dimanche 24 juin 2012

2012 : SIèGE DE LA ROCHELLE


Siège de la Rochelle par Ségolène Royal – 2012





d'après Jean de Lafontaine…



 
Près du vieux port antique, dans cette cité fameuse,
S'est livrée sous nos yeux, une bataille glorieuse,
Ces murs avaient connu, le siège de Richelieu
Venu prendre la ville, reparti victorieux


 
Les siècles sont passés mais cette cité fière
Présente sans trembler son visage à la mer.
Mais celle qui ce 6 mai rêve de la faire tomber
Pilotée de Paris, est venue de Poitiers

Elle se croyait sans doute dans un terrain conquis
Qu’elle arriva certaine de gagner la partie
Mais c’était sans compter sur sa capacité
A perdre tous les combats qu’elle crut toujours gagnés

Sans compter également sur l’'homme qui terré
Dans les ruelles étroites de sa ville tant aimée
Regardait amusé Royal parachutée
Savait bien que ici elle allait s'écraser

Avec un grand panache, celui de l'insouciance,
Falorni attendant l’heure de la résistance,
Ramassa le drapeau et le leva bien haut :
La bataille commençait contre Solférino

Drapeau de son courage et couleurs de l'honneur
C’'est sous ce bel ombrage qu’il est sorti vainqueur
Face aux déracinés qui d’orgueil boursouflés
Considèrent les Français dénués de fierté

Rendant ainsi hommage aux héros du passé
Qui à travers les âges et désintéressés
Combattirent sans relâche les plus odieux outrages
Falorni décida d’attendre les suffrages

Et le déferlement des momies du parti
Commença aussitôt dans le plus grand mépris
Et c’est par trains entiers que nos chers oligarques
Gonflés de suffisance à la Rochelle débarquent

Les ennemis d'hier, qui jadis l'insultaient,
En cortège mortuaire à son secours volaient.
Même le président, le père de ses enfants,
Soutenait cette intruse dans un ultime élan

Mais dans l’ombre dorée de son immense palais
La favorite aimée sa vengeance préparait.
Elle voulait achever sa rivale blessée
Celle qui avait osé, avant elle, l’aimer.

D’un message ravageur elle donna le signal
Du début prometteur de la curée royale.
Nous révélant ainsi qu’en France désormais
C’'est bien au fond des lits qu’on dirige les Français.

Cette gauche si normale, qui n’a jamais cessé
De nous faire la morale, de vanter sa pureté
Montre qu’elle sait maintenant se gaver de caviar
Tout en nous dirigeant, du fond de son plumard

Falorni en héros se dresse sur ses pieds
Contre tous ces bobos et ces déracinés
Ecrase cette migratrice qui rêvait du perchoir
Et bat cette amatrice, va chercher sa victoire.

Et dimanche 6 mai à travers le pays
S’éleva enfin de la France un grand cri,
Celui du soulagement et de la gratitude
On dira ses louanges, son immense bravitude.

Il avait eu la peau de celle qui croyait
Qu’en s'la faisant tirer elle tromp'rait les Français
Sa gloire sera si grande que pour lui s’ouvrira
Le chemin du pouvoir qu’elle ne méritait pas.


samedi 23 juin 2012

Z'avez pas lu Kafka ?





Suzanne Gabriello - Z'avez pas lu Kafka ? (Lyrics)

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Voici les paroles ou lyrics de Z'avez pas lu Kafka ? interprétées par Suzanne Gabriello :

(sur l'air de "z'avez pas vu Mirza?")


J'en ai plus qu'assez Tu t'es pas lassé Toujours derrière moi sur mes pas Je ne sais plus quoi dire Mare de t'avertir A quoi tu joues d'un air innocent Discrètement Pour me divertir Vraiment comme...
Z'avez pas lu Kafka ?
Oh lalala lala
Z'avez pas lu Kafka ?
Oh lalala lala
Z'avez pas lu Kafka ?
Oh lalala lala


Je m'donne un mal de chien
Mais je n'comprends pas tout
Je m'donne un mal de chien
Je n'en viens pas à bout
A cause des musiciens
Yeah yeah qui jouent près de moi
Je n'peux pas lire ici
Je n'le répéterai pas
Je n'peux pas lire ici
Hmmm, c'est bête ça
Je n'peux pas lire ici
Ça y est et c'est reparti


Hey dis donc Nino, tu peux pas jouer moins fort ?
Faut que j'me cultive
Hey dis donc Nino, Kafka, c'est pas Astérix !
Moins fort, Nino, j'ai les nerfs qui lâchent !


Grâce à ces musiciens
J'entrevois tout à coup
L'univers kafkaïen
Qui rend les hommes fous
L'univers kafkaïen
Oh yeah, moi je l'ai chez moi
C'est bien le dernier mois
Que je passerai là
Je n'veux plus vivre ici
Je ne resterai pas
Car si je reste ici
Oh yeah ça oui je le vois
Car si je reste ici
Je n'me cultiverai pas
Je n'peux pas lire ici
Car c'est très calé Kafka
Paroles: Suzanne Gabriello. Musique: Nino Ferrer 1966 © Barclay note: Parodie de Mirza, de Nino Ferrer.
Les paroles similaires










 

Les paroles au texte similaire :

Liberty Valance/Blog de Carbon/silicon

Lalala lalala lalala lalalalala lala Lalala lalala lalala lalalalala lala Lalala lalala lalala lalalalala lala Lalala lalala lalala lalalalala lala There's a man with the phone texting pictures back...

Suicide de T-Pain

[Verse 1:] The world keeps spinnin, with or without me And I know, that's hard to believe And now I'm in a box, with nothin around me Cuz I found a girl that'll get on her knees (at ease) And all the while...

Mirza de Nino Ferrer

Z'avez pas vu Mirza ? Oh la la la la la la Z'avez pas vu Mirza ? Oh la la la la la la Z'avez pas vu Mirza ? Oh la la la la la la Où est donc passé ce chien Je le cherche partout Où est donc passé...

Mirza de Star Academy 3

Z'avez pas vu Mirza ? Oh la la la la la la Z'avez pas vu Mirza ? Oh la la la la la la Z'avez pas vu Mirza ? Oh la la la la la la Où est donc passé ce chien Je le cherche partout Où est donc passé...

A quoi tu joues ? de Donia

Mururoa, mon amour

Mururoa, mon amour

 
    (pastiche de "Hiroshima mon amour")

    DRAME, de Marion Hänsel avec Adrien Jolivet, Nicolas Robin et Romain David.


    BIEN
    Océan Pacifique, 1972. Au large de Mururoa, un navire de guerre français participe à des essais nucléaires. A son bord, les jeunes appelés trompent l'ennui en fumant cigarette sur cigarette, quémandent de l'affection à un chien et se heurtent à l'absurdité inhérente aux exercices militaires. Le film est une succession de scènes courtes, à l'intensité variable, toujours emplies d'une violence latente. Adapté de deux nouvelles d'Hubert Mingarelli, ce film sobre et émouvant est éloigné de tout pathos hollywoodien.


    Marguerite Duras (1914-1996) pastichée par Patrick Rambaud, Virginie Q (1988)


    Né à Paris en 1946, Patrick Rambaud a fondé le magazine Actuel en 1970, avec Jean-François Bizot et Michel-Antoine Burnier. Avec ce dernier, il écrit deux recueils de pastiches : Parodies (1977) et Le Roland Barthes sans peine (1978). Il est l’auteur de longs pastiches de Marguerite Duras (et quelques uns plus courts, parus dans les articles de journaux) : Mururoa mon amour et Virginie Q (1988). Il a écrit de nombreux autres livres (plus de trente), dont La bataille (1997), qui lui valut le Grand Prix du roman de l’Académie française et le prix Goncourt, et sa suite, Il neigeait (2000).


    Extrait pages 42-43 :
    « Elle dit : Vous dites plusieurs mots et ça fait la phrase.
    « Il dit : C’est important, ça.
    « Elle dit : C’est forcément un destin.
    « Il dit : Maintenant je sais que les mots ils se rejoignent en phrase comme la Meuse, elle, elle va couler et devenir la mer.
    « Il dit : Elle va enfanter en se perdant. Ça ne sera plus la Meuse.
    « Elle dit : Ça sera la mer. »
    Marguerite Duras (1914-1996) pastichée dans Le Style mode d'emploi


    C'est le texte :
    Agitato Atrabile


    Extrait :
    « Ça se verrait que le zazou, il monte sur la plate-forme, il tend l’argent au receveur, il prend la monnaie. Et que tout à coup le bus ça démarre. Oui, c’est comme ça que ça fait, le conducteur il embraye et ça démarre. Moi aussi, j’embraye sur mon histoire... »





    Copyright (c) 2003 Stéphane Tufféry. Tous droits réservés.

    S'il admire les pastiches de son illustre aîné Marcel Proust, Patrick Rambaud préfère manier l'humour vache de la parodie avec une allégresse certaine.


    Entretien. Prix Goncourt 1997 pour La bataille (Grasset), Patrick Rambaud est un parodieur redouté et fécond. Où l'on s'aperçoit que cet homme qui ne sourit jamais éclate souvent de rire. Hors champ naturellement.
    On vous présente souvent comme un pasticheur, vous dites faire des parodies. Quelle est la différence entre ces deux genres?
    Patrick Rambaud. C'est très simple: le pastiche est un exercice d'admiration. C'est ce qu'a fait Proust dans ses Pastiches et mélanges, où il raconte les méfaits d'un arnaqueur célèbre à la manière d'un roman de Balzac, de Flaubert, d'une critique de Sainte-Beuve ou du Journal des Goncourt. La parodie, elle, est un exercice de moquerie. Avec des degrés dans la méchanceté.

    Comment vous êtes-vous lancé dans le genre?
    P.R. J'ai commencé à Actuel, dans les années 70. Les journaux américains et anglais, comme le National Lampoon, en publiaient. Je me souviens notamment des bandes dessinées consacrées au prince Charles. Nous avons donc lancé Trui, une parodie de Lui où les gens étaient remplacés par des cochons, y compris, bien sûr, dans les publicités et les sondages. Exemple: «83% des cochonnes préfèrent ce type de porc», dessins et photos à l'appui. Il y a eu aussi Doux n?uds, parodie de Nous deux que nous avons mis un temps fou à réaliser tellement on s'amusait.

    Comment êtes-vous venu aux parodies purement littéraires?
    P.R. Michel-Antoine Burnier et moi étions des lecteurs assidus des A la manière de... de Reboux et Muller. On se demandait s'il était possible de faire la même chose avec nos contemporains. La réponse n'était pas évidente. Finalement, nous avons composé une quarantaine de parodies qui allaient du texte de dix pages au livre, comme Le Roland Barthes sans peine. Il y a eu François Mitterrand: Le tronc et l'écorce, Françoise Sagan: Un navire dans tes yeux, La farce des choses de Simone de Beauvoir, et aussi Aragon, de Gaulle, Philippe Sollers, André Malraux...

    Comment vos victimes ont-elles réagi?
    P.R. Mal. Très mal. Hormis Françoise Sagan, Lucien Bodard et Lévi-Strauss envers lequel nous avions été particulièrement durs, ils étaient tous furieux. Trois sur quarante en ont ri! La proportion est révélatrice.

    Quelles sont les qualités d'un bon pastiché?
    P.R. Il faut avoir un style reconnaissable d'emblée et une grosse tête. Plus le parodié a la grosse tête, plus il est facile de taper dessus et plus le plaisir dure. Voyez Marguerite Duras: elle était si gonflée d'elle-même que j'ai pu sans problème écrire deux romans: Virginie Q. et Mururoa mon amour. Le tout signé Marguerite Duraille.

    Pour parodier, entrer dans l'?uvre d'un autre pour s'en moquer, ne faut-il pas un minimum d'admiration?
    P.R. Non, au contraire. Plus l'exaspération est grande, meilleure est la parodie. J'ai un profond agacement envers Duras. Un jour, j'ouvre la télévision, je tombe sur elle. Elle était imbuvable, tellement certaine de son génie qu'elle méritait trois claques. Le soir même, je téléphone à André Balland: «Ça n'est plus possible, il faut faire quelque chose.» Le lendemain c'était signé.

    Comment avez-vous commencé?
    P.R. Pour moi, le comble du rien, c'est le foot. J'ai donc imaginé une fausse interview de Platini. Là-dessus, Libération a publié un véritable entretien Duras-Platini... J'ai dû me rabattre sur un boxeur, le boxeur étant ce que je place juste au-dessus du footballeur. Max Ramirez - j'ai su par la suite qu'il existait réellement - est né ainsi. C'est le texte qui marche le mieux.

    Qu'est-ce qui démode une parodie?
    P.R. Quand l'auteur est oublié, quand il n'intéresse plus personne. Dans le Reboux et Muller, la charge contre André Thérive ne fait plus rire personne. En revanche, le
    «Shakespeare» n'a pas vieilli d'un poil.

    Avez-vous déjà renoncé, en cours de route, à une parodie?
    P.R. Non. Cela n'arrive pas car on choisit ses cibles très soigneusement. Avant d'écrire une ligne, on sait exactement où on va. Nous avions envisagé de faire un Gainsbourg, mais ça ne marchait pas. Nous ne trouvions pas l'astuce. La raison? Gainsbourg est son propre parodieur, les astuces, il les fabrique lui-même. Nous avons laissé tomber faute de sujet.

    Comment écrivez-vous?
    P.R. Vite. Dans l'excitation. Le genre ne vaut pas la peine qu'on y passe trop de temps. Il faut être clair et le plus visuel possible. Le plus difficile, c'est de trouver un sujet. Après, on fonce. Seul parfois. Ou à deux, comme pour le Roland Barthes.

    Justement. Roland Barthes. De même que le langage de la psychanalyse a pénétré le vocabulaire de la rue, celui du structuralisme est passé dans les m?urs verbales. Vous en êtes indemne?
    P.R. Bien sûr! J'y suis même complètement allergique. Le structuralisme est dangereux. Il envahit les écoles. Il gonfle les baudruches. L'ancêtre des parodieurs de Barthes, c'est Molière. Voyez Les précieuses ridicules. C'est tout à fait cela. Roland Barthes a contaminé des générations. Et ce n'est pas fini. La presse elle-même est gangrenée par des tics qui viennent de là. C'est ce que nous avons voulu dénoncer, Burnier et moi, dans Le journalisme sans peine, méthode pratique pour apprendre à parler le langage de la presse. Nous n'avons rien inventé, il nous a suffi de collectionner les clichés. Mais le phénomène n'est pas nouveau. Lisez les M?urs diurnales de Marcel Schwob. Tout y est déjà.

    Vous n'avez plus écrit de parodies depuis un moment. Y reviendrez-vous?
    P.R. Sans doute. Mais cela ne se décide pas comme ça. Il faut un sujet d'agacement, d'énervement. Peut-être ferai-je un faux Paulo Coelho. Ce serait quelque chose comme L'âne chimiste par «Paulo Cono». L'alchimiste, c'est un faux roman d'initiation, un brouet infâme de toutes les traditions possibles. Alors, tant qu'à le critiquer, autant le faire drôlement, sur son propre terrain. Mais j'ai d'autres projets auparavant. Erik Orsenna et moi-même avons décidé d'écrire un manuel de grammaire à l'usage des écoliers.


    Une parodie de grammaire structuraliste?
    P.R. Pas du tout. L'idée nous est venue lors de la remise du Goncourt des lycéens. La ministre Ségolène Royal s'était décommandée au dernier moment. L'ambiance était au plus bas, il fallait faire quelque chose. Nous avons donc choisi dans l'assistance une jeune fille blonde, genre Ségolène Royal, et, cachés derrière elle, à la tribune, nous avons fait une parodie de discours ministériel tandis qu'elle mimait les gestes. Ça a été du délire! Il en est resté des choses très sérieuses, comme cette idée de grammaire où nous dirions aux enfants ce qu'elle est et d'où viennent les mots. Simplement. 

    çA PEUT PAS FAIRE DE MAL



    émission sur France Inter




    Ce soir, pour la dernière émission de la saison, enregistrée en public au Théâtre de l'Odéon, amusons-nous à lire les pastiches des plus grands écrivains, de Racine à Marguerite Duras, en passant par Shakespeare, Proust, Virginia Woolf, Tolstoï... sans oublier les auteurs de best-sellers contemporains : Christine Angot, Marc Levy, Jean d'Ormesson.
    J'ai le plaisir de recevoir, à mes côtés sur scène, une amie qui a un grand sens de l'humour puisqu'elle a accepté d'entendre, ce soir devant vous, un pastiche de son oeuvre : bonsoir, Anna Gavalda... D'autres invités, qui ont fait le succès de l'émission depuis trois ans, nous rejoindrons sur scène pour lire des pastiches : Natalie Dessay, Françoise Fabian, Daniel Mesguich, Raphaël Enthoven...


    guillaume Gallienne et Natalie Dessay© Radio France - 2012 / Christophe Abramowitz


    Avec les textes suivants :


    1. Exergue : pastiche d'Anna Gavalda par Patrick Besson : extrait de "La Présidentielle" (éditions Grasset, 2012) par Guillaume Gallienne


    2. La définition du pastiche par Claude Gagnaire, par Anna Gavalda


    3. Pastiche de Phèdre de Racine, avec Natalie Dessay : extrait de "La Négresse blonde", de Georges Fourest (édition José Coti, 1965)


    4.Pastiche de Shakespeare, avec Daniel Mesguich : extrait de l'ouvrage "A la manière de..." de Paul Reboux et Charles Muller (éditions Grasset, 1998)


    5. Pastiche de Proust, par Raphaël Enthoven : extrait de l'ouvrage "A la manière de..." de Paul Reboux et Charles Muller (éditions Grasset, 1998)


    6. Pastiche de Virgnia Woolf, par Françoise Fabian : "La recette du clafoutis grand-mère", extrait du recueil "La soupe de Kafka" de Mark Crick (éditions Flammarion, 2006, traduction Patrick Raynal)


    7. Pastiche Tolstoï, par Guillaume Gallienne : extrait de l'ouvrage "A la manière de..." de Paul Reboux et Charles Muller (éditions Grasset, 1998)


    8. Pastiches de Christine Angot, Marc Levy, Jean d'Ormesson, par Guillaume Gallienne : extraits de "Et si c'était niais?" de Pascal Fioretto (éditions Chiflet et Cie, 2007)


    9. Et pour conclure : pastiche de Marguerite Duras avec Natalie Dessay : extrait du livre "Mururoa mon amour" de Patrick Rambaud (éditions J.C. Lattès, 2010)


    Avec la voix de Patrick Rambaud (Archive INA)


    Programmation musicale :


    -Bobby Lapointe : L'Ami Zantrop


    -Suzanne Gabriello : Z'avez pas lu Kafka?




    Guillaume Gallienne et Françoise Fabian © Radio France - 2012 / Christophe Abramowitz


    A partir du lundi 25 juin et pendant tout l'été, vous pouvez réécouter les émissions de la saison 2011-2012 en rediffusion, tous les jours, du lundi au vendredi, à 16h. Un peu de lecture pendant les vacances, "ça peut pas faire de mal"... Bel été à vous!

    La soupe de Kafka



    La soupe de Kafka : Une histoire complète de la littérature mondiale en 16 recettes
    Si vous alliez dîner chez Marcel Proust, Gabriel Garcia Marquez, Virginia Woolf ou Raymond Chandler, que vous offriraient-ils à table ? Mark Crick répond à la question en nous donnant à lire une série de savoureux pastiches de quelques-uns des plus grands écrivains du m...  voir plus


    Un bijou en librairie


    Pour les amateurs de bonnes recettes et de bonne littérature, un récent ouvrage réunit les deux qualités. Paru en novembre, la maison d’édition le réédite tous les quinze jours, tellement la demande est inattendue – pour un éditeur près de ses sous, pas pour les lecteurs.

    Il s’agit de La soupe de Kafka, « une histoire complète de la littérature mondiale en 16
    recettes », de Mark Crick chez Flammarion.

    16 recettes rédigées chacune à la manière d’un auteur littéraire.
    Il y a ainsi
    un Agneau à la sauce à l’aneth à la Raymond Chandler,
    des Moules marinières à la Italo Calvino,
    un Rösti à la Thomas Mann ,
    un Tiramisu à la Marcel Proust.

    Non seulement les recettes sont-elles opérationnelles, mais le style est au rendez-vous. Chaque recette fait l’objet d’une courte histoire racontée par l’auteur en question.

    Voici quelques extraits.

    Pour préparer un clafoutis grand’mère, l’héroïne de la recette à la Virginia Woolf constitue la pâte : « La farine, quant à elle, lui procura une sensation exquise, il en resta une pointe sur sa joue semblable à une caresse lorsqu’elle écarta une fine mèche de cheveux, comme si sa beauté l’ennuyait et qu’elle voulait être comme les autres, insignifiante, une veuve seule dans sa maison, armée d’une plume et de papier, qui rédige des notes, explique la pauvreté, expose les problèmes sociaux (elle incorpora la farine à la préparation)... »

    Fenkata à la Homère. Pour calmer la faim des Achéens ’aux ventres creux’ assiégeant Troie [pardon, Ilion], Ulysse est allé chassé un lièvre qu’il rapporte au camp : « Alors le vaillant Achille sécha ses larmes et sortit de sa tente. Il ceignit un tablier de cuir autour de sa poitrine et de ses reins, dépeça le lapin et le détailla en parts égales d’une main experte. Puis il prit les morceaux et les fit revenir dans l’huile d’olive, et la fumée s’éleva au haut de l’Olympe où siègent les dieux qui gouvernent les hommes. Voyant que le divin Achille ne ruminait plus sous sa tente, le blond Ménélas reprit courage et vint avec des herbes aromatiques, qu’il ajouta au chaudron. Puis Ulysse aux mille tours mêla du vin doux comme le miel dans le cratère, en arrosa la viande et retira le chaudron du feu pour laisser mariner trente minutes... »

    Et enfin le Tiramisu à la Marcel Proust, raconté par la belle Ursula Patrignani à qui l’auteur veut déclarer sa flamme : « Mes sentiments pour elle avaient atteint une telle intensité que je sentis ma tête commencer à tourner, et que je me mis à mélanger paroles et pensées, tout en me demandant si je n’avais pas par inadvertance exprimé tout haut ce que je me disais à part moi. Eprouvait-elle quelque chose pour moi ? Trouvait-elle en son coeur de quoi répondre à mes sentiments pour elle ? Malgré moi, un ’Il faut que je sache !’ m’échappa. Qu’elle eût réellement mal compris ou que, par coquetterie, elle eût décidé d’interpréter ma question de façon à entretenir le doute qui me torturait et faisait monter en moi une sorte de fièvre, elle me répondit : ’Et vous allez savoir. Le chef commence toujours par le café, frais et bon, mais déjà refroidi dans la glace pour éviter que les biscuits de Savoie, ces petits biscuits à tremper qui nous parviennent régulièrement d’Italie, ne ramollissent et ne se désagrègent trop tôt. Il les trempe dans le café en les retournant, avant de les disposer dans le bol pour former la base de son amalgame. Le secret, c’est qu’il coupe toujours le café avec l’Amaretto, qu’il garde à la portée de la main tout au long de cette opération... »
    éditeurs se battent pour le publier.


    La soupe de Kafka, Flammarion, 12 euros

    "A Table !"

    "LA SOUPE DE KAFKA" Mark Crick. Flammarion 2006.



    Tout le monde connaît la petite Madeleine de Proust mais qu'en est-il de son Tiramisu ? Et qui connaît la recette du Poulet vietnamien à la Graham Greene, le Risotto aux champignons façon John Steinbeck ou encore les Moules marinières à la Italo Calvino?
    C'est à un succulent festin littéraire, à « une histoire complète de la littérature mondiale en 16 recettes », que nous invite Mark Crick dans « La soupe de Kafka ».
    Maîtrisant avec brio l'art du pastiche littéraire, Mark Crick nous sert dans cet ouvrage seize recettes de cuisine écrites à la manière de tel ou tel auteur passé à la postérité.
    On trouvera donc dans la carte du Menu :

    AGNEAU A LA SAUCE A L'ANETH à la Raymond Chandler
    Traduit par Patrick Raynal

    OEUFS A L'ESTRAGON à la Jane Austen
    Traduit par Geneviève Brisac

    SOUPE MISO EXPRESS à la Franz KAFKA
    Traduit par Eliette Abecassis

    GATEAU AU CHOCOLAT à la Irvine Welsch
    Traduit par Alain Defossé

    COQ AU VIN à la Gabriel Garcia Marquez
    Traduit par Claude Durand

    RISOTTO AUX CHAMPIGNONS à la John Steinbeck
    Traduit par Frédéric Jacques Temple

    MOULES MARINIERES à la Italo Calvino
    Traduit par Patricia Reznikov et Gérard de Cortanze

    POUSSINS DESOSSES ET FARCIS à la Marquis de Sade
    Traduit par Patrice de Méritens

    CLAFOUTIS GRAND-MERE à la Virginia Woolf
    Traduit par Anne Freyer-Mauthner

    FENKATA à la Homère
    Traduit par Isabelle D. Philippe

    TIRAMISU à la Marcel Proust
    Traduit par Alain Malraux

    POULET VIETNAMIEN à la Graham Greene
    Traduit par François Rivière

    SOLE A LA DIEPPOISE à la Jorge Luis Borges
    Traduit par Patricia Reznikov et Gérard de Cortanze

    PAIN GRILLE AU FROMAGE à la Harold Pinter
    Traduit par Jean Pavans

    RÖSTI à la Thomas Mann
    Traduit par Anne Freyer-Mauthner

    TARTE A L'OIGNON à la Geoffrey Chaucer
    Traduit par André Crépin

    C'est donc à une véritable fête des mots et des saveurs que nous invite Mark Crick dans cet étonnant petit livre farci d'humour et parsemé de photos et illustrations de l'auteur évoquant l'univers visuel des auteurs et rendant hommage, là aussi par le procédé du pastiche, à des artistes célèbres tels que, entre autres, Hogarth ou Giorgio de Chirico.

    Brillant exercice de style, tant par ses pastiches littéraires que picturaux, « La soupe de Kafka » est un ouvrage où se mêlent avec humour littérature, arts plastiques et gastronomie. Chaque recette se présente sous la forme d'un texte court accompagné d'une illustration, et remarquablement traduit de l'anglais par des auteurs français contemporains tels que Patrick Raynal, Eliette Abecassis, Gérard de Cortanze, etc...
    La lecture de chacun de ces courts récits est un pur régal et ne manquera pas de faire s'esclaffer les lectrices et lecteurs coutumiers de tel ou tel auteur lorsqu'ils retrouveront sous la plume de Mark Crick les habitudes et les manières stylistiques de ceux-ci.

    Ce recueil de recettes à la sauce littéraire agrémenté d'illustrations et de peintures est un enchantement des sens et une invitation à revisiter d'une manière tout à fait originale l'univers de seize auteurs qui ont marqué de leur empreinte l'histoire de la littérature. Un livre à déguster sans retenue.

    • Par MarianneDesroziers, le 27 juillet 2010

      Elle déposa les cerises dans une terrine beurrée et regarda par la fenêtre. Les enfants couraient sur la pelouse, Nicholas, qui avait déjà atteint les massifs de tritomas rouge flamboyant, se retournant pour attendre les autres. Elle revint aux cerises, pois rouges sur fond blanc, si gais et si plaisants, avec leurs noyaux durs invisibles qu'elle n'enlèverait pas. Elle eut une pensée émue pour Mrs Sorley qui en connaissait que la dureté du noyau et non la douceur ; et elle réserva la terrine de cerises.
      (extrait de "Clafoutis Grand-mère à la Virginia Woolf")
      lire la suite
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    • Par jovidalens, le 17 mai 2012

      - J'ai besoin d'un sursis à exécution, fit le curé sans lever les yeux de son café.
      - Impossible. Le peloton est déjà en route. Il sera là dés demain.
      - Il a réclamé du coq au vin et ça demande deux jours de préparation.
      - C'est donc vrai que le Syrien a sacrifié El Jagarcito ?
      - El Jagarcito est dans ma cuisine, niché au fond d'une marmite.
      Le maire se signa.
      - On ne peut pas le faire cuire aujourd'hui ?
      - Tobaga dit que ce serait faire injure au Très-Haut. On ne peut pas servir à Fidel Agosto Santiago un ultime souper à moitié cuit.

    Et si c’était niais ?

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    Pascal Fioretto

    Et si c’était niais ?
    Editions Chiflet, 210 pages




    .

    par Brigit Bontour


    ET SI C’ETAIT DROLE !


    Onze écrivains –sauf un, Jean D’Ormissemon, ont disparu.

    D’Ormissemon inoubliable auteur de « C’était rudement bath’ »a réussi à soûler ses ravisseurs en tentant de leur raconter l’histoire de la papauté, de leur réciter un medley de son anthologie de la poésie, de les emmener faire un tour en décapotable…Ils ont renoncé devant tant de verbiage.

    Tous sont édités par la même maison d’édition et bien que différents, sont aussi pénibles les uns que les autres : bavards, méprisants, médisants, dépressifs voire fous à lier.

    Chiflon leur éditeur très inquiet, et tout aussi barré qu’eux charge le commissaire Adam Seberg héros bien connu du livre « tais-toi si tu veux parler » de Fred Wargas de mener l’enquête.

    Enquête, le mot est vite dit, car si le roman adopte le ton d’un policier, il n’en a que l’apparence.

    En effet, tout au long des onze chapitres, Pascal Fioretto l’auteur du livre se livre à un pastiche hilarant du style des écrivains les plus lus du moment, souvent pour de mauvaises raisons en leur donnant tour à tour la parole.

    Parmi les victimes, Pascal Servan qui depuis son repaire de « Mornemolle » écrit : « Anniversaire de l’accession au pouvoir de François M. Avec le Vicomte comme chaque année, nous avons gravi à pieds ma roche de Solutré miniature. Je l’ai voulue plantée de cerisiers en plastique toujours en fleurs" » Rocher qui se trouve entre la rocade Georgette Plana, le carrefour égyptien Dalida et le parking Joe Dassin.

    Frederic Beisbéger, lui a d’autres ennuis : sa femme au corps redessiné par des designers lui annonce qu’elle le quitte pour un certain Marc Marronnier : « sous l’effet du choc, je titube jusqu’au fauteuil Terence Conran à 890 euros, sans les coussins ».

    Monette, l’héroïne d’Anna Galvauda a des soucis plus petits, à l’image de sa vie de petite retraitée qui vit dans une petite chambre sous les toits : son dentier, cadeau d’une amie morte est trop petit et lui fait un mal atroce. Quant à Christine Angot, l’une des plus « gâtées » avec BHL, c’est le grand jeu : son psychanalyste ne veut plus lui parler depuis qu’elle lui a envoyé trop de fax de ses fèces flottant dans l’eau bleue de l’Harpic »…

    De « Hygiène du tube (et tout le tremblement) » d’Amélie Notlong qui écrit son roman journalier en passant par Jean Christophe Rangé, et ses « Limbes pourpres du concile des loups », « Et si c’était niais » de Marc Lévis, « c’était rudement bath » de Jean D’Ormissemon, « Des fourmis et des anges « de Bernard Werbeux , « Pourquoi moi » de Christine Anxiot ; l’auteur de l’ouvrage se livre à un exercice de style drôlissime. Reprenant chaque tic, chaque travers de sa victime, il s’en approprie le style jusqu’à la caricature : L’obsession de la sexualité, le malaise existentiel chez Beigbeder, sa façon de décrire par le menu les marques et les prix des objets qui l’entourent, son goût pour le scoop qui risque de le perdre sont analysés avec la précision d’un scientifique rivé à son scalpel.

    Chez Gavalda , le souci du détail, ses dialogues parfois confus, son penchant pour la supposée consensualité des petites gens sont plus vrais que nature.

    . Pourtant loin d’être des pastiches gratuits et méchants, les textes de Pascal Fioretto sont d’une grande précision et montrent une connaissance approfondie de l’œuvre de chacune de ses victimes. Marc Marronnier est par exemple le nom du double littéraire de Beigbeder.

    Certains écrivains aimeront, d’autres moins, mais le lecteur lui, adore et s’étrangle de rire, même et surtout quand son auteur de prédilection est pris en flagrant délit de prétention ou de répétition.

    CHEZ POL

      Bonjour, nous sommes le  17 mai  et c'est le bon jour pour courir à droite et à gauche. Un homme pressé.  ÇA ARRIVE AUJOURD'HUI  A...