dimanche 7 novembre 2021

 

Transat Jacques Vabre. Les 79 duos ont pris un départ magnifique avant un casse-tête stratégique



Ce dimanche 7 novembre, à 13 h 27, les 79 bateaux de la 15e édition de la Transat Jacques Vabre ont pris un très joli départ, dans des conditions propices aux hautes vitesses. Les duos des quatre classes représentées (Ultim, Ocean Fifty, IMOCA, Class40) ont vécu un début de course spectaculaire. Désormais, ils attaquent une sortie de la Manche complexe, notamment en raison des forts courants. Premier constat après quelques heures de course : les favoris sont au rendez-vous





Il y a le stress qui monte, il y a l’émotion. Mais les jours de départ des grandes courses marquent toujours une forme de libération. Les 79 duos engagés dans la Transat Jacques Vabre ont vécu des dernières journées à terre très intenses pour finaliser leur préparation, répondre à de multiples sollicitations. La fête a été belle, mais il était grand temps de larguer les amarres, de lâcher les tensions. Désormais, place à la compétition, enfin.

Un départ prudent pour l’ensemble de la flotte

Le départ a été donné comme prévu à 13 h 27, dans des conditions idéales pour des machines de course au large taillées pour la performance. Certes, le clapot n’était pas des plus agréables mais le vent de nord-ouest soufflait entre 15 et 20 nœuds et les lumières étaient magnifiques. Les 5 Ultimes, 7 Ocean Fifty, 22 Imoca et 45 Class40 ont tous pris un bon départ, c’est-à-dire qu’aucun n’a passé la ligne trop tôt. Il faut dire que les 5 heures de pénalité prévues pour les duos ayant volé le départ avait de quoi refroidir les ardeurs…

VOIR AUSSI :
VIDÉO. Transat Jacques Vabre. Revivez le départ de la 15e édition en replay
La cartographie pour suivre les duos en direct

Les 79 duos ont pris une bonne marge par rapport à la ligne de départ. Il n’y a eu aucun rappel individuel. | JEAN-MARIE LIOT

À fond au reaching vers Étretat

C’est au reaching (vent de travers), que les bateaux sont partis vers une marque située près des emblématiques falaises d’Étretat. Les foilers s’en sont donné à cœur joie. Les images étaient spectaculaires et sans surprise, c’est un Ultime qui a franchi en premier la bouée, le Maxi Edmond de Rothschild, mené par Franck Cammas et Charles Caudrelier. Banque Populaire XI (Armel Le Cléac’h/Kevin Escoffier) et SVR-Lazartigue (François Gabart/Tom Laperche) sont passés quelques minutes plus tard. On a ensuite vu un joli défilé d’Ocean Fifty, d’IMOCA et de Class40.

Le spectacle était magique aux abords des falaises d’Étretat. | JEAN-MARIE LIOT

Pour sortir de la Manche, on va devoir tricoter dans peu de vent et beaucoup de courant, ça va être compliqué à gérer. On va s’arracher un peu les cheveux

Les concurrents ont ensuite lofé pour rejoindre la pointe du Cotentin, dans un vent toujours bien établi. Mais la situation va progressivement se corser avec un vent faiblissant et un fort courant, les coefficients de marées étant très forts en ce moment dans la Manche. Pour résumer, plus les bateaux sont « petits », plus la situation s’annonce compliquée car les courants vont s’inverser et devenir défavorables aux abords du Cotentin. « Pour sortir de la Manche, on va devoir tricoter dans peu de vent et beaucoup de courant, ça va être compliqué à gérer », prévient Amélie Grassi, skipper du Class40 La Boulangère Bio. « On va s’arracher un peu les cheveux je pense. Il ne faut pas laisser les concurrents gagner quelques mètres, sinon ils gagnent quelques heures. Donc là ça va déjà être costaud. Et après, pointe Bretagne, on va avoir une décision à prendre. Deux options se dessinent, soit une route sud plus directe sur laquelle il devrait y avoir peu de vent. Ou alors une option à l’ouest qui suppose d’aller chercher davantage de vent, mais en y allant on ne sait pas si on l’aura vraiment. Donc pour le moment on ne sait pas trop ce que l’on va faire ! Il va falloir surveiller les modèles météo de près. »

Le reaching, l’allure de prédilection des foilers. | JEAN-MARIE LIOT

Les favoris déjà aux avant-postes, Caudrelier et Cammas à 35 nœuds dans le raz Blanchard !


Alors que la nuit tombait, les premières hiérarchies se dessinaient. Il n’y avait pas de grosse surprise à observer dimanche soir, au pointage de 18 h. Les favoris sont bien entrés dans la course. En Ultime, le Maxi Edmond de Rothschild était en tête, propulsé à 35 nœuds dans le fameux raz Blanchard (nord-ouest du Cotentin). En Ocean Fifty, sans doute la classe la plus homogène avec sept duos tous capables de gagner, le match était déjà très serré. Groupe GCA-1001 Sourires (Gilles Lamiré/Yvan Bourgnon) pointait en première position à 18 h mais tous les concurrents se tenaient en 6 milles. En IMOCA, les favoris incontestés Charlie Dalin et Paul Meilhat n’ont pas traîné à prendre les commandes sur Apivia. Les autres foilers qu’on attendait aux avant-postes n’étaient pas bien loin et on notait aussi l’excellent début de course de Louis
Duc et Marie Tabarly (Kostum-Lantana Paysage), sur un bateau à dérive d’ancienne génération. Enfin en Class40, la flotte la plus fournie, Amélie Grassi et Marie Riou, les filles de La Boulangère Bio avaient les faveurs du classement.
Un match serré et intense est lancé pour les Class40


TRANSAT JACQUES VABRE 2021

 




Il y a le stress qui monte, il y a l’émotion. Mais les jours de départ des grandes courses marquent toujours une forme de libération. Les 79 duos engagés dans la Transat Jacques Vabre ont vécu des dernières journées à terre très intenses pour finaliser leur préparation, répondre à de multiples sollicitations. La fête a été belle, mais il était grand temps de larguer les amarres, de lâcher les tensions. Désormais, place à la compétition, enfin.



transat jacques vabre
Un visiteur prend en photo les bateaux au départ de la Transat Jacques Vabre dans le port du Havre, avant la course direction Fort-de-France. 

Pour sa quinzième édition, la course en double Transat Jacques Vabre, dont le départ est donné dimanche au Havre, propose trois parcours différents pour permettre aux quatre classes engagées de s'offrir une arrivée victorieuse relativement groupée.

Les 79 bateaux s'élanceront à destination de Fort-de-France en Martinique, une première dans l'histoire de la course bi-annuelle, créée en 1993. Quatre classes sont représentées: les Ultimes (32 m) et les Ocean Fifty  (15 m) pour les multicoques, et les Imoca (18 m) et les Class 40 (12 m) pour les monocoques.

Les Ultimes (5 bateaux en lice) doivent parcourir 7500 milles nautiques (13.890 km), ce sera 5800 nm (10.741 km) pour les Imoca (22 bateaux) et les Ocean Fifty (7 bateaux) qui feront le même parcours, et 4600 nm (8519 km) pour les Class 40 (45 bateaux).


le Cloass40, un bateau « facile » fait pour le large

Ce type de voilier séduit tous les profils de marins, de l’amateur éclairé au professionnel chevronné. Dimanche, 45 équipages prendront le départ de la Transat Jacques Vabre, au Havre, à bord de ces bateaux de 12 mètres.

À ses débuts, en 2004, la Class40 (monocoques de 12 mètres) était considérée comme une classe réservée aux amateurs éclairés, voire aux semi-professionnels de la voile, et était parfois regardée avec condescendance. Puis elle a connu un superbe éclat grâce à la victoire de Yoann Richomme lors de la Route du rhum 2018.

Voilà qu’un des plus brillants professionnels de sa génération démontrait de manière magistrale qu’un bateau simple, sans foils, construit en fibre de verre – à l’exception du mât, de la bôme et du bout-dehors en carbone – était aussi un bateau très rapide, capable à certaines allures de tenir des moyennes de 18 nœuds, facile d’emploi, aux coûts contraints et, surtout, ne nécessitant pas une équipe pléthorique pour assurer son fonctionnement à l’année.

Un an plus tard, en 2019, c’est le duo Ian Lipinski-Adrien Hardy, à bord de Crédit mutuel, un scow dessiné par l’architecte et longtemps coureur au large David Raison, un bateau à l’étrave arrondie, qui remporte la Transat Jacques Vabre, dessillant d’un coup les yeux du monde hauturier. Ce dessin signe alors une « rupture technologique » que ce même Raison, en 2011, avait déjà lancée en remportant la Mini-Transat sur des lignes similaires sur son bateau de 6,50 mètres, laissant les observateurs de l’époque bouche bée.

« Bateaux à taille humaine »

Alors que les budgets des derniers Imoca et Ultime sont hors de portée, la Class40 se tient à l’écart d’une surenchère technologique et financière et connaît une accélération des mises en chantier pour la prochaine Route du rhum puisqu’on parle aujourd’hui de 17 bateaux neufs pour l’édition 2022. Dimanche 7 novembre à 13 h 30, ils seront 45 équipages de Class40 sur les 79 embarcations au départ de la quinzième édition de la Transat Jacques Vabre, course transatlantique en double entre Le Havre et, pour la toute première fois,  Fort-de-France en Martinique. 



Top départ

Tous seront alignés sur la même ligne pour un départ au même moment (dimanche à 13h27) devant Sainte-Adresse. La flotte passera ensuite à la bouée d'Étretat pour sortir de la Manche puis se diriger vers la pointe Bretagne.

Ils traverseront alors le golfe de Gascogne pour franchir le cap Finisterre et descendre pour attraper les alizés avant que chacun prenne sa route au sud des Canaries.

Imoca et Ocean Fifty mettront le cap sur l'archipel brésilien de Fernando de Noronha, soit une boucle de 5800 milles nautiques (10.741 km) qui leur fera traverser deux fois l'équateur et de fait, deux fois le terrible Pot-au-noir, avant de rallier La Martinique. 

Les Class 40, moins puissants, ont un parcours plus court en distance. Ils ne passeront pas le Pot-au-noir ni l'équateur. 

Un tiers de tour du monde

Les plus rapides bateaux de course au monde, les Ultimes, feront presque un tiers de tour du monde. Ils auront à contourner l'archipel brésilien de Trindade et Martim Vaz, au large de Rio de Janeiro, ce qui leur fera passer par deux fois l'équateur et le Pot-au-Noir. 

Les vainqueurs de chaque classe sont attendus deux semaines après le départ dans la baie de Fort-de-France.




Disputée par 80 bateaux répartis en quatre classes, cette 15e édition de la Transat Jacques Vabre, prestigieuse course en double bi-annuelle créée en 1993, délaisse pour la première fois l'Amérique latine pour une arrivée inédite en Martinique.




Parmi les trois parcours de la Transat Jacques Vabre 2021, qui s'élance ce dimanche (13 h 27, 08h27 ici en Martinique), un est réservé aux Class40. Il s'agit du plus court : 4 600 milles. Les 45 duos au départ devront laisser l'île de Sal à tribord, au Cap Vert, avant de filer à l'Est vers la Martinique.


C’est un parcours différent. 

Le début de course est assez similaire à l’ancien mais il y a un passage obligé, au Cap-Vert, qui change un peu la donne. Il permet peut-être moins d’ouverture de stratégie. Après, je ne vois pas de pièges particuliers. Avant le départ, j’ai le sentiment que ce parcours est plus simple que l’ancien. Je me trompe peut-être mais en tout cas, il n’y a pas de Pot-au-Noir. Là où les scows sont vraiment avantagés, c’est au reaching. Il y en aura peu sur ce parcours. Mais, au portant, ils marchent quand même très bien. Je suis persuadé que ce sera un bateau récent qui gagnera. Après, c’est sûr qu’on est content, ça laisse encore un peu de place à nos bateaux. L’aspect technique jouera un peu moins.

Les 158 concurrents de la Transat Jacques Vabre qui partira du Havre dimanche ont terminé à peu près, vendredi, d’embarquer leur approvisionnement pour la course. Diététiciens et nutritionnistes les ont aidés à établir une liste de menus, sachant qu’en course, la nourriture à bord en course est l’un des nerfs de la guerre. Alors, ils mangeront quoi, les skippers, pendant cette 15e Jacques Vabre ? Fournisseurs et skippers ont répondu à Voiles et Voiliers.


Principe de base : le poids est l’ennemi des voiliers en course, surtout les voiliers volants. Depuis plusieurs années, les skippers ont donc tendance à privilégier la nourriture lyophilisée, c’est-à-dire cuits et séchés à terre. Donc pas d’eau à transporter. À charger pour les skippers d’ouvrir le sac de ration, d’y ajouter de l’eau chaude, de touiller un peu et d’avaler. Mais ça peut être bon. Parfois même très bon.


62 des 79 bateaux engagés ont fait leurs courses chez Lyophilisé and Co

Patronne de la société lorientaise Lyophilisé & co, Ariane Pehrson, a pris l’habitude de fournir les grands teams de course au large. « Sur cette Transat Jacques Vabre, dit-elle, je fournis 62 des 79 bateaux engagés. Il y a de tout dans les commandes mais c'est vrai qu’en ce moment, les plats qui fonctionnent bien, c’est le porc effiloché ou bien des plats végétariens comme le Chili ou le Thaï curry. Mais, il y a aussi des incontournables, des plats qui fonctionnent toujours. Ceux à base de pâtes, par exemple ».



« Pour les desserts, l’incontournable, c’est le crumble aux pommes mais ils sont de plus en nombreux à prendre aussi des crèmes catalanes. Ils ont l’air d’adorer. Ils n’ont pas tort, j’ai goûté : c’est réussi, je trouve aussi. Je travaille aussi avec une femme qui vient de se lancer à La Trinité-sur-Mer. Elle fabrique une gamme de six plats dont une super brandade de morue qui sont en train de monter en puissance. Pour l’appertisé, je me fournis aussi avec la société Bon Bag ».

Antoine Boucher est le patron de la Société Le Bon Bag, en plus d’être un passionné de voile. « Sur le dernier Vendée Globe, j’avais des amis-ambassadeurs. Jean Le Cam, par exemple, qui ne supporte pas bien l’idée du lyophilisé et du sec. Mes appertisés, cela veut dire une cuisson à 121° pendant deux heures, en détruisant le moins possible les principes d’un ingrédient. En fait, c’est du bocal de grand-mère, mais dans un sachet aluminium ».


 

Gain de poids oblige, les plats lyophilisés sont devenus le quotidien de la plupart des skippers en course.

Louis Burton, aura même des exclusivités gourmandes sur cette course

« Il y a des incontournables dans mes plats, ajoute-t-il. Des indémodables. Dans les restaurants, il y a des chefs qui essayent d’enlever des plats datant un peu trop mais les clients les redemandent, alors ils les remettent à la carte. Moi, c’est pareil avec le rougail saucisse mais aussi avec le petit salé aux lentilles ou le -cassoulet antidépresseur. Cette année, j’ai rajouté à ma carte du caponata, une sorte de ratatouille sicilienne. Quand les skippers arrivent dans les mers chaudes, ils ont envie de ça plutôt, juste avec un trait de vinaigre et d’huile d’olive par-dessus. L’un d’eux, Louis Burton, aura même des exclusivités gourmandes sur cette course. C’est mon ambassadeur en mer ».



Variations autour du homard et du pigeonneau

Sur cette Jacques Vabre, Isabelle Joschke et Fabien Delahaye auront ainsi droit à des plats aseptisés cuisinés par le chef étoilé nantais Eric Guérin de La mare aux oiseaux. « II nous a faits je crois des petites variations autour du homard et du pigeonneau. Ça va être le top des tops et franchement, sur un voilier, en course, s’il existe un moyen de rebooster les troupes pour quelques grammes emportés en plus, moi, je n’hésite pas une seconde ».

Jean-Yves Chauve (ici au Brésil à l’arrivée de la dernière Jacques Vabre) est le toubib officiel des grandes courses au large. | LAURÈNE COROLLERE

Le docteur Jean-Yves Chauve, toubib officiel de toutes les grandes courses au large est plus que d’accord avec Isabelle Joschke et Louis Burton : « La nourriture à bord, c’est fondamental et heureusement, ils sont de moins en moins nombreux les skippers qui font l’impasse sur ce sujet. Il faut savoir qu’un skipper en course dépense souvent plus de 5000 kilocalories par jour. Comme ils dorment peu, ils ont besoin d’un apport en énergie supplémentaire. Rien que le fait d’être en équilibre tout le temps vous fait consommer 800 à 1500 kilocalories en plus quotidiennement. Bien sûr qu’il existe des barres énergétiques mais je me répète : bien se nourrir, c’est fondamental ! ».




Le fait de partir sur l’un des Ultim favoris de la course n’a pas empêché François Gabarit de se prévoir un petit coin cuisine à bord de son nouveau SVR-Lazartigue.
GUILLAUME GATEFAIT / SVR-LAZARTIGUE



samedi 6 novembre 2021

QU'EST-CE QU'ON MANGE CE SOIR ?

 

Lors de vos soirées apéro, voici trois recettes et un livre (dans lequel on trouve bien plus que des recettes), BMK: Cuisines d’Afrique de Paris à Bamako aux Éditions Hachette le 20 octobre 2021. d’apéritifs végétariens originaires de différents pays africains pour découvrir ou redécouvrir de nouvelles saveurs.


Mofo Sakay

EXTRAITS DE BMK DE ABDOULAYE DJIKINE, FOUSSEYNI DJIKINE ET MARIE-LIESSE CABARET. STYLISME, DIRECTION ARTISTIQUE ET PHOTOGRAPHIES DES RECETTES PAR ZOÉ ARMBRUSTER ET BLAISE GARGADENNEC. CHEZ HACHETTE CUISINE.

Allocos

EXTRAITS DE BMK DE ABDOULAYE DJIKINE, FOUSSEYNI DJIKINE ET MARIE-LIESSE CABARET. STYLISME, DIRECTION ARTISTIQUE ET PHOTOGRAPHIES DES RECETTES PAR ZOÉ ARMBRUSTER ET BLAISE GARGADENNEC. CHEZ HACHETTE CUISINE.

Accras de Niébé


Merci le retour des jours gris et pluvieux car voici venu le temps du bon vieux hachoir en fonte d’aluminium avec sa manivelle et sa molette qui permet de le fixer à la table de la cuisine. C’est beaucoup plus qu’une antiquité, qu’une relique, qu’un moulin à histoires, c’est le font baptismal d’une nourriture fondamentale, essentielle : le pâté. Nous, on vous le dit : s’il n’existait pas, la vie ne vaudrait sans doute pas le coup d’être becquetée.

On peut se passer de beaucoup de choses dans la gamelle (caviar, champagne, chocolat, oui même le chocolat…) mais pas de pâté. Sans lui, pas de tartine de minuit à la fenêtre des hauts plateaux parisiens, pas de mâchon de 10 heures avec un gorgeon de blanc («Le vin est un liquide rouge sauf le matin quand il est blanc», dixit le poète Charles Cros), pas d’entrée, ni de hors-d’œuvre dans le «menu du jour» qui ne vous coûte pas une blinde ; pas de quatre-heures entre deux stères de bois à rentrer pour la Godin d’hiver ; pas de dînette gourmande avec une rougette parfumée par l’échalote ciselée.

Ainsi le pâté est de tous les instants du mektoub. En traversée solitaire comme en bande d’aminches et en duo fripon. Alors quand reviennent le temps de la buée sur les vitres de la cambuse et des premières gelées blanches, on convoque le hachoir et le cochon comme si c’était la toute première fois quand on eut le droit de tourner manivelle. ♦︎



voir aussi dans la vidéo ci-dessous.




À consommer ...

jeudi 4 novembre 2021

 L’amendement visant à prolonger l’état d’urgence au-delà du 15 novembre, en Martinique et en Guyane, a été adopté hier au Sénat, dans le cadre du vote du projet de loi « vigilance sanitaire ». Les deux territoires, en fonction de l’évolution de la situation, peuvent donc être placé sous ce régime jusqu’au 31 décembre.

#VigilanceSanitaire : le Sénat a adopté le projet de loi (158 votes pour, 106 votes contre), avec modifications.#PasseSanitaire

En savoir plus : https://t.co/qSH6M0p3z2 pic.twitter.com/FJleP7uHin

— Sénat (@Senat) October 28, 2021

Cet amendement au projet de « vigilance sanitaire », voulu par le gouvernement pour répondre à la situation sanitaire reste « encore très fragile ». Lors de la discussion sur le projet de loi, Brigitte Bourguignon, la ministre en charge de l'autonomie, l’a justifié : « La situation dans ce territoire le justifie pleinement avec une circulation virale qui se maintient à un niveau élevé, un taux d'occupation des lits en réanimation supérieur à 100%, une couverture vaccinale insuffisante ».

Restrictions et aides

Plus tôt, le ministre des Outre-Mer, Sébastien Lecornu, avait rappelé sur France Info, la situation très tendue dans les deux territoires de la Martinique et de la Guyane.

L’état d’urgence permet « le maintien au-delà du 15 novembre 2021 de mesures d'interdiction de sortie du domicile, que seul l'état d'urgence sanitaire permet de prendre ».

Néanmoins, l’amendement précise qu’ « il sera mis fin de manière anticipée à l'état d'urgence sanitaire si l'application de ce régime n'est plus nécessaire ». Cela avait été le cas à la Réunion, où l'amélioration de la situation épidémique avait permis le retour à la normale dès le 15 octobre, avec un mois d'avance.

La sénatrice Catherine Conconne rappelle, pour sa part, que l’état d’urgence permet ainsi le maintien d’un certain nombre de dispositifs et d’aides d’Etat aux entreprises.

mercredi 3 novembre 2021

À PROPOS DE LA COP26


à l'occasion de la COP26, je me suis dit que ce serait intéressant de mettre côte à côte les déclarations fortes qu'on a entendues ces 30 dernières années à propos du dérèglement climatique et l'évolution des émissions mondiales de CO2. Voilà ce que ça donne :

 

Sommet de la Terre, Rio, 1992 (20,5 gigatonnes de CO2 émis cette année-là)

 

Severn Cullis-Suzuki, militante écologiste : Aujourd'hui, je me demande si les forêts existeront toujours et si mes enfants pourront les voir. Vous préoccupiez-vous de ces questions quand vous aviez mon âge ?

 

Protocole de Kyoto, COP3, 1997 (22,1 gigatonnes de CO2 émis cette année-là)

 

Bill Clinton, président américain (1993 - 2001) : Je me réjouis que les États-Unis soient parvenus à un accord historique avec les autres puissances mondiales, permettant une étape sans précédent dans la lutte contre le changement climatique.


Sommet de la Terre, Johannesburg, 2002 (23,8 gigatonnes de CO2 émis cette année-là)

 

Jacques Chirac, président français (1995 - 2007) : Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. (...) La Terre et l'humanité sont en péril et nous sommes tous responsables. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas.


Accord de Copenhague, COP15, 2009 (28,7 gigatonnes de CO2 émis cette année-là)

 

Barack Obama, président américain (2009 - 2017) : Vous ne seriez pas là sauf si, comme moi, vous n'étiez pas convaincu que le danger est réel. Ce n’est pas de la fiction, c’est de la science. (...) Voilà pourquoi je suis venu aujourd'hui. Pas pour parler, mais pour agir.


Accord de Paris, COP21, 2015 (32,2 gigatonnes de CO2 émis cette année-là)

 

Barack Obama, président américain (2009 - 2017) : Je suis venu en tant que leader de la plus grande puissance économique mondiale et du deuxième pays le plus pollueur pour dire que les États-Unis reconnaissent non seulement leur rôle dans ce problème, mais acceptent la responsabilité d'agir en conséquence.


Sommet des Jeunes pour le climat organisé par l'ONU, Milan, 2021 (31,5 gigatonnes de CO2 émis l'année précédente, marquée par la pandémie de Covid-19)

 

Greta Thunberg, militante écologiste : Voilà ce que l'on entend de nos soi-disant leaders. Des mots, des mots qui sonnent bien mais qui jusqu'ici n'ont pas été suivis d'actes. Nos espoirs ont été noyés dans leurs phrases et leurs promesses creuses. Bien sûr, nous avons besoin d'un dialogue constructif, mais ils n'ont fait que blablater pendant 30 ans. Où cela nous a-t-il menés ?



 On nous prend vraiment pour des cons !

Dans notre coin de campagne comme ailleurs...





Témoignage d’une agricultrice bio

Le démantèlement d'une éolienne de 2 MW sans compter le béton en armé indestructible, est à la charge du propriétaire du terrain, commune ou particulier.

 " J’ai 35 ans, je suis agricultrice bio en Auvergne. Il y a deux ans, j’ai été contactée par une entreprise privée qui avait pour projet d’installer un parc d’éoliennes dans ma commune.

Je les ai reçus avec joie ! J’avais hâte de participer à un projet écologiste et d’apporter mon grain de sel à la fin du nucléaire.

- Première surprise : je m’attendais à rencontrer un représentant de l’État, ou de la préfecture pour ce genre de projet (l’énergie est, il me semble, le bien de tous et nous sommes tous concernés).

 

En fait, il n’en était rien : c’était bien une entreprise privée financée par des fonds de pensions étrangers qui était chargée du projet.

 

Un peu bizarre, mais, après m’être renseignée, je me suis aperçue que tous les projets étaient tenus par des sociétés privées qui prospectent un peu partout en France pour chercher des terrains où placer des éoliennes.

 

Je pensais donc que cette société voulait m’acheter un bout de terrain, un peu comme un promoteur immobilier « du vert ».

 

- Deuxième surprise : la société envisageait effectivement d’implanter une éolienne chez moi, mais elle ne voulait « surtout pas » me déposséder de mes terres.

 

Elle voulait seulement louer le terrain.

Et cela, pour une somme absolument mirobolante : 30.000 euros par an pour deux éoliennes implantées.

 

Mes revenus actuels sont de 1.500 euros par mois, pensez-donc,... 30.000 euros nets par an et pendant 20 ans.

 

Pendant 20 ans... 30.000 qui tombent tous les ans et je participe à l’écologie nationale.

Un rêve.

La société a insisté pour que je signe « rapidement », car d’autres agriculteurs pouvaient être aussi intéressés. A 30.000 euros par an, je n’en doutais pas une seconde.

 

Mais... je suis auvergnate, et par nature, méfiante, «ils veulent payer 75 fois le prix de la terre sans la posséder ? Ici ?

 

Là où nos terres ne valent pas grand-chose ? Il y a un loup quelque part».


Alors j’ai cherché le loup. Et je l’ai trouvé en demandant un nouveau rendez-vous avec la société.

Je leur ai demandé un contrat du bail. Et j’ai lu toutes les petites lignes.


Et voici la question que je leur ai posée : au bout de 20 ans, que se passe-t-il ?

Une réponse très floue : .... on ne sera plus là, car on revend nos implantations à des entreprises étrangères (chinoises notamment).

 

Mais comme la loi nous demande de prévoir le démantèlement de l’éolienne. Nous vous provisionnons 50.000 euros pour vos deux éoliennes.

 


Parce, bien entendu, au bout de 20 ans, une éolienne, elle est en fin de course, foutue et il est stipulé de la démonter.

 


Ah bon, alors j’ai fait venir plusieurs entreprises spécialisées dans le démantèlement des éoliennes.

 


Résultat : devis pour une éolienne (hauteur 80 mètres), le coût minimum est de 450.000 euros par éolienne, à charge du propriétaire du terrain.

 

Et s’il ne peut pas payer ? Comme il s’agit d’une éolienne industrielle, l’État se retourne contre le propriétaire, puis contre la commune.

 

Je fais un rapide calcul : le projet d’ensemble de ma commune de 200 habitants comprend 7 éoliennes, soit 450 000 x 7 = 3.150.000 de dette pour la commune.

 

C'est la faillite pour tous.

Ensuite je me suis demandé pourquoi cette société voulait implanter des éoliennes dans un endroit où il y a si peu de vent.

Réponses : en effet, il n’y a pas assez de vent, mais nous allons construire des éoliennes beaucoup plus hautes ... 80 mètres de haut.

 

Fort bien. Pour des éoliennes qui ne tourneront que 25 % du temps, c'est pas très rentable..

Mais, comment se fait-il que des fonds de pension s’intéressent tant à l’éolien en France ?


Tout simple ! En France, une loi exige que l’énergie verte des éoliennes soit achetée en priorité deux fois le prix des autres énergies (l’hydraulique, qui est pourtant totalement vert, n’a pas ce privilège !).

 

Donc, c’est intéressant pour les investisseurs étrangers, sans doute en pleine complicité avec notre gouvernement… car , qui paye cette différence ? ..C'EST NOUS !

 

Regardez bien votre facture EDF, il y a une petite ligne qui indique que nous « participons

au développement de l’énergie verte ».

En fait, nous finançons des actionnaires étrangers.

Ah oui ! Je ne vous ai pas tout dit ! Cette énergie est essentiellement destinée à être exportée, donc pas du tout destinée à faire fermer les centrales nucléaires.

 

Ça, les actionnaires s’en fichent totalement. Moi pas.

Le développement de l’éolien en France va coûter 75 milliards d’Euros financés par nous-même pour détruire nos paysages, notre tourisme, la valeur de nos biens immobiliers et nos parcelles cultivables.

 

Avec cet argent, l’état pourrait redistribuer à chaque français une part pour isoler dignement son logement. Nous pourrions ainsi fermer 18 réacteurs nucléaires. Mais ça, ça ne rapporterait rien aux actionnaires.

 

Faites circuler, et réfléchissez.

Sous couvert de «VERT», on nous prend vraiment pour des cons …


Ils veulent encercler notre village avec des dizaines d'éoliennes. Merci de visualiser ces horreurs complètement dissoutes dans le vide. Merci

mardi 2 novembre 2021

TRANSAT JACQUES VABRE 2021

 ❓2 questions à Christian Dumard, routeur météo de Gilles et Yvan sur le trimaran Groupe GCA - Mille et un sourires pour cette Transat Jacques Vabre 2021


propos recueillis par Julie Nedelec Andrade


 🎤 Bonjour Christian, La transat Jacques Vabre à un nouveau parcours cette année qui comprend notamment pour les Océan Fifty de franchir deux fois l’équateur et son réputé Pot au noir avant d’arriver en Martinique, pour toi quels sont les passages clés de ce parcours ? 


💬 CD :  La transat Jacques Vabre a un parcours bien différent en 2021 par rapport à l’édition 2019, elle est un peu plus longue que d’habitude avec un parcours de 5800 milles (10 141 km sur la route théorique) puisque les Ocean Fifty vont descendre au niveau du Brésil pour virer l’île de Fernando de Noronha, puis remonter vers les Antilles avec une arrivée en Martinique à Fort de France. 


Les passages clés de cette transat, seront déjà de sortir de la Manche. Bien sortir de la manche, ce n’est jamais facile, il y a souvent du vent fort dans la Manche et une tendance à l’avoir dans le nez à faire du près, c’est usant des le départ. Il peut y avoir de la grosse mer à la jonction avec l’océan Atlantique et il va falloir choisir des options souvent très rapidement après Ouessant. Donc il peut déjà y avoir des choix qui se feront dès le lundi matin après le départ du Havre, rester proche de la côte française ou au contraire longer l’Angleterre pour ouvrir l’angle de vent. 


Ensuite, une fois l’Atlantique rejoint, il va falloir choisir sa façon de contourner l’anticyclone des Açores, comment plonger vers le sud, où placer son point d’empannage après avoir gagné dans l’ouest. Ce point sera un passage délicat car il conditionne la descente pour aller chercher les Alizés (vent portant) au niveau du Portugal et trouver où plonger au point d’entrée du pot au noir. Le premier passage du pot au noir est une zone très perturbée, un petit peu au nord de l’équateur, c’est toujours compliqué avec des zones de grains, de convections et de vent faible. La sortie du pot au noir se fera sur un bord rapide en direction de l’île de Fernando de Noronha. 


Sur la partie retour après avoir contourné l’île, la flotte passera très loin dans l’ouest et sera assez proche de l’Amérique du Sud. Là, le pot au noir y est beaucoup moins actif, ils vont le re-franchir dans son ouest qui sera moins problématique. Ensuite, le vent va tourner progressivement en se rapprochant des Antilles où il va falloir bien négocier ces bascules, tirer des bords au vent arrière et garder de la vitesse. Il y aura des obstacles aussi (zone de pêche, plate-forme pétrolière…) et les déchets qui vont flotter sur la mer car on sait qu’à la sortie du fleuve Amazone, beaucoup de bout de bois et de déchets flottent emportés par le courant de l’estuaire. 


En tout cas, c’est un parcours intéressant, il se fera environ en 17/18 jours pour les Ocean Fifty qui peuvent être les premiers de toutes les classes à franchir la ligne d’arrivée. Il y aura de belles options à prendre et ça devrait aller vite sur l’eau.


🎤 Tu connais bien Gilles et Yvan pour avoir déjà travaillé avec eux sur le routage de différentes courses, est-ce que tu peux nous dire selon toi, quels sont leurs points forts et leurs atouts dans ce duo pour cette transat Jacques Vabre.


💬 CD: Effectivement, je connais bien Gilles et Yvan et eux deux se connaissent de longue date également puisqu’ils ont déjà navigué ensemble sur une précédente JV et ils étaient concurrents à l’époque des Orma. 


Individuellement, j’ai travaillé avec Yvan en course et sur d’autres projet puis avec Gilles ou j’étais déjà son routeur sur la JV 2019 qu’il a remporté avec Antoine Carpentier. Gilles et Yvan sont deux navigateurs avec des styles différents et très complémentaires ce qui est important dans la marche d’un bateau, les deux aiment bien naviguer et passer du temps au large où ils s’y sentent très à l’aise. Ils savent très bien régler et faire avancer les bateaux notamment les trimarans sur lesquels ils cumulent beaucoup de milles à eux deux. Et puis ils ont une grande expérience de ces parcours puisqu’ils ont fait beaucoup de transatlantiques sur différents supports.


Il faut noter qu’ils ont déjà remporté chacun une Jacques Vabre, Yvan en 1997 avec son frère Laurent et dernièrement Gilles qui détient le trophée de l’édition 2019. Bref, ils savent faire. Ce sont deux navigateurs très expérimentés sur l’eau et en météo, l’inconfort des trimarans ne les perturbe pas et je sens qu’ils ont faim de performance. Ça devrait aller vite avec eux deux et bien fonctionner à bord.



lundi 1 novembre 2021

MAGIQUE MARDI

 TOUCHER LE FOND


OUI



MAIS COMME ÇA...!









TOUSSAINT 2021

 À TOUS MES BIEN-AIMÉS DU CIEL







MEDICANE APOLLO

 




APOLLO, c'est son nom est un médicane, contraction entre un hurricane (ouragan) et mediterranean (méditérranéen). C'est un cyclone assez rare mais depuis quelques années, ils se font moins discrets sur les eaux chaudes ou tempérées de la méditérranée, en Europe. Qui a parlé de réchauffement climatique ?! APOLLO va toucher la Sicile au Sud de l'Italie et se prépare à affronter son deuxième cyclone en l'espace d'une semaine.

Mété🌀uragans

SPÉCIAL TOUSSAINT ...



Le petit navire   


Il était un petit navire
Qui avait beaucoup voyagé
Il était je dois vous le dire
Par Notre Dame protégé


Car depuis des mois, des semaines,
De très longs mois, de très longs ans,
Voguant sur  les mers incertaines
Il avait bravé le gros temps.


Les marins hâlés par la bise
Très vieux marchaient à pas pesants
Les mousses avaient barbe grise
Le capitaine avait cent ans..


En dépit des vieilles voilures
Des boutes et des filins trop courts
Qui pendaient le long des mâtures
Le navire avançait toujours…


Si bien que par un soir d’orage
Chassé par l’ouragan fatal
Le bateau, sans mât ni cordages
Vint s’échouer au port natal.


Mais au pays qui le vit naître
On l’accueillit avec des cris
On n’eut que rires que menaces
Pour les pauvres marins abattus…


Les enfants, avec des grimaces,
Lancèrent des cailloux pointus,
Alors, sans vivres, sans ressources,
Levant l’ancre encore une fois,
Le navire reprit sa course


Pour des semaines et des mois…


Aux feux de la naissante aurore
Là-bas dans l’océan confus
On l’aperçut longtemps encore
Puis, un jour, on ne le vit plus…


Le petit navire sans voiles
Lassé des  océans maudits
Voguait au-dessus des étoiles :
Il avait gagné le paradis…