mardi 18 mars 2014

LE " SAUVE QUI PEUT ! "




 

Sète

Rénové, l’un des bateaux de Georges Brassens a été remis à l’eau








Construite en 1954 par le charpentier de marine sétois André Aversa, cette embarcation ordinaire de 5,70 mètres servait à Georges Brassens pour aller pêcher sur l’étang de Thau.
Construite en 1954 par le charpentier de marine sétois André Aversa, cette embarcation ordinaire de 5,70 mètres servait à Georges Brassens pour aller pêcher sur l’étang de Thau.
 
Le "Sauve-qui-peut", l’un des deux bateaux mythiques de Georges Brassens, a été remis à l’eau à La Plagette à Sète, devant quelque deux cents personnes. Restauré par l’association Voile latine grâce à une subvention octroyée par la Banque populaire (45 000  €), il rejoint enfin l’eau après plusieurs tentatives infructueuses.
Construite en 1954 par le charpentier de marine sétois André Aversa, cette embarcation ordinaire de 5,70 mètres servait à Georges Brassens pour aller pêcher sur l’étang de Thau et se baigner au phare de Roquerols. L’artiste avait pensé un temps la baptiser "Putain de toi"...
 
 
 Brassens : le « Sauve qui peut » d’abord…


 


1953. La gloire de Brassens s’envole. A Sète, passant par hasard chez René Aversa, charpentier de marine, il voit un bateau qui lui plaît. Ce n’est pas tout à fait un bateau typique de la région, comme le prouve son tableau arrière, mais il a une jolie frimousse qui n’échappe pas au poète. Il demande qu’on lui fasse le même.
Voici donc Celui qui a mal tourné patron d’une embarcation qu’en pays catalan on appelle une barque ; elle n’est pas grande, 5,70 m de long, sur 2 de large et 50 cm de tirant d’eau, mais suffisante pour la ballade et la baignade. Georges l’aurait bien baptisé Putain de toi mais la légende dit que les Affaires maritimes auraient refusé. Il s’appellera donc Sauve qui peut ce qui revient au même ! Un nom qui a du sens précise son propriétaire moustachu.
Georges ne le gardera que deux ans, le succès venant il s’en fera construire un plus grand.
Sauve qui peut connaîtra alors le destin des bateaux abandonnés, oublié en des lieux improbables. Il est pourtant récupéré par l’association Voile latine qui charge le Chantier Navi-Bois de le remettre en état. Avec passion, avec patience, ce petit chantier de 8 personnes, emmenées par Guillaume Chirié, refait les bordés (en pin) et tient ses délais. L’homme de l’art ne cache pas les problèmes On a eu du souci avec un satané retour de galbord, plutôt délicat, déclare-t-il, à Escales Maritimes ; et pour conclure mais on aime tellement le bois…
Le bateau, aujourd’hui propriété de l’Espace Brassens à Sète, vient d’être remis à l’eau pour la plus grande joie des amateurs de bateaux et des inconditionnels (dont nous) du génial gorille.
• Une belle histoire, qui cache pourtant une incertitude : que faire de cette pièce de musée ? Rien n’est décidé.

M. D.
• Images – Les trois étapes d’une restauration réussie. (Photos G. Chirié)
www.sete.fr/brassens/


Le bateau de Brassens veut conquérir l’Espace


La restauration du 5,70 m avait bénéficié d’une aide de 45 000 € de la Banque Populaire.(V. D.)


Il avait été remis à l’eau en grande pompe le 7 avril, voir ici après une restauration aux petits oignons menée au chantier de La Plagette.
Mais en l’absence de son capitaine, le Sauve-qui-peut, premier bateau de Brassens, s’ennuyait ferme sur les flots.
D’autant plus regrettable qu’à quelques brasses de là, du côté de l’Espace Brassens, il faisait cruellement défaut à la “panoplie” que chacun s’attend à y trouver.
C’est en tout cas le sentiment de la directrice des lieux qui, forcément, connaît bien les inconditionnels du poète : "Brassens, c’est la moustache, la pipe, la guitare et le bateau…", explique-t-elle.
Et celui-ci, avec sa part de rêve, manquait aux visiteurs. D’autant que c’est le bateau que chacun a pu observer sur les images d’époque accompagnant La Supplique…
Qu’à cela ne tienne : le Sauve-qui-peut a été conduit jeudi 08/09/2011, vers sa - dernière ? - demeure, et posé sur ber. Traitement bien adapté pour un bateau de bois ? "Je me suis rapprochée de charpentiers de marine qui m’ont garanti qu’ainsi verni, il suffira de le traiter tous les cinq ans. Pensez bien que l’on n’aurait pas fait n’importe quoi avec le bateau de Brassens."
Ce sont en tout cas les 50 000 visiteurs annuels de l’Espace qui vont être contents : ils pourront s’adosser à la coque du bateau qui a nourri l’inspiration du poète. Et montrer la photo à leurs amis.
 

Sète - La Plagette

Le bateau de Brassens à flot

Bateau Brassens Sauve qui Peut
Restauré, le "Sauve-qui-Peut" a finalement été remis à l'eau
 
 
 
  • Bateau Brassens Sauve qui Peut
Dans le cadre de l'année Brassens, son bateau, le Sauve-qui-peut, récemment restauré, a été mis à l'eau mardi 5 avril, à Sète.
Plus de 200 amoureux du patrimoine maritime sétois étaient présentes sur le chantier de La Plagette pour une petite coquille de noix de 5,70 m ! C'est là, en effet, que l'association de sauvegarde Voile Latine a pris à « bras le cœur » la restauration du Sauve-qui-peut, un des deux mythiques esquifs de Georges Brassens.

Construit en 1954 par le charpentier de marine André Aversa, le Sauve-qui-peut est un petit bateau que le poète avait un temps imaginé appeler le Putain de toi...

Une embarcation sans charme particulier, avouons-le, dont Brassens se servait pour aller pêcher sur l'étang et se baigner au phare de Roquerols.

Après plusieurs tentatives avortées de résurrection, le Sauve-qui-peutavait entre autres joué les jardinières devant le musée Paul Valéry. Relégué au fond du hangar du chantier de La Plagette, transvasé à l'extérieur, puis posé sur des tonneaux, il aura fallu attendre 2011, l'année du 30ème anniversaire de la mort de Brassens pour que la Banque Populaire subventionne l'association Voile Latine à hauteur de 45 000 € et que l'embarcation sauve enfin sa peau de bois.

Reste à espérer que dans le sillage de l'émotion iodée qui émanait mardi de cette mise à l'eau, les élus offriront au bateau un quai plutôt qu'un rond-point...

*L'Espace Brassens bien sûr
 
Ça peut vous plaire... ou pas
 
 
 

PLEIN SOLEIL


Trois raisons de (re)voir “Plein Soleil”

Cinéma | C'est dans “Plein Soleil” que René Clément a inventé Delon. La version restaurée du film est  ressorti en salles le mercredi 10 juillet, et si on allait le (re)voir ?

    
 Alain Delon dans  Plein Soleil . © DR
Alain Delon dans Plein Soleil. © DR

Il est sorti en salles une version restaurée de Plein Soleil, de René Clément. Voici trois raisons de voir ou de revoir ce film qui a notamment donné naissance à un monstre du cinéma, Alain Delon.

Ripley au top

Patricia Highsmith n'a pas vécu assez longtemps pour voir Matt Damon incarner son héros ambigu, Tom Ripley, dans le film qu'Anthony Minghella a tiré de son roman, Le Talentueux Monsieur Ripley, en 1998. Mais elle avouait volontiers un faible prononcé pour l'adaptation réalisée en 1960 par René Clément, Full Sun, Blazing Sun ou Purple Noon en anglais, Plein Soleil pour la version originale. Pour la romancière, Alain Delon incarnait à la perfection l'élégant et troublant usurpateur de son livre et le réalisateur de Jeux interdits et de Monsieur Ripois signait la meilleur mise en scène d'une de ses œuvres, coiffant même haut la main Hitchcock et sa version de L'Inconnu du Nord-Express.
Parmi les étiquettes mal ajustées qui collèrent à la carrière de René Clément, il y a d'ailleurs celle d'« Hitchcock français », maître du thriller et de la stylisation à qui Hollywood faisait les yeux doux. Quand Martin Scorsese a orchestré la restauration et la redécouverte de Plein Soleil aux Etats-Unis en 1996, la critique s'est emballée pour la noirceur et l'ambiguïté d'une mise en scène « que n'aurait pas renié Hitchcok », relevant un goût pour la perversion qui met le spectateur au défi de ne pas s'attendrir pour le beau Delon, « placide psychopathe ».
« Un chef-d'œuvre de thriller psychologique, du genre à donner la chair de poule », écrivait le Washington Post. Les Américains s'entendaient cependant sur un point : ils regrettaient que René Clément n'ait pas eu l'aplomb de suivre Patricia Highsmith jusqu'au bout de son ambivalence morale et qu'il se soit permis d'inventer un épilogue à sa manière.



Alain Delon, dans le rôle de Mr Ripley. © DR
Alain Delon, dans le rôle de Mr Ripley. © DR

La naissance d’Alain Delon, monstre de cinéma

C'est René Clément qui a inventé Delon. L'acteur est formel sur ce point. La beauté qui irradie l'écran de Plein Soleil, les yeux clairs, la peau satinée, l'élégance désinvolte n'avaient pas d'existence reconnue avant ce film. « Les gens pensent souvent que j'ai joué dans Rocco et ses frères avant de tourner Plein Soleil. Faux ! C'est justement parce Visconti avait vu Plein Soleil qu'il m'a choisi pour le rôle de Rocco. »
Pour Delon qui n'avait que 25 ans à l'époque du tournage, René Clément, avec qui il tournera quatre films, est comme un père, un « maître absolu », celui qui lui a tout appris, avant Melville, Visconti ou Losey. « Il était à la fois le plus grand cadreur et le plus grand directeur d'acteurs que j'aie jamais connu, confia Delon à Denitza Bancheva. Je le comparais à Karajan, il dirigeait comme un vrai chef d'orchestre, avec toutes les nuances de moderato, piano, presto… Il adorait me faire bouger dans un décor. Il m'y faisait entrer et il disait : “Va où tu veux, bouge comme tu veux, sens les choses comme tu veux, mais je veux que tu occupes ton décor, que tu le remplisses…”
Dans Plein Soleil, Delon ne s'en prive pas, bougeant comme un félin sous le ciel italien, dans l'espace confiné et chancelant du bateau où se joue la tragédie. René Clément l'a inventé, mais l'acteur n'y est pas pour rien. Non sans fierté, Delon raconte qu'il n'avait pas été convoqué pour le premier rôle, mais qu'il l'a demandé lui-même face à « Monsieur » Clément, hérissant le poil des producteurs. « Il y a eu un silence, raconte Delon. Et dans ce silence, on a entendu Bella, la compagne du cinéaste, dire depuis l'autre bout du salon : “Rrrené chéri, le pétit a rraison !” C'était gagné. J'allais jouer Ripley. Jamais de ma vie, je n'oublierai cela. »

Maurice Ronet et Marie Laforêt dans Plein Soleil de Re
Maurice Ronet et Marie Laforêt dans Plein Soleil de René Clément, 1960. © DR

Un classique moderne

En 1960, René Clément divise sérieusement. Après La Bataille du rail, primé lors du premier Festival de Cannes et Jeux interdits, récompensé d'un Oscar, il a acquis une réputation de novateur, de « Rossellini français » qui n'empêche pas la génération de la nouvelle vague de le rejetter du côté des classiques et du cinéma poussiéreux qu'il faudrait déserter. Les audaces de Monsieur Ripois, tourné à la sauvette (en 1953) dans les rues de Londres, sont oubliées.
« René Clément doit être fatigué de lire à son sujet toujours la même antienne, écrit Gilles Jacob. Technicien, pas d'âme, trop parfait… » Le cinéaste fait mine de s'en moquer : « La véritable avant-garde s'ignore, dit-il, ça n'est jamais celle des manifestes. »Pour lui, un cinéaste se doit d’être un « explorateur », et il ne voit pas d’antinomie entre lui et ses jeunes confrères de la nouvelle vague. Sur Plein Soleil, il fait appel au scénariste de Chabrol, Paul Guegauff, et à son chef opérateur, Henri Decaë qui est aussi celui des Quatre Cents Coups. Celui-ci est impressionné par la rigueur et la témérité du cinéaste qui embarque tout son monde pour des scènes en pleine mer où il fait la part belle à l’improvisation.
Ce n’est rien de le dire pour la séquence qui suit l’assassinat de Philippe. La mer se déchaîne ? Clément décide d’en profiter : à toute vitesse, il descend du voilier, saute sur une chaloupe avec son chef opérateur Henri Decaë et laisse Alain Delon se débrouiller seul à la barre ! Il le filme de loin, luttant pour de vrai, et avec rage, contre les éléments. Voilà comment on boucle en quelques minutes une scène qui devait nécessiter une semaine de tournage, et que l’on en fait un sommet de tension !

Sortie en DVD et Blu-ray Studio Canal.
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Personnalités
 
Le Talentueux Mr Ripley
Affiche Le Talentueux Mr Ripley

Notes et critiques

Synopsis

 
Tom Ripley n'a jamais eu la belle vie. Ce n'est pas le cas de Dickie Greenleaf et de sa compagne Marge qui vivent de façon insouciante sur la Riviera italienne. Quand le père de Dickie demande à Tom de lui ramener au bercail son fils dépensier et frivole, le jeune homme y voit une possibilité d'entrer dans un monde qui l'a toujours fait rêver.

Bandes-annonces et photos de Le Talentueux Mr Ripley



Mis à jour le 30/07/13 16:47

Beaux ... mais dangereux, ces acteurs sexy qui ont joué les méchants Matt Damon : Tom Ripley dans "Le Talentueux M. Ripley"



matt damon dans 'le talentueux m. ripley'
Matt Damon dans "Le Talentueux M. Ripley" © Bac Films
Beau... :
Matt Damon, c'est le gendre idéal. Celui qui porte le sac des jeunes filles au retour des courses (photo), se révèle fidèle à ses amis (Will Hunting) et à sa patrie (Il faut sauver le soldat Ryan).

...mais dangereux : Tom Ripley dans Le Talentueux M. Ripley.
Derrière son petit air innocent se cache pourtant un jeune homme qui ira jusqu'au meurtre pour continuer à mener la dolce vita dans ce remake de Plein Soleil. Et l'acteur ne démérite pas dans cette reprise du rôle tenu dans la version originale par Alain Delon.

Le talentueux Mr Ripley

Un film d'Anthony Minghella


Le jeu du chat et de la souris

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Avec ce thriller chic extrêmement bien ficelé, Anthony Minghella a prouvé qu’il maîtrisait les règles du jeu du genre. Il manipule les clichés, tord et re-tord son intrigue et brouille les pistes : qui est le chat, qui est la souris ? La police, Dickie Greenleaf, Tom Ripley ou son amant ? La réponse n’est pas si évidente. Tout le monde perd au jeu : la vie parfois, l’âme surtout. Ripley compris.

Au départ, un roman, « The Talented Mr Ripley » dont le film reprend le titre original. A l’exception du générique qui fait défiler les adjectifs en foule avant de se fixer sur « Talented ». En forme de charade, ce titre ludique à rallonge donne approximativement :
« The Mysterious Yearning Secretive Sad Lonely Troubled Confused Loving Musical Gifted Intelligent Beautiful Tender Sensitive Haunted Passionate Talented Mr. Ripley ». (En traduction : Le mystérieux ardent secret triste solitaire dérangé perdu amoureux musicien doué intelligent beau tendre sensible hanté passionné talentueux Mr Ripley). Et en effet, Minghella tient cette (longue) promesse dans le film, ajoutant une certaine humanité, parfois même une conscience, au Ripley original, le Machiavel froid du roman.

La naissance de Ripley


Écrit en 1955 par Patricia Highsmith, l’intrigue joue en virtuose sur les accords majeurs les plus sombres de la psyché humaine : la cruauté, l’intelligence, le détachement, la sexualité (ici l’homosexualité, encore taboue à l’époque), l’envie, les rapports de soumission et de domination entre les classes sociales… Cette histoire de manipulation tordue ressemble d’ailleurs beaucoup à son premier roman, adapté à l’écran en 1951 par Alfred Hitchcock, « L’Inconnu du Nord Express ». Le talentueux Ripley du titre, personnage fascinant, fait du livre un best-seller et donne à Patricia Highsmith un point départ pour une collection de cinq aventures de Ripley surnommée la « Ripliade » par ses plus fervents lecteurs ! Qui est ce Ripley ?

À la fin des années 50 à New York, Tom Ripley, un jeune homme brillant mais sous-employé, est envoyé en Europe à la suite d’un hasard providentiel pour y récupérer un jeune playboy millionnaire, Dickie Greenleaf. Dickie embarque Ripley dans le tourbillon de sa vie en Italie. Mais les choses ne tournent pas comme prévu et Ripley, grâce à son don pour la contrefaçon et l’imitation rentre de plus en plus loin dans un jeu de rôle pervers qui le sauve et le damne à la fois.

« Plein Soleil » en 1999 ?


Dans la version de René Clément du roman, « Plein soleil » en 1960, Alain Delon dans toute la splendeur de sa jeunesse jouait un Ripley calculateur et génial, à la beauté du diable, un être supérieur et vil qui, comme le Lafcadio de Gide dans les « Caves du Vatican », gagne une partie serrée et immorale sur la société.
Ripley version 1999 c’est Matt Damon à peine sorti du « Good Will Hunting » de Gus Van Sant qui l’a révélé. Avant de l’engager Minghella avait d’ailleurs envisagé Tom Cruise ! Parfait dans le film, Damon a depuis prouvé son grand talent, spécialement en 2006 avec « The Good Sheperd » de Robert de Niro ou « The Departed » de Martin Scorsese. On peut imaginer que ce n’est pas un hasard si Minghella choisit Damon pour succéder à un Delon à la beauté cosmique, il joue sur le contraste entre le physique assez porcin, un jeune Américain type mal dégrossi et celle plus racée (dans tous les sens du terme) de Jude Law, qui incarne Dickie. Le physique de Ripley si doué dans l’imitation change au fil de l’intrigue : il devient plus sombre dans le crime mais aussi de plus en plus fin, distingué, paradoxalement « civilisé ». Le désir et les jeux de séduction, qu’ils soient tabous (ou non), homosexuels ou pas, nouent et dénouent l’intrigue, toujours avec cruauté.

Dickie Greenleaf : "Tout le monde devrait avoir un talent, quel est le vôtre ? "
Tom Ripley : "Mentir, imiter les signatures et imiter à la perfection à peu près n’importe qui."

Une Dolce Vita glacée


Tous les ingrédients sont réunis pour émerveiller les yeux et glacer le coeur. Ripley et Greenleaf évoluent dans une Dolce Vita proche du fantasme ultime : la nonchalance d’une jeunesse argentée au coeur des Fifties à Rome, Venise, en Toscane ou sur les îles proches de Naples, sous le soleil de Capri, la volcanique Ischia ou Procida. L’été flamboyant fournit un excellent contrepoint à la froideur de Ripley sur un air de jazz. Damon imite d’ailleurs à la perfection la voix de Chet Baker sur My Funny Valentine ! Gwyneth Paltrow et Jude Law forment un couple « de luxe », jouent à merveille deux clichés de la haute société : l’enfant gâté (pourri) un peu vain, un peu creux, une tête à claques qui utilise son charme vénéneux « pour jouer » sur tous ceux qui passent à sa portée et une débutante blonde naïve aux manières exquises prête à perdre son innocence de façon brutale. En bonus dans les rôles secondaires, deux acteurs fantastiques : Philipp Seymour Hoffman en héritier sorti de Princeton, boursouflé de suffisance, cruel à souhait et Cate Blanchett en fausse ingénue richissime trop romantique pour ne pas se faire arnaquer.

Le désir et la mort


Dix ans après la sortie de ce film, il est temps de rendre hommage à Anthony Minghella, mort prématurément en mars 2008. Ses meilleurs films sont d’ailleurs toujours ceux dont il a écrit le script : par exemple, « Truly Deeply, Madly » une douce comédie fantastique sur la mort qui défait un couple, ou le lyrique « Cold Mountain » qui a seulement souffert d’un mauvais casting. Avec ce « Talentueux Monsieur Ripley », il a réalisé un polar élégant jusqu’au bout des griffes, appliquant avec beaucoup d’intelligence les préceptes du maître, Alfred Hitchcock, puisqu’il filme les étreintes amoureuses comme des crimes et les crimes comme des étreintes amoureuses. Sa très belle scène finale, où Ripley enlace son amant, joue sur le son en surimpression et provoque un sentiment de malaise et de fascination diffus. Il montre l’espace d’un instant toute la complexité de son Ripley, amoureux, rationnel, cynique et désespéré.

 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 




L'HISTOIRE AVEC UN GRAND H


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Jean Favier
 
Biographie :

Jean Favier, né à Paris le 2 avril 1932 est un historien médiéviste français.

Élève de l'École des chartes, il y rédige une thèse intitulée Un conseiller de Philippe le Bel : Enguerran de Marigny et en sort archiviste paléographe en 1956. Il obtient ensuite l'agrégation d'histoire et devient membre de l'École française de Rome.

Il est d'abord conservateur aux Archives nationales de 1958 à 1961 avant d'être nommé professeur au lycée d'Orléans pour l'année 1961-1962. Il obtient cependant rapidement un poste d'attaché de recherche au CNRS, qu'il occupe de 1962 à 1964.

Il commence alors une carrière d'universitaire comme maître de conférences à l'université de Rennes (1964-1966), comme professeur à l'université de Rouen (1966-1969), puis à Paris, comme directeur d'études à l'École pratique des hautes études (1965-1997) et professeur à l'Université de Paris Sorbonne de 1969 à 1997.
Parallèlement à sa carrière d'enseignant-chercheur, il occupe des postes dans l'administration de la culture, devant notamment directeur général des Archives de France et directeur des Archives nationales de 1975 à 1994, puis, de 1994 à 1997, président de la Bibliothèque nationale de France.
Il est membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres depuis 1985 et président de la Commission française pour l'UNESCO. Il fut également directeur de la Revue historique (1973-1997).
De 1992 à 1995 il dirigera pour les éditions Fayard une Histoire de France en 6 tomes. Lui-même rédigera le second tome intitulé Le temps des principautés. De l'an mil à 1515.Il confiera le XXe siècle à René Rémond, par exemple. Werner aura la charge de la période précédant l'an mil.
Jean Favier est conservateur du château de Langeais, dans le Val de Loire.
C'est aussi un homme de radio, animant en particulier sur France Inter l'émission Question pour l'Histoire.
 

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  • Histoire de France Le temps des Principautés de Jean Favier
    Jean Favier a rédigé ce deuxième tome.
    Il est l'un des meilleurs médiévistes français. Il prend la France en l'an mil, à son éveil politique, et la conduit jusqu'en 1515, année de la bataille de Marignan.
    Son récit entrecoupé de mille incursions dans l'histoire sociale et dans celle des mentalités, reste linéaire avec bonheur, il ne perd pas le cap de la chronologie, il ne s'enfonce pas dans les marécages de l'histoire à durée longue.
    Le livre est le portrait de l'auteur, alerte et bienveillant, vif et précis comme un archiviste, léger et facile à lire comme un "Froissard", auteur d'une de ces chroniques tirées en livres de poche, et qui sentent leur période comme le cheval sent l'écurie.
    Oui, Favier a envie de vivre son "Moyen-âge" et de nous le donner à revivre.
    Il nous fait galoper à travers cinq siècles de notre histoire comme les rudes chevaucheurs de Castillon ou d'Azincourt.
    Ce spécialiste de Philippe le bel rappelle en quelques pages juteuses l'affaire obscure des templiers. Ce narrateur de la guerre de cent ans n'a pa son pareil pour reconstituer la société militaire au temps du roi de Bourges.
    De quel camp est-il ?
    Suit-il le duc Philippe de Bourgogne à travers la Flandre ? On le soupçonne de quelques tendresses pour les belles dames de Bruges.
    Mais non, Favier est de France, comme Jeanne d'Arc, comme Jacques Coeur. Du royaume, si l'on préfère.
    Son "Moyen-âge" est un enchantement et le livre est un véritable exploit : rassembler en moins de conq cent pages, cinq cent ans d'Histoire tient du prodige, surtout quand on ne passe rien des crises économiques et des déchirements religieux.
    (critique signée Pierre Miquel et extraite du journal "Vécu" n° 1 paru en mars 1985

     
  • François Villon de Jean Favier
    S'il est joyeux luron, Villon n'a rien de l'homme joyeux selon Chartier. Sa vue des choses est résolument pessimiste parce qu'il n'a pas les moyens d'une autre vue des choses. C'est donc l'incohérence du monde qu'il dénonce en parodiant Chartier dans une ballade des contre-vérités.
    "Il n'est service que d'ennemi". C'est la constatation désabusée de qui a vainement crié au secours du fond de sa prison.
    On ne fait honneur qu'en insultant. La seule chose vraie est la "menterie".
    Le seul qui se vante, c'est le faux-monnayeur qui se cache.
    Ne soi vanter que de faux coins,
    Ne santé que d'hommes bouffi...
    (extrait de "Je lui donne ma librairie", chapitre du volume paru aux éditions "Fayard" en 1982)
  • Histoire de France Le temps des Principautés de Jean Favier
    Une société qui achève de donner une cohérence à son double héritage latin et germanique, militaire et chrétien, tel est, dans un espace à peu près défini par celui de la France actuelle, le fondement humain de ce qui sera pour l'historien venu plus tard la civilisation de la France médiévale.
    Le temps des grandes migrations des peuples vers l'Occident s'achève.
    Toujours imparfaite, la christianisation touche à ses limites, mais celles-ci ne sont plus dans la pénétration des campagnes ou des régions écartées : elles sont dans la très lente mutation des mentalités.
    L'ancienne France occidentale a fini de faire toutes les expériences d'organisation politique, des prolongements de la cité romaine à la royauté nationale en passant par la royauté patrimoniale et par l'effacement de la puissance publique, diluée dans le jeu complexe des fidélités individuelles....
    (extrait de l'introduction de l'édition de poche parue en 1984)
  •  

    Philippe le bel de Jean Favier
    Bien que vieilli depuis son veuvage et accablé par le drame familial qui l'avait privé de ses trois belles-filles, Philippe Le Bel était encore à quarante-six ans un cavalier vigoureux et un chasseur intrépide. Un accident, en octobre, l'emporta. Près de Saint-Maxence, il fit une chute de cheval. Une jambe brisée rouvrit une vieille plaie. L'infection s'y mit.
    (...)
    On transféra le roi, le 26 novembre, à Fontainebleau. Il voulait mourir où il était né. Le 28, il dicta un codicille à son testament. Le 29 il mourait.
    Le corps fut ramené à Paris, par le Seine, et déposé aux Bernardins, où on l'embauma.

    [p. 613-614]
  • Blog
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    Bibliographie de Jean Favier (32)

 

LE CONCOMBRE DES MERS



 
Savez-vous que le compositeur  Erik Satie a curieusement intitulé l'une de ses partitions

 
" Embryons desséchés " 
 
Satie, Erik (1866-1925), compositeur
 
1913 / Piano


 



 

Sur l'oeuvre
Ce recueil de pièces humoristiques fut composé en 5 jours, entre le 30 juin et le 4 juillet 1913. Comprend : 1- Embryon desséché d'holothurie. 2- Embryon desséché d'edriophthalma. 3- Embryon desséché de podophthalma

Sur la création de l'oeuvre
Première édition : 1913
 
 
 

 

Savez-vous ce quest l'’ holothurie ? c'est un animal invertébré, au corps mou et allongé. Elle est plus communément appelée concombre de mer, bêche de mer ou encore trepang.
Le nom d’holothurie qui signifie "tout à fait impudique", leur a été attribué par Aristote.

Il s’agit d’un animal de l'embranchement des échinodermes et de la classe des holothurides.
De symétrie radiale, à la peau rugueuse, et possédant un cercle de tentacules autour de la bouche, l’holothurie peut atteindre 25 cm de long. Comme tous les échinodermes, ils possèdent cinq rangées de pieds ambulacraires sauf chez les synaptes (cordon mauresque).
A l’une des extrémités s’ouvre la bouche, entourée d’une couronne de tentacules. Les téguments sont mous, on n’y trouve que de minuscules spicules de calcite de formes diverses.

Les holothuries vivent de la zone littorale jusqu’aux grandes profondeurs. Elles sont enfouies dans le sable, rampent sur le fond, ou sont logées dans les anfractuosités des roches.
Elles peuvent former des populations très denses, particulièrement dans les profondeurs. En effet, dans une fosse sous-marine très profonde, elles représentent la moitié des formes vivantes à 4 000 mètres et 90% à 8 000 mètres.

Les holothuries sont essentiellement détritivores. Leur rôle est très important car elles participent activement au remaniement des sédiments.
Elles connaissent trois sources de nourriture : plancton, détritus et matériel organique des sédiments de fond. Un seul spécimen peut avaler plus de 45 kg de sédiments par an.
Certaines espèces sont capables de s'enfouir dans le sédiment et leur action est alors comparable à celle des vers de terre. Les holothuries se nourrissent des détritus, des microalgues et des bactéries contenues dans le sédiment. Quelques holothuries sont suspensivores et filtrent les particules en suspension grâce à leurs tentacules buccaux.

L’une des particularités de l’holothurie est de pouvoir se défendre en cas de danger : elles peuvent, en général, libérer des toxines dangereuses, voire mortelles, pour la plupart des poissons et autres animaux marins.
Elles ne représentent, néanmoins, aucun danger pour les plongeurs.
Dans le cas d’une attaque, certaines holothuries peuvent propulser de longs filaments gluants et même rejeter une partie de leurs organes internes. Projetés par l’orifice cloacal, cette masse collante recouvre et immobilise l’ennemi – poisson ou crabe ; l’holothurie continue alors ses mouvements respiratoires, drainant l’eau de mer directement dans la cavité générale du corps, jusqu’à ce que de nouveaux organes soient régénérés.



 
 

 

Nom commun des holothurides, animaux marins classés dans les échinodermes, aux côtés de l'oursin, de l'étoile de mer, de l'ophiure et de la comatule. Leur corps de section circulaire, allongé et mou leur a valu leur surnom de concombre de mer.
L'animal présente une symétrie radiale d'ordre cinq, comme tous les échinodermes. L'adulte ne nage pas mais rampe sur le fond. C'est un détritivore qui se nourrit en filtrant le sédiment récolté à l'aide de ses tentacules rétractiles entourant la bouche. Certaines espèces peuvent s'enfouir.
Si elle est inquiétée, l'holothurie se contracte et durcit sa peau. En cas d'attaque caractérisée, certaines éjectent un filament composé d'un liquide gluant et peuvent même expulser ainsi une partie de ses organes, pour entortiller l'ennemi dans un piège paralysant.
On trouve de nombreuses espèces d'holothuries, sous une large plage de latitudes et de profondeurs.

dimanche 16 mars 2014

Jean, 98 ans et pas d'ennemi !  
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> > > > Voici une très belle histoire : Jean, 98 ans et aucun ennemi !
> > > > Vers la fin de la messe du dimanche, le prêtre demande :
> > > > - Combien d'entre vous ont pardonné à leurs ennemis ?
> > > > 80 % des gens lèvent la main.
> > > > Le curé répète sa question.
> > > > Tous lèvent la main cette fois-ci, sauf un vieillard, un golfeur passionné qui s'appelle Jean.
> > > > Il assiste à la messe seulement quand la météo est mauvaise.
> > > > - Jean,... puisqu'il ne fait pas assez beau pour jouer au golf,
je vous souhaite la bienvenue dans notre église.
Vous ne voulez pas pardonner à vos ennemis ?
> > > > - Je n'ai aucun ennemi, répond-il tranquillement.
> > > > - Jean, ceci est très inhabituel. Quel âge avez-vous ?
> > > > - 98 ans.
> > > > Toute la foule se lève et l'applaudit.
- Monsieur Jean, pourriez-vous, s'il vous plaît, venir devant l'autel, et nous dire comment une personne peut vivre 98 ans et n'avoir aucun ennemi ?
> > > > Le vieux Jean marche le long de l'allée et vient dire tout simplement au micro :
> > > > - Ils sont tous morts, ces fils de putes !...