi sur Eolis, nous décidons
de lever l’ancre car nous ne nous sentons pas suffisamment abrités en cas de
vent soudain. Nous prenons la passe d’entrée du François et nous nous faufilons
à travers les cayes jusqu’au Trou Monerot. Ce trou est un lac tellement la mer
est calme, bordé par un petit village de pêcheurs et cerné de palétuviers
abritant huîtres et crabes rouges, Hérons Blancs ou Pique-Bœufs et Aigrettes.
Seuls mouillés en son centre, nous observons les parades nuptiales de certains
et les envols groupés d’autres. Le lieu est magique encore une fois.
Nous pouvons approcher au plus près de cette vie
animale et végétale et le plus discrètement possible. Les coqs du village font
leur office à toute heure : ils chantent soir et matin ! Il serait d’ailleurs
illusoire de penser faire une grasse matinée!. Et
puis un étonnant spectacle se déroule juste sous nos yeux ébahis à quelques
centaines de mètres à peine : des chevaux de course sont baignés à
tour de rôle et sont entraînés à la nage par une barcasse motorisée les
tractant d’abord au large. Ensuite, ils n’ont que le choix de nager et de
tracter à leur tour la barque et leur dresseur s’ils veulent rentrer sur le
rivage. C’était surprenant.
Les
escales du Robert : îlet Loup Garou, îlet Madame, îlet Chancell
Nous faisons au large de la commune du Robert est
à l’îlet Loup Garou : un îlot de sable cerné de coraux situé à plusieurs
nautiques au large du Robert (un peu comme l’île Morpion des Grenadines mais
sans le parasol !)
Nous ne traînons pas trop et nous dirigeons vers l’îlet Madame.Exceptionnellement,
nous ne jetons pas l’ancre mais nous prenons l’une des bouées d’amarrage. En
théorie, nous ne leur faisons pas confiance mais là, elles semblent toutes
neuves et récemment installées. Carbets et barbecues sont bien
arrangés sous la végétation derrière la plage et donc
snorkelling avec la chance d’y faire la rencontre de
concombres de mer, de barracudas et de soles tropicales.
L’îlet
Chancel (ou Ramvillle). L’endroit est très prisé des békés et métros qui
viennent jusqu’ici en vedettes pour des pique-nique dominicaux entre amis, de
l’eau jusqu’à la taille. Petits et grands, nous passons une très sympathique
après-midi tous ensemble. Le mouillage se vide petit à petit. L’heure est venue
pour les vedettes de rejoindre leur port d’attache, la semaine de travail
reprenant demain … c’est le moment privilégié des voyageurs : un paradis pour
nous tout seuls!
Presqu’île de La
caravelle et La Trinité
Nlongeons la splendide presqu’île de La Caravelle avec ses falaises
abruptes dignes de la côte sauvage bretonne. La péninsule est classée Parc
Naturel Protégé afin de préserver la faune et la flore locale. Nous mouillons
le temps d’un déjeuner dans la baie du Trésor, au pied du château Dubuc, avant
de contourner la Pointe du Diable
Martinique, nous te quittons mais nous reviendrons, ta
côte au vent n’a pas livrer tous ses secrets …