Certains en parlent comme d'une grand-messe, synonyme d'opération de communication, tandis que les autorités locales disent s'atteler à jouer la transparence : ce mardi 2 mars 2021, préfet et directrice de l'ARS tenaient leur traditionnel point presse Covid, depuis la préfecture de Basse-Terre.
Christine Gangloff-Ziegler a aussi pris part à ce rendez-vous. La semaine dernière, la rectrice n'avait pu s'exprimer, en raison d'une mauvaise vidéo-connexion.
Intégralité de la conférence
Le renforcement des mesures de lutte contre la Covid-19
Les mesures préfectorales et gouvernementales actuellement prises, pour faire barrage au coronavirus, ne sont pas suffisamment respectées, selon le préfet ; particulièrement lors des rassemblements privés.
Il est indispensable que les mesures actuelles qui sont en vigueur et celles mises en place, depuis hier, soient appliquées de façon très stricte et qu'elles soient parfaitement respectées, par l'ensemble des habitants de Guadeloupe.
Alexandre Rochatte, préfet de la Guadeloupe
Les forces de l'ordre ont dû intervenir de très nombreuses fois, pour faire cesser des fêtes, ou réunions privées, à domicile, ou dans des lieux publics. Des bars et restaurants ont aussi fait l'objet de fermetures administratives, pour n'avoir pas respecté la réglementation actuelle.
L'arrêté pris, la semaine dernière, dont les mesures étaient valables jusqu'au 9 mars, est prolongé de deux semaines. C'est le temps nécessaire, selon le représentant local de l'Etat, pour évaluer les résultats escomptés.
Le huis clos sportif est désormais acté. Les compétitions pourront, donc, se tenir, mais sans public.
Les salles de fitness et les activités sportives dans des espaces clos (gymnase), ne peuvent plus se tenir, là aussi à l'exception des compétitions et des activités périscolaires.
Alexandre Rochatte a demandé au gouvernement de prendre des mesures de couvre-feu, de 22h00 à 6h00 du matin, à compter du dimanche 7 mars 2021.
©Laetitia Broulhet
Les chiffres de la semaine 08
Entre le lundi 22 et la dimanche 28 février 2021, la situation s'est aggravée, en Guadeloupe, selon la directrice de l'Agence régional de santé, Valérie Denux. La Covid-19 gagne du terrain, chez nous :
Nous avons un doublement quasiment des cas et des taux d'incidence.
Valérie Denux, directrice de l'ARS
Le décor a été planté d'emblée.
La semaine dernière, 387 nouveaux cas de Covid-19 ont été diagnostiqués, contre 216, les 7 jours précédents. 4400 tests ont été réalisés, en semaine 8, ce qui contente la directrice de l'ARS, qui appelle la population à poursuivre dans cette dynamique de se faire tester chaque fois que nécessaire.
102 cas de variants anglais ont été détectés, dans l'archipel. Lors du dernier point Covid, il était question de 44 personnes concernées. Preuve que l'évolution de cette souche de la maladie gangrène très rapidement le territoire.
Par ailleurs, un enfant de moins de 12 ans est soupçonné d'être porteur d'un autre variant de la Covid, le brésilien ou le sud-africain. Ce jeune garçon est symptomatique.
La Guadeloupe compte actuellement 12 clusters, dont 10 nouveaux foyers de contamination : cinq en milieu professionnel (60 cas), deux en milieu familial élargi (17 cas) et trois dus à des rassemblements privés festifs (30 cas).
Le taux d'incidence a globalement atteint les 102,69 (contre 57,31 la semaine dernière). Le taux d'alerte est de 50.
Le taux de positivité, qui traduit le niveau de circulation du virus, sur le territoire, croît également ; il est passé de 7,08 en semaine 7 à 8,80 désormais, légèrement en-dessous du taux d'alerte qui est de 10.
Le taux de reproduction du virus, quant à lui est passé de 1,27, à 1,44. On frôle le taux d'alerte, là aussi, qui est de 1,5.
Si, dès maintenant, on se met à être strictes vis-à-vis des gestes barrière, on ne devrait pas avoir de doublement... en tout cas, je l'espère profondément.
Valérie Denux, directrice de l'ARS
La recrudescence de la circulation de la Covid-19, va de pair avec l'augmentation de son impact sur le système hospitalier.
Ainsi, 40 personnes sont passées aux urgences Covid, entre le 22 et le 28 février. 3 ont été directement admises en réanimation, 5 en service Covid et 9 dans une autre unité. 23 sont retournées à leur domicile.
6 patients sont actuellement pris en charge au service de réanimation Covid+ : 5 au Centre hospitalier universitaire (CHU) et 1 au centre hospitalier de Basse-Terre (CHBT). 20 personnes sont en médecine et 4 sont encore en soin de suite et de réadaptation.
3 nouveaux décès sont à déplorer, dont un homme de moins de 55 ans.
9064 personnes sont, à ce jour, vaccinées contre la Covid-19 en Guadeloupe, dont 7625 en attente de leur deuxième injection. Le processus est en net accélération, selon Valérie Denux. Les lieux de vaccination sont répertoriés sur santé.fr ou peuvent être demandé au 0590.99.14.74 (plateforme Riposte).
©Laetitia Broulhet
La Covid en milieu scolaire
36 cas positifs de Covid-19 ont été identifiés, dans les établissements scolaires de nos îles : 23 en Guadeloupe, 5 à Saint-Martin et 8 à Saint-Barthélemy.
Une classe d'une école du 1er degré est en "éviction scolaire", parce qu'un cas de variant y a été détecté (il s'agit du jeune cité précédemment).
Des tests salivaires seront proposés au primaire, en plus des tests antigéniques effectués, sur la base du volontariat.
Le masque sera bel et bien obligatoire dès le jeudi 04 mars 2021, dans les écoles élémentaires, a confirmé la rectrice. Comme cela a été évoqué, ces jours derniers, quatre masques sont à la disposition des parents, pour chaque enfant scolarisé.
A ce sujet, Christine Gangloff-Ziegler atteste, une nouvelle fois, que cette mesure, expérimentée depuis le 22 février, remporte l'adhésion d'une grande majorité des parents d'élèves, puisque 90% des écoliers, du CP au CM2 portent effectivement leur masque, selon l'enquête réalisée par le rectorat.
Nous avons évidemment en tête la protection de la santé des enfants, de leurs familles, mais également la protection des personnels de l'Education nationale et des communes, qui sont dans les établissements.
Christine Gangloff-Ziegler, rectrice de l'académie de Guadeloupe
Les parents refusant que leur(s) enfant(s) porte(nt) le masque peuvent être reçus, en vue de la mise en place d'un système de scolarisation à domicile.
Bien entendu, le respect des gestes barrière reste primordial, à l'école aussi.
Un enfant présentant des symptômes de coronavirus ne doit pas être envoyé à l'école.
Notons que quelques parents ont fait le déplacement, à la préfecture de Basse-Terre, pour exprimer leurs désapprobation, quant aux proposition du rectorat, à savoir le masque obligatoire dès 6 ans, en milieu scolaire, ou l'école à la maison. Ils se sont d'ailleurs fait entendre, au moment de la prise de parole de Christine Gangloff-Ziegler.