samedi 23 juin 2012

La soupe de Kafka



La soupe de Kafka : Une histoire complète de la littérature mondiale en 16 recettes
Si vous alliez dîner chez Marcel Proust, Gabriel Garcia Marquez, Virginia Woolf ou Raymond Chandler, que vous offriraient-ils à table ? Mark Crick répond à la question en nous donnant à lire une série de savoureux pastiches de quelques-uns des plus grands écrivains du m...  voir plus


Un bijou en librairie


Pour les amateurs de bonnes recettes et de bonne littérature, un récent ouvrage réunit les deux qualités. Paru en novembre, la maison d’édition le réédite tous les quinze jours, tellement la demande est inattendue – pour un éditeur près de ses sous, pas pour les lecteurs.

Il s’agit de La soupe de Kafka, « une histoire complète de la littérature mondiale en 16
recettes », de Mark Crick chez Flammarion.

16 recettes rédigées chacune à la manière d’un auteur littéraire.
Il y a ainsi
un Agneau à la sauce à l’aneth à la Raymond Chandler,
des Moules marinières à la Italo Calvino,
un Rösti à la Thomas Mann ,
un Tiramisu à la Marcel Proust.

Non seulement les recettes sont-elles opérationnelles, mais le style est au rendez-vous. Chaque recette fait l’objet d’une courte histoire racontée par l’auteur en question.

Voici quelques extraits.

Pour préparer un clafoutis grand’mère, l’héroïne de la recette à la Virginia Woolf constitue la pâte : « La farine, quant à elle, lui procura une sensation exquise, il en resta une pointe sur sa joue semblable à une caresse lorsqu’elle écarta une fine mèche de cheveux, comme si sa beauté l’ennuyait et qu’elle voulait être comme les autres, insignifiante, une veuve seule dans sa maison, armée d’une plume et de papier, qui rédige des notes, explique la pauvreté, expose les problèmes sociaux (elle incorpora la farine à la préparation)... »

Fenkata à la Homère. Pour calmer la faim des Achéens ’aux ventres creux’ assiégeant Troie [pardon, Ilion], Ulysse est allé chassé un lièvre qu’il rapporte au camp : « Alors le vaillant Achille sécha ses larmes et sortit de sa tente. Il ceignit un tablier de cuir autour de sa poitrine et de ses reins, dépeça le lapin et le détailla en parts égales d’une main experte. Puis il prit les morceaux et les fit revenir dans l’huile d’olive, et la fumée s’éleva au haut de l’Olympe où siègent les dieux qui gouvernent les hommes. Voyant que le divin Achille ne ruminait plus sous sa tente, le blond Ménélas reprit courage et vint avec des herbes aromatiques, qu’il ajouta au chaudron. Puis Ulysse aux mille tours mêla du vin doux comme le miel dans le cratère, en arrosa la viande et retira le chaudron du feu pour laisser mariner trente minutes... »

Et enfin le Tiramisu à la Marcel Proust, raconté par la belle Ursula Patrignani à qui l’auteur veut déclarer sa flamme : « Mes sentiments pour elle avaient atteint une telle intensité que je sentis ma tête commencer à tourner, et que je me mis à mélanger paroles et pensées, tout en me demandant si je n’avais pas par inadvertance exprimé tout haut ce que je me disais à part moi. Eprouvait-elle quelque chose pour moi ? Trouvait-elle en son coeur de quoi répondre à mes sentiments pour elle ? Malgré moi, un ’Il faut que je sache !’ m’échappa. Qu’elle eût réellement mal compris ou que, par coquetterie, elle eût décidé d’interpréter ma question de façon à entretenir le doute qui me torturait et faisait monter en moi une sorte de fièvre, elle me répondit : ’Et vous allez savoir. Le chef commence toujours par le café, frais et bon, mais déjà refroidi dans la glace pour éviter que les biscuits de Savoie, ces petits biscuits à tremper qui nous parviennent régulièrement d’Italie, ne ramollissent et ne se désagrègent trop tôt. Il les trempe dans le café en les retournant, avant de les disposer dans le bol pour former la base de son amalgame. Le secret, c’est qu’il coupe toujours le café avec l’Amaretto, qu’il garde à la portée de la main tout au long de cette opération... »
éditeurs se battent pour le publier.


La soupe de Kafka, Flammarion, 12 euros

"A Table !"

"LA SOUPE DE KAFKA" Mark Crick. Flammarion 2006.



Tout le monde connaît la petite Madeleine de Proust mais qu'en est-il de son Tiramisu ? Et qui connaît la recette du Poulet vietnamien à la Graham Greene, le Risotto aux champignons façon John Steinbeck ou encore les Moules marinières à la Italo Calvino?
C'est à un succulent festin littéraire, à « une histoire complète de la littérature mondiale en 16 recettes », que nous invite Mark Crick dans « La soupe de Kafka ».
Maîtrisant avec brio l'art du pastiche littéraire, Mark Crick nous sert dans cet ouvrage seize recettes de cuisine écrites à la manière de tel ou tel auteur passé à la postérité.
On trouvera donc dans la carte du Menu :

AGNEAU A LA SAUCE A L'ANETH à la Raymond Chandler
Traduit par Patrick Raynal

OEUFS A L'ESTRAGON à la Jane Austen
Traduit par Geneviève Brisac

SOUPE MISO EXPRESS à la Franz KAFKA
Traduit par Eliette Abecassis

GATEAU AU CHOCOLAT à la Irvine Welsch
Traduit par Alain Defossé

COQ AU VIN à la Gabriel Garcia Marquez
Traduit par Claude Durand

RISOTTO AUX CHAMPIGNONS à la John Steinbeck
Traduit par Frédéric Jacques Temple

MOULES MARINIERES à la Italo Calvino
Traduit par Patricia Reznikov et Gérard de Cortanze

POUSSINS DESOSSES ET FARCIS à la Marquis de Sade
Traduit par Patrice de Méritens

CLAFOUTIS GRAND-MERE à la Virginia Woolf
Traduit par Anne Freyer-Mauthner

FENKATA à la Homère
Traduit par Isabelle D. Philippe

TIRAMISU à la Marcel Proust
Traduit par Alain Malraux

POULET VIETNAMIEN à la Graham Greene
Traduit par François Rivière

SOLE A LA DIEPPOISE à la Jorge Luis Borges
Traduit par Patricia Reznikov et Gérard de Cortanze

PAIN GRILLE AU FROMAGE à la Harold Pinter
Traduit par Jean Pavans

RÖSTI à la Thomas Mann
Traduit par Anne Freyer-Mauthner

TARTE A L'OIGNON à la Geoffrey Chaucer
Traduit par André Crépin

C'est donc à une véritable fête des mots et des saveurs que nous invite Mark Crick dans cet étonnant petit livre farci d'humour et parsemé de photos et illustrations de l'auteur évoquant l'univers visuel des auteurs et rendant hommage, là aussi par le procédé du pastiche, à des artistes célèbres tels que, entre autres, Hogarth ou Giorgio de Chirico.

Brillant exercice de style, tant par ses pastiches littéraires que picturaux, « La soupe de Kafka » est un ouvrage où se mêlent avec humour littérature, arts plastiques et gastronomie. Chaque recette se présente sous la forme d'un texte court accompagné d'une illustration, et remarquablement traduit de l'anglais par des auteurs français contemporains tels que Patrick Raynal, Eliette Abecassis, Gérard de Cortanze, etc...
La lecture de chacun de ces courts récits est un pur régal et ne manquera pas de faire s'esclaffer les lectrices et lecteurs coutumiers de tel ou tel auteur lorsqu'ils retrouveront sous la plume de Mark Crick les habitudes et les manières stylistiques de ceux-ci.

Ce recueil de recettes à la sauce littéraire agrémenté d'illustrations et de peintures est un enchantement des sens et une invitation à revisiter d'une manière tout à fait originale l'univers de seize auteurs qui ont marqué de leur empreinte l'histoire de la littérature. Un livre à déguster sans retenue.

  • Par MarianneDesroziers, le 27 juillet 2010

    Elle déposa les cerises dans une terrine beurrée et regarda par la fenêtre. Les enfants couraient sur la pelouse, Nicholas, qui avait déjà atteint les massifs de tritomas rouge flamboyant, se retournant pour attendre les autres. Elle revint aux cerises, pois rouges sur fond blanc, si gais et si plaisants, avec leurs noyaux durs invisibles qu'elle n'enlèverait pas. Elle eut une pensée émue pour Mrs Sorley qui en connaissait que la dureté du noyau et non la douceur ; et elle réserva la terrine de cerises.
    (extrait de "Clafoutis Grand-mère à la Virginia Woolf")
    lire la suite
    Citation de qualité ? (0 votes positifs)
  • Par jovidalens, le 17 mai 2012

    - J'ai besoin d'un sursis à exécution, fit le curé sans lever les yeux de son café.
    - Impossible. Le peloton est déjà en route. Il sera là dés demain.
    - Il a réclamé du coq au vin et ça demande deux jours de préparation.
    - C'est donc vrai que le Syrien a sacrifié El Jagarcito ?
    - El Jagarcito est dans ma cuisine, niché au fond d'une marmite.
    Le maire se signa.
    - On ne peut pas le faire cuire aujourd'hui ?
    - Tobaga dit que ce serait faire injure au Très-Haut. On ne peut pas servir à Fidel Agosto Santiago un ultime souper à moitié cuit.

Et si c’était niais ?

<><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><>




Pascal Fioretto

Et si c’était niais ?
Editions Chiflet, 210 pages




.

par Brigit Bontour


ET SI C’ETAIT DROLE !


Onze écrivains –sauf un, Jean D’Ormissemon, ont disparu.

D’Ormissemon inoubliable auteur de « C’était rudement bath’ »a réussi à soûler ses ravisseurs en tentant de leur raconter l’histoire de la papauté, de leur réciter un medley de son anthologie de la poésie, de les emmener faire un tour en décapotable…Ils ont renoncé devant tant de verbiage.

Tous sont édités par la même maison d’édition et bien que différents, sont aussi pénibles les uns que les autres : bavards, méprisants, médisants, dépressifs voire fous à lier.

Chiflon leur éditeur très inquiet, et tout aussi barré qu’eux charge le commissaire Adam Seberg héros bien connu du livre « tais-toi si tu veux parler » de Fred Wargas de mener l’enquête.

Enquête, le mot est vite dit, car si le roman adopte le ton d’un policier, il n’en a que l’apparence.

En effet, tout au long des onze chapitres, Pascal Fioretto l’auteur du livre se livre à un pastiche hilarant du style des écrivains les plus lus du moment, souvent pour de mauvaises raisons en leur donnant tour à tour la parole.

Parmi les victimes, Pascal Servan qui depuis son repaire de « Mornemolle » écrit : « Anniversaire de l’accession au pouvoir de François M. Avec le Vicomte comme chaque année, nous avons gravi à pieds ma roche de Solutré miniature. Je l’ai voulue plantée de cerisiers en plastique toujours en fleurs" » Rocher qui se trouve entre la rocade Georgette Plana, le carrefour égyptien Dalida et le parking Joe Dassin.

Frederic Beisbéger, lui a d’autres ennuis : sa femme au corps redessiné par des designers lui annonce qu’elle le quitte pour un certain Marc Marronnier : « sous l’effet du choc, je titube jusqu’au fauteuil Terence Conran à 890 euros, sans les coussins ».

Monette, l’héroïne d’Anna Galvauda a des soucis plus petits, à l’image de sa vie de petite retraitée qui vit dans une petite chambre sous les toits : son dentier, cadeau d’une amie morte est trop petit et lui fait un mal atroce. Quant à Christine Angot, l’une des plus « gâtées » avec BHL, c’est le grand jeu : son psychanalyste ne veut plus lui parler depuis qu’elle lui a envoyé trop de fax de ses fèces flottant dans l’eau bleue de l’Harpic »…

De « Hygiène du tube (et tout le tremblement) » d’Amélie Notlong qui écrit son roman journalier en passant par Jean Christophe Rangé, et ses « Limbes pourpres du concile des loups », « Et si c’était niais » de Marc Lévis, « c’était rudement bath » de Jean D’Ormissemon, « Des fourmis et des anges « de Bernard Werbeux , « Pourquoi moi » de Christine Anxiot ; l’auteur de l’ouvrage se livre à un exercice de style drôlissime. Reprenant chaque tic, chaque travers de sa victime, il s’en approprie le style jusqu’à la caricature : L’obsession de la sexualité, le malaise existentiel chez Beigbeder, sa façon de décrire par le menu les marques et les prix des objets qui l’entourent, son goût pour le scoop qui risque de le perdre sont analysés avec la précision d’un scientifique rivé à son scalpel.

Chez Gavalda , le souci du détail, ses dialogues parfois confus, son penchant pour la supposée consensualité des petites gens sont plus vrais que nature.

. Pourtant loin d’être des pastiches gratuits et méchants, les textes de Pascal Fioretto sont d’une grande précision et montrent une connaissance approfondie de l’œuvre de chacune de ses victimes. Marc Marronnier est par exemple le nom du double littéraire de Beigbeder.

Certains écrivains aimeront, d’autres moins, mais le lecteur lui, adore et s’étrangle de rire, même et surtout quand son auteur de prédilection est pris en flagrant délit de prétention ou de répétition.

mercredi 20 juin 2012

avis de recherche!

disparition inquiétatnte
cette femme n'a plus été aperçue depuis le 6 mai 2012
invisible au premier our des législatives et absente au second tour
signes distinctifs : porte des lunettes rouges ou vertes - a tendance à vouloir emprisonner tout le monde
léger accent
tic de langage : "allure"
"me nommer ministre aurait de l'allure"
"me nommer au conseil constitutionnel aurait beaucoup d'allure"
répétait la fuyarde avant de se faire la belle
sa famille écologique est priée de coopérer aux recherches
sinon tout le monde au trou!

le canard enchainé du 20 juin 2012




dimanche 17 juin 2012

DU DUEL AU TWEET

suite à l'affaire du fameux tweet du 12 juin dernier, un petit rappel des dures règles du jeu politique...






Avec Internet, l'actualité d'aujourd'hui sera déjà rentrée dans l'histoire demain.
Autrefois, lorsqu'un massacre se produisait, qu'une épidemie frappait ou qu'une famine se déclarait, peu de personnes le savaient.
Aujourd'hui, nos moyens de communication nous permettent de savoir à l'instant même tout ce qui se passe à travers le monde et d'assister en direct aux dégâts provoqués par chaque catastrophe naturelle ou par la guerre.
Cette avalanche d'informations désastreuses nous fait dire que notre époque est plus violente. La mort est partout et le plus grand danger est que l'homme finisse par trouver tous ces massacres et catastrophes parfaitement naturels.













Du duel au tweet







Le duel est un combat singulier entre deux adversaires, dont l'un a demandé à l'autre réparation d'une offense par les armes.
Les duels se multiplièrent en France à partir du XVe s., décimant la noblesse. À l'épée, au fleuret ou au pistolet, ils furent pratiqués jusqu'au XXe s.
Célébrités et hommes politiques n'hésitaient pas à régler leurs différends en se provoquant en duel afin de laver leur honneur.








Duel au premier sang entre des parlementaires

En novembre 1902, le marquis de Dion a rencontré en duel singulier M. Gerault-Richard.
Jules-Albert de Dion (Nantes 1856-Paris 1946) est un pionnier français de l'automobile et également un homme politique.
Il rencontra, en 1881, Bouton et Trepardoux, constructeurs de moteurs à vapeur, avec qui il s'associa. De Dion fut l'un des fondateurs de l'Automobile-Club de France (1895).
Il crée en 1900 le journal L'Auto.

Jules-Albert de Dion
Jules-Albert de Dion a gagnné la première course automobile Paris-Rouen le 22 juillet 1894, sur une De Dion-Bouton
Il a été Conseiller général du canton de Carquefou de 1899 à 1934 et député de Loire-Inférieure de 1902 à 1923.
Antidreyfusard, il siégeait à l'extrême droite et était un défenseur de l'Église catholique.

De Dion-Bouton Type J
De Dion-Bouton Type J (1902). Musée National de l'Automobile (Muhlhouse) (Domaine public)
Alfred Léon Gérault, dit Gérault-Richard (1860-1911) est un journaliste et homme politique socialiste français, à la réputation plutôt sulfureuse, qui fut député de 1895 à 1898 puis de 1902 à 1911.
Gérault-Richard est l'un des rédacteurs de l'Histoire Socialiste , publiée sous la direction de Jean Jaurès en 1901.

Gérault-Richard
Alfred-Léon Gérault-Richard. Vers 1900. New York Public Library



Le 30 octobre 1902, dans les couloirs de l'Assemblée nationale, les deux hommes échangent des propos assez vifs qui se transforment rapidement en insultes.
Les gifles fusent puis les coups de pieds au cul

L'affront est donc caractérisé et le duel est inévitable. Les témoins organisent la rencontre au bois de Boulogne.
Le lieu est bien sûr tenu secret pour éviter toutes poursuites.

En effet, le duel a été interdit par l'Église sous peine d'excommunication (concile de Trente, 1545) et par l'État (ordonnance de Moulins [1566], édits d'Henri IV [1602, 1609], de Louis XIII [1626], de Louis XIV [1679], de Louis XV [1723], etc.), qui prononça contre les duellistes les peines les plus rigoureuses (emprisonnement, bannissement, peine de mort).
Le Code pénal de 1810 ne l'ayant pas incriminé, la Cour de cassation décida d'appliquer aux duellistes la peine de l'assassinat, qui est aussi celle de la tentative d'assassinat lorsque le duel a été convenu à mort ; au cas contraire, celle des coups et blessures volontaires.

Duel en 1887
The duel. 1887. Library of Congress



Dans notre cas, il s'agit d'un duel au premier sang, celui qui doit s'arrêter au premier sang qui coule.
Si la police n'a pas été informée du lieu de la rencontre, ce n'est pas le cas des journalistes. Au matin du 4 novembre, plus d'une centaine de personnes, dont des journalistes et des photographes, assistent au duel.
Duel au révolver
Duel au révolver . 1909. (George Grantham Bain Collection)



À la dixième reprise, premier sang : Gérault-Richard est égratigné au bras droit. L'honneur est lavé et le duel est terminé.
Gérault-Richard n'en était pas à son premier duel puisqu'il avait déjà affronté à l'épée, l'année précédente le royaliste Léon Daudet, fils aîné d'Alphonse Daudet, lui-même écrivain, journaliste et homme politique.

Le tweet remplace le fleuret...

Aujourd'hui, dans notre société qui se dit civilisée, l'affrontement direct est banni au profit de l'envoi de tweets, moyen beaucoup moins dangereux de diffamer ses adversaires.
Confortablement installé derrière son ordinateur, chacun peut déverser sa haine, sa jalousie et son mal de vivre, sans risquer de prendre un mauvais coup.
En cas d'insulte ou d'injure voire même de diffamation, le conflit se règle également via des tweets.
En anglais, « tweet » signifie « gazouillis », mais quand on lit la prose qui envahit Internet, ce gazouillis ressemble plutôt au croassement du corbeau.
Quelques tweets :
Fin novembre 2011. Dominique Voynet a écrit :
« Avec des amis comme Jadot et Cohn-Bendit, Éva Joly n'a pas besoin d'ennemis »
29 mars 2012 Tweeté par Arnaud Montebourg alors que quelques heures auparavant, au cours d'une émission radio, Jacques Séguéla, publiciste, avait traité Audrey Pulvar, compagne du député, de « salope ».
« Je collerais bien un coup de tête à Jacques Séguéla »
Janvier 2012, Nadine Morano, alors ministre, écrit sur Twitter en parlant de Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande :
« Moscovici sur RTL, en donneur de leçons en dignité. D'après la presse, il aurait échanger (faute d'orthographe incluse) des SMS salaces avec DSK »
La ministre a supprimé son tweet, car incapable de préciser de quels articles de presse, elle parlait.
Mai 2012, Pierre Salviac, journaliste sportif à RTL a envoyé ce tweet particulièrement nauséabond contre Valérie Trierweiler, compagne de F. Hollande :
« “À toutes mes consoeurs, baisez utile, vous avez une chance de vous retrouver première dame de France ;) »
Ce message lui a valu d'être licencié sur le champ par RTL.
Les Inrocks ont publié un excellent article sur le pouvoir des réseaux sociaux intitulé : “Les dix leçons d’Eric Besson pour devenir populaire sur Twitter”
Comme le rédacteur le souligne en préambule, même l'homme le plus détesté de France (selon le magazine Marianne) peut devenir l’un des twittos politiques les plus populaires du réseau avec un peu de savoir-faire.
Il n'en reste pas moins que tôt ou tard, le contrôle des tweets avant leur publication, fera débat.
À l'origine, les créateurs de ce qui est devenu Internet souhaitaient mettre en place un moyen de communication et d'échanges. Ils n'avaient certainement pas envisagé que cet espace de libre expression se transformerait en une vaste décharge puante.



Liens
L'express. Réaction par rapport au tweet de P. Salviac
Francetvinfo. “Orthographe pathétique” contre “SMS salace” : Moscovici et Morano s'affrontent surTwitter
Les Inrocks. “Les dix leçons d’Eric Besson pour devenir populaire sur Twitter






















































samedi 16 juin 2012

NOS ENFANTS NOUS ACCUSERONT







Une initiative qui se passe à Barjac, commune Cévenole Gardoise. Comme quoi tout n'est pas noir ou bleu marine dans le Gard !


Voici une affaire qui nous concerne tous, SANS EXCEPTION !

La sortie en salle du film : "Nos enfants nous accuseront".

Pour que ce film soit en salle (film qui dénonce les méfaits de la
mauvaise alimentation et des pesticides), il faut qu'un maximum de
personnes regardent la bande annonce dans les 2 jours qui suivent.

C'est le nombre de visites dans les 2 jours qui fera emporter la
décision de sa mise en distribution grandes salles.

Faites le suivre rapidement, s'il vous plaît, à tous vos contacts,
merci par avance.

Voici la bande annonce à visionner et à transmettre :

http://www.idph-videos.com/nos-enfants-nous-accuseront.htm


Pour que Monsanto & Consorts ne soient pas leur futur...

jeudi 14 juin 2012

Le Jackpot des Législatives !


Le Jackpot des Législatives !



A la différence de l’élection présidentielle où 500 parrainages d’élus sont requis, la République, bonne fille, offre à tout citoyen le droit de se présenter à l’Assemblée s’il est majeur (et vacciné ?) et jouit de ses droits.

Ensuite tout est permis !

Lors des Législatives, près de 6.000 candidats se sont donc précipités pour se frotter au suffrage universel, soit une moyenne de plus de 10 par circonscription. L’échéance est essentielle pour les grands partis puisque leur financement public durant les 5 prochaines années est déterminé en fonction du nombre de bulletins engrangés (environ 1,70 € par voix, un montant réévalué après l’élection).

Mais une multitude de petits partis, parfois farfelus, ont voulu  profiter de la manne : il leur a suffi de présenter 50 candidats et de dépasser 1% des voix par circonscription pour toucher un petit pactole (au minimum  quelque 150.000 euros !).

Les frais de campagne sont eux-mêmes remboursés, dans la limite d’un plafond. D’autres micro partis ont concouru dans le seul but d’accéder aux médias. Dès qu’une formation présente 75 candidats, elle a droit à 7 minutes de spots télé et/ou radio au premier tour, entièrement financés par le contribuable, avec mise à disposition des moyens techniques.*le parti de Jacques Cheminade, Solidarité et Progrès par exemple, inscrit 78 candidats au premier tour soit 3 de plus seulement que le minimum requis. Les candidats de certains partis se moquent tellement de l’élection qu’ils n’ont gagné aucune voix, même pas la leur !

Vraiment, la République est bonne fille…

mercredi 13 juin 2012








Le saviez-vous ?

Toute formation qui présente des candidats aux législatives dans au moins 50 circonscriptions de France métropolitaine touche 1,63 € par voix obtenue – et ce, pendant 5 ans -  seule condition : que chacun des  aspirants députés obtienne au moins 1% des voix. En 2007 l’enveloppe était de 30 millions d’euros -  Lutte Ouvrière ou le NPA présentent des centaines de députés pour défendre certes, leurs idées, mais aussi leur tiroir caisse !

Une autre part du financement public – 40 millions en 2007 – vient récompenser les partis qui comptent des députés : elle est répartie au prorata du nombre de parlementaires se déclarant chaque année, de manière anonyme, inscrits à tel ou tel parti. Dépendant jusqu’ici de l’UMP, le parti radical de Borloo pourra, grâce à l’URCID, gagner son autonomie financière… un changement…radical !

Mais qu’est-ce que ‘URCID ? c’est un parti politique sans troupes : personne, pas mêle ses fondateurs, candidats aux législatives, ne fait état de son investiture ou de son soutien. Née le 11 avril dernier, l’Union des radicaux, Centristes, Indépendants et démocrates, n’est qu’une pompe à fric, destinée à encaisser l’argent public. Ce sont les radicaux de Jean-Louis Borloo, associés à des dissidents du Nouveau Centre (Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet), qui l’ont créée tout spécialement pour le prochain quinquennat. Un judicieux calcul, plus financier que politique…



Lu dans le canard Enchaîné du mercredi  30 mai sous la signature d’un certain D.H.

mardi 5 juin 2012

INSOLITE


Ça c'est du recyclage écolo...!
Quelle idée créative! Joanne Ussary a acheté un Boeing 727 usagé.
Elle a payé $2 000 pour l'avion, $4 000 pour le faire déplacer et $24 000 pour le rénover.
Elle a eu beaucoup de bois et une fenestration très spéciale pour $24 000...
J'aimerais bien connaître son menuisier…




une des salles de bain est demeurée d'origine.
Il y a aussi un jacuzzi dans le cockpit. !
La "maison Boeing" fait partie d'une collection dans la catégorie "transformations créatives".



LA FEMME QUI A FAIT CELA EST UN GÉNIE CRÉATIF !

Elle a une vue spectaculaire! (Je me demande combien coûte un terrain avec une pareille vue?) !!!!!!!!!!!!!!........................

**************************************************************************



samedi 2 juin 2012

LE POISSON-PIERRE

Il est fréquent de voir ces curieux poissons -enfin de les apercevoir plutôt -  car ils se confondent vraiment avec leur entourage, comme des caméléons...

mais attention : pas touche!

 

Poisson-pierre

<><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><> <><>
Aide à la lecture d'une taxobox Poisson-pierre
 Synanceia verrucosa
Synanceia verrucosa
Classification
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embr.Vertebrata
Super-classeOsteichthyes
ClasseActinopterygii
Sous-classeNeopterygii
Infra-classeTeleostei
Super-ordreAcanthopterygii
OrdreScorpaeniformes
Sous-ordreScorpaenoidei selon ITIS
FamilleSynanceiidae selon FishBase
Scorpaenidae selon ITIS
GenreSynanceia
Nom binominal
Synanceia verrucosa
Bloch et Schneider, 1801
Le Poisson-pierre ou Synancée (Synanceia verrucosa) est une espèce de poisson de la famille des Scorpaenidae, réputé pour être le plus venimeux au monde.
<><> <><>

 

Description

Le poisson-pierre adulte mesure entre trente et quarante centimètres. Son corps globuleux et plus ou moins informe est couvert d'excroissances cutanées. Il est d'une couleur blanche à violette (mais le plus souvent brune, jaunâtre ou rosâtre) qui est difficilement définissable parce qu'il présente la particularité de se confondre avec son environnement. Irrégulière, sa peau dégage en effet un mucus capable de retenir les débris coralliens et les algues emportés par le courant. Sa tête énorme se termine par une bouche s'ouvrant vers le haut. Les yeux sont en position dorsale.
Le poisson-pierre est doté de courtes épines dorsales reliées à des glandes à venin. Il peut aisément être confondu avec d'autres poissons de sa famille comme le Poisson-scorpion (Pterois lunulata) ou la Rascasse volante.

Galerie

Répartition

Le poisson-pierre peuple la Mer Rouge et l'Indo-Pacifique : il est commun à la Réunion, à l'île Maurice ou en Australie occidentale, il se rencontre également en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie et sûrement dans d'autres régions du monde mais semble peu connu à Madagascar quoique présent.

Habitat

Le poisson-pierre se rencontre de jour dans les zones rocheuses et les épaves, où il vit généralement caché dans des anfractuosités. On peut également le trouver dans des zones sableuses. Il s'enterre alors dans le sable.

Comportement

Il se nourrit la nuit de petits poissons et de crevettes qu'il aspire avec sa gueule dans un mouvement réputé être le plus rapide du monde.

Dangerosité

Ses 13 épines dorsales reliées à une glande à venin et le camouflage qu'il pratique rendent le poisson-pierre extrêmement dangereux pour l'homme, spécifiquement pour des baigneurs qui marcheraient sur lui dans le lagon.
La piqûre provoque un gonflement qui peut être important et parfois accompagnée d'une coloration noirâtre ou bleuâtre et de brûlures localisées. La douleur intense qu'elle suscite remonte dans tout le membre touché, pouvant entrainer une perte de connaissance et dans certains cas la mort par arrêt cardiaque ou noyade. Son venin est un puissant neurotoxique qui paralyse les muscles et attaque le [[système nerveux. Pas d'incision ni de succion, en revanche, le venin délivré par le poisson étant thermolabile, il est utile de chauffer la zone piquée: on pourra par exemple la tremper dans de l'eau chaude, la rapprocher d'une cigarette ou utiliser un sèche-cheveux. Le venin reste ensuite au moins un mois dans le corps, ce qui laisse une gène plus ou moins forte. Les bandages et garrots sont déconseillés.




Poisson pierre : envenimation

Poisson pierre : envenimation Imprimer cette page
stonefisch
Le poisson-pierre est réputé être le poisson le plus venimeux du monde. Il pose un réel problème de santé publique dans certaines zones de forte fréquentation touristique balnéaire, l'Ile Maurice par exemple.

Ichtyologie

De la famille des scorpénidés, Synanceia verrucosa, la principale espèce (stonefish en anglais), dénommé Laffe La-boue dans les îles francophones de l'Océan indien, est présent dans tout l'océan indo-pacifique, y compris donc en Polynésie française, en Nouvelle Calédonie, dans la moitié nord de l'Australie (Queensland, grande barrière de corail). On en rencontre aussi en mer Rouge. Dans la Caraïbe, on parle improprement de « poisson-pierre » pour désigner en fait une rascasse (S. plumieri), beaucoup moins venimeuse et ayant effectivement l'aspect d'une pierre.
Le nom de « poisson-pierre » est parfaitement justifié : corps compact et irrégulier, verruqueux, plus ou moins recouvert d'algues, se fondant dans le règne minéral. Il ne nage quasiment pas, attendant à l'affût ses proies (crevettes, petits poissons...) sur lesquelles il se jette avec un vitesse surprenante.
Il mesure généralement une trentaine de cm (20-50). Il vit dans des eaux peu profondes : récifs coralliens, et souvent enfoui dans le sable ou la vase, mal ou non visible des baigneurs à pied et même des marcheurs de bord de mer.
Appareil venimeux : treize épines dorsales, diverses épines des nageoires ventrales et anales comportent un fin canal relié à une glande à venin. Ce venin comporte plusieurs substances toxiques thermolabiles, à visée essentiellement cardio-vasculaire (inhibition des canaux calciques, probablement), ainsi qu'une hyaluronidase particulièrement active entraînant une très rapide diffusion du venin.

Envenimation

Elle a lieu le plus souvent en posant le pied nu, ou insuffisamment protégé, lors d'une marche en eau peu profonde, en se rendant vers la zone de baignade ou en marchant à marée basse entre les récifs coralliens découverts. Certain de son invulnérabilité liée à son parfait camouflage, le poisson-pierre ne bougera pas lors de la visite de l'intrus.

Clinique

La douleur
  • immédiate, irradiant dans le membre
  • intense, voire en soi syncopale, pouvant déclencher des réactions comportementales irrationnelles : agitation extrême, ou à l'opposé prostration
  • durant quelques heures à deux jours.
Signes généraux, liés à la douleur et/ou au venin
  • nausées, vomissement, diarrhée, céphalées, hypothermie sont habituels ; parfois perte de connaissance
  • hypotension artérielle, divers troubles du rythme cardiaque, OAP, pouvant aboutir au collapsus et au décès.
Localement : œdème immédiat constant (pouvant durer 3 semaines) ; parfois cyanose, phlyctènes.

Pronostic

La létalité est moins élevée que ne le laisse croire l'opinion populaire : le décès est rare et est loin d'être la règle. Elle dépend de la rapidité du traitement adéquat, de la quantité de venin injecté, et des antécédents.
Complications locales : douleurs ou œdème persistants, corps étranger (fragment d'épine résiduel), surinfection.
Dans plus de la moitié des cas, l'envenimation est peu grave.

Traitement

  • Soulager la douleur est une urgence. Même les morphiniques sont parfois insuffisants ; un bloc anesthésique régional serait idéal.
  • Benzodiazépines en cas d'agitation, d'angoisse.
  • Diminuer la charge toxinique et la douleur par immersion dans l'eau chaude à 45°C (50°C maximum) ; pas d'incision, succion...
  • Sérum antivenimeux spécifique seulement disponible en Australie.
  • Préparer de quoi faire face à un collapsus.
  • Vérifier de principe l'immunité anti-tétanique.

Prévention

  • Se renseigner sur les zones à haut risque auprès des habitants.
  • Ne marcher en bord de mer et en eau peu profonde, ne sauter d'une embarcation ramenant vers le sol, qu'avec des sandales ou bottes à semelle suffisamment épaisse.
  • En plongée, ne pas explorer sans gants épais les récifs coralliens.
  • Ne pas vider les filets de pêche à mains nues (en se débarrassant d'une « pierre »).
  • Ne jamais tenter de capturer un poisson-pierre à main nue.

JOHN NASH UN HOMME D'EXCEPTION

 
 
 
On  parle beaucoup du boson de Higgs, le boson de Dieu, cela m'a donné envie de vous parler du beau film "un homme d'exception"
 
  1. Boson de Higgs: Le Cern quasi-sûr d'avoir trouvé la super particule

    20minutes.fr ‎- il y a 2 jours
    SCIENCES - L'Organisation européenne pour la recherche nucléaire, après de nouvelles analyses, pense «fortement» avoir identifié la super ...
Futura Sciences‎ - il y a 3 jours

fr.wikipedia.org/wiki/Boson_de_Higgs
 
Le boson de Higgs, également appelé sous d'autres noms dont celle de boson BEH, est une particule élémentaire dont l'existence, postulée indépendamment ...

www.futura-sciences.com/.../le-boson-de-higgs-a-tres-proba...En cache
Le  Le Cern vient d'annoncer que tout indique que le nouveau boson découvert l'année dernière est bien celui de Peter Higgs. Il semble de plus ...

Le résultat de recherche a été partagé sur Google+. Voir le post
Le boson de Higgs est une particule associée au mécanisme de Brout-Englert-Higgs supposé être à l'origine des masses des quarks, des leptons et surtout des ...

 

Après avoir vu le magnifique film "Un homme d'exception"


j'ai voulu en savoir plus sur son personnage principal joué par Russsel Crowe : le professeur John NASH
 
John Nash : Le dérapage d’une belle intelligence
La remarquable prestation de Russel Crowe dans le film de Ron Howard (1), évoque la vie de John Nash, génie mathématique et lauréat du Prix Nobel d’économie.  Comme souvent, le cinéma résume, simplifie, idéalise ou caricature : il n’est qu’un aperçu d’une vie complexe et troublée et donne envie d’en savoir plus sur ce personnage énigmatique.
Le film s’inspire d’une biographie très documentée, basée sur d’innombrables témoignages dont ceux de John Nash lui-même, de son épouse Alicia et de ses enfants. (2)

Enfant, John était un gaucher contrarié, surdoué, toujours plongé dans les livres.  Il réalise des expériences chimiques et invente des systèmes électriques, comme un montage permettant au téléphone de sonner même s’il est décroché et comme une chaise électrique dont sa sœur faillit être la victime.  D’emblée, passionné par les mathématiques, il inventait des méthodes nouvelles pour résoudre les problèmes. (3)
Il décide de se consacrer aux mathématiques et poursuit ses études à Princeton, où l’on a recruté des « stars mathématiques », notamment des juifs fuyant l’Allemagne nazie.  Ces cerveaux aideront à déchiffrer les codes secrets, à perfectionner les radars, les torpilles, les fusées à longue portée, à estimer par le calcul statistique la position des sous-marins d’après leur position de la veille…
Nash aurait déjà à l’époque des tendances homosexuelles : il avait en tout cas cette réputation et aurait été surpris en situation délicate avec un camarade de chambrée. (4)

L’apport scientifique original de John concerne la théorie des jeux et notamment celle du jeu à plusieurs joueurs où la tactique consiste à prévoir et à rechercher un équilibre en alternant collaboration et compétition.  Chacun se met à la place de chacun des autres et s’efforce de calculer le résultat : « Je pense qu’il pense que je pense qu’il pense… »    Cette théorie peut s’appliquer à l’économie, à la politique, à la sociologie, à l’évolution biologique, aussi bien qu’au poker, au kriegspiel ou à ce jeu inventé par Nash, appelé le « f… your buddy », où les participants unissent leur force pour avancer, puis se trahissent pour gagner.
A partir de 1950, Nash fera partie du RAND (Research and development).  De brillants académiques appliquent à la guerre froide les nouvelles théories du jeu : les savants pensent l’impensable. (5)


Dès cette époque, le comportement et les idées de Nash sont bizarres.  Au cours de ses promenades, il fonce sur les pigeons ;  il joue des blagues de mauvais goût à ses collègues.  Il est considéré comme agressif et arrogant : « Je suis Nash avec un grand N. »  Il traite certains collègues d’humanoïdes.  Il croit que les parents devraient « s’autodétruire pour tout donner à leurs enfants.  Ce devrait être légal ! »  Pour se faire opérer des varices, il choisit un médecin au hasard en promenant les doigts sur la liste des chirurgiens.  Il prend des stéroïdes pour confirmer sa virilité et sa masculinité.  Ce qui ne l’empêche pas de proposer à ses amis des relations homosexuelles et de parler de ses « amitiés particulières ». (6)
Avec sa maîtresse Eleanor, il est souvent cruel, parfois violent : il ne reconnaît pas son enfant et conseille à la mère de le faire adopter : John David sera placé en institution.  Néanmoins plus tard, il s’occupera un peu de cet enfant et partagera avec lui l’argent que lui versent les producteurs du film pour son témoignage.
Il fréquente des clubs homosexuels et est arrêté en 1954 pour « méconduite ».   Il est exclu du RAND car à l’époque du Mac Carthisme, les homosexuels étaient suspects : on estimait qu’il était facile de les faire chanter.

En 1959, Nash épouse Alicia Larde, une physicienne qui, malgré leur divorce en 1963, restera proche de son mari et l’aidera efficacement.  Peu après le mariage, alors qu’Alicia est enceinte, John Nash disparaît quelques jours et revient à Princeton brandissant le New York Times, et proclamant que la première page renferme un message codé, issu d’extraterrestres et destiné à lui seul.  On croit d’abord qu’il plaisante, mais son comportement schizophrène se précise.  Il délivre à un de ses élèves une licence intitulée « Permis de conduire intergalactique ».  Il accuse un de ses collaborateurs de fouiller sa corbeille à papiers.  Il ne veut pas que quelqu’un se tienne entre lui et la porte de son bureau. Il envoie des lettres appelant à la formation d’un gouvernement mondial aux ambassadeurs de divers pays, au FBI, aux Nations Unies, au Pape.  Il veut devenir l’ « empereur de l’antarctique ».  Alicia consulte un psychiatre, mais demande qu’on lui évite des médicaments ou des chocs « pour préserver son intelligence ».
La situation devenant intolérable, Alicia fait colloquer son mari à l’Hôpital Mac Lean : le diagnostic de schizophrénie paranoïaque est posé.  Il est traité par psychothérapie et par la Thorazine.  L’amélioration est rapide au moins en apparence car il nie ses hallucinations et fait appel à un avocat et un psychiatre pour obtenir sa libération et entamer une procédure de divorce. (7)  Nash passe l’année suivante au Collège de France à Paris : il déchire son passeport américain et veut obtenir le statut de réfugié  politique en Suisse.
Rapatrié de force aux USA, il erre dans le campus universitaire de Princeton, cheveux longs, barbe touffue, le regard vide, souvent pieds nus.
En 1961, nouvelle hospitalisation à la demande d’Alicia au Trenton State Hospital.  Les malades y sont parqués dans des chambrées de 30 à 40 : il y a peu de psychiatres qualifiés.  Néanmoins, son état s’améliore grâce semble-t-il, à de nombreux comas insuliniques. (8)
En 1963, nouvelle rechute et hospitalisation à la Carrier Clinic.  Il est soigné par la Thorazine (camisole chimique) et par thérapie de groupe : il est aidé par Alicia malgré leur divorce, et par la communauté des mathématiciens de Princeton.

Les hospitalisations se succèdent.  Le délire de persécution paraît dominant : il croit vivre dans des camps de réfugiés ou dans des habitations infestées par la vermine.  Il se prend tantôt pour un réfugié palestinien, tantôt pour un shogun japonais.
Il fait appel aux églises, aux organisations des droits de l’homme ;  ses voix se disputent : « My head is a bloated windbag. »  Il a des moments de lucidité au cours desquels il éprouve une tristesse insupportable.

A partir de 1970, il va trouver à Princeton une ambiance de paix, d’amitié et de liberté, mais se comporte en zombie, errant nuit et jour dans les couloirs, les yeux hagards, le visage triste et figé.  Il couvre les tableaux noirs de chiffres et de phrases incohérentes : « Les calculs étaient justes, mais le raisonnement délirant. »  (9)  Il faisait par exemple des rapprochements entre la date de naissance de Kroutchev et le Dow Jones.  Alicia accepte de reprendre la vie commune, mais ils ne se remarient pas.  Leur fils, John Charles, bon mathématicien lui aussi, va évoluer vers la schizophrénie : il s’inscrit dans une secte, entend des voix et a des visions.  Nash croit que ses préoccupations concernant la santé de son fils ont favorisé sa propre rémission. (10)  Il entend encore des voix, mais elles parlent plus bas et il peut les négliger.  Il apprend petit à petit à reconnaître ses idées paranoïaques et à les rejeter.  A tort ou à raison, il va se persuader que la rémission est l’œuvre de sa propre volonté.
Des études longitudinales récentes à long terme sur le devenir des schizophrènes ont montré que la plupart d’entre eux restaient symptomatiques soit en institution, soit en famille, dans un état semi-léthargique.  Les suicides sont fréquents et surviennent habituellement pendant des phases de lucidité.  Seul un petit nombre de ces déments peut reprendre une vie indépendante, travailler et se faire des amis. (11)
En 1994, John Nash est « nominé » pour le Prix Nobel d’économie, pour son travail sur la théorie des jeux.  Un émissaire est envoyé à Princeton pour évaluer l’état mental du candidat.  Il conclut que John Nash ne lui paraît pas plus excentrique que bien des savants qu’il a rencontrés.
Bien que les délibérations du jury du Prix Nobel doivent rester secrète pendant cinquante ans, l’on sait qu’à propos du lauréat Nash, les discussions furent longues et animées parce que le candidat avait été atteint d’une maladie mentale considérée comme incurable, parce que le travail récompensé remontait à près de 50 ans et parce que l’économie était considérée comme une branche peu scientifique.  Le vote aurait été serré, comme en témoigne le retard exceptionnel de la conférence de presse, le 12 octobre 1994.

Le prix est finalement accordé à John F. Nash, John C. Harsanyi et Reinhard Stelten.  Dans son discours autobiographique, John Nash révèle sa maladie et déclare qu’il est redevenu rationnel, mais trop âgé pour être inventif. (12)  Il a pu guérir grâce au désintéressement et au dévouement de son épouse et à la loyauté de la communauté mathématique de Princeton.  Après la cérémonie de Stockholm, Nash fera une conférence à Upsala, à propos de l’hypothèse d’un univers non expansif.
John et Alicia poursuivent actuellement une vie de couple, sans s’être remariés, et se soumettent à une thérapie familiale pour aider leur fils Johnny dont la démence est sévère avec des hallucinations visuelles et auditives et des épisodes violents.
R. Krémer
 

1. A beautiful mind.  2001 ;  Universal Studios and Dreamworks pictures.
2. Sylvia Nasar : « A beautiful mind ».  Faber and Faber London- New York 1998.
3. « Tous les autres atteignent un sommet en cherchant un chemin sur la montagne, Nash gravissait en même temps une autre montagne et d’un sommet distant braquait un phare sur le premier sommet. » (Donald Newman, 1950)
4. Lors d’une interview récente, sa femme Alicia nie l’homosexualité de son mari : « Je le connais depuis l’âge de 20 ans.  C’est faux !  Je le saurais ! »  Quant à Nash, il refuse de s’exprimer à ce sujet. (Interview CBS NEWS, March 2002)
5. Dans les conflits, il peut y avoir des accommodements et des coopérations.  Vos gains ne sont pas nécessairement des pertes pour l’ennemi : comme dans un jeu à plusieurs, les intérêts des joueurs ne sont pas diamétralement opposés, mais ne coïncident jamais.  Une telle stratégie avait été suivie en 1940-1945 avant la lettre par les alliés qui avaient décidé d’épargner les mines et les aciéries de la Ruhr.
6. « A cette époque, je n’étais pas fou.  J’avais des comportements non-conformistess… Il n’est pas nécessaire que tout le monde en société agisse d’une manière tout à fait normale. »  (Interview John Nash, 1999)
7. « Je réalisais que je ne pouvais quitter l’hôpital que si je me comportais normalement.  Ce que je fis en cachant mes hallucinations, tout en sachant que je les accepterais à nouveau après les avoir mis de côté pour un temps. »  
(I swept my delusions under a rug for a while.) 
(Interview 2001)
8. « Je me rappelle très peu de choses de ces comas insuliniques.  Je me souviens des malades qui après le coma passaient à la douche et récupéraient dans le parc en buvant de l’eau sucrée. » (Interview CBS)
9. « Je croyais être un personnage messianique détenteur de secrets… Mon comportement était relativement acceptable.  Je m’efforçais d’éviter l’hospitalisation et d’attirer l’attention des psychiatres. »  (Autobiography.  Prix Nobel.  Stockholm 1994)
10. « Il est possible qu’un démon ait pu passer d’un hôte à l’autre. » 
(Interview John Nash, 2002)
11. E. Gohnstone, W. Owens, A. Gold and al.   Schizophrenic patients discharged from hospital : a follow-up study.  Brit. Journal of Psychiatry.  1984.  N° 145, p. 586
12. John F. Nash.  Autobiography.  Copyright. 
The Nobel foundation 2002 (http://www.nobel.sc/economics/laureates/1994)


 

Schizophrénie de John Nash











John Nash est né le 13 juin 1928 dans Bluefield, la Virginie Occidentale. Son père était un ingénieur électrique et sa mère a travaillé en tant que professeur d'école avant d'épouser son mari. John a été élevé dans un ménage affectueux qui a entretenu son génie. Il était évident à un âge jeune qu'il a aimé travailler indépendamment, souvent seul jouant.






Il a été attribué le prix de Neumann de von et le prix 1994 Nobel pour des sciences économiques, aussi bien que des camaraderies des académies et des sociétés scientifiques prestigieuses.






La fin « d'un bel esprit, » le film Oscar-nommé basé lâchement sur la vie du Jr. de John Forbes Nash de gagnant de prix Nobel, dépeint l'apparition du mathématicien de Princeton de la domination de la schizophrénie paranoïde, de la crainte et de la neutralisation des maladies mentales. Les mordus du cinéma qui ont observé la métamorphose cinématographique de l'acteur Russell Crowe de disheveled le génie qui couvre furieusement ses murs de bureau de scribblings illusoires à l'universitaire argent-d'une chevelure parfaitement à la maison à la compagnie raréfiée des lauréats de camarade à Stockholm pourraient supposer que le rétablissement de Nash de trois décennies de psychose est unique.






Mais les experts en matière mentaux de santé disent que tandis que la vie de Nash est indéniablement remarquable, son rétablissement progressif de la schizophrénie n'est pas.






Le rétablissement de John Nash de la schizophrénie est une histoire mobile. Mais nous ne sommes pas bons servis quand le film ment au sujet du rôle des drogues antipsychotiques dans son rétablissement. Si quelque chose, son histoire nous inspire reconsidérer l'efficacité à long terme des antipsychotiques avec un honnête, ouvrir l'esprit. Ce serait une première étape vers reforming notre soin -- et s'il y a une chose que nous pouvons conclure des études d'OMS, c'est que la réforme est extrèmement nécessaire. Peut-être alors nous pourrions même espérer que les résultats de schizophrénie dans ce pays s'amélioreraient au point qu'ils étaient égaux à ceux dans les pays pauvres tels que l'Inde et le Nigéria.






Schizophrénie désorganisée, schizophrénie de John Nash, étiologie de la schizophrénie

Un homme d'exception

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Un homme d'exception

<>  </><></> <> </><></> <>  </><></><> </><></>
Données clés
Titre original
A Beautiful Mind
Réalisation
Scénario
Livre :
Sylvia Nasar
Film :
Akiva Goldsman
Acteurs principaux
Pays d’origine
Genre
Drame
Sortie
Durée
134 min.

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Un homme d'exception (A Beautiful Mind) est un film réalisé en 2001 par Ron Howard adapté de la biographie éponyme de John Forbes Nash Jr., écrite par Sylvia Nasar, ancienne journaliste économique pour le New York Times, et parue en 1999.

<></><> </>

Synopsis

En 1947, John Forbes Nash Jr. est un brillant élève, qui élabore sa théorie économique des jeux à l'Université de Princeton.

Au début des années 1950, suite à ses travaux et son enseignement au Massachusetts Institute of Technology, William Parcher, agent fédéral américain, se présente à lui pour lui proposer d'aider secrètement les États-Unis. La mission de John consiste à décrypter dans la presse les messages secrets d'espions russes, censés préparer un attentat nucléaire sur le territoire américain.

Critique

Cette description éloquente des événements les plus tragiques de la vie de John Nash souffre de quelques inexactitudes et oublis, parmi lesquels la réinvention du jeu Hex, joué sur le carrelage hexagonal des salles de bains de Princeton (les scènes se référant à la réinvention de Hex ont été tournées, mais furent coupées au montage afin de maintenir un certain rythme scénaristique).

La version française comporte également quelques erreurs de traduction, probablement dues à l'absence de mathématiciens parmi les traducteurs. Ainsi « ... are covering spaces » est traduit par « ... recouvrent les espaces » au lieu de « ... sont des revêtements ».

Le documentaire sur PBS A Brilliant Madness tente d'être plus précis. Des personnages imaginaires (un agent des services secrets, un ami rencontré à l'université et la nièce de 11 ans de cet ami) ont été inventés pour le cinéma, afin d'illustrer les délires schizophrènes du personnage.

Fiche technique


Distribution


Récompenses

En 2002 :


Lien externe