mercredi 30 avril 2014

SEQUENCE EMOTION



Nadine Trintignant


Le jour où ma fille est née, c'est en la regardant, en sentant sa peau contre la mienne que j'ai compris que ce si joli, si petit nouveau-né allait changer ma vie. Excepté ses premiers mois, j'étais décidée à toujours continuer à exercer mon métier de monteuse de films. Toutefois, en moi dominait la pensée que désormais je n'étais plus libre. Je ne suis, je n'ai jamais été suicidaire néanmoins je savais que j'avais perdu mon droit de vie ou de mort sur moi. À moins de situation exceptionnelle que je n'ai pas connu, on n'a plus droit au suicide quand on est mère.
On dit que lorsqu'on devient mère on a souvent avec sa fille des rapports identiques à ceux qu'on a eu avec sa propre mère. J'ai eu la chance d'avoir une mère joyeuse, aimante, courageuse aussi. Elle et mon père m'ont donnés à moi et aussi à mes frères et sœurs une confiance en nous, un sens de la vie. Petite je me souviens avoir eu pour maman un amour charnel. J'aimais être contre elle, dans son odeur. Plus tard j'ai eu pour ma fille cette même attirance physique. Ce que je préférais en moi, c'était elle.
Quand elle devenue femme à son tour, notre intimité a encore grandi. Elle est celle qui a tout su de moi. Nous étions pareilles. Jamais choquée, naturellement tolérante l'une pour l'autre. À l'inverse de jugement drastique, nous avions souvent des fous rires.
J'ai eu la chance d'assister à la naissance de trois de ses quatre fils. C'est une telle émotion. J'avais vu Marie émerger de mon ventre, et je voyais ses fils émerger du sien. Le coup de poupées russes. Il y en aura toujours une autre après.
C'est une chance aussi de travailler avec sa fille. Ça a été pour nous deux beaucoup plus que la suite de son éducation. Au début nous partions ensemble de la maison pour aller au travail. Sur le plateau, d'un commun accord, elle devenait son personnage, et moi son metteur en scène. En tournant, nous étions à égalité chacune de son côté de la caméra. Nous nous comprenions d'un mot, d'un regard. Travailler avec ses enfants est un bonheur inégalable. J'ai pu professionnellement la filmer enfant, adolescente, jeune fille, jeune femme. Et puisqu'en dehors de moi, elle allait à des cours, faisait du théâtre et d'autres films, je l'ai vue progresser, prendre de l'assurance, faire ses choix toujours très personnels. Parce qu'il y avait en elle des tonnes de compassion, elle aimait interpréter les perdues, les paumées. Ma mère qui l'adorait, l'a vue nue à quinze ans dans "série noire". Elle a été très choquée. J'ai eu beau lui dire que pour un comédien ce qui était important c'était que le film soit beau, elle resta sur ses positions. Et puis avant de mourir, quand elle lui a dit adieu, elle a eu cette intelligence, cette grandeur pour une femme qui était si près de ses cent ans, de dire à ma fille qu'elle avait été fière de sa carrière mais parfois triste de la voir nue, et aussi d'avoir une vie aussi passionnelle et puis, au dernier jour de sa vie, elle trouvait qu'elle avait eu tort et que Marie avait eu raison de tout vivre pleinement. En toute liberté. Elle avait de tout temps pris ses responsabilités et réussi à se consacrer à la fois à son amour pour ses enfants, à ses passions, à son métier sans jamais rien négliger.
Marie et moi avons écrit et tourné ensemble nos six derniers films. L'entente était totale, la complicité renforcée. Le dernier film était sur Colette. Nous avons lu une dizaine de biographies chacune puis le ou les livres que l'autre avait trouvée intéressante. Quand nous les avons comparées, nous avions presque toujours souligné les mêmes passages. Colette, a quitté son deuxième mari pour le fils de ce dernier. Nous avions naturellement décidé ensemble que le rôle du fils serait tenu par Roman, le fils ainé de Marie qui pouvait faire seize et vingt-cinq ans, qui était aussi beau que l'était sa mère, et qui était très bon acteur. Cette idée de le prendre lui, a choqué notre producteur et aussi les patronnes de la chaîne. Je comprends. Ils ne connaissaient pas nos rapports basés sur l'humour et la grand-mère dirigeant sa fille et son petit-fils dans des scènes d'amour pouvait surprendre. Nous les avons rassurés. Les scènes seraient belles et pudiques et aujourd'hui quand on les voient, on sent bien l'amour filial très fort qui les unissaient ne serait-ce que dans leurs regards, mais qu'importe, l'amour s'il prend différentes formes est toujours de l'amour. Que ce soit un amour mère fils n'ôte rien à l'intensité des sentiments.
Quand j'ai commencé, sans cesser de tourner, à écrire, ma mère m'a demandé de faire un livre sur elle. Ainsi durant des années j'ai pris des notes ça et là. C'est parce qu'en vieillissant, je la rejoins que j'ai pu avec retard accéder à son vœu. Ainsi durant près de deux années, je l'ai retrouvée davantage en écrivant mon dernier livre. Les quelques mois où, après une longue absence : le tournage de Colette. La mort de ma fille me paralysait et m'ôtait le courage qu'il aurait fallu pour aller voir maman. C'est avec Hugues, ma sœur aînée que j'y suis allée. Cela faisait des mois que je n'étais pas allée là-bas. Notre mère vivait à la montagne et mes trois sœurs avaient réussi à ce qu'elle ne sache pas que sa petite-fille était morte sous les coups barbares d'un massacreur. Maman... Hugues l'embrassa avec sa fougue habituelle... Ce fut mon tour. Elle était dans mes bras et je la sentis comme une étrangère. Elle dit de moi "Il est gentil ce jeune homme". Comme une vague en plein visage... Je n'existais plus. Je n'étais plus sa fille, même pas une femme... Je la regardais muette. Au début, ma sœur voulut le prendre comme une blague, Chantal sa femme de ménage disait "Mais enfin madame Marquand, depuis que vous la réclamez votre Nana, elle est là !" Ma mère haussa les épaules. J'étais un inconnu. Elle n'était pas absente comme on peut le devenir avec l'âge. Elle reconnaissait tout le monde... Sauf moi. Même envers deux amies proches qui m'ont accompagnée chacune à leur tour et qu'elle n'avait pas vues depuis des années, elle n'a pas eu l'ombre d'une hésitation ! Comment comprendre ? J'étais désemparée. Grâce à un psychiatre, j'ai des années plus tard, un peu compris. Elle était très animale et a du sentir en moi, une perte irrémédiable. Son instinct de conservation, son instinct tout court la protégeait de ce qu'elle sentait ne pas pouvoir vivre. Alors elle me refusait. En fait si c'était pour rester vivante et solide, elle a eu raison.
Et puis un jour, en arrivant, j'ai entendu son joyeux "Bonjour Nana". Elle était sur son balcon et me faisait un signe joyeux... Jamais je ne lui ai parlé de ces mois où je n'étais plus sa fille. J'avais peur de l'ébranler. Elle, si forte depuis toujours, était fragilisée par son âge.
En tant que fille, en tant que mère, j'ai eu beaucoup de chance. Et si ni moi, ni Marie n'ont eu d'âge difficile à vivre, peut-être est-ce parce que nous sommes entrées dans le monde des adultes, donc de la responsabilité à quinze ans.
Je sais que bien sûr, il y a pour certaines mères des moments difficiles à vivre quand leurs filles traversent des crises d'adolescence, lesquelles arrivent de plus en plus tôt. Je fais là allusion à un milieu privilégié. Mais en cas de crise, que l'on soit riche ou pauvre, communiquer devient impossible. Quand les adolescentes n'ont ni passion, ni envie et ça peut être un sport, un art, un désir de voyage : connaître le monde, avoir envie de voir comment d'autres vivent, quelque chose qui fait qu'elles se réveillent heureuses le matin d'aller en apprentissage ou dans une faculté ou à la découverte d'une ville inconnue. Si leurs mères n'ont pas de temps à leur accorder, pour chercher avec elles, ce qui pourrait les intéresser, les emmener aux concerts, aux expositions, voir des films... Alors elles s'ennuient. Et l'ennui peut devenir un danger, une épée de Damoclès : l'alcool, la drogue sont les pires menaces. Boire ou même fumer du hasch n'est pas trop grave si on est adulte. Au début c'est très gai mais on se rend vite compte que l'on perd de l'énergie, que l'indifférence devient envahissante, que l'on perd de vue l'essentiel, c'est-à-dire le travail, alors on arrête. Quand on est très jeunes, donc sans défense, on se laisse engloutir. Les drogués s'éloignent dans leurs mondes à eux. Le contact devient difficile et les mères s'affolent et sont démunies.
Il y a aussi la jalousie et dans les deux sens qui séparent parfois la mère de la fille. Voir sa mère belle, accomplie, brillante, ou voir sa fille posséder cette jeunesse envolée pour toujours... Les deux cas peuvent faire des ravages, d'autant que c'est parfois inconscient.
Dans tous ces cas l'incompréhension domine. La mère peut trouver sa fille ingrate. La fille peut mépriser sa mère, la trouver sotte, superficielle, dure.
Dans les milieux pauvres que je ne connais pas en profondeur, on sait qu'il y a deux sortes de mères. Celles qui travaillent dur et n'ont donc pas de temps à accorder à leurs filles qui, livrées à elles-même, si elles ne comprennent pas l'ouverture, la possibilité de s'élever, que leur offre l'école... mais dans quel état sont-elles ces écoles et dans une ambiance qui peut rendre la concentration impossible... Alors elles traînent n'importe où et ne se rendent pas compte qu'elles n'évoluent pas. Qu'elles perdent ce temps précieux où on apprend. Et là aussi la porte de sortie de ce monde qui les déprime, c'est la drogue. C'est l'alcool. Les rapports mère-fille deviennent alors disputes, injures, portes qui claquent. El la mère travailleuse se retrouve souvent seule.
Il y a les autres, celles dont les pères les ont abandonnées. Dans ce cas si la mère ne travaille pas, bien souvent, elle boit. La maison est sale et les filles fuient cette atmosphère morne.
Il y a aussi les familles recomposées. J'ai eu la chance que mes enfants aient un deuxième père qui les aimait profondément. Autant, même si c'est autrement que leur père. Ce n'est pas toujours le cas. Il y a là aussi, sournoise la jalousie d'un passé inconnu, l'incapacité d'aimer comme le sien l'enfant de l'autre. La mesquinerie. Et les enfants peuvent réagir avec violence.
De toutes façons, même en tâchant d'être le plus attentif possible, il nous faut admettre que nous commettons tous des erreurs. Il est en effet impossible de tout comprendre même de l'être qui nous est le plus proche. Parfois dans nos vies le travail peut nous absorber complètement et nous passons sans rien voir à côté d'une angoisse de notre enfant.
Apprendre à aimer l'autre pour lui et non pour soi est aussi un apprentissage. Il est plus naturel, plus évident avec nos enfants quand les conditions le permettent.
Nadine Trintignant, La Voilette de ma mère, éditions Fayard. 17€, sortie le 30 avril. 200 pages

mardi 29 avril 2014

CLONAGE

Pour 73 000 euros, un professeur sud-coréen ressuscite votre chien disparu

 


Le professeur Hwang Woo-suk (à droite) avec un coyote cloné (Shin Young-keun/AP/SIPA)

La Corée du Sud est sur le point de cloner des mammouths. D’après un reportage diffusé le 6 janvier sur RFI, l’idée serait partie du fin fond d’un laboratoire de Séoul spécialisé dans le clonage, le Sooam Biotech Institute, pour atterrir en Sibérie, où des chercheurs russes sont actuellement à la recherche d’échantillons de l’animal. Pour rappel, le mammouth n’existe plus depuis 10 000 ans.
L’annonce est tellement improbable (quoique visiblement réalisable) qu’on en oublierait presque la dinguerie des activités quotidiennes de Sooam Biotech. Depuis 2006, ce laboratoire spécialisé en biotechnologies, fondé par le controversé professeur Hwang Woo-Suk, propose un service de clonage commercial de chiens.

Lansey, réplique exacte de Lancelot

Au micro de Frédéric Ojardias, le correspondant de RFI en Corée du Sud, une des vétérinaires de l’institut détaille :
« Nous sommes le seul institut au monde à proposer du clonage commercial. [...] Nous pouvons garantir à nos clients qu’ils recevront le clone de leur chien dans les délais et sans complications, c’est le plus important. »
Grand reportage - 06/01/2014 
(19 : 31)
Une question de point de vue, que ne partagent pas tout à fait les défenseurs de la cause animale. Les autres y trouvent leur compte, moyennant un peu plus de 73 000 euros et quelques mois d’attente.
Américaine, comme beaucoup des clients de l’institut, la riche maîtresse de Landsey fut l’une des premières à recourir aux services de Sooam Biotech, via une entreprise américaine, Bio Arts.
A l’origine, l’histoire de Landsey a fait l’objet d’une émission de téléréalité, diffusée en plusieurs parties sur la chaîne américaine TLC.
« Le retour de Lancelot » (en anglais)
Un reportage diffusé sur TLC

Le clonage, du service public ?

Seul hic, à écouter le personnel de Sooam Biotech, les chiens clonés n’ont pas toujours la même personnalité que l’original. Attention au risque de déception donc... A aucun moment, dans aucun des reportages réalisés, les questions éthiques que pose le clonage ne sont mentionnées par les membres du laboratoire.

L’équipe de Sooam Biotech (Yonhap News/NEWSCOM/SIPA)

Bien au contraire, l’institut du professeur Hwang Woo-Suk considère qu’il donne plutôt dans le service public. « Grâce » au clonage des meilleurs chiens policiers du monde, l’aéroport de Séoul est même désormais doté d’animaux ultra-doués dans la détection de bombes et de drogues. L’institut aurait même cloné un berger allemand ayant retrouvé des corps dans les décombres des Twin Towers.
« 30 millions d’amis », qui s’est rendu dans les locaux de Sooam Biotech en mai 2013, a filmé (sur fonds de musique émouvante) la naissance « par césarienne » de deux futurs chiens sauveteurs.
« Chiens clonés : une réalité », le reportage de 30 millions d’amis
Mai 2013
Des opérations « coups de pub » médiatisées à souhait par l’institut, sans doute désireux de faire oublier les casseroles que traîne le professeur Hwang Woo-Suk. En 2009, celui-ci avait été condamné à deux ans de prison pour falsification de ses résultats sur... le clonage humain.

 

ge humain.


Pour moins cher, il reste la taxidermie.

 

lundi 28 avril 2014

CATHERINE DENEUVE EN BODY




Catherine Deneuve photographiée en body : elle regrette l’emballement médiatique

 





La semaine dernière, des photos très sexy de Catherine Deneuve, en body, publiées par le New York Magazine, ont emballé la toile. Pourtant, l'actrice semble regretter tout le bruit engendré par ces clichés.
A 70 ans, Catherine Deneuve peut encore se vanter d'être l'une des plus belles femmes de France. Pour preuve, la photo parue la semaine dernière dans le New York Magazine, sur laquelle on peut la voir face à un miroir, en body, la main dans les cheveux, talons aiguilles. Et évidemment, le cliché a fait le tour de la toile, tous louant la beauté de la star de Belle de Jour et des Parapluies de Cherbourg. Pourtant, Catherine Deneuve semble regretter d'avoir posé pour cette photo.
C'est sur les ondes de RTL que l'actrice légendaire a expliqué : "J'ai pas réalisé sur le moment qu'on faisait une photo aussi audacieuse. C'est parce que c'était Dominique Issermann et que, en vérité, les choses se sont trouvées à partir, comme ça… Ils voulaient une photo qui soit faite dans un hôtel, dans une situation comme ça, intime". Elle déclare qu'elle a accepté de poser car elle admire la photographe : "C'est parce que c'était Dominique Issermann, c'est une grande photographe et voilà, comme je la connais bien et qu'on a fait les photos, on a commencé à faire les photos comme ça, et que finalement, elle dit : 'Ah oui ! J'aime bien voir vos jambes. Allez, on les fait comme ça…'".

"Des dimensions un peu excessives"

Si ce n'est pas la photo en elle-même qu'elle regrette, c'est la proportion qu'a pris sa parution qui la chagrine : "Pour moi, ça va. Après, c'est la façon dont c'est repris, utilisé, tout ça… Ça devient un peu… Internet, c'est tout ça, et des sites, et tout… C'est ça qui donne des fois des dimensions un petit peu excessives aux choses".

 

LE DECOUVERTE DE LA FLORIDE


2 avril 1513. En quête de la fontaine de jouvence, Ponce de León découvre la Floride.


2 avril 1513.

En quête de la fontaine de jouvence, Ponce de León découvre la Floride.

En fait, cette fontaine située sur l'île de Bimini a la réputation de guérir de l'impuissance sexuelle. C'est ce qui attire le conquistador...



2 avril 1513. En quête de la fontaine de jouvence, Ponce de León découvre la Floride.

Après plusieurs jours de navigation, les trois petits navires placés sous le commandement de Juan Ponce de León arrivent en vue d'une terre. Serait-ce, enfin, la grande île qu'il recherche ? Celle qui abrite la fontaine de jouvence ? Le chef de l'expédition espagnole l'espère. Si la première raison de son exploration dans ces contrées inconnues est de trouver de l'or, beaucoup d'or, il rêve aussi de boire à la fontaine de vie pour vaincre les irrémédiables outrages du temps marquant déjà son beau corps d'hidalgo... C'est en poursuivant cette chimère que le 2 avril 1513 il découvre la Floride. Et après tout, quatre siècles plus tard, cet appendice américain possède la plus forte concentration au monde de vieillards pour qui la fontaine de jouvence s'appelle chirurgien esthétique.
À l'époque de sa découverte, Ponce de León affiche 39 ans. C'est loin d'être un vieillard, mais au XVIe siècle, l'âge est déjà respectable. D'ascendance noble, il a combattu les Arabes à Grenade avant de participer à la reconquête de l'Espagne. Celle-ci achevée et la paix revenue dans le royaume, il s'est retrouvé, comme un idiot, sans emploi. Aussi, comme beaucoup de soldats, il s'est tourné vers le Nouveau Monde, récemment découvert par Christophe Colomb.

À la recherche de l'or

En compagnie de 200 autres gentilshommes espagnols, il accompagne Colomb dans sa deuxième expédition. D'exterminer les indigènes Haïtos d'Hispaniola (Haïti) au lieu d'Arabes ne lui pose aucun problème moral. Sa bravoure fait des merveilles et lui vaut d'être nommé gouverneur d'une province sur l'île. À la recherche d'or comme tout bon conquistador, il explore l'île voisine de Porto Rico, où il fonde la première colonie. Sans doute est-ce à ce moment-là qu'il entend parler d'une source redonnant la jeunesse dans une île voisine nommée Bimini. Mais avant de la rechercher, durant plusieurs années, il consolide son pouvoir et ses richesses dans les îles entourant Hispaniola.
En 1509, Diego Colomb, fils de Christophe, débarque à Hispaniola avec le titre de vice-roi. Il destitue Ponce de León de son titre de gouverneur pour le remplacer par un de ses proches. Une longue bagarre s'installe entre les deux hommes jusqu'au jour où le roi d'Espagne Ferdinand accorde à Ponce de Léon l'autorisation de monter une expédition - à ses frais - pour rechercher les îles de Bimini. S'il les trouve, il pourra alors s'en emparer au nom du royaume d'Espagne et en devenir gouverneur au-delà de la juridiction de Diego Colomb. C'est ainsi que, le 12 mars 1513, l'Espagnol appareille de Porto Rico avec 200 hommes à bord de 3 navires : le Santiago, le San Cristobal et le Santa Maria de la consolación. La flottille navigue au nord-ouest, longe les Bahamas. Le 27 mars, elle affronte enfin l'inconnu. Six jours plus tard, un marin aperçoit une terre. Tout le monde à bord croit que c'est la fameuse île de Bimini, mais il s'agit en fait de la Floride.

La Terre des fleurs

Mais ce n'est que le 2 avril que les bateaux trouvent un endroit où jeter l'ancre pour descendre à terre. Ponce de León baptise cette île la Tierra la Florida (la Terre des fleurs) en raison de sa beauté. Faute d'avoir retrouvé le journal de bord du chef de l'expédition, on n'a pas beaucoup de détails sur l'exploration terrestre qu'il a pu mener. Apparemment, l'accueil des indigènes, les Ais, n'a pas été des plus chaleureux. Lors d'une escarmouche, les Espagnols parviennent à faire un prisonnier qui leur apprend que le nom de ce pays est Cautio. Sans doute Ponce l'a-t-il interrogé sur l'existence de la fameuse fontaine de jouvence. La flottille longe la côte, atteint l'île Sanibel, où elle se heurte à une autre tribu, nommée Calusa, menée par le cacique Carlos qui accueille les étrangers avec la même hostilité. Au cours d'un affrontement, deux hommes sont blessés, obligeant les explorateurs à se replier. Toujours pas d'élixir de longue vie ou d'anti-panne sexuelle en vue.
Les navires jettent alors l'ancre à la hauteur de l'actuelle ville de Jupiter, où on capture un indigène pour qu'il serve de guide. Durant plusieurs semaines, Ponce de Léon explore encore la côte de Floride. Vers la mi-juin, une tribu hostile tend un piège aux navires dans un estuaire, mais leurs lances et leurs flèches n'atteignent pas les ponts, alors qu'avec leur artillerie les Européens font des dégâts dans les rangs ennemis.
Finalement, fin juin, Ponce de León décide de retourner chez lui. Même s'il n'en est pas absolument certain, il se doute qu'il a exploré un continent. Ça ne peut donc pas être l'île de Bimini. Début août, il quitte définitivement la Floride, rejette l'ancre devant une île où ses hommes capturent une vieille Indienne qu'ils amènent à bord. Elle leur dit que l'île s'appelle Bahama. Mais, là encore, pas de source. Finalement, Ponce de León reviendra à Hispaniola, plus vieux de quelques semaines et avec les mêmes soucis d'impuissance.




BOUGAINVILLE A TAHITI





6 avril 1768.

Bougainville est accueilli à Tahiti par une nuée de femmes nues. Partouze générale !

S'offrant à qui veut, les Tahitiennes n'oublient pas, pour autant, de réclamer aux marins un clou pour le prix de chaque étreinte.

 
6 avril 1768. Bougainville est accueilli à Tahiti par une nuée de femmes nues. Partouze générale !
 
 
 

À peine la Boudeuse et l'Étoile ont-elles jeté l'ancre devant Tahiti que les deux navires sont pris d'assaut par des centaines d'insulaires manifestant tous les signes de l'amitié. Laissons la parole à Bougainville : "Tous venaient en criant tayo, qui veut dire ami, et en nous donnant mille témoignages d'amitié ; tous demandaient des clous et des pendants d'oreilles. Les pirogues étaient remplies de femmes qui ne le cèdent pas, pour l'agrément de la figure, au plus grand nombre des Européennes et qui, pour la beauté du corps, pourraient le disputer à toutes avec avantage... La plupart de ces nymphes étaient nues, car les hommes et les vieilles qui les accompagnaient leur avaient ôté le pagne dont ordinairement elles s'enveloppent. Elles nous firent d'abord, de leurs pirogues, des agaceries où, malgré leur naïveté, on découvrit quelque embarras ; soit que la nature ait partout embelli le sexe d'une timidité ingénue, soit que, même dans les pays où règne encore la franchise de l'âge d'or, les femmes paraissent ne pas vouloir ce qu'elles désirent le plus. Les hommes, plus simples ou plus libres, s'énoncèrent bientôt clairement : ils nous pressaient de choisir une femme, de la suivre à terre, et leurs gestes non équivoques démontraient la manière dont il fallait faire connaissance avec elle."
Autant dire que l'invitation rend complètement dingos les quatre cents marins dont la libido est en hibernation depuis six mois. Un grand noir nommé Harry Roselmack gueule " Je suis en immersion ! Je suis en immersion !", devant une caméra... Craignant de voir ses navires transformés en Sofitel new-yorkais, Bougainville interdit formellement aux Tahitiennes déchaînées de monter à bord. L'une d'elles échappe à la surveillance, se hissant sur l'écoutille placée au-dessus du cabestan du gaillard arrière. Elle entreprend un strip-tease devant des hommes qui manifestent tous les syndromes du loup libidineux de Tex Avery : yeux exorbités, langue pendante. Bref, l'équipage ne boude pas son plaisir. Bougainville décrit la scène : "La jeune fille laissa tomber négligemment un pagne qui la couvrait, et parut aux yeux de tous telle que Vénus se fit voir au berger phrygien : elle en avait la forme céleste. Matelots et soldats s'empressaient pour parvenir à l'écoutille, et jamais cabestan ne fut viré avec une pareille activité. Nos soins réussirent cependant à contenir ces hommes ensorcelés ; le moins difficile n'avait pas été de parvenir à se contenir soi-même."

Frayeur

Un seul homme désobéit aux ordres du commandant pour s'éclipser en compagnie d'une Tahitienne, il s'agit du cuisinier personnel de Bougainville. Mais il le regrette vite, car la partie de plaisir se transforme en cauchemar pour lui. Une fois à terre, il se voit entouré par une foule qui lui arrache ses vêtements. Il croit sa dernière heure arrivée, mais, non, les indigènes ne veulent que se rincer l'oeil, curieux de voir comment l'étranger est bâti. Ils palpent chaque partie de son corps avec minutie, commentent, s'étonnent. Une fois satisfaits, ils invitent le cuisinier à se rhabiller en lui faisant comprendre qu'il peut maintenant user comme bon lui semble de la fille, devant eux ! Ils veulent assister aux ébats, toujours curieux. Le marin, qui n'a pas fait de stage chez Marc Dorcel
avant d'embarquer, est incapable de sacrifier à Vénus. Sa grande verge refuse désespérément de se redresser. C'est Rocco, un jour de déprime. C'est DSK..., non, réflexion faite, ce n'est jamais DSK... Le cuistot regagne bientôt la Boudeuse, complètement traumatisé.
Les jours suivants, l'hospitalité des Tahitiens reste stupéfiante, non seulement ils aident leurs visiteurs blancs à couper du bois, à soigner les malades du scorbut, mais ils les invitent à partager leurs repas et leurs épouses. "On les invitait à entrer dans les maisons, on leur y donnait à manger ; mais ce n'est pas à une collation légère que se borne ici la civilité des maîtres de maison ; ils leur offraient des jeunes filles ; la case se remplissait à l'instant d'une foule curieuse d'hommes et de femmes qui faisaient un cercle autour de l'hôte et de la jeune victime du devoir hospitalier ; la terre se jonchait de feuillage et de fleurs, et des musiciens chantaient aux accords de la flûte un hymne de jouissance. Vénus est ici la déesse de l'hospitalité, son culte n'y admet point de mystères, et chaque jouissance est une fête pour la nation. Ils étaient surpris de l'embarras qu'on témoignait ; nos moeurs ont proscrit cette publicité. Toutefois, je ne garantirais pas qu'aucun n'ait vaincu sa répugnance et ne se soit conformé aux usages du pays", poursuit Bougainville.

Jalousie ?

Événement incroyable, les Tahitiens découvrent la présence d'une femme déguisée en homme à bord de la Boudeuse. Il s'agit du domestique de M. de Commerson, le botaniste de l'expédition. Ce prétendu jeune homme nommé Barret était, en effet, très efféminé sans que l'équipage n'y prête attention. Alors qu'il descend à terre pour herboriser avec son maître, son allure attire aussitôt l'attention des naturels. Ils ont l'oeil. Ils l'entourent, se disputant l'honneur de lui faire visiter l'île, et plus si affinités... La mêlée est telle qu'il faut ramener Barret à bord sous escorte. Le malheureux se jette alors aux pieds de Bougainville en lui avouant s'appeler Jeanne Barret et être l'épouse du botaniste. La jeune femme n'avait trouvé que ce moyen pour accompagner Commerson, puisque les femmes sont interdites de navire.
Finalement, Bougainville ne reste que neuf jours dans l'île enchanteresse. Le 15 avril, les deux vaisseaux lèvent l'ancre et, après avoir failli s'empaler sur les récifs, ils s'élancent vers le large avec des marins désespérés d'avoir à quitter une île aussi charmante. Dans son Voyage autour du monde, l'explorateur français fait de Tahiti une nouvelle Cythère, patrie d'Aphrodite. Ce grand naïf ignore, ou fait semblant d'ignorer, que les Tahitiennes monnayaient leurs faveurs contre des clous. Le fer était alors inconnu des Tahitiens. Les clous leur servaient à faire des hameçons. Pour profiter d'une nuit d'amour, les marins n'hésitaient pas à arracher les clous des planches du navire. "Quoi qu'il en soit, les femmes doivent à leur mari une soumission entière : elles laveraient dans leur sang une infidélité commise sans l'aval de l'époux. Son consentement, il est vrai, n'est pas difficile à obtenir, et la jalousie est ici un sentiment si étranger que le mari est ordinairement le premier à presser sa femme de se livrer. Une fille n'éprouve à cet égard aucune gêne ; tout l'invite à suivre le penchant de son coeur ou la loi de ses sens, et les applaudissements publics honorent sa défaite. Il ne semble pas que le grand nombre d'amants passagers qu'elle peut avoir eus l'empêche de trouver ensuite un mari. Pourquoi donc résisterait-elle à l'influence du climat, à la séduction de l'exemple ? L'air qu'on respire, les chants, la danse, presque toujours accompagnée de postures lascives, tout rappelle à chaque instant les douceurs de l'amour, tout crie de s'y livrer..."

Distinction des rangs

En conversant avec le Tahitien Aotourou qu'il ramène en Europe, Bougainville comprend que derrière le tableau paradisiaque se cache une réalité plus sombre. "J'ai dit plus haut que les habitants de Tahiti nous avaient paru vivre dans un bonheur digne d'envie. Nous les avions crus presque égaux entre eux, ou du moins jouissant d'une liberté qui n'était soumise qu'aux lois établies pour le bonheur de tous. Je me trompais, la distinction des rangs est fort marquée à Tahiti, et la disproportion cruelle. Les rois et les grands ont droit de vie ou de mort sur leurs esclaves et valets ; je serais même tenté de croire qu'ils ont aussi ce droit barbare sur les gens du peuple qu'ils nomment Tata-einou, hommes vils ; toujours est-il sûr que c'est dans cette classe infortunée qu'on prend les victimes pour les sacrifices humains. La viande et le poisson sont réservés à la table des grands ; le peuple ne vit que de légumes et de fruits. Jusqu'à la manière de s'éclairer dans la nuit différencie les états, et l'espèce de bois qui brûle pour les gens considérables n'est pas la même que celle dont il est permis au peuple de se servir. Les rois seuls peuvent planter devant leurs maisons l'arbre que nous nommons le saule pleureur ou l'arbre du grand seigneur. On sait qu'en courbant les branches de cet arbre et en les plantant en terre, on donne à son ombre la direction et l'étendue qu'on désire ; à Tahiti il est la salle à manger des rois."
Un an après le passage de Bougainville, un navire anglais fait relâche à Tahiti. À son retour en Angleterre, l'équipage accuse les marins français d'avoir fait cadeau aux Tahitiennes de la chaude-pisse. Le navigateur français répondra du tac au tac en affirmant que la maladie était déjà dans l'île, probablement léguée par l'équipage du capitaine anglais Wallis qui avait été le premier à découvrir Tahiti, dix mois avant lui. Encore une histoire d'amour qui finit dans la syphilis...

QU'EST-CE QUE TU FERAS QUAND TU SERAS GRAND ?


A LIRE ABSOLUMENT !

 
 
 
 

 
 
 
Voici enfin traduit en français ce guide à nul autre pareil, qui a connu un succès sans précédent aux Etats-Unis. Iles lointaines, merveilles naturelles. cathédrales, musées, restaurants mythiques, villages perchés, palais, vignobles, souks... se succèdent au fil des pages, comme autant d'invitations à voyager tout autour du monde, avec Patricia Schultz. Sa description très personnelle de chaque lieu est toujours accompagnée de renseignements pratiques fort utiles (comment s'y rendre, en quelle saison, pour quel prix...). Voyageur infatigable, amoureux de vieilles pierres et de civilisations anciennes, ou rêveur impénitent, chacun trouvera dans ce livre de quoi passer des moments inoubliables. Mark Twain disait: " Dans vingt ans, c'est ce que vous n'aurez pas fait plutôt que ce que vous aurez fait que vous regretterez le plus. Alors larguez les amarres (...) Explorez. Rêvez. Découvrez. " " Un livre qui vous montre les endroits les plus beaux, les plus drôles et les plus inoubliables partout dans le monde. Impossible de ne pas y trouver son compte. On ne résiste pas au plaisir d'y jeter un coup d'œil, d'ouvrir une page su hasard et de s'imaginer marquer de ses pas un endroit merveilleux du globe.

Présentation de l'éditeur


Un livre pour les aventuriers, les paresseux, les jeunes, les vieux, les baroudeurs, les contemplatifs, les curieux...
1 000 suggestions et émotions garanties. A l'heure où la télévision vous montre le monde en très belles images qui peuvent être trompeuses, rien ne vaut ce guide personnel organisé d'une manière très ingénieuse avec un index thématique cafés et restaurants, festivals, jardins, grands hôtels, châteaux, musées, routes inoubliables... "Attention chaque page donne envie de partir immédiatement "...


Biographie de l'auteur


Patricia Schultz, journaliste, auteur de guides
et de livres de voyage, livre ici le fruit de sept ans de voyages aux quatre coins du monde. Ce guide, très original, a remporté un succès foudroyant dès sa parution et vient en premier sur la liste des meilleures ventes de guides de voyage.



 Il y a  aussi le cas du livre 1000 Place to See Before You Die




Pour les non RebeccaBlackophones qui n’auraient pas saisi le titre explicite, il s’agit d’une collection de photographies vous donnant envie de prendre 15 ans de vacances, là, tout de suite. Ces photos, ce sont, pour les reporters et photographes auteurs de l’oeuvre, les 1000 lieux sur Terre à voir avant de mourir. Vous imaginez donc qu’en lui-même, le livre est magnifique et un slide-show des différentes photographies aurait été amplement suffisant pour vous mettre l’eau à la bouche.
Mais non. Il fallait faire ça bien : l’application iPad vous propose en plus des plans interactifs vous permettant par exemple d’estimer la distance entre votre open-space et l’île paradisiaque au milieu du Pacifique que vous allez rejoindre en rêve à la pause café. Vous pourrez également chercher les lieux proches de chez vous ou ceux qui correspondent le plus à votre intérêt, marquer votre progression sur la carte, faire des check-in pour rendre jaloux vos collègues, bref, le livre était beau, l’application est, en plus, pratique. Un travail remarquable que tout iPad qui se respecte devrait avoir sur lui.
Oh, et c’est gratuit « pour une durée limitée »
n’attendez pas trop.


 

CHEZ POL

  Chez Pol n°1272 Bonjour, nous sommes le  10 mai  et c'est le bon jour pour être sur le pont. Premier relais, et première transmission ...