Chronique du quatrième jour de septembre en l'an vingt-quatre de la Grande Dissolution.
( 4.09.2024 )
Une grande et longue pantomime à l'Élysée par le roy théatreux de la France, pour ses sujets et pour le monde entier. Quelle farce, quelle pantalonnade...
Le Roy n'en finissait pas de tergiverser. Cela faisait plus de cinquante jours et autant de nuits que la Faction de la Nouvelle Plèbe avait emporté le Tournoi et que Notre Inflexible Tyranneau se refusait à le reconnaitre. On avait usé de tous les moyens pour dissoudre cette Faction qui était odieuse à Sa Neigeuse Arrogance. On n'y était point encore parvenu. Monsieur Faurus avait annoncé que la Faction de la Rose n'entendait point prêter allégeance au Monarc, lequel consultait sans relaĉhe depuis son retour du royaume de Serbie. Le Tout-Lutèce s'était succédé dans les antichambres du Château. Notre Défraîchi Foutriquet avait ainsi pris langue auprès des rois Niko et Françoué dont on se demandait bien ce qu'ils avaient pu murmurer à l'oreille de leur cadet. Le premier avait eu et avait encore maille à partir avec la Justice. Il avait été condamné pour moult tripatouillages et autres malversations. Le second était redevenu député à la Chambre Basse sous les couleurs de la Faction de la Nouvelle Plèbe, honnie par le Roy.
Des noms avaient été jetés en pâture dans les Gazettes. Aucun ne convenait, ou s'il convenait un jour, il était hors de mise le lendemain. Il fut même question d'un certain Alliboron, que nul ne connaissait. Ce qui avait été jugé comme rédhibitoire concernant Madame Fin-du-Castetus devenait soudain un atout incomparable. Las ! l'Alliboron fit long feu et l'on se retrouva gros-jean comme devant. L'ancien duc d'Evry, Manolo de la Valse, se desséchait près de son cornet magique, dans l'attente d'un appel du Roy. La duchesse du Poitoutou et des Charentaises ( ex du Baudet des Charentes) alla se répandre dans le salon d'une Lucarne Magique pour exposer le fruit de ses cogitations. Elle avait formé du haut de sa belle expérience un gouvernement des plus audacieux. Les gazetiers ne savaient s'il fallait en rire ou en pleurer. La Jardinière madame Tondelius, à qui l'on avait demandé son avis, préféra la première option.
- Qu'on mande le sieur Carambar-Cetundélice ! ordonna le Roy, fort marri de ce que monsieur le duc du Havre, que l'on appelait aussi le Grand Mité, eût proclamé briguer le Trône de la Startupenéchionne.
- Sire, il ne se peut. La Justice vient de le condamner.
- Nous allons Nous nommer Nous-Même Premier Grand Chambellan. On n'est jamais aussi bien servi que par Soi-Même.
Ainsi en allait-il au Royaume du Grand-Cul-Par-Dessus-Tête en ces premiers jours de septembre.
Julie d'Aiglemont
Le sucré poudré doux-amer Mac Aron n'a rien d'un adepte des travaux nycthéméraux ; et si certains voudraient que Manuel valse, d'aucuns préféreraient le voir nommer la Première ministre suédoise... J'en suis (tout chose) !
Effectivement, on voit bien poindre une 6ème république...où il escamoterait le premier ministre pour gérer directement des ministres-techniciens.....