dimanche 28 mai 2023

CANNES 2023

 Le palmarès de la 76e édition du Festival de Cannes :

Palme d’or

Anatomie d’une chute de Justine Triet

Couple et blessures.  

Après Victoria et Sibyl, la cinéaste imagine le procès d’une héroïne accusée de l’homicide de son mari, dans un film passionnant et limpide.

Grand prix

The Zone of Interest de Jonathan Glazer

Banale idée du mal. A grand renfort d’ambitions formelles, Jonathan Glazer expose le spectateur au quotidien de la famille de Rudolf Höss, commandant du camp d’Auschwitz-Birkenau. Lire notre critique

Prix de la mise en scène

La Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung

Papille fait de la résistance. Le long métrage de Tran Anh Hung (intitulé The Pot-au-Feu en anglais) célèbre la bonne chère et une jouissance domestique aux accents passéistes. Lire notre critique

Prix du jury

Les Feuilles mortes d’Aki Kaurismäki

Spleen dating. Le génial cinéaste finlandais revient avec un nouveau chef-d’œuvre ­mi-cocasse mi-mélancolique, qui érige l’amour naissant comme unique antidote à la guerre. Lire notre critique

Prix du scénario

Monster de Kore-eda

Enfance confuse. Sélectionné pour la huitième fois en compétition, le Japonais noie son intrigue dans un scénario, écrit par Sakamoto Yuji, aux détours inutilement trompeurs. Lire notre critique

Prix d’interprétation féminine

Merve Dizdar dans les Herbes sèches

Anatolie de l’enfer. Dans un film aux relents misanthropes, un prof exilé à la campagne se cherche dans les mornes plaines enneigées. Lire notre critique

Prix d’interprétation masculine

Koji Yakusho dans Perfect Days

Wenders paie sa tournée. Koji Yakusho (vu chez Aoyama, Imamura, Miike, Kiyoshi Kurosawa, Iñárritu), joue dans Perfect Days Hirayama qui brique avec ferveur les cuvettes et les parois des toilettes, dans un quotidien bien réglé. Lire notre critique

Caméra d’or

L’Arbre aux papillons d’or de Thien An Pham

Vaporeux événement. Epopée contemplative en campagne vietnamienne, le premier film de Thien An Pham est un ovni planant. Lire notre critique

Palme d’or du court métrage

27 de Flóra Anna Buda

Et une mention spéciale à Far de Gunnur Martinsdóttir Schlüter.

CANNES 2023

 Pour la première fois, on est sorti de la période de convalescence post-Covid où tout le monde était prudent, conscient que le cinéma et tout le secteur qui tournait autour de lui avait pris un sérieux coup dans l’aile. La résilience générale et les bons chiffres de fréquentation des salles en Europe, et en tout particulièrement en France, ont rallumé la flamme et vu réapparaître une envie générale d’en découdre. 

En lien direct avec le reste du pays – c’est possible, Justine Triet l’a prouvé en recevant son prix, déterminée et inattendue, abrégeant les politesses pour en venir au politique : «Le pays a été traversé par une contestation historique, extrêmement puissante, unanime, de la réforme des retraites, cette contestation a été niée et réprimée de façon choquante. Et ce schéma de pouvoir dominateur, de plus en plus décomplexé, éclate dans plusieurs domaines. Evidemment, socialement, c’est là où c’est le plus choquant. Mais on peut aussi voir ça dans toutes les hautes sphères de la société. Et le cinéma n’y échappe pas. La marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend est en train de casser l’exception culturelle française. Cette même exception culturelle sans laquelle je ne serais pas là aujourd’hui devant vous. Ce prix, je le dédie à toutes les jeunes réalisatrices, jeunes réalisateurs et à ceux qui n’arrivent pas aujourd’hui à tourner. Cette place que j’ai prise il y a quinze ans dans un monde un peu moins hostile qui considérait encore possible de se tromper et de recommencer.» 

Tous ceux qui craignaient que la mobilisation sociale, historique, se fasse oublier à Cannes en auront eu pour leur compte. Ceux qui craignaient qu’elle perturbe le Festival ou réémerge avec esclandre aussi.

Telle la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, qui a réagi au discours avec une extraordinaire rapidité (comme elle l’avait fait, le 24 avril, lors de la cérémonie des Molières). «Heureuse de voir la palme d’or décernée à Justine Triet, la dixième pour la France ! Mais estomaquée par son discours si injuste. Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma, qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas.» L’inquiétude d’un démantèlement du modèle de l’exception culturelle gronde depuis des mois dans le milieu du cinéma, défiant le rêve macroniste d’une Silicon Valley à la française. Initialement envisagé comme un projet de série, Anatomie d’une chute témoigne du meilleur de ce que la recherche et le tâtonnement peuvent produire hors de tout souci de recettes ou d’efficacité. C’est une vision d’artiste souveraine, toujours en chantier, préservée de la mode, des diktats toujours plus bruyants que des thuriféraires du modèle américain de «réussite» et de mise aux normes du marché (généralement escorté d’un discours anti-subventions) essayent petit à petit d’imposer en France.

samedi 27 mai 2023

 Cannes, le 19 mai 2023. Grande habituée du festival, Cate Blanchett était cette année venue présenter “The New Boy”, du réalisateur aborigène Warwick Thornton, projeté dans la section Un certain regard. Un film qu’elle a coproduit et dans lequel elle joue (à ses côtés, le jeune acteur Aswan Reid, qui partage l’affiche avec elle).

Cannes, le 19 mai 2023. Grande habituée du festival, Cate Blanchett était cette année venue présenter “The New Boy”, du réalisateur aborigène Warwick Thornton, projeté dans la section Un certain regard. Un film qu’elle a coproduit et dans lequel elle joue (à ses côtés, le jeune acteur Aswan Reid, qui partage l’affiche avec elle). PHOTO PATRICIA DE MELO MOREIRA/AFP

Quand on dit à quelqu’un qu’on va au Festival de Cannes, il est inévitablement et souvent expressément envieux : “Oh là là, est-ce que je peux venir aussi ?” Tous ces films géniaux, ces fêtes, ces stars du cinéma, ces icônes de la mode – sans parler de la Côte d’Azur –, c’est si cool, si glamour, si excitant.

Et c’est vrai, parfois, et parfois c’est épuisant, frustrant, déconcertant et écrasant.

À un moment, on est complètement retourné par un film qui vous change la vie, un jeu d’acteur miraculeux ou l’énergie rayonnante de personnes brillantes qui parlent de leur art avec passion.

Cinq minutes après, on est au bord des larmes de faim et de fatigue, on se demande qui exactement s’est dit que regarder un tas de films vraiment intenses de 8 h 30 à minuit était une bonne idée, et on s’efforce de garder sa santé mentale en poireautant dans une file d’attente de plus. Franchement, si le type qui est derrière moi n’arrête pas de s’extasier sur Martin Scorsese comme tous les hommes passionnés de cinéma avec qui je suis sortie à la fac, je ne réponds plus de rien.

Démoralisée devant Cate Blanchett

Je reconnais pleinement que je suis privilégiée : vivre le festival de cinéma le plus prestigieux du monde, c’est un boulot sympa. Je dis juste que couvrir Cannes, c’est bien plus compliqué que de regarder Alicia Vikander monter les marches [l’actrice suédoise était venue présenter Le Jeu de la reine, de Karim Aïnouz, en sélection officielle].

Quelques observations de mi-festival.

Chaque film en compétition, et certains ne le sont pas, a droit à une première de gala. Il n’est donc pas inhabituel de voir des gens en tenue de soirée à 3 heures de l’après-midi. Cependant, la plupart des participants s’habillent confortablement et pour être paré à toute éventualité météorologique. On peut entrer dans le cinéma par une belle journée ensoleillée et en ressortir pour constater qu’il pleut*.

Pour rester dans le sujet, être assise vêtue d’un pantalon de lin et d’une veste en jean en face d’une Cate Blanchett resplendissante en haute couture, c’est excitant et aussi très démoralisant.

Les personnes les mieux habillées qu’on voit dans les rues de Cannes sont peut-être les habitants. Les femmes mûres avec petit chien portent l’étendard de la mode française et peut-être du monde.

L’applaudimètre, un baromètre peu fiable

L’accessoire le plus courant et le plus précieux est le badge d’accès au festival. Cependant, si vous assistez à une première de gala, n’oubliez pas de l’enlever avant de poser le pied sur le tapis rouge, sinon un agent du festival vous “suggérera” de l’enlever. Dans un français exquis. Ce qui rend la chose encore plus mortifiante.

Les standing ovations sont exagérées et entièrement subjectives tant pour la durée – Killers of the Flower Moon [le nouveau film de Martin Scorsese, présenté hors compétition] a-t-il vraiment récolté six minutes ? dix ? Qui a dit ça ? – que pour le niveau d’enthousiasme. Comment se fait-il que les sept minutes d’ovation récoltées par Indiana Jones et le cadran de la destinée [projeté hors compétition] aient été considérées comme un bof par un média et comme une ferme approbation par un autre, alors que la même durée obtenue par May December [le nouveau film de Todd Haynes, en lice pour la Palme d’or] était un triomphe évident ?

Est-ce que ça compte si les acteurs et l’équipe au complet relancent les applaudissements quand ils commencent à faiblir ? Ou que le film faisait trois heures et que les gens avaient besoin de manger ou d’aller aux toilettes ?

Journalistes ou groupies ?

Quand on fait la queue sous la pluie pour voir un film qui a quarante-cinq minutes de retard, on n’est pas prédisposé à l’aimer. “Il a intérêt à être bon”, ce n’est probablement pas l’humeur recherchée par les réalisateurs et les organisateurs du festival.

Les hordes de personnes en croisière qui embouteillent régulièrement la Croisette constituent une addition hilarante à une foule d’une variété stupéfiante – on les reconnaît à leurs polos et à leurs corsaires blancs. Et à leurs guides enjoués.

Cannes compte beaucoup de restaurants sympas, mais on n’a manifestement jamais le temps d’y manger. D’où les longues files d’attente au McDonald’s et Steak ’n Shake.

Si votre film comprend des scènes prolongées de sable glissant, de blé ondulant ou de doux chant des cigales, il est fort probable que certains s’endormiront. Cela ne veut pas dire qu’ils n’aiment pas le film, juste qu’ils sont très fatigués.

Les conférences de presse sont dingues : elles sont bourrées de journalistes dont beaucoup sont prêts à vous passer sur le corps pour être dans la même pièce que Harrison Ford [la tête d’affiche d’Indiana Jones et le cadran de la destinée] ou Leonardo DiCaprio [dans Killers of the Flower Moon].

On me trouvera peut-être démodée, mais je trouve qu’il ne devrait pas y avoir de standing ovation lors des conférences de presse.

Le tapis rouge résiste à tout, même à la pluie

Il faut que les enfants américains apprennent au moins deux langues, ne serait-ce que pour écouter efficacement les conversations des autres à Cannes. Quand ces Allemands qui étaient assis derrière moi ont cité le nom d’un collègue, était-ce favorablement ou non ? Je ne le saurai jamais.

On a tendance à envier ceux qui logent dans des hôtels de luxe, le Carlton par exemple, jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que nombre de suites sont bourrées d’agents et de chargés de com qui éclusent du Coca Zero tiède penchés sur leur ordinateur portable.

Je ne sais pas en quoi est fait le tapis rouge de Cannes, mais il est admirablement durable. Il est souvent gorgé d’eau cette année, mais cela fait plus d’une semaine qu’il orne divers sites et il tient toujours bon.

Les règles en matière de chaussure sur le tapis mentionné ci-dessus ne sont pas aussi genrées que ce qu’on a rapporté : un homme s’est vu refuser l’entrée à la première d’Indiana Jones parce qu’il portait des tennis noires. Apparemment, c’étaient des Prada, mais c’était quand même des tennis, ce qui n’est pas autorisé.

Un personnel d’un calme admirable

Le smoking est peut-être le meilleur vêtement jamais inventé, et je pense qu’on devrait tous en avoir un.

Il n’y a pas autant de boulangeries que ce qu’on pourrait penser à Cannes, mais il y a beaucoup de super-gargotes de kebab, et ma préférée offre un grand sac de pita avec chaque commande. Alors, inutile de se trouver une boulangerie, non ?

Je n’ai jamais vu autant d’élégance sous pression que chez le personnel du festival. Il garde son calme quel que soit le nombre de questions qu’on lui pose brutalement et frénétiquement en plusieurs langues (et dans un français exécrable). Y compris moi.

Il y a beaucoup de chiens adorables et sympas à Cannes. En revanche, les chats sont de gros snobs. Normal.

Et, bien sûr, il y a eu des films géniaux cette année, mais j’en parlerai une autre fois.


* En français dans le texte.

PALMDOG

 

  • Messy, le boarder collie qui incarne Snoop, le chien guide d’un enfant malvoyant dans le film Anatomie d’une chute, signé Justine Triet, a décroché ce vendredi la Palm Dog 2023, qui récompense le meilleur « acteur canin ».
  • Cette année, devant « l’éventail des performances », cette récompense parallèle a même fait des petits : le chien vu dans Les Feuilles mortes a reçu le Grand prix du jury et celui de Vincent doit mourir le « prix de l’incroyable performance »

jeudi 25 mai 2023

Tina Turner en sept titres de feu


De ses débuts foudroyants jusqu’à sa reconnaissance mondiale en solo dans les années 1980, florilège de quelques-unes des plus grandes prestations de la “queen of rock”, morte le 24 mai .

Tina Turner en concert au Pavillon de Paris en 1978.

Tina Turner en concert au Pavillon de Paris en 1978. Photo Jean-Pierre Leloir / Gamma-Rapho

Par Hugo Cassavetti


Si Aretha Franklin était l’incontestable monarque de la soul, personne ne songerait à nier à Tina Turner le titre de « queen of rock ». La chanteuse au phénoménal coffre rugissant, aussi sauvage que son jeu de scène des plus torrides, s’est éteinte à 83 ans, dans son refuge suisse où elle profitait d’une retraite méritée au terme d’une carrière prodigieuse qui l’aura vue triompher comme nulle autre de l’adversité. De ses débuts foudroyants sous l’emprise de son mentor violent Ike Turner, jusqu’à son émancipation et sa reconnaissance mondiale en solo dans les années 1980, florilège de quelques-unes de ses plus grandes prestations.

“It’s Gonna Work Out Fine” (1961)

Pas le premier (A Fool in Love, en 1960), mais le plus gros tube des débuts de carrière de Ike and Tina Turner. Elle, née Anna Mae Bullock, 22 ans, devenue la poule aux œufs d’or de Ike Turner, de huit ans son aîné, rockeur émérite et homme à femmes abusif. Un rhythm’n’blues comme tant d’autres à l’époque, mais qui se distingue par la voix déchirante de la sulfureuse jeune femme, fille déshéritée qui a vu sa chance miraculeusement tourner, quitte à subir la loi d’airain de son impitoyable mentor.

“River Deep Mountain High” (1966)

Ike Turner a beau vouloir tout contrôler, difficile de ne pas accepter de céder ponctuellement les rênes, moyennant un gros chèque, au tout-puissant inventeur du Wall of Sound, Phil Spector, dément faiseur de hits conférant à la chanson pop la dimension d’une symphonie de poche. River Deep Mountain High, conçu des heures et des jours durant, appelé à devenir un symbole du style démesuré de Spector, fut d’abord un flop aux États-Unis. Mais fit un triomphe en Angleterre. Les Rolling Stones y trouvent alors un nouveau modèle, après James Brown, de sauvagerie et de sensualité brute, Mick Jagger s’inspirant du jeu de scène suggestif de la furie Tina.

“Proud Mary” (1971)

Les rockeurs blancs adaptaient à leur sauce les standards de la musique noire, Ike and Tina Turner leur renverront la politesse. Le Proud Mary de Creedence Clearwater Revival sera leur plus cinglante réussite. De sa longue intro, poisseuse à souhait, à sa furieuse accélération, le titre brise définitivement la barrière entre rock et soul, fusionnant les deux dans un déluge de sexe et d’énergie (même si la chanson parlait en fait d’un bateau increvable !). La voix de Tina Turner éructe comme jamais, son corps, lancé dans des spasmes de plus en plus insensés, n’ayant qu’à suivre le mouvement. Quatre ans plus tard, une reprise du Whole Lotta Love de Led Zeppelin fera aussi fort.

“Nutbush City Limits” (1973)

Écrit par Tina, Nutbush City Limits remonte le temps, la chanteuse se souvenant de cette enfance, dans un trou paumé du Tennessee, dont il fallait s’échapper à tout prix, à ses risques et périls. Une rythmique implacable, un riff aussi minimal qu’assassin (Ike avait certes la main leste mais n’était pas manchot à la six-cordes) pour une performance vocale qui atteint un nouveau sommet de rage et de fureur. Un groove démoniaque propulse les vociférations passionnées d’une femme, dont on ne soupçonnait pas encore qu’il s’agissait autant d’un cri libérateur que de douleur.

“Acid Queen” (1976)

Dans l’adaptation filmique délirante par Ken Russell de l’opéra rock Tommy des Who, les monstres sacrés ne manquaient pas. Mais seul Elton John put faire jeu égal, au rayon présence et surenchère, avec Tina Turner, appelée à incarner en la transfigurant l’Acid Queen. Mi-sorcière, mi-mante religieuse, elle initie le jeune garçon innocent, sourd, muet et aveugle, au plaisir extrême grâce au shoot du siècle. Tina en fait des tonnes, infligeant le même traitement à la chanson, à faire passer l’original pour une inoffensive bluette.

“Ball of Confusion” (1982)

Au début des années 1980, Tina Turner s’est enfin libérée, depuis quelques années, de son tortionnaire de mari. Mais si son aura et sa renommée persistent, sa carrière artistique est assurément en berne. Contre toute attente, c’est de la new wave que viendra sa résurrection. Avec la moitié dissidente de Human League, rebaptisé BEF (British Electric Foundation), elle étonne avec une version synthétique, néanmoins tonique, du brûlot psyché soul des Temptations, Ball of Confusion. La puissance de sa voix et du rhythm’n’blues mariés au son du moment fait mouche. Le succès mondial ne va pas tarder avec, dans la foulée, un traitement similaire infligé à l’inusable slow d’Al Green, Let’s Stay Together.

“What’s Love Got to Do With It” (1984)

« Qu’est-ce que l’amour a à voir là-dedans ? » Tout et rien. Relancée, Tina Turner grave en solo son album de la consécration, débarrassée de son passé de souffrance et d’errance, gravant, avec son plus grand tube (et le meilleur) de sa seconde carrière, un résumé parfait de son existence. D’un amour destructeur et violent qui lui apporta la renommée à celui, total, que lui voueront des millions de fans à travers le monde en la célébrant comme la battante et résistante ultime, icône féminine triomphante du machisme extrême. Elle est désormais entourée de stars qui jouent, chantent et écrivent pour elle, et lancée par un management maousse sur les rails d’un rock mainstream, à l’instar d’une autre star maudite des 70’s, Joe Cocker. Mais nul ne doutera jamais du talent vocal de la star, véritable bête de scène, et tous se réjouiront d’un happy end amplement mérité.

  On termine avec notre jeu du jour. Complétez cette phrase de la ministre Sabrina Agresti-Roubache :  «Macron n'aurait jamais dû…» • «ê...