vendredi 29 juin 2012

1515 ? CUMANA !





Un peu d’Histoire…



1515 ? Marignan ?

C’est aussi Cumana ! C’est en effet cette année-là que fut fondée Cumaná par des franciscains venus de Saint Domingue la première ville d’Amérique continentale !

Après la première chapelle, la première messe !...

Les missionnaires, en plus d’évangéliser, enseignèrent aussi l’agriculture aux natifs.

Tout cela alla pour le mieux jusqu’en 1520, date à laquelle un esclavagiste de Cubagua, l’île voisine, à la recherche de pêcheurs de perles, captura des indiens pour les revendre…

Un an plus tard, l’Audience de Saint Domingue commanda à Gonzalo de Ocampo de pacifier la région, ce qu’il fit, notamment en construisant deux forts, et en rebaptisant la ville Nueva Toleda.

Cumaná


Statue à l'entrée de la ville en Cumaná
Statue à l'entrée de la ville

Vue de la cathédrale et de la ville en Cumaná
Vue de la cathédrale et de la ville

Cumana a l'honneur d'être la première ville fondée par les espagnols dans le continent américain en 1521, sous le commandement de Gonzalo de Ocampo. Son nom, dans la langue des indiens qui habitaient la région, veut dire l'union de la mer et la rivière.

Malgré avoir été fondée officiellement en 1521, depuis 1515 il y avait des missionnaires
Franciscains.
Monument à l'indien et au missionnaire en Cumaná
Monument à l'indien et au missionnaire
Bas relief près du monument antérieur en Cumaná

Bas relief près du monument antérieur

Cumana se trouve à l'estuaire de la rivière Manzanares. C'est une ville assez plane, dominée par une colline ou se trouve un château avec une belle vue sur toute la ville, et sur le golfe de Cariaco, qui sépare la terre ferme de la péninsule d'Araya.
Statue du Maréchal Sucre en Cumaná
Statue du Maréchal Sucre

Promenade au bord du Manzanares en Cumaná

Promenade au bord du Manzanares


Cumana fût la ville natale d' Antonio José de Sucre, un des Vénézuéliens plus illustres, vainqueur de la bataille d'Ayacucho, qui consolidât l'indépendance de l'Amérique du Sud, et premier président de la Bolivie.

Musée Antonio José de Sucre

Intérieur du musée en Cumaná
Intérieur
Façade du musée en Cumaná
Façade du musée


Dans ce musée on peut apprécier une grande quantité de peintures et d'objets de l'époque qui nous évoquent aussi la mémoire de ce grand homme.
Signature de l'armistice, après Ayacucho
Signature de l'armistice, après Ayacucho


Guide au musée en Cumaná
Guide au musée

Églises de Cumaná

Église de Sainte Ines en Cumaná
Église de Sainte Ines

Façade de l'église en Cumaná
Façade de l'église

Une des plus belles églises de Cumana, est celle de Santa Ines, qui se trouve au pied de la colline dominée par le château de Cumana. À côté de l'église se trouvent les ruines d'une maison détruite para le tremblement de terre de 1929. Une autre église très intéressante est la cathédrale, face a la Place Bolivar.
Maison en ruines en Cumaná
Maison en ruines

Cathédrale en Cumaná
Cathédrale

Château

Une des attractions plus importantes de Cumana, est sans le moindre doute, le château qui domine toute la ville et l'entrée au golfe de Cariaco. Comme curiosité nous pouvons mentionner qu'aujourd'hui le château est très loin de la mer, ce qui n'est pas logique, si l'on considère que les châteaux étaient construits principalement pour protéger les villes des bateaux ennemis. L'explication logique c'est que la mer c'est déplacé, et ce qui de nos jours est la partie plus moderne de la ville, était sous la mer avant.
Château de Cumaná
Château de Cumaná

Orient Hotels et Auberges

Páginas de Oriente


Les échecs et les refondations de la ville se succédèrent jusqu’en 1562, année où le conquistador Diego Fernandez de Serpa installa Cumana définitivement. Elle prendra  par la suite la tête de l’une des régions les plus prospères de  la capitainerie générale du Venezuela.



Les premiers habitants étaient des indiens de la tribu Cumanagoto qui étaient de hardis navigateurs et dominaient la mer dans tout ce secteur. Les missionnaires franciscains qui y arrivèrent en 1506 y établirent la première ville espagnole sur le continent sud-américain. La ville ne se dota d’une forteresse qu’avec la découverte de perles et d’or avec l’édification du Castillo de San Antonio de la Eminencia à partir de 1660 et achevée neuf ans  plus tard, juste à temps pour repousser le fameux corsaire Henry Morgan qui passait par là après avoir mis à sac Maracaïbo (voir « Pirates des Caraïbes » !).


La sécurité en mer s’est relativement améliorée depuis que les coastguards patrouillent la zone entre Cumana et les îles Coche et Cubagua. Ils contrôlent les papiers des petites embarcations ce qui décourage la criminalité et les pirates… qu’on dit !!!Car ce n’est pas encore parfait…on note encore des incidents…



Visite du vieux Cumana

Le bus suit le front de mer jusqu’au centre ville : le quartier colonial de la vieille cité historique se trouve près de la Plaza Miranda. Il y a  l’église blanche à deux clochers ( ?!), l’Iglesia Santa Ines, sur calle Sucre,  et le château Castillo Santa maria de la Cabeza, construit en 1669 sous la direction du gouverneur d’alors, Sargent Sancho Fernandez de Angulo y Sandoval, gouverneur et capitaine général de la province de Nueva Andalucia, et qui servit à la fois de forteresse et de résidence du gouverneur.

Ne pas manquer le Castillo de San Antonio de la Eminencia qui offre des vues panoramiques superbes sur l’ensemble de la ville jusqu’à la mer.

Il y a également la fabrique de tabac Bermudez où ce sont les femmes qui roulent les cigares à la main, dont le fameux Crispin Patino. Cela a permis à de riches locaux de s’installer et l’on y trouve de nombreuses boutiques de luxe comme aussi des pizzerias, de nombreux bars et restaurants, le tout sur deux niveaux, avec escalators… on n’est pas à Cuba ici !  Il y a même un hôtel de 90 chambres ! On peut téléphoner (pas cher), se servir d’Internet et envoyer des fax.

Pour aller au marché de fruits et légumes on reprend un bus : Jean n’a même  pas eu à payer : c’est gratuit pour les plus de 60 ans !...

dimanche 24 juin 2012

2012 : SIèGE DE LA ROCHELLE


Siège de la Rochelle par Ségolène Royal – 2012





d'après Jean de Lafontaine…



 
Près du vieux port antique, dans cette cité fameuse,
S'est livrée sous nos yeux, une bataille glorieuse,
Ces murs avaient connu, le siège de Richelieu
Venu prendre la ville, reparti victorieux


 
Les siècles sont passés mais cette cité fière
Présente sans trembler son visage à la mer.
Mais celle qui ce 6 mai rêve de la faire tomber
Pilotée de Paris, est venue de Poitiers

Elle se croyait sans doute dans un terrain conquis
Qu’elle arriva certaine de gagner la partie
Mais c’était sans compter sur sa capacité
A perdre tous les combats qu’elle crut toujours gagnés

Sans compter également sur l’'homme qui terré
Dans les ruelles étroites de sa ville tant aimée
Regardait amusé Royal parachutée
Savait bien que ici elle allait s'écraser

Avec un grand panache, celui de l'insouciance,
Falorni attendant l’heure de la résistance,
Ramassa le drapeau et le leva bien haut :
La bataille commençait contre Solférino

Drapeau de son courage et couleurs de l'honneur
C’'est sous ce bel ombrage qu’il est sorti vainqueur
Face aux déracinés qui d’orgueil boursouflés
Considèrent les Français dénués de fierté

Rendant ainsi hommage aux héros du passé
Qui à travers les âges et désintéressés
Combattirent sans relâche les plus odieux outrages
Falorni décida d’attendre les suffrages

Et le déferlement des momies du parti
Commença aussitôt dans le plus grand mépris
Et c’est par trains entiers que nos chers oligarques
Gonflés de suffisance à la Rochelle débarquent

Les ennemis d'hier, qui jadis l'insultaient,
En cortège mortuaire à son secours volaient.
Même le président, le père de ses enfants,
Soutenait cette intruse dans un ultime élan

Mais dans l’ombre dorée de son immense palais
La favorite aimée sa vengeance préparait.
Elle voulait achever sa rivale blessée
Celle qui avait osé, avant elle, l’aimer.

D’un message ravageur elle donna le signal
Du début prometteur de la curée royale.
Nous révélant ainsi qu’en France désormais
C’'est bien au fond des lits qu’on dirige les Français.

Cette gauche si normale, qui n’a jamais cessé
De nous faire la morale, de vanter sa pureté
Montre qu’elle sait maintenant se gaver de caviar
Tout en nous dirigeant, du fond de son plumard

Falorni en héros se dresse sur ses pieds
Contre tous ces bobos et ces déracinés
Ecrase cette migratrice qui rêvait du perchoir
Et bat cette amatrice, va chercher sa victoire.

Et dimanche 6 mai à travers le pays
S’éleva enfin de la France un grand cri,
Celui du soulagement et de la gratitude
On dira ses louanges, son immense bravitude.

Il avait eu la peau de celle qui croyait
Qu’en s'la faisant tirer elle tromp'rait les Français
Sa gloire sera si grande que pour lui s’ouvrira
Le chemin du pouvoir qu’elle ne méritait pas.


samedi 23 juin 2012

Z'avez pas lu Kafka ?





Suzanne Gabriello - Z'avez pas lu Kafka ? (Lyrics)

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Voici les paroles ou lyrics de Z'avez pas lu Kafka ? interprétées par Suzanne Gabriello :

(sur l'air de "z'avez pas vu Mirza?")


J'en ai plus qu'assez Tu t'es pas lassé Toujours derrière moi sur mes pas Je ne sais plus quoi dire Mare de t'avertir A quoi tu joues d'un air innocent Discrètement Pour me divertir Vraiment comme...
Z'avez pas lu Kafka ?
Oh lalala lala
Z'avez pas lu Kafka ?
Oh lalala lala
Z'avez pas lu Kafka ?
Oh lalala lala


Je m'donne un mal de chien
Mais je n'comprends pas tout
Je m'donne un mal de chien
Je n'en viens pas à bout
A cause des musiciens
Yeah yeah qui jouent près de moi
Je n'peux pas lire ici
Je n'le répéterai pas
Je n'peux pas lire ici
Hmmm, c'est bête ça
Je n'peux pas lire ici
Ça y est et c'est reparti


Hey dis donc Nino, tu peux pas jouer moins fort ?
Faut que j'me cultive
Hey dis donc Nino, Kafka, c'est pas Astérix !
Moins fort, Nino, j'ai les nerfs qui lâchent !


Grâce à ces musiciens
J'entrevois tout à coup
L'univers kafkaïen
Qui rend les hommes fous
L'univers kafkaïen
Oh yeah, moi je l'ai chez moi
C'est bien le dernier mois
Que je passerai là
Je n'veux plus vivre ici
Je ne resterai pas
Car si je reste ici
Oh yeah ça oui je le vois
Car si je reste ici
Je n'me cultiverai pas
Je n'peux pas lire ici
Car c'est très calé Kafka
Paroles: Suzanne Gabriello. Musique: Nino Ferrer 1966 © Barclay note: Parodie de Mirza, de Nino Ferrer.
Les paroles similaires










 

Les paroles au texte similaire :

Liberty Valance/Blog de Carbon/silicon

Lalala lalala lalala lalalalala lala Lalala lalala lalala lalalalala lala Lalala lalala lalala lalalalala lala Lalala lalala lalala lalalalala lala There's a man with the phone texting pictures back...

Suicide de T-Pain

[Verse 1:] The world keeps spinnin, with or without me And I know, that's hard to believe And now I'm in a box, with nothin around me Cuz I found a girl that'll get on her knees (at ease) And all the while...

Mirza de Nino Ferrer

Z'avez pas vu Mirza ? Oh la la la la la la Z'avez pas vu Mirza ? Oh la la la la la la Z'avez pas vu Mirza ? Oh la la la la la la Où est donc passé ce chien Je le cherche partout Où est donc passé...

Mirza de Star Academy 3

Z'avez pas vu Mirza ? Oh la la la la la la Z'avez pas vu Mirza ? Oh la la la la la la Z'avez pas vu Mirza ? Oh la la la la la la Où est donc passé ce chien Je le cherche partout Où est donc passé...

A quoi tu joues ? de Donia

Mururoa, mon amour

Mururoa, mon amour

 
    (pastiche de "Hiroshima mon amour")

    DRAME, de Marion Hänsel avec Adrien Jolivet, Nicolas Robin et Romain David.


    BIEN
    Océan Pacifique, 1972. Au large de Mururoa, un navire de guerre français participe à des essais nucléaires. A son bord, les jeunes appelés trompent l'ennui en fumant cigarette sur cigarette, quémandent de l'affection à un chien et se heurtent à l'absurdité inhérente aux exercices militaires. Le film est une succession de scènes courtes, à l'intensité variable, toujours emplies d'une violence latente. Adapté de deux nouvelles d'Hubert Mingarelli, ce film sobre et émouvant est éloigné de tout pathos hollywoodien.


    Marguerite Duras (1914-1996) pastichée par Patrick Rambaud, Virginie Q (1988)


    Né à Paris en 1946, Patrick Rambaud a fondé le magazine Actuel en 1970, avec Jean-François Bizot et Michel-Antoine Burnier. Avec ce dernier, il écrit deux recueils de pastiches : Parodies (1977) et Le Roland Barthes sans peine (1978). Il est l’auteur de longs pastiches de Marguerite Duras (et quelques uns plus courts, parus dans les articles de journaux) : Mururoa mon amour et Virginie Q (1988). Il a écrit de nombreux autres livres (plus de trente), dont La bataille (1997), qui lui valut le Grand Prix du roman de l’Académie française et le prix Goncourt, et sa suite, Il neigeait (2000).


    Extrait pages 42-43 :
    « Elle dit : Vous dites plusieurs mots et ça fait la phrase.
    « Il dit : C’est important, ça.
    « Elle dit : C’est forcément un destin.
    « Il dit : Maintenant je sais que les mots ils se rejoignent en phrase comme la Meuse, elle, elle va couler et devenir la mer.
    « Il dit : Elle va enfanter en se perdant. Ça ne sera plus la Meuse.
    « Elle dit : Ça sera la mer. »
    Marguerite Duras (1914-1996) pastichée dans Le Style mode d'emploi


    C'est le texte :
    Agitato Atrabile


    Extrait :
    « Ça se verrait que le zazou, il monte sur la plate-forme, il tend l’argent au receveur, il prend la monnaie. Et que tout à coup le bus ça démarre. Oui, c’est comme ça que ça fait, le conducteur il embraye et ça démarre. Moi aussi, j’embraye sur mon histoire... »





    Copyright (c) 2003 Stéphane Tufféry. Tous droits réservés.

    S'il admire les pastiches de son illustre aîné Marcel Proust, Patrick Rambaud préfère manier l'humour vache de la parodie avec une allégresse certaine.


    Entretien. Prix Goncourt 1997 pour La bataille (Grasset), Patrick Rambaud est un parodieur redouté et fécond. Où l'on s'aperçoit que cet homme qui ne sourit jamais éclate souvent de rire. Hors champ naturellement.
    On vous présente souvent comme un pasticheur, vous dites faire des parodies. Quelle est la différence entre ces deux genres?
    Patrick Rambaud. C'est très simple: le pastiche est un exercice d'admiration. C'est ce qu'a fait Proust dans ses Pastiches et mélanges, où il raconte les méfaits d'un arnaqueur célèbre à la manière d'un roman de Balzac, de Flaubert, d'une critique de Sainte-Beuve ou du Journal des Goncourt. La parodie, elle, est un exercice de moquerie. Avec des degrés dans la méchanceté.

    Comment vous êtes-vous lancé dans le genre?
    P.R. J'ai commencé à Actuel, dans les années 70. Les journaux américains et anglais, comme le National Lampoon, en publiaient. Je me souviens notamment des bandes dessinées consacrées au prince Charles. Nous avons donc lancé Trui, une parodie de Lui où les gens étaient remplacés par des cochons, y compris, bien sûr, dans les publicités et les sondages. Exemple: «83% des cochonnes préfèrent ce type de porc», dessins et photos à l'appui. Il y a eu aussi Doux n?uds, parodie de Nous deux que nous avons mis un temps fou à réaliser tellement on s'amusait.

    Comment êtes-vous venu aux parodies purement littéraires?
    P.R. Michel-Antoine Burnier et moi étions des lecteurs assidus des A la manière de... de Reboux et Muller. On se demandait s'il était possible de faire la même chose avec nos contemporains. La réponse n'était pas évidente. Finalement, nous avons composé une quarantaine de parodies qui allaient du texte de dix pages au livre, comme Le Roland Barthes sans peine. Il y a eu François Mitterrand: Le tronc et l'écorce, Françoise Sagan: Un navire dans tes yeux, La farce des choses de Simone de Beauvoir, et aussi Aragon, de Gaulle, Philippe Sollers, André Malraux...

    Comment vos victimes ont-elles réagi?
    P.R. Mal. Très mal. Hormis Françoise Sagan, Lucien Bodard et Lévi-Strauss envers lequel nous avions été particulièrement durs, ils étaient tous furieux. Trois sur quarante en ont ri! La proportion est révélatrice.

    Quelles sont les qualités d'un bon pastiché?
    P.R. Il faut avoir un style reconnaissable d'emblée et une grosse tête. Plus le parodié a la grosse tête, plus il est facile de taper dessus et plus le plaisir dure. Voyez Marguerite Duras: elle était si gonflée d'elle-même que j'ai pu sans problème écrire deux romans: Virginie Q. et Mururoa mon amour. Le tout signé Marguerite Duraille.

    Pour parodier, entrer dans l'?uvre d'un autre pour s'en moquer, ne faut-il pas un minimum d'admiration?
    P.R. Non, au contraire. Plus l'exaspération est grande, meilleure est la parodie. J'ai un profond agacement envers Duras. Un jour, j'ouvre la télévision, je tombe sur elle. Elle était imbuvable, tellement certaine de son génie qu'elle méritait trois claques. Le soir même, je téléphone à André Balland: «Ça n'est plus possible, il faut faire quelque chose.» Le lendemain c'était signé.

    Comment avez-vous commencé?
    P.R. Pour moi, le comble du rien, c'est le foot. J'ai donc imaginé une fausse interview de Platini. Là-dessus, Libération a publié un véritable entretien Duras-Platini... J'ai dû me rabattre sur un boxeur, le boxeur étant ce que je place juste au-dessus du footballeur. Max Ramirez - j'ai su par la suite qu'il existait réellement - est né ainsi. C'est le texte qui marche le mieux.

    Qu'est-ce qui démode une parodie?
    P.R. Quand l'auteur est oublié, quand il n'intéresse plus personne. Dans le Reboux et Muller, la charge contre André Thérive ne fait plus rire personne. En revanche, le
    «Shakespeare» n'a pas vieilli d'un poil.

    Avez-vous déjà renoncé, en cours de route, à une parodie?
    P.R. Non. Cela n'arrive pas car on choisit ses cibles très soigneusement. Avant d'écrire une ligne, on sait exactement où on va. Nous avions envisagé de faire un Gainsbourg, mais ça ne marchait pas. Nous ne trouvions pas l'astuce. La raison? Gainsbourg est son propre parodieur, les astuces, il les fabrique lui-même. Nous avons laissé tomber faute de sujet.

    Comment écrivez-vous?
    P.R. Vite. Dans l'excitation. Le genre ne vaut pas la peine qu'on y passe trop de temps. Il faut être clair et le plus visuel possible. Le plus difficile, c'est de trouver un sujet. Après, on fonce. Seul parfois. Ou à deux, comme pour le Roland Barthes.

    Justement. Roland Barthes. De même que le langage de la psychanalyse a pénétré le vocabulaire de la rue, celui du structuralisme est passé dans les m?urs verbales. Vous en êtes indemne?
    P.R. Bien sûr! J'y suis même complètement allergique. Le structuralisme est dangereux. Il envahit les écoles. Il gonfle les baudruches. L'ancêtre des parodieurs de Barthes, c'est Molière. Voyez Les précieuses ridicules. C'est tout à fait cela. Roland Barthes a contaminé des générations. Et ce n'est pas fini. La presse elle-même est gangrenée par des tics qui viennent de là. C'est ce que nous avons voulu dénoncer, Burnier et moi, dans Le journalisme sans peine, méthode pratique pour apprendre à parler le langage de la presse. Nous n'avons rien inventé, il nous a suffi de collectionner les clichés. Mais le phénomène n'est pas nouveau. Lisez les M?urs diurnales de Marcel Schwob. Tout y est déjà.

    Vous n'avez plus écrit de parodies depuis un moment. Y reviendrez-vous?
    P.R. Sans doute. Mais cela ne se décide pas comme ça. Il faut un sujet d'agacement, d'énervement. Peut-être ferai-je un faux Paulo Coelho. Ce serait quelque chose comme L'âne chimiste par «Paulo Cono». L'alchimiste, c'est un faux roman d'initiation, un brouet infâme de toutes les traditions possibles. Alors, tant qu'à le critiquer, autant le faire drôlement, sur son propre terrain. Mais j'ai d'autres projets auparavant. Erik Orsenna et moi-même avons décidé d'écrire un manuel de grammaire à l'usage des écoliers.


    Une parodie de grammaire structuraliste?
    P.R. Pas du tout. L'idée nous est venue lors de la remise du Goncourt des lycéens. La ministre Ségolène Royal s'était décommandée au dernier moment. L'ambiance était au plus bas, il fallait faire quelque chose. Nous avons donc choisi dans l'assistance une jeune fille blonde, genre Ségolène Royal, et, cachés derrière elle, à la tribune, nous avons fait une parodie de discours ministériel tandis qu'elle mimait les gestes. Ça a été du délire! Il en est resté des choses très sérieuses, comme cette idée de grammaire où nous dirions aux enfants ce qu'elle est et d'où viennent les mots. Simplement. 

    çA PEUT PAS FAIRE DE MAL



    émission sur France Inter




    Ce soir, pour la dernière émission de la saison, enregistrée en public au Théâtre de l'Odéon, amusons-nous à lire les pastiches des plus grands écrivains, de Racine à Marguerite Duras, en passant par Shakespeare, Proust, Virginia Woolf, Tolstoï... sans oublier les auteurs de best-sellers contemporains : Christine Angot, Marc Levy, Jean d'Ormesson.
    J'ai le plaisir de recevoir, à mes côtés sur scène, une amie qui a un grand sens de l'humour puisqu'elle a accepté d'entendre, ce soir devant vous, un pastiche de son oeuvre : bonsoir, Anna Gavalda... D'autres invités, qui ont fait le succès de l'émission depuis trois ans, nous rejoindrons sur scène pour lire des pastiches : Natalie Dessay, Françoise Fabian, Daniel Mesguich, Raphaël Enthoven...


    guillaume Gallienne et Natalie Dessay© Radio France - 2012 / Christophe Abramowitz


    Avec les textes suivants :


    1. Exergue : pastiche d'Anna Gavalda par Patrick Besson : extrait de "La Présidentielle" (éditions Grasset, 2012) par Guillaume Gallienne


    2. La définition du pastiche par Claude Gagnaire, par Anna Gavalda


    3. Pastiche de Phèdre de Racine, avec Natalie Dessay : extrait de "La Négresse blonde", de Georges Fourest (édition José Coti, 1965)


    4.Pastiche de Shakespeare, avec Daniel Mesguich : extrait de l'ouvrage "A la manière de..." de Paul Reboux et Charles Muller (éditions Grasset, 1998)


    5. Pastiche de Proust, par Raphaël Enthoven : extrait de l'ouvrage "A la manière de..." de Paul Reboux et Charles Muller (éditions Grasset, 1998)


    6. Pastiche de Virgnia Woolf, par Françoise Fabian : "La recette du clafoutis grand-mère", extrait du recueil "La soupe de Kafka" de Mark Crick (éditions Flammarion, 2006, traduction Patrick Raynal)


    7. Pastiche Tolstoï, par Guillaume Gallienne : extrait de l'ouvrage "A la manière de..." de Paul Reboux et Charles Muller (éditions Grasset, 1998)


    8. Pastiches de Christine Angot, Marc Levy, Jean d'Ormesson, par Guillaume Gallienne : extraits de "Et si c'était niais?" de Pascal Fioretto (éditions Chiflet et Cie, 2007)


    9. Et pour conclure : pastiche de Marguerite Duras avec Natalie Dessay : extrait du livre "Mururoa mon amour" de Patrick Rambaud (éditions J.C. Lattès, 2010)


    Avec la voix de Patrick Rambaud (Archive INA)


    Programmation musicale :


    -Bobby Lapointe : L'Ami Zantrop


    -Suzanne Gabriello : Z'avez pas lu Kafka?




    Guillaume Gallienne et Françoise Fabian © Radio France - 2012 / Christophe Abramowitz


    A partir du lundi 25 juin et pendant tout l'été, vous pouvez réécouter les émissions de la saison 2011-2012 en rediffusion, tous les jours, du lundi au vendredi, à 16h. Un peu de lecture pendant les vacances, "ça peut pas faire de mal"... Bel été à vous!